MOIS DU ROSAIRE – jour 6 – explication de l’AVE MARIA – fin

MOIS DU ROSAIRE – jour 6 – explication de l’AVE MARIA – fin

mois du Rosaire 06 Marie et le Rédempteur
mois du Rosaire 06 Marie et le Rédempteur

Les grâces que nous sollicitons regardent la vie présente où nous courons de si grands dangers, mais surtout à l’heure de notre mort qui doit décider de notre éternité.

C’est, en effet, dans le dernier moment que le démon renouvelle ses efforts avec plus de fureur ; il profite de la faiblesse du corps et de l’esprit ; il cherche à nous effrayer par le souvenir de notre passé ; enfin, nous nous trouvons alors dans des circonstances si critiques, que nous avons plus besoin que jamais d’une grâce puissante et de la protection de celle qui est le refuge des affligés.

Le mot amen, que nous rendons par ainsi soit-il, est une répétition et une confirmation de notre prière. Comme le cœur, emporté par l’ardeur de ses affections, va facilement au-delà de ce que les paroles expriment, il n’est pas non plus borné par les paroles dans l’étendue et la variété de ses actes ; aussi arrive-t-il souvent qu’un seul mot renferme les actes des plus héroïques vertus.

On comprend par là comment l’amen est une répétition des demandes contenues dans l’Oraison dominicale et dans la Salutation angélique. Plusieurs personnes y ont trouvé la matière des plus ferventes aspirations pendant la journée ; elles se proposaient, en le répétant, de ratifier toutes les louanges qu’elles avaient données à Dieu, de renouveler tous leurs actes de religion, et de s’unir à ceux par lesquels les Esprits bienheureux glorifient et glorifieront le Seigneur pendant toute l’éternité.

Le moyen de se pénétrer de pareils sentiments non seulement sur le mot amen ou ainsi soit-il, mais encore sur chacune des paroles qui composent, soit la Salutation angélique, soit les autres prières que nous disons fréquemment, c’est d’en méditer chaque mot.

Saint Ignace et saint François de Sales recommandent ce moyen comme étant très-efficace pour ne pas contracter la funeste habitude de réciter ces prières par routine : en les méditant on accoutume son cœur à les goûter.

Je vous salue, Marie, pleine de grâces. — C’est en cette qualité que l’archange Gabriel vous a saluée de la part de Dieu. Eh ! comment ne seriez-vous pas pleine de grâces, puisque vous étiez destinée à devenir la mère de l’auteur même de la grâce. Je crois donc fermement que, dès l’instant de votre conception immaculée, vous avez reçu la grâce sanctifiante ; que dès lors vous avez fixé les regards du Tout-Puissant et de la cour céleste.

Je crois que le Seigneur était avec vous, qu’il régnait avec empire sur votre esprit et sur votre cœur ; que vous ne viviez, que vous ne respiriez que pour lui plaire et accomplir ses saints commandements.

Le Seigneur est avec vous. — Oui, le Seigneur est avec vous, non-seulement comme il est avec tous les justes, mais il y est d’une manière plus intime, plus étroite, plus par faite, parce que vous écoutez sa voix et l’aimez sans réserve et sans partage. Il est aussi avec moi quand je suis exempt de péché. Que ne puis-je mériter que les Anges disent de moi ce qu’ils disaient de vous : le Seigneur est avec vous !

 Vous êtes bénie entre toutes les femmes. — Parce que vous êtes plus pure, plus parfaite, plus fidèle, et parce que le Saint des saints a purifié, sanctifié et embrasé votre cœur par sa présence. C’est pour cela que toutes les générations vous loueront, vous béniront et célébreront vos louanges jusqu’à la fin des siècles. Et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. — Et comment ne le serait-il pas, puisqu’il est le Fils du Très-Haut et qu’il porte avec lui toutes les bénédictions.

Qu’il soit donc à jamais béni, loué et remercié, ce Fils adorable, cet aimable Sauveur que vous avez donné au monde pour être le Dieu d’Israël, le libérateur de son peuple, le Rédempteur du genre humain, le Sauveur de tous les hommes.

Sainte Marie, etc. Ce n’est pas pour vous seule, Vierge sainte, que vous avez reçu la grâce ; vous en êtes devenue la dépositaire et la dispensatrice pour la répandre sur nous. Oui, c’est par vos mains que Dieu veut la faire couler sur nous.

Daignez-nous l’aire part de vos trésors en proportion de nos besoins. Plus nous sommes faibles, plus nous devons exciter la compassion de votre tendre cœur ; qu’il nous soit même permis de le dire, Vierge sainte ! plus nous sommes pécheurs, plus nous avons droit à votre générosité.

Oui, nous y avons droit, parce que c’est aux pécheurs que vous êtes redevable de la plus belle de toutes vos prérogatives. Jamais, non jamais, vous n’auriez été la mère du Fils de Dieu, si les pécheurs n’avaient pas eu besoin d’un Sauveur !

 Maintenant et à l’heure de notre mort. — Daignez donc, Vierge sainte, vous intéresser pour nous dès à présent ; demandez pour nous des grâces de conversion et de persévérance ; demandez surtout la plus précieuse de toutes les grâces, la grâce dont nous aurons besoin dans ce moment suprême qui doit décider de notre sort éternel. Toute notre vie nous implorons votre protection puissante ; mais c’est au moment de la mort qu’elle nous sera plus nécessaire.

Ainsi soit-il. — Oui, Vierge sainte, c’est la faveur que nous vous conjurons de nous accorder, vous rappelant la salutation de l’ange Gabriel et votre qualité ineffable de mère de Dieu. L’Église pour engager les Fidèles à dire fréquemment et dévotement la Salutation angélique, a attaché à sa récitation soixante jours d’indulgence.

Naguère beaucoup de personnes pieuses la disaient toutes les fois que l’heure sonnait. C’est une pratique très utile, qui rappelle la présence de Dieu et attire les regards et la protection puissante de Marie.

L’Angélus, vulgairement appelé les Pardons, est une pratique de dévotion qui consiste à dire trois fois la Salutation angélique avec les versets que les Fidèles connaissent et qui se trouvent dans la plupart des livres de prières.

Cette pratique a été introduite par Saint Ignace pour nous faire souvenir d’élever au moins trois fois le jour notre esprit et notre cœur vers Dieu, de l’adorer, de le remercier de tous ses biens, et surtout du grand bienfait de l’incarnation, de nous recommander à la sainte Vierge qui a eu tant de part à ce mystère.

Tous ceux qui, le matin, ou à midi, ou le soir, récitent dévotement l’Angélus, gagnent l’indulgence. Ceux qui seront fidèles à cette pratique, c’est-à-dire qui la réciteront au moins une fois par jour, pendant un mois, gagneront l’indulgence le jour qu’ils choisiront pour se confesser, communier et prier pour les fins ordinaires.

Résolution.

Ne négligeons pas un moyen si facile d’honorer la sainte Vierge, de renouveler la pensée de la présence de Dieu et d’élever notre esprit vers lui pour le remercier de nous avoir donné pour Rédempteur son divin Fils. Nous l’emploierons surtout avec ferveur si, en méditant le sens des paroles de la Salutation angélique, nous nous sommes bien pénétrés des sentiments que celle belle prière doit faire naître dans notre cœur.

Oraison de l’Angélus.

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ. Seigneur, nous vous supplions de répandre votre divine grâce dans nos âmes, afin qu’ayant connu par la voix de l’Ange l’incarnation de votre Fils bien-aimé, nous arrivions par sa passion et par sa croix, à la gloire de sa résurrection. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

manuel de Liège 1847