Notre-Dame, c’est la douceur, la fleur de la charité. Elle participe à cette délicatesse infinie avec laquelle Dieu guide et gouverne toutes choses. Car personne ne désire notre bien, notre sanctification aussi ardemment que Dieu qui n’use ni de dureté, ni de rigidité ou de violence, mais d’une douce force, respectant toujours notre liberté, soutenant nos efforts, attendant notre adhésion à la grâce avec une patience et une douceur infinies.
Ceux qui, dans le combat contre leurs misères, sentent le poids et la peine de la lutte quotidienne, Marie les invite à aller vers Jésus qui a dit : «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau : Je vous soulagerai… Mon joug est doux et mon fardeau léger» (Matthieu 11, 28 et 30). Fervente disciple de son Fils, Marie, depuis des siècles, pratique cette douce charité. Le Sanctuaire de la rue du Bac, comme bien d’autres de par le monde, peut en témoigner.
Comme Jésus, sa charité fraternelle s’épanouit dans cet esprit et adoucit les plaies d’autrui plutôt que de les exaspérer, allège les fardeaux au lieu de les augmenter, facilite et adoucit l’accomplissement du devoir au lieu de le rendre plus dur. Sa charité pratique cette douceur envers tous, même envers ceux qui sont obstinés, ou lents à correspondre au bien, envers les faibles qui retombent toujours dans les mêmes défauts.
Même si un coeur ne possédait qu’une parcelle de bien, elle l’entoure de soins affectueux, afin qu’elle se développe. Vincent de Paul incitait ses Soeurs à pratiquer la douceur, «à la faire en la vue de Dieu seul et comme la sainte Vierge la fit en allant visiter sainte Elisabeth, c’est-à-dire en toute douceur, en amour, en charité».
Ô Marie, vous qui êtes toute douceur, enseignez-nous la douceur du coeur, la douceur dans nos rapports avec autrui. En voyant Jésus mourir sur la croix, votre coeur était si doux à notre égard et vous nous aimiez si délicatement, alors que nous étions cause de sa mort, aidez-nous à supporter avec douceur les défauts de notre prochain. ■
J.-Daniel Planchot, cm