Notre-Dame de Madhu au Sri Lanka
Ce sanctuaire marial a accueilli le pape François le 14 janvier 2015 pour un court moment de prière, en mémoire des milliers de victimes de la guerre civile.
Plus qu’un sanctuaire, Madhu apparaît comme un espace sacré pour tous les Sri-Lankais. Parce que c’est le seul lieu où des Cinghalais, majoritairement bouddhistes, et des Tamouls, majoritairement hindous, acceptent de s’asseoir côte à côte, de se parler, de se respecter, et même de partager leur nourriture.
Au XVIe siècle, l’île de Ceylan (de nos jours Sri Lanka) était entre les mains de Hollandais calvinistes. Le petit village de Mentai vénérait la statue de la Vierge de Madhu, la Vierge Marie, sous l’appellation du Saint Rosaire. En 1670, les Hollandais reçurent l’ordre de faire cesser cette vénération.
Encerclés dans l’église Sainte-Marie de Madhu, perdue au cœur de la jungle et lieu spirituel important pour leur communauté, de courageux catholiques réussirent à traverser la ligne, emportant avec eux leur statue vénérée. Où la cacher, sinon dans la jungle ? C’est là qu’on la retrouvera après la persécution, dans une petite chapelle.
Le sanctuaire de Madhu deviendra un lieu spirituel important et un but de pèlerinage. En effet, la Dame de Madhu est vénérée par les chrétiens, les bouddhistes, les hindous du Sri Lanka, cinghalais ou tamouls. L’église actuelle de Sainte-Marie de Madhu, perdue au cœur de la jungle, date de 1872.
Elle a été très endommagée au cours du conflit qui dura de 1983 à 2009. L’évêque du lieu avait alors déclaré: « Ce sanctuaire avait permis d’accueillir des milliers de réfugiés, comme dans les années 1990, où 36 000 personnes déplacées y avaient trouvé refuge. À présent, pour la première fois de son histoire, c’est Notre Dame de Madhu qui devient une réfugiée. »
Mais la grande œuvre de Notre-Dame s’y poursuit, c’est le salut des pécheurs. Trente ou quarante prêtres confessent des jours durant au confessionnal ; de nombreux catéchumènes se lèvent, des processions se forment, bref une vie mariale ardente anime le sanctuaire.
Le sanctuaire marial de Notre-Dame de Madhu est à 250 km plus au nord de Colombo, dans le diocèse de Mannar, très près du parc national de Wilpattu. Ses fêtes les plus populaires sont les 2 juillet, 15 août et 7 octobre qui attirent chaque année 600 000 chrétiens, bouddhistes, hindous et musulmans.
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Trois sanctuaires dédiés à la Vierge Marie sont des pèlerinages importants pour les catholiques du Sri Lanka : Notre Dame de Madhu (au nord-ouest, où le pape s’est rendu mercredi 14 janvier 2015), Notre Dame de Matara (sud) et Notre Dame de Lanka * (ouest), où le pape s’est rendu le jeudi 15 janvier 2015, avant de partir pour les Philippines.
- Cette basilique, dédiée à la Vierge Marie sous le vocable de Notre Dame de Lanka, a été voulue par l’archevêque français de Colombo, Mgr Jean-Marie Masson (1938-1947), Oblat de Marie Immaculée (OMI), qui, en 1940, avait fait le vœu que, si l’île échappait aux horreurs de la guerre, il aurait construit une basilique en ex-voto. Sous son impulsion, l’île a été consacrée à Marie. En 1946, il a reçu le feu vert du Vatican pour construire l’église. En 1948, le pape Pie XII a proclamé la Vierge de Lanka protectrice du Sri Lanka.
Les origines de ce sanctuaire remontent au début de ce siècle, lorsqu’un petit sanctuaire à Notre-Dame de Lourdes (une petite chapelle) a été érigé par quelques laïcs catholiques et le père A. Kieger OMI, en 1911, la zone étant alors une partie de la paroisse de Ragama. Le 11 novembre 1917, le père A. Collorec OMI a construit une petite grotte de Notre-Dame de Lourdes avec l’aide de quelques ouvriers catholiques de Colombo. La chapelle a ensuite été agrandie pour accueillir un nombre croissant de pèlerins, et dans les années 1930, à côté de l’église, on a construit une grande grotte à Notre-Dame de Lourdes dans un énorme rocher, achevée en 1959 et bénie par le Révérend James R. Knox, Délégué Apostolique de Ceylan, le 11 février 1959 (plus tard Cardinal Knox). L’église et le sanctuaire avec le «puits sacré» à ses côtés sont progressivement devenus un lieu de pèlerinage pour les catholiques de l’archidiocèse de Colombo.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse