Plus la Vierge Marie a aimé le Seigneur, plus elle a été courageuse pour porter l’œuvre d’incarnation proposée, si ardue soit-elle. Si la crainte de la peine, de la souffrance, du risque paralyse et fait reculer, le courage, au contraire, lui a donné de l’élan, lui faisant tout affronter, pour être fidèle à l’engagement accepté.
En ce sens le courage, pour ne pas manquer à son devoir de Mère, l’a portée à affronter même la mort de son Fils, même son martyre, exemple suprême de la force chrétienne. Il n’est pas demandé à tous. Et pourtant il ne faut pas en exclure l’éventualité. Marie ainsi nous rappelle que nous avons à témoigner nous aussi.
La vertu de force, reçue au baptême et à la confirmation rend capable de sacrifier si nécessaire jusqu’à notre vie par amour de Dieu. Toute chrétienne, tout chrétien est appelé à rendre au Seigneur Dieu ce souverain témoignage et à s’habituer à ne jamais déserter ce qui constitue le devoir.
Marie peut nous dire que la vertu de force ne nous affranchit pas de la crainte, du désarroi, toujours prêt à nous envahir au moment du sacrifice, du danger, du péril de mort : elle l’a vécu surtout dans la personne de son Fils, en Mère douloureuse : Mater dolorosa.
Elle nous apprend ainsi à vaincre l’appréhension et à affronter le devoir difficile comme Jésus au jardin des Oliviers lorsqu’il accepta de boire le calice de sa Passion, malgré la détresse de son humanité. La grâce nous rend courageux, comme Marie, pleine de grâce, même si nous sommes timides de nature, et Dieu ne refuse jamais la grâce initale qui confère le courage.
Et comme Marie, “si nous sommes simples, humbles et mortifiés, nous n’avons rien à craindre, la victoire sera à nous. Ayons donc bon courage !” (Saint Vincent de Paul) ■
P. Jean-Daniel Planchot, cm