LA CÈNE DU SEIGNEUR 2023 À ROME
Cet après-midi, le Saint-Père François s’est rendu à l’Institut Pénal Juvénile « Casal del Marmo » pour la célébration de la Sainte Cène avec les personnes qui y sont détenues. Dès son arrivée, le Pape s’est rendu à la Chapelle où il a présidé la Messe. Outre les jeunes détenus, une représentation des surveillants et du personnel pénitentiaire était présente.
Après la proclamation du Saint Évangile, le Pape a prononcé l’homélie au pied levé. Puis, comme il est de coutume, le Pape François a répété le geste de Jésus lors de la Dernière Cène, lorsque le Seigneur a lavé les pieds de ses disciples en signe d’amour poussé jusqu’au service et à l’humiliation, envers 12 prisonniers, garçons et filles de nationalités différentes.
A la fin de la messe, la directrice de la prison, la Dr Maria Teresa Iuliani, a adressé quelques mots de remerciement au Saint-Père. Avant de quitter l’Institut, le Pape a béni la plaque inaugurale de la Chapelle, dédiée au Bienheureux Pino Puglisi.
Par la suite, en saluant quelques prisonniers, le pape François a reçu en cadeau une croix faite par les garçons suivant le cours de menuiserie, des biscuits et un paquet de pâtes, tous deux fabriqués dans l’usine de pâtes récemment ouverte à l’intérieur de la prison. Le pape a offert des chapelets et des œufs en chocolat aux jeunes prisonniers, au directeur et au personnel.
LA CÈNE DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
Prison pour mineurs de Casal del Marmo
Jeudi saint 6 avril 2023
Faisons attention sur la façon dont Jésus, juste le jour fait ce geste, avant d’être crucifié. Laver les pieds était la coutume à cette époque car les rues étaient poussiéreuses, les gens venaient de l’extérieur et quand ils entraient dans une maison, avant le banquet, avant la réunion, ils se lavaient les pieds. Mais qui a lavé les pieds? Des esclaves, parce que c’était du travail d’esclave.
Imaginons l’émerveillement des disciples lorsqu’ils virent que Jésus commençait à faire ce geste d’esclave. Mais il le fait pour leur faire comprendre le message du lendemain qu’il mourrait en esclave, pour payer notre dette à tous.
Si nous écoutions ces choses sur Jésus, la vie serait si belle parce que nous nous précipiterions pour nous entraider, au lieu de nous tromper, de profiter les uns des autres, comme nous l’enseignent les gens intelligents. C’est tellement agréable de s’entraider, de se serrer la main : ce sont des gestes humains, universels, mais ils émanent d’un cœur noble.
Et Jésus aujourd’hui avec cette célébration veut nous enseigner ceci : la noblesse du cœur. Chacun de nous peut dire : « Mais si le Pape savait les choses que j’ai à l’intérieur… ». Mais Jésus les connaît et nous aime tels que nous sommes, et lave tous nos pieds.
Jésus n’a jamais peur de nos faiblesses, Il n’a jamais peur parce qu’Il a déjà payé, Il veut juste nous accompagner, Il veut nous prendre par la main pour que la vie ne soit pas si dure pour nous. Je ferai le même geste de se laver les pieds, mais ce n’est pas un truc folklorique, non. Nous pensons que c’est un geste qui annonce comment nous devons être, l’un avec l’autre.
Dans la société, nous voyons combien de personnes profitent des autres, combien de personnes sont coincées et incapables de sortir. Combien d’injustices, combien de personnes au chômage, combien de personnes qui travaillent et sont payées à moitié prix, combien de personnes qui n’ont pas l’argent pour acheter des médicaments, combien de familles détruites, tant de mauvaises choses…
Et aucun d’entre nous peut dire : « Dieu merci, je ne suis pas comme ça, tu sais » – « Si je ne suis pas comme ça, c’est par la grâce de Dieu ! chacun de nous peut glisser, chacun de nous. Et cette prise de conscience, cette certitude que chacun de nous peut glisser est ce qui nous donne la dignité – écoutez le mot : la « dignité » – d’être pécheurs.
Et Jésus nous veut ainsi et pour cela il a voulu nous laver les pieds et dire : « Je suis venu pour te sauver, pour te servir ». Maintenant, je vais faire de même pour rappeler ce que Jésus nous a enseigné : s’entraider. Alors la vie est plus belle et on peut continuer comme ça.
Pendant le lavement des pieds – j’espère m’en tirer parce que je ne peux pas bien marcher – mais pendant le lavement des pieds, vous pensez : « Jésus m’a lavé les pieds, Jésus m’a sauvé, et j’ai cette difficulté maintenant ». Mais cela passera, le Seigneur est toujours à vos côtés, n’abandonne jamais, jamais. Pensez ceci. »
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