L’EUCHARISTIE MÉDITÉE 11

L’EUCHARISTIE MÉDITÉE 11

L’Époux céleste

Voici l’époux qui vient. (Matth., XXV, 6.)

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

11e Action de grâces – Jésus dans l’incarnation a épousé la nature humaine.

Ah ! c’est bien quand l’âme se repose sur votre cœur, Ô Jésus, qu’elle peut s’écrier avec l’épouse des sacrés Cantiques : mon bien-aimé m’a fait entrer dans le cellier où il met son vin, et il a réglé en moi mon amour. Il met sa main gauche sous ma tête, et il m’embrasse de sa droite.

Oui, Seigneur, il faut que votre force vienne en aide à la faiblesse de votre créature, alors que votre bonté l’enivre de votre amour comme d’un vin délicieux qui la transporte et la met hors d’elle-même.

Comment, sans votre secours, pourrait-elle, ô Jésus, supporter, sans rompre les liens qui l’unissent à sa prison d’argile, la douceur de vos consolations, lorsque entrevoyant sous les voiles eucharistiques les splendeurs de votre gloire, rassasiée d’une joie, d’un bonheur qui n’a pas de nom sur la terre, vous lui découvrez tous les secrets de votre cœur, toutes les inventions, toutes les profusions de votre amour ?

Oh ! qu’il est doux, Seigneur, de sonder, de mesurer toute la profondeur, toute la hauteur, l’étendue et l’immensité de cet amour d’un Dieu pour sa pauvre et misérable créature !

Oh ! l’esprit étonné, ravi, se perd, se plonge avec délices dans cette magnifique contemplation, et quand il croit avoir trouvé le fond de cet abîme incommensurable, un nouveau mystère se découvre à lui, et il reconnaît avec surprise qu’il n’a rien vu, qu’il ne connaît rien encore, et que ce qu’il lui reste à prendre est infiniment plus que ce qu’il sait déjà.

Qui donc le comprendra votre amour, ô Jésus mon repos, mes délices, mon bonheur et ma vie ? Qui me dira ce qu’il fut ce qu’il est, ce qu’il sera encore ? Hélas ! vous me le dites, vous me le faites sentir, et quand,  ne vivant plus que de vous et par vous, j’éprouve ce rassasiement du cœur, ce bonheur parfait qui semble ne devoir pas être le partage de l’exil, j’ai peine encore à comprendre ce que je sens, et ma langue ne trouve pas de paroles pour le redire.

Pourquoi éprouvé-je encore, ô bien-aimé, cette indicible souffrance que je ne sais nommer, que vous seul comprenez, que rien ici-bas ne peut adoucir et alléger ? Ah ! c’est que l’amour a aussi ses tourments ; c’est que pour moi vous avez un instant soulevé le coin du voile qui vous dérobe à nos regards.

J’ai entrevu vos perfections infinies, ô éternelle beauté, et je ne peux plus rien voir, rien trouver sur la terre qui me contente et qui me plaise. Il me faut l’air, la lumière, la chaleur du ciel ; ici tout est ténèbres, tout m’oppresse, tout me glace. Il vous faut à mon cœur, ô Jésus, vous êtes mon soleil, mon élément, ma respiration, ma vie ; sans vous, je languis, je végète, je souffre et je meurs mille fois.

Où donc trouverai-je un cœur qui comprenne mon cœur, une âme qui ressente ce que ressent mon âme ? Oh ! qu’elle vienne alléger ma souffrance en me faisant partager la sienne ; qu’elle vienne augmenter mon amour en me parlant de celui dont elle brûle pour Jésus.

Mais, hélas ! Seigneur, nul ne répond à mon appel, toutes les voix se taisent, et les cœurs qui brûlent de votre amour renferment en eux-mêmes les impressions qu’il y opère, les sentiments qu’il y fait naître, comme un trésor qu’ils craignent de perdre en le faisant connaître.

Mes paroles mêmes ne peuvent traduire ce que j’éprouve, ô mon Dieu ; elles sont impuissantes à rendre ce que je ressens ; elles sont inintelligibles pour l’âme qui ne sait pas vous aimer.

Ah ! vous seul me comprenez, ô unique amour ; c’est votre main qui a percé mon cœur du trait qui le brûle et le consume ; c’est vous qui lui avez fait la plaie secrète qui le fait défaillir à vos pieds. Vous seul, ô bien-aimé, pouvez la guérir et verser sur elle le baume qui l’adoucira.

Mais, Seigneur, avec cette plaie d’amour qui fait à la fois mon tournent et mon bonheur à chaque instant, à chaque heure de ma vie, que cet amour, prenant sans cesse en moi de nouveaux accroissements, la termine enfin, cette vie, pour me donner celle qui seule est véritable et éternelle.

O vous, Vierge sainte, que l’Église appelle à si juste titre Mère du bel amour ; vous qui êtes la seule à qui l’époux céleste a pu dire avec vérité : Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il n’y a pas de tache en vous; vous enfin qui avez connu toutes les langueurs, tous les tourments du divin amour, comme vous en avez connu toutes les joies et tous les bonheurs, oh ! prenez pitié de ma misère, voyez ma faiblesse…

Je voudrais aimer Jésus autant qu’il est aimable, je l’aime, et mon cœur, impuissant à l’aimer davantage, se consume d’ardeur et de brûlants désirs, laissez, oh ! laissez tomber dans ce pauvre cœur une étincelle de ce feu divin qui a fait du vôtre l’holocauste du céleste amour; ou plutôt, ce cœur, unissez-le si étroitement au vôtre, qu’il s’enflamme et brûle au contact de ce foyer d’amour et de charité, qu’il vive de cet amour et qu’un jour il meure consumé par ses saintes et vastes ardeurs. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

La force d’âme, une vertu qui prend au sérieux le défi du mal

La force d’âme, une vertu qui prend au sérieux le défi du mal

Dans sa catéchèse sur les vices et les vertus lors de l’audience générale, le Pape s’est penché mercredi 10 avril sur «la force d’âme, une victoire contre nous-mêmes». Cette vertu fondamentale, selon lui, prend au sérieux le défi du mal dans le monde et «nous fait réagir» face aux guerres, violences, esclavages, oppressions des pauvres, et blessures qui saignent encore.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 10 avril 2024

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Catéchèse. Les vices et les vertus. 14. La forteresse

Chers frères et sœurs, bonjour !

La catéchèse d’aujourd’hui est consacrée à la troisième des vertus cardinales, à savoir le courage. Partons de la description donnée par le Catéchisme de l’Église catholique : « La force est la vertu morale qui, dans les difficultés, assure la fermeté et la constance dans la recherche du bien. Cela renforce la décision de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale.

La vertu de force rend capable de vaincre la peur, même de la mort, et d’affronter les épreuves et les persécutions » (n. 1808). C’est ce que dit le Catéchisme de l’Église catholique à propos de la vertu de force.

Voilà donc la plus « combative » des vertus. Si la première des vertus cardinales, à savoir la prudence, était avant tout associée à la raison de l’homme ; et tandis que la justice trouvait sa demeure dans le testament ; cette troisième vertu, le courage, est souvent liée par les auteurs scolastiques à ce que les anciens appelaient « l’appétit irascible ».

La pensée antique n’imaginait pas un homme sans passions : il serait une pierre. Et il n’est pas dit que les passions soient nécessairement le résidu d’un péché ; cependant il faut qu’ils soient éduqués, qu’ils soient dirigés, qu’ils soient purifiés avec l’eau du Baptême, ou plutôt avec le feu du Saint-Esprit. Un chrétien sans courage, qui ne consacre pas ses forces au bien, qui ne dérange personne, est un chrétien inutile.

Pensons-y ! Jésus n’est pas un Dieu diaphane et aseptique, qui ne connaît pas les émotions humaines. Au contraire. Face à la mort de son ami Lazare fond en larmes ; et son âme passionnée transparaît dans certaines de ses expressions, comme lorsqu’il dit: «Je suis venu jeter du feu sur la terre, et comme j’aimerais qu’il soit déjà allumé!» (Lc 12,49) ; et face au commerce dans le temple, il réagit avec force (voir Mt 21, 12-13). Jésus avait de la passion.

Mais cherchons maintenant une description existentielle de cette vertu très importante qui nous aide à porter du fruit dans la vie. Les anciens – aussi bien les philosophes grecs que les théologiens chrétiens – reconnaissaient une double tendance dans la vertu de force, l’une passive et l’autre active.

La première est dirigée vers nous-mêmes. Il y a des ennemis intérieurs que nous devons vaincre, qui portent le nom d’anxiété, d’angoisse, de peur, de culpabilité : autant de forces qui s’agitent en nous et qui dans certaines situations nous paralysent. Combien de combattants succombent avant même de commencer le défi ! Parce qu’ils ne se rendent pas compte de ces ennemis internes.

Le courage est une victoire avant tout contre nous-mêmes. La plupart des peurs qui surgissent en nous sont irréalistes et ne se réalisent pas du tout. Mieux vaut alors invoquer l’Esprit Saint et affronter tout avec patience et courage : un problème à la fois, comme nous en sommes capables, mais pas seuls !

Le Seigneur est avec nous si nous lui faisons confiance et recherchons sincèrement le bien. Alors, dans chaque situation, nous pouvons compter sur la Providence de Dieu qui nous sert de bouclier et d’armure.

Et puis le deuxième mouvement de la vertu de force, cette fois de nature plus active. Aux épreuves intérieures s’ajoutent les ennemis extérieurs, qui sont les épreuves de la vie, les persécutions, les difficultés auxquelles nous ne nous attendions pas et qui nous surprennent.

En fait, nous pouvons essayer de prédire ce qui va nous arriver, mais la réalité est en grande partie constituée d’événements impondérables, et dans cette mer notre bateau est parfois ballotté par les vagues. Le courage fait alors de nous des marins résistants, qui ne se laissent pas effrayer ni se décourager.

Le courage est une vertu fondamentale car il prend au sérieux le défi du mal dans le monde. Quelqu’un prétend que cela n’existe pas, que tout va bien, que la volonté humaine n’est pas parfois aveugle, que les forces obscures apportant la mort ne luttent pas dans l’histoire.

Mais il suffit de feuilleter un livre d’histoire, ou malheureusement même les journaux, pour découvrir les atrocités dont nous sommes en partie victimes et en partie protagonistes : guerres, violences, esclavage, oppression des pauvres, blessures jamais cicatrisées et qui saignent encore. La vertu de courage nous fait réagir et crier un « non », un « non » ferme à tout cela.

Dans notre Occident confortable, qui a tout édulcoré un peu, qui a transformé le chemin de la perfection en un simple développement organique, qui n’a pas besoin de luttes car tout semble pareil, on éprouve parfois une saine nostalgie des prophètes. Mais les personnes mal à l’aise et visionnaires sont très rares.

Nous avons besoin de quelqu’un qui nous fasse sortir de la mollesse dans laquelle nous sommes installés et nous fasse répéter résolument notre « non » au mal et à tout ce qui conduit à l’indifférence. « Non » au mal et « non » à l’indifférence ; « oui » au chemin, au chemin qui nous fait progresser, et pour cela nous devons lutter.

Redécouvrons donc la force d’âme de Jésus dans l’Évangile, et apprenons-la du témoignage des saints hommes et femmes. Merci!

« * * *

J’adresse une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. Mes pensées vont enfin aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Je vous souhaite de faire grandir dans votre cœur la lumière consolante de l’annonce pascale, qui vous invite à renforcer votre foi et votre espérance en Jésus crucifié et ressuscité.

Et mes pensées vont à l’Ukraine tourmentée, à la Palestine et à Israël. Que le Seigneur nous donne la paix ! La guerre est partout – n’oublions pas le Myanmar – mais demandons la paix au Seigneur et n’oublions pas nos frères et sœurs qui souffrent tant dans ces lieux de guerre. Prions ensemble et toujours pour la paix. Merci. »

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RÉSUMÉ

Chers frères et sœurs,

La vertu de force que nous évoquons aujourd’hui, est bien celle qui, dans les difficultés, nous assure la fermeté et la constance dans la recherche du bien. Elle nous aide à résister aux tentations et à surmonter les obstacles, la peur, les persécutions. Elle nous permet également d’éduquer nos passions et se présente ainsi comme la plus combattive des vertus.

Elle nous donne non seulement de lutter et de vaincre les ennemis intérieurs qui nous paralysent – les peurs, les angoisses et les fautes – mais aussi de lutter contre les ennemis du dehors que sont les épreuves de la vie et les persécutions de toute sorte. Elle permet encore de réagir avec vigueur au mal dans le monde, à la manière des prophètes qui dérangent et des saints qui édifient.

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier les groupes des Paroisses et des Écoles venus de Belgique, de la Principauté de Monaco et de France.

Je vous invite à vous entraîner à la vertu de force pour combattre vos peurs et trouver le courage de manifester votre foi avec enthousiasme.

Que Dieu vous bénisse tous !



Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

EUCHARISTIE MÉDITÉE 10

EUCHARISTIE MÉDITÉE 10

L’Arbre de vie.

Je donnerai au victorieux à manger du fruit de l’arbre de vie qui est dans le paradis de mon Dieu.
(Apoc., XI, 7.)

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

10e Action de grâces – Une grande perte réparée.

Je l’ai mangé, Seigneur, cet aliment divin qui préserve de la mort et qui donne la vie ; il répand au-dedans de moi les pures émanations du ciel ; j’en savoure toute la douceur, et, m’enivrant de voluptés inconnues à la terre, il me fait jouir par anticipation des ineffables délices de la patrie.

C’est vous, ô Jésus, mon Sauveur bien-aimé, qui êtes cet aliment délicieux dont je viens de me nourrir. Tremblant de bonheur et d’émotion, je vous adore dans le fond de mon cœur et uni au plus intime de ma substance.

Maintenant, Seigneur, vous êtes plus pour moi que je ne le suis moi-même, et je puis réellement m’écrier avec le grand Apôtre : Non, non, je ne vis plus, mais Jésus vit en moi. Heureuse mort qui vous substitue ma vie ! Céleste transformation qui me donne la vôtre ! Ah ! vivez en moi, ô aimable Sauveur, vivez par moi et pour moi, et qu’à mon tour je vive en vous, pour vous et uniquement de vous.

Je ne vous demande pas, Seigneur, la prolongation de ma vie temporelle ; que m’importe de voir s’augmenter le nombre des années et se prolonger les jours de mon pèlerinage ? Les plus longues vies ne sont pas toujours les plus saintes ; peu m’importe que la mienne soit courte, si tous ses instants sont pleins de vous, si chacun d’eux est marqué au sceau de votre amour.

Mais ce que je vous demande avec instances, ô mon Dieu, ce que je vous supplie de m’accorder, c’est la vie de votre grâce, la vie de votre amour. Donnez-la-moi, Seigneur, si je suis assez malheureux pour en être privé ; conservez-la-moi si je la possède, augmentez-la, accroissez-la à chaque instant en moi.

Vous voyez le fond de mon cœur, et vous savez, mon Dieu, quelle est cette vie divine, le seul bien que je prise, le seul que j’ambitionne, et pour la conservation duquel je sacrifierais volontiers tous les autres.

Non, mon Dieu, je ne vous demande pas ces biens fragiles et périssables que le monde poursuit et ambitionne. Mon œil voit, sans en être jaloux, les uns saturés de plaisirs, les autres nageant au sein de l’opulence ou enivrés de la vaine fumée des honneurs et de la gloire humaine.

A tous ces biens trompeurs je préfère la croix, l’indigence, l’obscurité, les larmes, parce que vous êtes plus souvent avec ceux qui pleurent qu’avec ceux qui se réjouissent, et que la grâce abonde toujours là où vous vous trouvez. Donnez-la-moi, mon Dieu, cette vie de la grâce et de l’amour, objet de mes plus vifs, de mes plus ardents désirs ; conservez-la-moi surtout après me l’avoir donnée.

Car, je le sais, hélas ! c’est un bien que vous ne donnez pas sans retour, on peut le perdre après l’avoir reçu, et des ennemis nombreux et puissants s’efforcent sans cesse de ravir ce trésor, dont le prix inestimable excite d’autant plus leur envie que les premiers ils l’ont perdu sans espérance de le recouvrer jamais.

Donnez-la aussi, ô mon Dieu, cette vie divine de la grâce, à tant d’âmes qui en sont privées, et qui dorment ensevelies dans le sommeil du péché. 0 vous qui êtes la lumière éternelle, illuminez les ténèbres qui les environnent.

Verbe incréé, parole vivante du Père, faites-vous entendre à elles, réveillez-les, comme vous réveillâtes autrefois Lazare au fond de son tombeau. Aujourd’hui comme alors, vous êtes la résurrection et la vie, et votre voix est aussi puissante pour faire sortir les âmes de la mort du péché qu’elle l’était aux jours de votre vie mortelle pour faire sortir les morts de leurs tombes.

Cette voix puissante commande quand elle le veut au néant, et le néant l’entend, lui obéit, et produit à son ordre des créatures vivantes. Ce n’est point un miracle dans l’ordre de la nature que je vous demande en ce moment, ô mon Dieu, mais un miracle de la grâce.

Commandez, Seigneur, au néant du péché ; répandez de nouveau un souffle de vie sur cette argile que vos mains ont pétrie. Que tous ces frères morts que nous pleurons depuis si longtemps, et sur lesquels gémit avec les nôtres votre cœur de Sauveur et de Père, entendent aujourd’hui votre voix, et répondent à son doux et puissant appel !

Que leurs bouches s’ouvrent pour chanter avec nous l’hymne de la reconnaissance ; que leurs cœurs se dilatent pour vous aimer, pour ne plus vivre que de votre amour ; que leurs âmes se réchauffent au contact de la vôtre, et que la vie abonde où abondait la mort.

O Marie, Vierge immaculée, glorieuse Mère de l’auteur de la vie, vous qui avez donné la vie temporelle à celui qui vous l’a donnée à vous-même et qui l’a donnée à toutes les créatures, vous que l’Église appelle à si juste titre salut des infirmes, refuge des pauvres pécheurs, ah ! soyez touchée de nos misères ; abaissez vos yeux miséricordieux sur la foule qui se presse autour de vos autels.

Voyez toutes ces mains suppliantes qui s’élèvent vers votre trône; prêtez l’oreille à toutes ces voix qui crient vers vous; écoutez surtout celles qui vous demandent le retour à Dieu de tant d’êtres chéris. C’est un père, un frère, un ami, un époux dont on vous supplie d’obtenir la vie et la résurrection spirituelle.

Ne soyez pas insensible, ô vous que nous nommons notre Mère et qui l’êtes en effet, aux larmes de vos tristes enfants. Unissez-vous à nous pour fléchir votre Fils ; parlez-lui en notre faveur, en faveur de ceux que nous aimons, et qui ne savent plus ni le prier eux-mêmes, ni recourir à votre puissante médiation.

Sauvez-les malgré eux, forcez-les à recevoir la vie, à l’aimer, celle vie qui est Jésus, Jésus, votre amour et le nôtre, et que, vaincus par vos bienfaits, touchés de vos bontés maternelles, ils viennent bientôt vous bénir et vous rendre grâces après nous. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

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