Negavit coram omnibus, dicens : nescio quid dicis.
Pierre renia Jésus devant tout le monde, en disant : je ne sais ce que vous dites. Matthieu 26.
D’après LE MOIS DE JÉSUS – Malines 1839
1er Point.
Lorsque les disciples de Jésus virent leur maître au pouvoir de ses ennemis, ils l’abandonnèrent tous et s’enfuirent. Pierre lui-même qui avait protesté tant de fois de son attachement pour le*Sauveur ; Pierre qui venait de jurer fidélité à son Maître jusqu’à la mort, se contenta de le suivre de loin, pour voir ce qui lui arriverait.
Apprends ici, ô mon âme î jusqu’où est capable de conduire une trop grande confiance en ses propres forces. Lorsque Pierre donnait au Fils de Dieu l’assurance qu’il ne l’abandonnerait jamais, il ne songeait pas qu’il n’était par lui-même que fragilité, et que, pour ne se point montrer infidèle envers le Sauveur, il avait besoin que le Sauveur lui-même le soutînt et le fortifiât.
De la tradition grecque
Dieu ne peut être vu par des yeux humains, mais il est vu et perçu à travers sa providence et ses
œuvres. Comme celui qui voit un navire tout équipé entrer au port suppose qu’un pilote le guide,
de même nous devons percevoir que Dieu est le pilote de tout l’univers, même s’il n’est pas visible
aux yeux de la chair car il est incompréhensible.
– Théophile d’Antioche (IIe siècle), Ad Antolycys I : 5
Pistes pour la réflexion
1. Nous croyons que Dieu est présent dans l’ensemble de la création bien que sa présence soit
parfois difficile à percevoir.
2. La création est un don de Dieu soumis à des souffrances, souvent infligées par les êtres
humains. Comment pouvons-nous mieux reconnaître notre responsabilité dans sa
conservation et sa préservation ?
3. Si possible, passez du temps dans la nature et contemplez comment elle nous relie au
Créateur.
Prière
℟ : Béni sois-tu, Seigneur ! Nous te louons, nous te rendons grâce,
Ô Dieu dont l’amour est inébranlable,
pour les grands signes de ta faveur
et de ta miséricorde pour toute la création. ℟
Tu as fait toutes choses.
Tu as dit qu’elles étaient bonnes,
car ton Esprit demeure en elles
et elles t’appartiennent, Seigneur, toi qui aimes les vivants. ℟
Seigneur, nous confessons ta gloire
dans les immenses espaces étoilés de l’univers
ainsi que dans la plus petite semence de vie.
Nous te rendons grâce pour les œuvres de tes mains
et pour la création de tous les hommes. ℟
Béni sois-tu pour l’air qui nous donne la vie.
Béni sois-tu pour la terre qui nous nourrit.
Béni sois-tu pour l’eau qui nous désaltère.
Béni sois-tu pour le feu qui nous réchauffe. ℟
En donnant voix à toute la création,
en rassemblant toutes les peines et toutes les joies,
nous te glorifions et te rendons grâce.
Seigneur Dieu, tu as créé toutes choses,
et bientôt tu les transfigureras en les revêtant de ta gloire. ℟
Prions :
Seigneur Dieu, Père des lumières,
fortifie nos cœurs dans l’attente et l’espérance
alors que nous travaillons à l’unité
et recherchons ensemble l’harmonie de toute la création.
Fais que nous soyons des lampes qui brûlent
jusqu’au jour de la venue de ton Fils dans la gloire,
avec tous ses saints dans le royaume sans fin.
Béni sois-tu, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. AMEN.
Lectures patristiques alternatives
De la tradition syriaque
Le premier livre que Dieu a donné aux êtres doués de raison est la nature des choses créées. De
fait, l’enseignement par l’encre a été ajouté après la transgression.
– Isaac de Ninive [VIIe siècle], Première Collection, 5, 3
De la tradition latine
Puisque tout a été fait à partir de rien, tout retournerait au néant si l’Auteur de toutes choses ne les
soutenait de sa main souveraine.
– Grégoire le Grand (540 env. – 604), Morale dans Job XVI : 37, 45
Tunc accesserunt, et manus injecerunt in Jesum, et tenuerunt eum.
Alors ils s’avancèrent, et mettant la main sur Jésus, Ils se saisirent de lui. Matthieu 26.
D’après LE MOIS DE JÉSUS – Malines 1839
Ier Point.
Pendant que Jésus éprouvait au jardin des Olives toutes les angoisses de la mort, un de ses disciples qu’il avait élevé à la dignité d’apôtre, ourdissait contre lui les plus exécrables complots.
Judas, l’infâme Judas, que son Maître avait comblé de faveurs ; qui avait vu naguère Jésus s’abaisser devant lui jusqu’à lui laver les pieds; qui avait participé à cette cène mystérieuse où le Sauveur des hommes s’était donné lui-même en nourriture : ce même Judas avait déjà trahi son divin bienfaiteur, et se disposait à le livrer entre les mains de ses ennemis.