Il n’y a rien de plus touchant que de méditer les paroles dites à Sœur Catherine par la Vierge, dans la Chapelle de la rue du Bac, lors de sa première apparition. Elles résument toute sa tendre sollicitude.
C’est ainsi que Marie nous parle et nous invite. Elle connaît la force redoutable de nos mauvais vouloirs et la résistance que nous opposons à la grâce ; elle comprend notre misère qui est de nous complaire dans l’indifférence et de nous habituer à demeurer loin de Dieu.
C’est pourquoi la sainte Mère nous appelle infatigablement et nous invite à venir vers le Seigneur. On demeure confondu devant une telle bienveillance. Comment résister à ce geste d’émouvante bonté ?
« En ce moment, écrit Sœur Catherine, je sentis l’émotion la plus douce de ma vie, et il me serait impossible de l’exprimer. La Sainte Vierge m’expliqua comment je devais me conduire dans les peines, et, me montrant de la main gauche le pied de l’autel, elle me dit de venir me jeter là et d’y répandre mon cœur, ajoutant que je recevrais là toutes les consolations dont j’aurais besoin.»
Catherine, sortie de l’extase où la plongeait la présence de la Sainte Vierge, ne garda pas en elle seule, ni pour elle seule, les confidences de celle-ci, mais s’en alla accomplir sa mission en transmettant à son confesseur ce qui lui avait été confié.
« Mon enfant, dit Marie, je veux vous charger d’une mission ; vous y souffrirez bien des peines, mais vous les surmonterez à la pensée que c’est pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez point ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance. Vous verrez certaines choses ; vous serez inspirée dans vos oraisons, rendez-en compte à celui qui est chargé de votre âme. »
Ainsi Sœur Catherine a-t-elle répondu à l’appel d’en haut ; ainsi avons-nous à y répondre nous-mêmes. La Vierge Marie nous y invite, et cela d’autant plus en cette année de la Foi. ■
Jean-Daniel Planchot, cm