Des signes tangibles d’espérance

Des signes tangibles d’espérance

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Au cours de l’Année Jubilaire, nous serons appelés à être des signes tangibles d’espérance pour de nombreux frères et sœurs qui vivent dans des conditions de détresse. Je pense aux détenus qui, privés de liberté, éprouvent chaque jour, en plus de la dureté de la réclusion, le vide affectif, les restrictions imposées et, dans de nombreux cas, le manque de respect.

Je propose aux gouvernements de prendre, en cette Année Jubilaire, des initiatives qui redonnent espoir ; des formes d’amnistie ou de remise de peine visant à aider les personnes à retrouver confiance en elles-mêmes et dans la société ; des parcours de réinsertion dans la communauté auxquels corresponde un engagement concret dans le respect des lois.

La demande d’actes de clémence et de libération permettant de recommencer est un appel ancien qui vient de la Parole de Dieu et qui perdure avec toute sa valeur sapientielle : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays » ( Lv 25, 10).

La Loi mosaïque est reprise par le prophète Isaïe : « Le Seigneur m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » ( Is 61, 1-2).

Ce sont les paroles que Jésus fait siennes au début de son ministère en déclarant accomplie en lui-même l’“année de grâce du Seigneur” (cf. Lc 4, 18-19).

Partout sur la terre, les croyants, en particulier les pasteurs, doivent se faire les interprètes de ces demandes, parlant d’une seule voix pour réclamer avec courage des conditions dignes pour ceux qui sont emprisonnés, le respect des droits humains et surtout l’abolition de la peine de mort, une mesure contraire à la foi chrétienne qui anéantit toute espérance de pardon et de renouveau.

Pour offrir aux détenus un signe concret de proximité, je désire ouvrir moi-même une Porte sainte dans une prison afin qu’elle soit pour eux un symbole qui invite à regarder l’avenir avec espérance et un nouvel engagement de vie.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François

L’espérance chrétienne du « Paradis »

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter des facétieux qui tentent de ridiculiser l’espérance chrétienne du « Paradis » en prétendant ne pas vouloir « passer l’éternité à jouer de la harpe ». La réponse à ces personnes est que s’ils ne comprennent pas les livres écrits pour adultes, ils ne devraient pas en parler.

Toute l’imagerie scripturale (harpes, couronnes, or, etc.) n’est, bien sûr, qu’une tentative symbolique d’exprimer l’inexprimable. Les instruments de musique sont mentionnés car, pour beaucoup (pas tous), la musique est ce qui, dans la vie présente, évoque le plus fortement l’extase et l’infini.

Les couronnes sont mentionnées pour suggérer que ceux qui sont unis à Dieu dans l’éternité partagent sa splendeur, sa puissance et sa joie. L’or est mentionné pour évoquer l’intemporalité du Ciel (l’or ne rouille pas) et sa préciosité.

Ceux qui prennent ces symboles au pied de la lettre pourraient tout aussi bien penser que lorsque le Christ nous a dit d’être comme des colombes, il voulait dire que nous devions pondre des œufs.

C.S. Lewis

Marie, femme d´une espérance active

Souvenons-nous comment Marie nous a donné preuve de son espérance. Cette jeune nazaréenne, comme femme de son époque, eu des expériences très semblables aux nôtres et, même au milieu d´elles, elle a su écouter la Parole de Dieu qui lui a parlé par des médiations. L´évangéliste Luc nous le fait voir :

« Au sixième mois fut envoyé par Dieu l´ange Gabriel à une ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était Marie. Et, entrant, il lui dit : « réjoui-toi Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Elle se troubla par ces paroles et elle se demanda que pouvait signifier une telle salutation. L´ange lui dit : Ne crains pas, Marie, parce que tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu vas concevoir en ton sein et tu vas enfanter un fils à qui tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du très haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Lc 1,26-32).

En regardant Marie nous constatons sa capacité pour accueillir avec sérénité la perplexité et continuer le dialogue avec l´ange. Nous regardant nous-mêmes nous pourrions vérifier ces mêmes qualités.

« Marie répondit à l´ange : « Comment cela se fera- t-il puisque je ne connais point d´homme ? L´ange lui répondit : « L´Esprit Saint viendra sur toi et le pouvoir du Très Haut te couvrira de son ombre ; c´est pourquoi le saint enfant qui naitra de toi sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,34-35).

Qui est, comme Marie, totalement ouvert à Dieu et arrive à accepter le vouloir divin même lorsqu´il est mystérieux et que, souvent, ne corresponde pas au vouloir propre ? (Pape Benoit XVI, décembre 2012). Marie donne une réponse et comme conséquence de cette écoute et disponibilité reçoit une mission qui la surprend et elle se met en mouvement.

« En ces jours-là Marie se leva et s´en alla en hâte vers les montagnes en une ville de Juda ; elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». (Lc 1,39-40).

 Marie est la femme d´une espérance active, qui ne reste pas bras croisés espérant voir ce qui arrive.

Marie nous montre qu´elle est femme d´espérance parce qu´elle a donné de l´espérance, se levant et risquant à cause de l´état où elle se trouvait, cheminant vers les montagnes de Juda, pour résoudre les besoins d´Élisabeth.  Et encore plus, lors de la persécution d´Hérode à cause de l´Enfant, elle ne s´est pas sentie vaincue, devant fuir en Égypte avec Joseph et Jésus. (Mt 2,13-15).

Sœurs Tertiaires Capucines de la Sainte Famille

Les tentations de l’espérance chrétienne

1 L’espérance a, comme toutes les autres vertus, ses tentations ; et ces tentations attaquent même plus ordinairement ceux qui vivent dans la crainte de Dieu.

Car ceux qui vivent dans l’oubli de Dieu et de leur salut, périssent plutôt par la présomption, que faute d’espérer, espérant contre la parole formelle de Dieu d’être sauvés sans se convertir, sans garder tous les commandements de Dieu et de l’Église. Leur espérance n’est pas une espérance chrétienne, mais un aveuglement.

Selon Saint. Bernard, la plus violente de leurs tentations, la plus continuelle et la plus séduisante, c’est celle qui attaque leur espérance, et que c’est contre cette vertu qu’est employé tout ce qu’il a de malignité.

2 Pourraient-ils, sachant la miséricorde infinie de Dieu, et des mérites infinis de Jésus-Christ, entrer dans des sentiments de défiance à la vue de la multitude, de l’énormité de leurs péchés passés ? Tous leurs péchés comparés à la miséricorde de Dieu et aux mérites de Jésus-Christ sont beaucoup moins qu’une goutte d’eau comparée à toutes les mers du monde.

L’horreur même et la détestation de leurs péchés que Dieu leur a inspirée, la pénitence qu’ils en ont faite, avec une forte volonté de ne les plus commettre pour quoi que ce soit, n’est-ce pas un gage assuré de leur pardon ? Dieu n’a-t-il pas promis en cent endroits de l’Écriture la rémission des péchés, quelque grands qu’ils fussent, à ceux qui seraient dans ces dispositions ?

3 Ont-ils commis plus de péchés et de plus énormes, que Saul l’ennemi déclaré du nom de Jésus-Christ, le grand persécuteur de l’Église naissante, qui n’était altéré que du sang des Chrétiens (Act. 26. 9. 10. 11), qu’il persécutait dans toute la Judée, et jusque dans les royaumes étrangers, traînant dans les prisons les hommes et les femmes pour leur faire renoncer à Jésus-Christ, ou pour les faire punir ; et qui a reçu non seulement la grâce du pardon, mais la grâce même de l’Apostolat ?

Ont-ils commis plus de péchés qu’Adam, le premier et le plus grand des pécheurs, qui après s’être révolté contre Dieu dans le paradis, après avoir voulu devenir semblable à Dieu même, après ce péché ineffablement grand (selon Saint Augustin ), qui est la première source de tous les péchés qui se commettront jusqu’à la fin du monde, et la cause de ce déluge de toutes sortes de maux, qu’il a attirés sur la terre ; après ce péché par lequel il a tué tous les hommes et dans le corps et dans l’âme, et qui est l’unique cause du fait d’un nombre infini d’enfants, qui meurent avec le seul péché originel ; et qui cependant, selon le témoignage de l’Écriture, ont obtenu miséricorde ( Sagesse 10, 2) ?

Combien l’Écriture ou l’histoire de l’Église nous fournissent- elles d’exemples de grands pécheurs, qui ont commis, ou fait commettre aux autres une infinité de péchés, à qui cependant Dieu a pardonné, et qu’il a même élevés à un degré éminent de sainteté, et en qui Jésus–Christ a accompli ce qu’il avait dit aux Juifs : que les publicains et les femmes prostituées les précéderaient dans le royaume de Dieu (Matt. 21, 31) ?

4 Les Apôtres après avoir représenté avec force aux Juifs le meurtre qu’ils avaient commis en faisant mourir l’auteur de la vie, les consolaient par la vue des biens infinis que Dieu avait tirés de ce plus énorme de tous les crimes. Joseph consolait de même ses frères du crime qu’ils avaient commis en le vendant pour être conduit en Égypte, par la vue du bien que Dieu en avait tiré (Genèse 45, 5.7.8).

Les pécheurs que Dieu a rappelés à lui, doivent aussi se consoler par la vue des biens que la miséricorde de Dieu tirera de leurs péchés. Car toutes choses tournent en bien pour les Élus (Rom. 3, 28) ; leurs péchés mêmes, qui les rendent plus humbles, plus fervents dans la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres, plus reconnaissants, plus ardents dans l’amour de Dieu ; car il est bien juste que celui à qui on a beaucoup remis, aime aussi beaucoup (Luc 7 47).

Leur consolation dans le ciel sera que leurs péchés serviront d’une manière toute particulière à la louange de la grâce et de la miséricorde de Dieu durant toute l’éternité. Et cette vue doit aussi être pour eux un sujet de consolation sur la terre.

5 Qui pourrait encore perdre courage et confiance à la vue de ses tentations, de sa faiblesse, de la force et des artifices de ses ennemis, puisque nous avons montré que cette vue est un motif d’espérer et une disposition essentielle pour trouver grâce devant Dieu ? La vérité et la justice nous obligent à reconnaître que nous ne sommes par nous-mêmes que faiblesse et que ténèbres.

Quiconque est dans une disposition contraire, est dans l’erreur et est injuste aux yeux de Dieu ; son espérance est fondée sur le mensonge et sur l’injustice, et ne peut que déplaire à Dieu qui est la vérité et la justice même, et qui déteste tout mensonge et toute injustice, comme il aime toute vérité et toute justice.

L’espérance chrétienne, comme toutes les vraies vertus, est donc fondée sur la vérité et la justice, sans quoi elle serait un vice, et non une vertu. L’unique moyen de plaire à Dieu, c’est de reconnaître que nous ne sommes par nous-mêmes que faiblesse, et que toute notre force vient de lui. Plus cet aveu est sincère ; plus nous lui serons agréables, et plus notre espérance sera véritable, solide et en état de tout obtenir.

Alors Dieu lui-même deviendra notre lumière et notre force, et saura bien nous faire triompher de tous les artifices et de toute la force de nos ennemis. Car il n’y a pas de force, ni de sagesse, ni de prudence, ni de conseil contre le Seigneur (Proverbes 21, 30). Il dissipe les artifices et tous les efforts de la nation des ténèbres ; le conseil du Seigneur demeure éternellement. Heureux donc le peuple, qui a le Seigneur pour lui (Ps. 32. 10. 11 et 12).

6 Si nous étions sages et forts par nous-mêmes, nous serions bientôt, séduits et affaiblis ; parce que notre lumière et notre force seraient nécessairement bornées. Mais Jésus-Christ nous a été donné de Dieu pour être notre sagesse, notre force, et nous être toutes choses.

Sa sagesse et sa force sont infinies et sans bornes ; il a une lumière qui ne peut être surprise, une force qui ne peut être vaincue, une bonté qui ne peut se démentir ; attachons-nous à lui par l’espérance, et il nous élèvera au-dessus de tous les artifices, de toute la force et de toute malice de l’enfer ; au-dessus de toutes les erreurs et de tous les attraits de ce monde corrompu, et au-dessus de nos propres ténèbres, de toutes nos faiblesses et de toute la corruption de notre cœur ; car si le Seigneur est pour nous, qui sera contre nous ( Romains 8, 31)?

Si le Tout-puissant combat pour nous, qui pourrait nous vaincre ? Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le défenseur de mon âme et de ma vie, qui pourra me faire trembler ? Quand des armées seraient campées contre moi, mon cœur ne sera pas effrayé (Ps. 26, 1. 2. 5). Jésus-Christ. qui combat en nous, avec nous et pour nous, est plus fort que le démon, que le monde et que nous-mêmes.

C’est notre consolation, c’est notre force, comme il a été celle des plus forts et des plus faibles. Mes petits enfants, vous avez vaincu, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde (1 Jean. 4, 4). Celui qui se confie pleinement en lui, vaincra ; et il est impossible qu’il périsse tant qu’il sera dans cette disposition, puisqu’il est impossible que Dieu manque d’accomplir les promesses qu’il a si souvent et si solennellement faites à tous ceux qui espéreront en lui jusqu’à la fin.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

Le Christ est le médiateur d’une alliance nouvelle : puisqu’il est mort pour le rachat des fautes commises sous l’ancienne alliance, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel déjà promis. (He 9, 15)

Sois attentif à nos supplications, Seigneur, veille sur nous et protège-nous, car nous mettons notre espoir en ta miséricorde: purifiés désormais de nos péchés, nous pourrons mener une vie sainte et entrer en possession de ton héritage.
Par Jésus Christ.

Sur l’offrande que nous te présentons, Seigneur, jette un regard de pardon et de paix : qu’elle serve à notre conversion et au salut du monde.
Par Jésus-Christ.

Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous ; en nous le donnant, il nous a tout donné. (Rm 8, 32)

Tu nous as nourris, Seigneur, de ton eucharistie, et nous en appelons à ta miséricorde: par le sacrement qui déjà nous donne ta force, rends-nous participants de la vie éternelle.
Par Jésus-Christ.

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !

Regarder l’avenir avec espérance

Regarder l’avenir avec espérance

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Regarder l’avenir avec espérance, c’est aussi avoir une vision de la vie pleine d’enthousiasme à transmettre. Nous devons malheureusement constater avec tristesse que, dans de nombreuses situations, cette vision fait défaut.

La première conséquence est la perte du désir de transmettre la vie. En raison des rythmes de vie frénétiques, des craintes concernant l’avenir, du manque de garanties professionnelles et de protections sociales adéquates, de modèles sociaux où la recherche du profit et non le soin des relations dicte l’agenda, on assiste dans plusieurs pays à une baisse préoccupante de la natalité.

Au contraire, dans d’autres contextes, « accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains, est une façon de ne pas affronter les problèmes ». Laudato si’ n. 50.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François

La leçon d’espérance de la Vierge

Cependant, l’apostasie de grande ampleur que nous traversons actuellement est un moment historique qui n’est pas à la mesure humaine. Il s’agit d’un fait massif dont Dieu seul sera en mesure d’inverser le cours, de même qu’il fut le seul à changer le destin de Jésus de Nazareth en le ressuscitant d’entre les morts.

Telle est la leçon d’espérance de la Vierge du Samedi saint. Et il ne s’agit pas là d’un savoir théorique : Marie a payé de sa personne avant de nous l’enseigner. Telle est la Femme auprès de laquelle le chrétien ressourcera avec profit son espérance, pour lui comme pour la collectivité tout entière.
(Jean-Michel Castaing)

La voie chrétienne

– Le chrétien dit : « Les créatures ne naissent pas avec des désirs à moins que ces désirs ne soient satisfaits. Un bébé a faim : eh bien, la nourriture existe. Un caneton veut nager : eh bien, l’eau existe. Les hommes ressentent du désir sexuel : eh bien, le sexe existe. Si je trouve en moi un désir qu’aucune expérience en ce monde ne peut satisfaire, l’explication la plus probable est que j’ai été créé pour un autre monde. »

Si aucun de mes plaisirs terrestres ne le satisfait, cela ne prouve pas que l’univers soit une imposture. Les plaisirs terrestres n’ont probablement jamais été destinés à le satisfaire, mais seulement à l’exciter, à le suggérer la vraie chose.

S’il en est ainsi, je dois veiller, d’une part, à ne jamais mépriser ni être ingrat pour ces bienfaits terrestres, et d’autre part, à ne jamais les confondre avec quelque chose d’autre dont ils ne sont qu’une sorte de copie, d’écho ou de mirage.

Je dois entretenir en moi le désir de ma véritable patrie, que je ne trouverai qu’après la mort ; je ne dois jamais la laisser s’écraser ni la détourner ; je dois faire de la poursuite de cet autre pays et aider les autres à faire de même l’objet principal de ma vie.

C.S. Lewis – Mere christianism

Dépendance de la Foi, de l’Espérance et de la Charité.

I. Il y a une liaison et une dépendance essentielle entre ces trois vertus divines. La foi sert de base à l’espérance, et toutes deux servent de fondement à l’amour. Comme il n’y a point d’espérance sans foi, il n’y a point aussi d’amour de Dieu sans espérance (August. Enchiridion c 3).

La foi qui est la racine de la piété et de la justice chrétienne, nous est donnée (Hébreux 11.4) pour être le fondement des choses que l’on doit espérer, et pour nous les rendre présentes et comme visibles (Hébreux 11,6).

Pour s’approcher de Dieu il faut croire non-seulement qu’il y a un Dieu, un être souverainement parfait et par conséquent souverainement aimable ; mais il faut encore croire qu’il récompensera ceux qui le cherchent, qui le désirent et qui l’aiment ;
et qu’après avoir exercé et éprouvé leur foi, leur espérance et leur amour par les maux et les tentations de cette vie, qui ne dure que quelques moments, ils recevront de sa bonté et de sa justice la couronne de vie qu’il leur a promise. C’est pourquoi Dieu ne rougit pas d’être appelé leur Dieu, parce qu’il leur a préparé une cité (Hébreux 11,46).

II. Ces dernières paroles méritent une attention particulière. Dieu selon le raisonnement de l’Apôtre rougirait d’être appelé leur Dieu, s’il ne les récompensait en Dieu, s’il ne leur avait préparé une cité céleste, une félicité vraiment digne de sa bonté et de sa magnificence, un royaume éternel au prix duquel tous les empires de ce monde ne sont que des mottes de terre.

C’est pour cela que Dieu en vous appelant an Christianisme vous a donné l’Esprit de sagesse et de lumière ; ces yeux éclairés du cœur, afin que vous le connaissiez et que vous compreniez quelle est l’espérance à laquelle il vous a appelés, quelles sont les richesses et la gloire de l’héritage qu’il vous destine (Ephésiens 1, 17.18)

III. Il faut donc bien prendre garde de ne pas séparer ce que Dieu a uni, la foi, l’espérance et la charité. Il ne faut pas seulement croire les mystères de la Religion, et tout ce que Dieu a fait pour le salut des hommes. Cette foi pourrait être destituée de confiance et d’amour. Nous devons de plus, selon l’Apôtre Saint Jean, connaître et croire l’amour que Dieu a pour nous (1 Jean 4,16).

Nous devons croire par une forte confiance qu’il nous a aimés d’un amour éternel, attirés à lui par un effet de sa bonté et de sa miséricorde ( Jérémie 31, 3); que par la grâce de notre vocation, grâce qu’il n’a point faite à tant de milliers de peuples entiers, il nous a arrachés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Colossiens 1.13) ;
qu’il nous a rendus ses enfants, les membres de ce Fils bien- aimé et de l’Église son Épouse ; qu’il est devenu notre père ; que nous sommes devenus ses enfants ;
qu’il nous aime de ce même amour dont il aime son Fils unique, comme faisant partie de ce Fils et de son corps mystique, et comme devant être pour l’éternité les cohéritiers de sa gloire ; que pour nous mériter cette gloire il a envoyé son Fils unique au monde, revêtu de toutes nos misères, excepté le péché ;
et que par un excès d’amour qui fera à jamais l’étonnement de tous les Esprits célestes, il a sacrifié au milieu des plus grands tourments et des plus grandes ignominies la vie de ce Fils, dont un moment était plus précieux que la vie naturelle de tous les hommes ;
qu’il lui a fait porter en notre place tout le poids de sa justice ; que dans le ciel même, où il l’a fait asseoir à sa droite, il l’a établi notre Médiateur, notre Pontife, notre Victime et notre Avocat ; afin qu’en tout temps et dans tous nos besoins nous eussions un libre accès auprès du trône de sa grâce.

Un Chrétien peut- il être persuadé de ces vérités, sans être tout pénétré de sentiments de confiance et d’amour ? et ne devrait-il pas se regarder comme un monstre d’ingratitude et de malice, s’il n’avait ni confiance, ni amour pour un Dieu qui lui a donné des témoignages de bonté qui surpassent infiniment toute l’intelligence des hommes et des Anges ?

IV. Telle est la liaison et comme l’enchainement de la foi, de l’espérance et de la charité, qui naissent l’une de l’autre. C’est ainsi que dans la vie civile et naturelle, qui est une image de la vie spirituelle, un homme commence par croire d’une foi humaine, comme dit Saint Augustin, qu’un tel est son père ;
ensuite si celui qu’il sait être son père, est une personne très riche et d’une très grande qualité, il espère et attend de lui toutes sortes d’avantages selon le monde ; après quoi il passerait pour un ingrat et pour un méchant, s’il n’aimait point un père dont il a tant reçu et dont il espère tout.

Que si cet enfant ne se reposait pas sur l’attention et la bonté d’un tel père pour tous ses besoins temporels, s’il vivait au contraire dans de perpétuelles inquiétudes par rapport à toutes ses nécessités et à son établissement, qui dirait que cet enfant agit comme son enfant ?

Pourrait- on même juger que cet enfant fut fortement persuadé qu’il a le bonheur d’avoir un tel père, tandis qu’il agit envers lui presque comme envers un étranger, ou tout au plus comme agirait un esclave envers son maître ?

Comment donc un Chrétien pourrait- il se flatter d’agir en enfant de Dieu, s’il ne se repose point sur l’attention et la tendresse d’un tel Père, s’il ne se décharge pas du soin de soi -même sur sa bonté, espérant qu’il lui conservera et qu’il fera croître en lui sa grâce par la même miséricorde par laquelle il lui a plu de la lui donner, en le mettant par le sacrement de la régénération et de l’adoption divine au rang de ses enfants ?

C’est là le propre de la confiance chrétienne, de faire que l’homme agisse comme un véritable enfant de Dieu.

Et il est difficile de comprendre qu’un Chrétien qui n’agit pas par cet esprit, qui vit au contraire dans des agitations, dans des frayeurs, des inquiétudes et des défiances continuelles de la bonté de Dieu, soit sincèrement persuadé qu’il a le bonheur d’avoir Dieu pour père, qu’il est dans sa maison, qui est son Église, non comme un étranger ou comme un esclave, mais comme un de ses enfants.

P. Gaux

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la Messe du jour

Tu me délivre de tous mes ennemis, tu me fais triompher de l’agresseur, Seigneur, tu me soustrais à la violence. (Ps 17, 48-49)

Dieu très bon, éclaire le cœur de tes fidèles qui se purifient dans la pénitence; toi qui nous as donné le goût de te servir, ne reste pas sourd à notre prière. Par Jésus Christ.

Accepte, Seigneur, les présents que nous voulons te consacrer: tu nous les as donnés pour qu’ils soient offerts à ta gloire, et pour qu’ils assurent notre guérison. Par Jésus Christ.

Dieu nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé, par qui nous sommes rachetés et par qui nos péchés sont pardonnés. (Col 1, 13-14)

Que cette communion à tes mystères, Seigneur, nous procure la guérison que toi seul peux donner : qu’elle arrache de nos cœurs jusqu’aux racines du mal, qu’elle nous protège et nous fortifie à jamais.
Par Jésus Christ.

 

Le doigt de Dieu

Le doigt de Dieu

Jésus passe son doigt sur cette poussière et écrit : c’est le « doigt de Dieu » qui sauve ses enfants (Ex 8,15) et les libère du mal.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Cinquième dimanche de Carême, 6 avril 2025

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Texte préparé par le Saint-Père

Chers frères et sœurs,

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême nous présente l’épisode de la femme surprise en adultère (Jn 8, 1-11). Alors que les scribes et les pharisiens veulent la lapider, Jésus redonne à cette femme sa beauté perdue : elle est tombée dans la poussière ; Jésus passe son doigt sur cette poussière et écrit pour elle une nouvelle histoire : c’est le « doigt de Dieu » qui sauve ses enfants (voir Ex 8,15) et les libère du mal (voir Lc 11,20).

Mes très chers, comme pendant l’hospitalisation, même maintenant, dans ma convalescence, je sens le «doigt de Dieu» et je ressens sa caresse bienveillante. En ce jour du Jubilé des malades et du monde de la santé, je demande au Seigneur que ce contact de son amour puisse atteindre ceux qui souffrent et encourager ceux qui prennent soin d’eux.

Et je prie pour les médecins, les infirmières et les agents de santé, qui ne sont pas toujours aidés à travailler dans des conditions adéquates et qui, parfois, sont même victimes d’attaques. Leur mission n’est pas facile et doit être soutenue et respectée. J’espère que les ressources nécessaires seront investies dans les soins et la recherche, afin que les systèmes de santé soient inclusifs et attentifs aux plus fragiles et aux plus pauvres.

Je remercie les détenues de la prison pour femmes de Rebibbia pour la note qu’elles m’ont envoyée. Je prie pour eux et leurs familles.

À l’occasion de la Journée mondiale du sport au service de la paix et du développement, j’espère que le sport sera un signe d’espoir pour de nombreuses personnes qui ont besoin de paix et d’inclusion sociale, et je remercie les associations sportives qui éduquent concrètement à la fraternité.

Continuons à prier pour la paix : dans l’Ukraine tourmentée, frappée par des attaques qui font de nombreuses victimes civiles, dont de nombreux enfants. Et la même chose se produit à Gaza, où les gens sont obligés de vivre dans des conditions inimaginables, sans abri, sans nourriture, sans eau potable.

Que les armes se taisent et que le dialogue reprenne ; tous les otages doivent être libérés et la population doit être aidée. Prions pour la paix dans tout le Moyen-Orient ; au Soudan et au Soudan du Sud ; en République démocratique du Congo; au Myanmar, également gravement touché par le tremblement de terre ; et en Haïti, où la violence fait rage, qui a tué deux religieuses il y a quelques jours.

Que la Vierge Marie nous protège et intercède pour nous.

Angelus


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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