MESSAGE DE PÂQUES
Ce dimanche 12 avril 2009 à midi, Benoît XVI a donné son message de Pâques, prononcé du balcon situé sur la façade de la Basilique Saint-Pierre à Rome, avant la bénédiction urbi et orbi. Pour les associés de la Médaille miraculeuse, en voici quelques extraits, dont un à la fin sur la Vierge Marie :
« La résurrection du Christ est notre espérance. La mort n’a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c’est la Vie qui triomphe. Et cette certitude qui est nôtre ne s’appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux. Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en Lui, nous puissions avoir la vie éternelle.
La résurrection n’est donc pas une théorie, mais une réalité historique révélée par l’Homme Jésus Christ à travers sa pâque, son passage qui a ouvert une voie nouvelle entre la terre et le Ciel. Ce n’est ni un mythe, ni un rêve, ce n’est ni une vision, ni une utopie, ce n’est pas une fable, mais un événement unique et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, qui au soir du Vendredi saint a été descendu de la Croix et mis au tombeau, est sorti victorieux de la tombe.
En effet, à l’aube du premier jour après le sabbat, Pierre et Jean ont trouvé le tombeau vide. Madeleine et les autres femmes ont rencontré Jésus ressuscité ; il a été reconnu aussi par les deux disciples d’Emmaüs à la fraction du pain ; le Ressuscité est apparu aux Apôtres le soir venu dans le Cénacle et ensuite à beaucoup d’autres disciples en Galilée.
L’annonce de la résurrection du Seigneur illumine les zones d’ombre du monde dans lequel nous vivons. Je pense particulièrement au matérialisme et au nihilisme, à une vision du monde qui ne sait pas dépasser ce qui est expérimentalement à constater, et qui se retrouve inconsolée dans la conscience du néant qui serait le point d’arrivée ultime de l’existence humaine.
S’il est vrai que la mort n’a plus aucun pouvoir sur l’homme et sur le monde, il subsiste cependant encore beaucoup, trop de signe de son antique domination. Si, par la Pâque, le Christ a extirpé la racine du mal, il a toutefois besoin d’hommes et de femmes qui dans tous les temps et lieux l’aident à affirmer sa victoire avec les mêmes armes que lui : les armes de la justice et de la vérité, de la miséricorde, du pardon et de l’amour.
L’Afrique souffre de façon démesurée des conflits interminables et cruels – souvent oubliés – qui déchirent et ensanglantent plusieurs pays ainsi que du nombre croissant de ses fils et de ses filles qui deviennent la proie de la faim, de la pauvreté, de la maladie.
En Terre Sainte, où j’aurai la joie de me rendre dans quelques semaines, la difficile mais indispensable réconciliation, qui est la condition première en vue d’un avenir de sécurité commun et d’une cohabitation pacifique, ne pourra devenir réalité que moyennant des efforts renouvelés, persévérants et sincères, pour le règlement du conflit-israélo-palestinien. Depuis la Terre Sainte, mon regard s’étendra aux pays voisins, au Moyen-Orient, au monde entier.
En un temps d’insuffisance globale de la nourriture, de trouble financier, de pauvretés anciennes et nouvelles, de changement climatique préoccupant, de violence et de misère, il est urgent de redécouvrir des perspectives capables de redonner l’espérance.
C’est un fait que si le Christ n’était pas ressuscité, le ‘néant’ serait destiné à l’emporter. Si nous retirons le Christ et sa résurrection, il n’y a pas d’issue pour l’homme et toute espérance demeure une illusion. Mais précisément aujourd’hui, éclate avec force l’annonce de la résurrection du Seigneur, et elle est la réponse à la question incessante des sceptiques. Ce n’est plus le néant qui enveloppe toutes choses, mais la présence amoureuse de Dieu.
Aujourd’hui, l’Église chante « le jour que le Seigneur a fait » et elle invite à la joie. Aujourd’hui l’Église prie, invoque Marie, Étoile de l’espérance, pour qu’elle guide l’humanité vers le port sûr du salut qui est le Cœur du Christ, la Victime pascale, l’Agneau qui « a racheté le monde », l’Innocent qui « nous a réconcilié, nous pécheurs, avec le Père ». À lui, le Roi vainqueur, à Lui le Crucifié et le Ressuscité, nous crions avec joie notre Alléluia ! »