La Providence, une expérience de vie

Comment mieux décrire ce qu’est la Providence ? Non pas l’action d’un homme ou d’une femme extraordinaire, mais bien l’action de Dieu œuvrant à travers des êtres qui acceptent, humblement, de le suivre, sans naïveté.
Car faire confiance à la Providence n’est pas une forme de faiblesse. Ce n’est pas l’apanage des grands mystiques. C’est une façon simple et à la portée de tous de reconnaître, comme la Vierge Marie, la
volonté de Dieu dans la vie de chaque jour. Et voir la volonté de Dieu, c’est le percevoir dans son insondable mystère, y compris dans les événements les plus incompréhensibles.
La vie, cette belle et inquiétante inconnue, réserve tant de surprises à ceux qui s’abandonnent, non béatement à son cours, mais à l’intime conviction que, quoiqu’il arrive, ils sont conduits, protégés, aimés. Car la Providence ne se décrète pas, ne s’explique pas, elle ne fait pas l’objet de grands discours : elle se vit et s’expérimente au quotidien.
Mais au sein des épreuves, des peines, des souffrances, des misères de notre temps, une question surgit : Dieu pourrait-il nous oublier ? Il s’agit d’une question fondamentale qui se pose à nous. Le peuple de Dieu en chemin a été lui-même confronté à cette question tout au long de son histoire.
Être conscient de la présence de Dieu qui n’oublie pas l’humanité et qui travaille en silence au cœur de notre monde, c’est vivre du royaume. Or le royaume de Dieu n’est rien d’autre que l’expression
de son amour.
Dès le moment où l’amour devient le centre de ce qui fait notre bonheur, alors tout le reste est organisé en fonction de l’amour. Tout devient grâce, dans la joie comme dans la crucifixion. C’est peut-être en cela qu’il faut comprendre l’invitation de Jésus à ne pas nous soucier de demain et à laisser demain se soucier de lui-même
P. Bernard Schoepfer c.m.