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EUCHARISTIE MÉDITÉE 2

EUCHARISTIE MÉDITÉE 2

Emmanuel, ou Dieu avec nous

Mes délices sont d’habiter avec les enfants des hommes. (Proverbes., VIII,31.)

eucharistie-bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté  porte d’église – Bruxelles

2me Action de grâces – Jésus, notre Emmanuel par l’incarnation

Soyez béni, ô Jésus, mon Seigneur et mon Dieu ; car c’est bien en cet heureux instant que vous êtes mon divin Emmanuel, le Dieu véritablement avec moi, présent en moi, uni à moi.

Ah ! je reconnais, Seigneur, mon indigence ; je con­fesse, devant la grandeur de votre majesté abaissée jusqu’à moi, que je suis infiniment indigne de l’hon­neur que vous me faites en venant me visiter ; mais l’excès de ma misère fera éclater celui de votre miséricorde, vos abaissements eux-mêmes mani­festeront votre amour et glorifieront votre nom.

L’âme que vous venez de visiter, ô Jésus, est trop pauvre pour que vous puissiez y prendre vos délices ; mais n’est-ce pas son indigence qui vous attire en elle ? Riche, vous venez l’enrichir de vos propres biens ; saint, vous voulez la rendre sainte de votre sainteté ; fort, vous voulez être avec elle pour la soutenir et la rendre forte de votre force divine ; auteur de la vie, médecin par excel­lence, vous venez guérir toutes ses infirmités et lui donner cette vigueur céleste qui est la santé et la vie de l’âme.

Accomplissez, Seigneur, vos miséricordieux des­seins ; bien loin d’y mettre obstacle, je veux, aidé de votre grâce, les seconder de tout mon pouvoir et y coopérer avec toute l’ardeur de ma volonté. Uni à vous, je veux ne m’en séparer jamais : car la vie sans vous serait pour moi la mort, ô le bien-aimé de mon cœur.

Un jour passé sans vous serait pour moi un jour sans soleil, sans espérance, sans bonheur ; une heure même sans vous, ô Sauveur adoré, serait une heure que je ne veux pas vivre, votre amour ne permettra pas qu’elle sonne jamais pour moi, et si vous prévoyez qu’elle doive arriver un jour, vous me rappellerez à vous avant qu’elle soit venue.

Soyez toujours mon Emmanuel, ô Sauveur bien- aimé ; soyez avec mon esprit pour l’éclairer de vos divines lumières, avec ma mémoire afin qu’elle ne perde jamais le souvenir de votre amour, de vos bienfaits, de vos perfections infinies ; soyez avec ma volonté pour la fortifier dans le bien et la rendre en tout conforme à votre sainte volonté ; soyez enfin avec mon cœur pour le détacher de la terre, pour l’embraser et le consumer des saintes ardeurs de votre charité.

Ne me quittez pas, ô Jésus ; soyez avec moi en tous lieux, en tous temps. Soyez avec moi au moment de la tentation, pour m’apprendre à résister et à vaincre ; soyez-y à celui de l’épreuve, afin que je sache la supporter avec patience, courage et résignation.

Soyez encore avec moi au temps de la prière, afin de fixer la légèreté de mon esprit, la mobilité de mes pensées ; que mon cœur, dans ce saint exercice, goûte toujours combien vous êtes, doux à celui qui vous aime ; qu’il se repose sur votre sein pour y puiser de nouvelles forces, pour remplir avec zèle les différents devoirs que votre providence m’impose.

Soyez enfin le compagnon inséparable de mon travail, de mon repos, de mes joies, de mes peines ; sanctifiez par votre présence, par cette divine union, les unes et les autres ; soyez avec moi dans le temps pour que je sois avec vous dans l’éternité.

Et vous, ô Vierge sainte, vous qui nous avez donné notre Emmanuel bien-aimé, vous qui lui avez été si intimement unie, non seulement par la chair, mais encore par l’affection et par le cœur ; vous qui l’avez aimé comme une mère aime son enfant, soyez le lien qui m’unisse à l’objet divin de votre amour et du mien ; par vous il est venu à moi, que par vous j’aille à lui. Apprenez-moi à l’aimer, apprenez-moi enfin à lui plaire et à vous imiter. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

Avec Jésus, chaque « aujourd’hui » peut espérer un « demain »

Avec Jésus, chaque « aujourd’hui » peut espérer un « demain »

« Lorsque vous partagez, la joie augmente. » Au Regina Caeli, le Pape François a commenté l’empressement des femmes pour annoncer aux disciples qu’elles ont vu le Ressuscité : « avec Lui, chaque jour se projette au-delà des limites du temps, vers l’éternité », « ne renonçons pas à la joie de Pâques! »

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
Lundi de Pâques, 1er avril 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour et joyeuses Pâques !

Aujourd’hui, lundi de l’Octave de Pâques, l’Évangile (voir Mt 28, 8-15) nous montre la joie des femmes pour la résurrection de Jésus : elles, dit le texte, abandonnèrent le tombeau avec «une grande joie» et «coururent pour en faire l’annonce à ses disciples» (v. 8). Cette joie, qui naît précisément de la rencontre vivante avec le Ressuscité, est une émotion bouleversante, qui les pousse à diffuser et à raconter ce qu’ils ont vu.

Partager la joie est une expérience merveilleuse, qui s’apprend dès le plus jeune âge: on pense à un jeune qui obtient une bonne note à l’école et qui a hâte de le montrer à ses parents, ou à un autre qui remporte ses premiers succès sportifs, ou à une famille dans laquelle un enfant est né.

Essayons de nous souvenir, chacun de nous, d’un moment si heureux qu’il était même difficile de l’exprimer avec des mots, mais dont nous voulions parler immédiatement à tout le monde !

Ici, les femmes, le matin de Pâques, vivent cette expérience, mais de manière bien plus grande. Pourquoi? Parce que la résurrection de Jésus n’est pas seulement une merveilleuse nouvelle ou la fin heureuse d’une histoire, mais quelque chose qui change complètement notre vie et la change pour toujours !

C’est la victoire de la vie sur la mort, c’est la résurrection de Jésus, c’est la victoire de l’espérance sur le découragement. Jésus a percé les ténèbres du tombeau et vit éternellement : sa présence peut tout remplir de lumière.

Avec Lui chaque jour devient l’étape d’un voyage éternel, chaque « aujourd’hui » peut espérer un «demain», chaque fin dans un nouveau départ, chaque instant se projette au-delà des limites du temps, vers l’éternité.

Frères, sœurs, la joie de la Résurrection n’est pas lointaine. Elle est toute proche, elle est la nôtre, car elle nous a été donnée le jour de notre Baptême. Depuis, nous aussi, comme les femmes, pouvons rencontrer le Ressuscité et Lui, comme eux, nous dit : « N’ayez pas peur ! (v 10).

Frères et sœurs, ne renonçons pas à la joie de Pâques ! Mais comment alimenter cette joie ? Comme les femmes : rencontrer le Ressuscité, car Il est la source d’une joie qui ne s’épuise jamais. Hâtons-nous de le chercher dans l’Eucharistie, dans son pardon, dans la prière et dans la charité vécue ! La joie, lorsqu’elle est partagée, augmente. Nous partageons la joie du Ressuscité.

Et que la Vierge Marie, qui s’est réjouie de son Fils ressuscité à Pâques, nous aide à en être des témoins joyeux.

Regina Coeli laetare, alleluia…

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Je renouvelle mes vœux de Pâques à tous et je remercie sincèrement ceux qui, de diverses manières, m’ont envoyé des messages de proximité et de prière. Que le don de la paix du Seigneur ressuscité parvienne à ces personnes, familles et communautés. Et je voudrais que ce don de la paix parvienne là où on en a le plus besoin : aux populations épuisées par la guerre, par la faim, par toutes les formes d’oppression.

Et avec affection je vous salue, Romains et pèlerins de différents pays !

Joyeux lundi de Pâques ! La joie de Pâques continue ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

EUCHARISTIE MÉDITÉE 1

EUCHARISTIE MÉDITÉE 1

Durant ce mois d’avril, nous désirons méditer sur l’Eucharistie. Elle recouvre le sacrifice de Jésus dont la liturgie va intensément faire mémoire durant la Semaine Sainte. C’est surtout le temps pour nous de rendre  grâces pour sa merveilleuse présence.

Nous le ferons avec les actions de grâces de Léonie Guillebaut, extraites de son l’Eucharistie méditée, publiée au milieu du XIXe siècle, et qui nous ramène à l’essentiel. Son texte est surtout pour pour celles et ceux qui ont passé le mitan de leur vie, comme la majorité des Associés de la Médaille Miraculeuse.

L’Hôte divin de notre âme.

Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a point connu : il est venu chez lui, et les siens ne l’ont point reçu. (Jean, I, 10-11.)

Eucharistie, coupe et hostie - Motif sculpté sur bois porte d'église - Bruxelles
Eucharistie, coupe et hostie – Motif sculpté sur bois porte d’église – Bruxelles

lre action de grâces – L’amour de Jésus pour nous

Je vous accueille, ô Jésus, hôte divin de mon âme, et cette âme, dans l’extase du ravissement et du bon­heur, reste muette à vos pieds et ne trouve pas de pa­roles pour vous exprimer sa joie et sa reconnaissance.

Oh ! pourquoi, Seigneur, ma voix est-elle si faible ? pourquoi ne peut-elle se faire entendre de l’uni­vers entier, se répéter de pays en pays, de ville en ville, de montagne en montagne, d’écho en écho, pour crier à tous, à l’incrédule et à l’impie : Oui, je crois à l’amour du Dieu si bon de l’Eucharistie ; je crois à sa douce présence, aux merveilles, aux prodiges de grâces qu’il opère dans l’âme dont il devient l’hôte et l’ami.

Venez tous et voyez à votre tour combien le Seigneur est doux à ceux qui l’aiment ; tombez avec moi aux pieds de ce Dieu qui cache au fond de nos tabernacles sa puissance et sa gloire.

Ah ! courbez vos fronts humiliés devant sa grandeur anéantie pour notre amour, renoncez pour toujours les erreurs d’une orgueilleuse raison, et bientôt, enivrés comme tant d’autres de cette coupe mysté­rieuse que Jésus fait boire à ses amis, vous vous écrierez avec moi : Oh ! oui, je crois maintenant à l’amour du Dieu si bon de l’Eucharistie !

Mais pourquoi, Seigneur, ces vœux sont-ils su­perflus ? Pourquoi en suis-je réduit à ma faiblesse et à mon impuissance pour vous aimer ? Pourquoi n’ai-je qu’un cœur à vous consacrer, et un cœur si pauvre, si petit, si tiède ? Ah ! aidez ma faiblesse, réchauffez mon cœur par l’ardeur brûlante de votre cœur sacré. Je vous aime, ô Jésus ; mais, de grâce, augmentez mon amour, car j’en comprends l’insuffisance en présence de la gran­deur infinie du vôtre.

Vous me donnez le désir de vous aimer, donnez-moi également de vous prou­ver mon amour par des œuvres qui seules en sont la preuve véritable ; car, vous l’avez dit vous-même, ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui vous aiment et qui entreront un jour dans votre royaume, mais ceux-là seulement qui font la volonté de votre Père.

O Jésus, hôte divin et chéri de mon âme, établis­sez à jamais votre demeure en elle ; comme autre­fois chez Zachée le publicain, donnez la paix à cette maison de mon cœur que vous avez bien voulu visi­ter, rendez-la moins indigne de vous, ô mon souverain bien, et puisque dans votre miséricorde vous n’avez pas dédaigné mon indigence, enrichissez-moi et ornez votre nouveau sanctuaire de toutes les ver­tus qui peuvent vous en rendre le séjour agréable.

Soyez à jamais béni et remercié, Seigneur, de votre ineffable bonté, de votre miséricorde sans bornes, et de tous les bienfaits de votre amour ; mon cœur en gardera le souvenir ; tant que je res­terai sur cette terre d’exil, j’aimerai à me rappeler que le toit de mon indigence a été visité par le bonheur suprême de la patrie divine.

O Jésus, mon amour et ma vie, les paroles man­quent à mon cœur pour vous exprimer ma recon­naissance : soyez mille fois béni de n’avoir pas mé­prisé ma pauvreté, d’avoir consolé l’affliction de mon âme, d’avoir par votre douce visite réjoui mon cœur et relevé par votre force mon courage défaillant. Non, l’éternité ne suffira pas à vous bé­nir, à vous remercier, à vous aimer, à redire et répéter sans cesse vos louanges et votre amour.

O Marie, Vierge pure et immaculée, vous qui la première reçûtes dans votre sein l’hôte divin qui vient me visiter, voyez l’empressement où je suis de le remercier dignement de cette inestima­ble faveur ; offrez-lui, je vous en supplie, pour sup­pléer à la tiédeur de mes actions de grâces, les transports de votre amour et l’ardeur embrasée de votre reconnaissance au jour à jamais béni où il s’incarna dans vos chastes entrailles.

Apprenez-moi, bonne et tendre Mère, à l’aimer, à le re­mercier, à le bénir avec vous dans le temps, afin de vous louer et de vous bénir tous deux dans l’éternité. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut