L’Église a toujours honoré la Vierge, Mère de Dieu, d’un culte spécial. Les honneurs qu’elle lui rend surpassent ceux dont la mémoire des autres saints est l’objet, à cause de la dignité suréminente dont elle a été revêtue dans le mystère de l’incarnation du Fils de Dieu.
Les écrivains ecclésiastiques les plus anciens emploient, en parlant de la sainte Vierge, des expressions qui ne laissent subsister aucun doute sur les sentiments dont les fidèles, à l’origine, étaient animés à son égard. Dès le commencement, c’est-à-dire aussitôt que le culte public fut organisé et développé par les papes et par les évêques, on chanta dans l’assemblée des chrétiens les louanges de Marie, on célébra les privilèges dont elle fut comblée, on exalta ses vertus, on invoqua sa protection, on eut recours à son intercession.
À mesure que l’Église devint plus florissante, à mesure que les mystères de Jésus Christ furent célébrés avec plus de magnificence, les fêtes de Marie devinrent plus solennelles et plus nombreuses. Tout en prenant soin d’instruire les fidèles qu’à Dieu seul appartient le culte souverain, elle n’a pas cessé d’insister sur les pratiques de dévotion envers la sainte Vierge, parce que la puissante intercession de la Mère de Dieu nous facilite l’accès auprès de la divine justice et de l’éternelle miséricorde.
“ Nous sommes pleins de vénération, dit saint Jérôme, pour celle qui a coopéré à notre salut, et qui, en recevant du Ciel dans son sein son Créateur, nous a donné sur la terre un rédempteur… On ne peut douter que tout ce que nous rendons à la Mère de Dieu ne tourne à la gloire de Jésus Christ, son fils.”
Il n’y a donc pas dans le christianisme de culte plus autorisé que celui que nous rendons à la Mère de Dieu. En Orient, comme en Occident, retentissent partout les louanges de Marie. ■
P. Jean-Daniel Planchot, cm