Audience générale: L’Esprit Saint garantit l’universalité et l’unité de l’Église

Audience générale: L’Esprit Saint garantit l’universalité et l’unité de l’Église

Depuis la place Saint-Pierre, le Pape François a repris son cycle de catéchèse portant sur l’Esprit Saint. Se référant aux Actes des Apôtres, le Saint-Père a souligné que l’universalité ne compromettait pas l’unité de l’Église, car l’Esprit Saint travaille de manière synodale et est Lui-même le «lien d’unité».

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 9 octobre 2024

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Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 8. « Tous furent remplis d’Esprit Saint ». L’Esprit Saint dans les Actes des Apôtres.

Résumé

Frères et sœurs, dans notre itinéraire de catéchèses sur l’Esprit Saint et l’Église, nous faisons référence aujourd’hui au Livre des Actes des Apôtres. L’Esprit Saint garantit l’universalité et l’unité de l’Église. Pour saint Luc, la mission universelle de l’Église est le signe de la nouvelle unité entre tous les peuples. Afin que l’universalité réalisée ne compromette pas l’unité de l’Église, l’Esprit Saint travaille de manière synodale.

Il est Lui-même le “lien d’unité”. L’unité de l’Église c’est l’unité entre les personnes. Elle ne se fait pas autour d’une table de travail, mais dans la vie. L’unité de la Pentecôte, selon l’Esprit, se réalise lorsqu’on s’efforce de mettre Dieu, et non soi-même, au centre. L’unité des chrétiens se construit également lorsqu’on avance ensemble vers le Christ.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier ceux venus de Haïti, de l’Ile Maurice et de France. Frères et sœurs, comme Église synodale en marche vers le Christ, demandons à l’Esprit Saint la grâce d’être des instruments d’unité et de paix.  Que Dieu vous bénisse !

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans notre itinéraire de catéchèse sur le Saint-Esprit et l’Église, nous nous référons aujourd’hui au Livre des Actes des Apôtres.

L’histoire de la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte commence par la description de quelques signes préparatoires – le vent tonitruant et les langues de feu – mais trouve sa conclusion dans la déclaration : « Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit » (Actes 2, 4).

Saint Luc – auteur des Actes des Apôtres – souligne que l’Esprit Saint est Celui qui assure l’universalité et l’unité de l’Église. L’effet immédiat d’être « remplis du Saint-Esprit » est que les Apôtres « se mirent à parler en d’autres langues » et quittèrent le Cénacle pour annoncer Jésus-Christ à la foule (voir Actes 2 :4 et suivants).

Ce faisant, Luc a voulu mettre en valeur la mission universelle de l’Église, comme signe d’une nouvelle unité entre tous les peuples. De deux manières, nous voyons l’Esprit œuvrer pour l’unité. D’une part, elle pousse l’Église vers l’extérieur, pour qu’elle puisse accueillir un nombre toujours croissant de personnes et de peuples ; de l’autre, il la recueille en lui pour consolider l’unité réalisée. Elle lui apprend à s’étendre dans l’universalité et à se rassembler dans l’unité. Universel et un : tel est le mystère de l’Église.

Nous voyons le premier des deux mouvements – l’universalité – s’opérer au chapitre 10 des Actes, dans l’épisode de la conversion de Corneille. Le jour de la Pentecôte, les Apôtres avaient annoncé le Christ à tous les Juifs et aux observateurs de la loi mosaïque, quel que soit leur peuple. Il faut une autre « Pentecôte », très semblable à la première, celle de la maison du centurion Corneille, pour inciter les Apôtres à élargir l’horizon et à faire tomber la dernière barrière, celle entre juifs et païens (voir Actes 10-11). ) .

A cette expansion ethnique s’ajoute une expansion géographique. Paul – lit-on toujours dans les Actes des Apôtres (voir 16,6-10) – voulait annoncer l’Évangile dans une nouvelle région de l’Asie Mineure ; mais, il est écrit : « le Saint-Esprit l’en avait empêché » ; il voulait passer en Bithynie « mais l’Esprit de Jésus ne le permettait pas ». La raison de ces surprenants interdits de l’Esprit est immédiatement découverte : la nuit suivante, l’Apôtre reçoit en rêve l’ordre de passer en Macédoine. L’Évangile quitte ainsi son Asie natale et entre en Europe.

Nous voyons le deuxième mouvement du Saint-Esprit – celui qui crée l’unité – se produire au chapitre 15 des Actes, dans le développement de ce qu’on appelle le Concile de Jérusalem. Le problème est de savoir comment garantir que l’universalité atteinte ne compromette pas l’unité de l’Église. Le Saint-Esprit ne réalise pas toujours l’unité d’un coup, par des interventions miraculeuses et décisives, comme à la Pentecôte.

Elle le fait aussi – et dans la majorité des cas – avec un travail discret, respectueux des temps et des différences humaines, en passant par les personnes et les institutions, la prière et la discussion. De manière synodale, dirions-nous aujourd’hui. Cela s’est en fait produit au Concile de Jérusalem sur la question des obligations de la loi mosaïque à imposer aux convertis du paganisme. Sa solution a été annoncée à toute l’Église par les paroles bien connues : « L’Esprit Saint et nous avons décidé… » (Actes 15, 28).

Saint Augustin explique l’unité réalisée par le Saint-Esprit avec une image devenue classique : « Ce que l’âme est au corps humain, le Saint-Esprit l’est au corps du Christ qui est l’Église » [1]. L’image nous aide à comprendre quelque chose d’important. Le Saint-Esprit ne réalise pas l’unité de l’Église de l’extérieur ; cela ne nous commande pas simplement d’être unis. Il est lui-même le « lien de l’unité ». C’est Lui qui crée l’unité de l’Église.

Comme toujours, nous terminons par une pensée qui nous aide à passer de l’Église dans son ensemble à chacun de nous. L’unité de l’Église est l’unité entre les hommes et ne se réalise pas autour d’une table, mais dans la vie. Cela se réalise dans la vie. Nous voulons tous l’unité, nous la désirons tous du fond du cœur ; elle est pourtant si difficile à obtenir que, même au sein du mariage et de la famille, l’union et l’harmonie sont parmi les choses les plus difficiles à réaliser et encore plus à maintenir.

La raison – pour laquelle l’unité entre nous est difficile – est que chacun veut que l’unité se réalise, mais autour de son propre point de vue, sans penser que l’autre personne en face de lui pense exactement la même chose de « son » point de vue. De cette façon, l’unité ne fait que s’éloigner.

L’unité de la vie, l’unité de la Pentecôte, selon l’Esprit, s’obtient lorsque nous nous efforçons de mettre Dieu, et non nous-mêmes, au centre. L’unité des chrétiens se construit aussi de cette manière : non pas en attendant que les autres nous arrivent là où nous sommes, mais en avançant ensemble vers le Christ.

Nous demandons au Saint-Esprit de nous aider à être des instruments d’unité et de paix.

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[1] Discours, 267, 4


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