Germain de Constantinople

Germain de Constantinople

Theotokos de l'hymne acathiste

Chaque mercredi, notre Saint Père poursuit une présentation d’un Père de l’Église. Pour nous, associés de la Médaille Miraculeuse, nous retenons surtout ce qui concerne plus directement la Vierge Marie.

Le Patriarche Germain de Constantinople eut un rôle significatif, au huitième siècle, durant la crise iconoclaste. Il sut résister aux pressions de l’empereur Léon III qui était convaincu que le redressement de l’Empire devait commencer par une réorganisation des manifestations de la foi, face au risque d’idolâtrie auquel, selon lui, le peuple était exposé en raison d’un culte excessif des icônes.

Le Patriarche Germain a porté un grand soin aux célébrations liturgiques. Certaines de ses œuvres sont connues surtout en raison de ses intuitions sur la mariologie. Plusieurs de ses splendides homélies mariales ont profondément marqué la piété de générations de fidèles en Orient et en Occident et elles ont encore beaucoup à nous dire aujourd’hui, comme celles sur l’Akatistos.

Au cours du patriarcat de Germain (715-730) la capitale de l’empire byzantin, Constantinople, subit un siège très dangereux de la part des Sarrasins. En cette occasion (717-718), une procession solennelle fut organisée en ville, avec l’ostension de l’image de la Mère de Dieu, la Theotokos, et de la relique de la Sainte Croix, pour invoquer d’En haut la défense de la ville. De fait, Constantinople fut libérée du siège. Les adversaires décidèrent d’abandonner pour toujours l’idée d’établir leur capitale dans la ville symbole de l’empire chrétien et la reconnaissance de l’aide divine fut extrêmement grande dans le peuple.

Le patriarche Germain soignait beaucoup les célébrations liturgiques et, pendant un certain temps, il fut considéré également comme l’instaurateur de la fête de l’Akatistos.  L’Akatistos est un hymne ancien et célèbre né dans le milieu byzantin et consacré à la Theotokos, la Mère de Dieu. Germain, plusieurs de ses œuvres eurent un certain retentissement en particulier en raison de certaines intuitions sur la mariologie. En effet, de lui ont été conservées plusieurs homélies de thème marial et certaines d’entre elles ont profondément marqué la piété de générations entières de fidèles, aussi bien en Orient qu’en Occident. Ses splendides Homélies sur la Présentation de Marie au Temple sont des témoignages encore vivants des traditions non écrites des Eglises chrétiennes. Des générations de moines, de moniales et de membres de très nombreux Instituts de vie consacrée, continuent encore aujourd’hui à retrouver dans ces textes des trésors très précieux de spiritualité.

Certains textes mariologiques de Germain, qui font partie des homélies prononcées In SS. Deiparae dormitionem, une festivité correspondant à notre fête de l’Assomption, suscitent encore l’émerveillement. Parmi ceux-ci, le pape Pie XII en préleva un, qu’il enchâssa comme une perle dans la Constitution apostolique Munificentissimus Deus (1950), avec laquelle il déclara le dogme de foi de l’Assomption de Marie. Pie XII cita ce texte dans la Constitution susmentionnée, en le présentant comme l’un des arguments en faveur de la foi permanente de l’Eglise à propos de l’Assomption corporelle de Marie au ciel. Germain écrit :

« Cela pouvait-il jamais arriver, Très Sainte Mère de Dieu, que le ciel et la terre se sentent honorés de ta présence, et que toi, avec ton départ, tu laisses les hommes privés de ta protection ? Non. Il est impossible de penser ces choses. En effet, de même que lorsque tu étais dans le monde tu ne te sentais pas étrangère aux réalités du ciel, ainsi, après que tu sois partie de ce monde, tu n’es pas du tout devenue étrangère à la possibilité de communiquer en esprit avec les hommes… Tu n’as pas du tout abandonné ceux auxquels tu as garanti le salut… en effet, ton esprit vit pour l’éternité et ta chair ne subit pas la corruption du sépulcre. Toi, ô Mère, tu es proche de tous et tu protèges chacun et, bien que nos yeux ne puissent pas te voir, nous savons toutefois, ô Très Sainte Mère, que tu habites parmi nous et que tu es présente selon les manières les plus diverses… Toi (Marie) tu te révèles entièrement, comme il est écrit, dans ta beauté. Ton corps virginal est totalement saint, tout chaste, entièrement une maison de Dieu si bien que, également pour cette raison, il est absolument réfractaire à toute réduction en poussière. Celui-ci est immuable, du moment que ce qui était humain en lui a été assumé dans l’incorruptibilité, restant vivant et absolument glorieux, intact et participant à la vie parfaite. En effet, il était impossible que soit gardée dans le sépulcre des morts celle qui était devenue vase de Dieu et temple vivant de la très sainte divinité du Fils unique. D’autre part, nous croyons de manière certaine que tu continues à marcher avec nous » (Patrologie Grecque de Migne 98, coll. 344B-346B, passim).