LA DÉVOTION à MARIE
La Vierge Marie annonce dans le Magnificat :
« Toutes les générations me diront bienheureuse »,
et c’est ce qu’elles ont fait et feront jusqu’à la fin des temps.
Si la dévotion à Marie prédispose à la douceur,
à l’humilité et aussi à la bienveillance divine,
elle n’est pas pour autant le fait d’une religiosité fade ou débile.
Elle tenait une grande place dans la spiritualité
de Maximilien Kolbe, qui donna sa vie à Auschwitz.
Elle a souvent été recommandée par Jean-Paul II,
qui n’était ni un faible, ni un sentimental apeuré.
Le chapelet, dont les grains sont les grains de blé
d’une moisson qui se lève ailleurs,
est une prière insistante, proche du langage répétitif
de la louange chère aux mystiques.
Voici d’ailleurs un moyen très simple de l’empêcher
de tourner à l’exercice mécanique, selon André Frossard :
dédiez le premier grain à une personne,
et il s’en présentera, aussitôt après, une autre à votre esprit,
puis dix, puis vingt, et le chapelet vous paraîtra
non pas trop long, mais trop court, et vous aurez eu la preuve
que votre prochain a grand besoin de votre prière.
Toutes les femmes sont médiatrices par nature
et il serait étrange que la Vierge Marie fût seule à ne pas l’être.
On peut soutenir que Marie est, avant tout, une femme comme les autres,
à condition d’ajouter qu’aucune autre ne nous a jamais dit :
« Je suis l’Immaculée Conception. »
L’Annonciation, la naissance virginale de Jésus,
entre autres, ne sont pas spéculations oiseuses,
mais mystères qui éclairent tout le reste de l’Évangile.
Éteindre ces lumières condamne l’Évangile à n’être plus
qu’un recueil de maximes et de vaines promesses.
En vérité, par son acquiescement à l’Être par excellence qu’est Dieu,
la Vierge Marie est une merveilleuse figure de l’intelligence.
Elle est la seule avec Dieu à avoir prononcé ce Fiat
qui a donné naissance à la Lumière par deux fois,
lors de la Création et lors de la Nativité. ■
Jean-Daniel Planchot