MOIS DE SAINT JOSEPH – XVIIIe JOUR

MOIS DE SAINT JOSEPH – XVIIIe JOUR

Saint Joseph éprouvé par Jésus-Christ lui-même.

I

BOSSUET

Jésus au milieu des docteurs - église saint Joseph Angers 49
Jésus au milieu des docteurs – église saint Joseph Angers 49

« Est-ce assez pour éprouver sa fidélité? Chrétiens, ne le croyez pas. Voici encore une étrange épreuve; Jésus devient lui-même le persécuteur de Joseph. Il s’échappe adroitement de ses mains, il se dérobe à sa vigilance et il demeure trois jours perdu. Qu’avez-vous fait, fidèle Joseph? Qu’est devenu le sacré dépôt que le Père céleste vous a confié? Ah ! qui pourrait ici raconter ses plaintes?
Si vous n’avez pas encore entendu la paternité de Joseph, voyez ses larmes, voyez ses douleurs, et reconnaissez qu’il est père. Ses regrets le font bien connaître, et Marie a bien raison de dire à cette rencontre : Votre père et moi, nous vous cherchions avec une extrême douleur.
O mon fils , dit – elle au Sauveur, je ne crains pas de l’appeler ici votre père , et je ne prétends pas faire tort à la pureté de votre naissance ; il s’agit de soins et d’inquiétudes, et c’est par là que je puis dire qu’il est votre père , puisqu’il a des inquiétudes vraiment paternelles : Ego et pater tuus (moi et ton père) ; je le joins à moi par la société des douleurs. » (Bossuet, 1er Panégyrique de saint Joseph)

II

ORIGÈNE — SAINT ALPHONSE DE LIGU0RI

« Mais, dans cette société de douleur dont parle Marie, « durant ces trois jours, où ni elle ni Joseph n’avait pu prendre un instant de repos, ne cessant de pleurer et de chercher leur « bien-aimé. »(Saint Alphonse de Liguori)

« Était-ce seulement la crainte que l’enfant Jésus eût péri ou se fût égaré, qui tourmentait ainsi leurs cœurs?

« Non, Marie, qui savait qu’elle avait enfanté par l’opération du Saint-Esprit, Marie, instruite par l’Ange, par les bergers et par Siméon, ne pouvait accueillir une pensée semblable ; éloignons-la surtout de Joseph, qui, après avoir reçu tant de fois les ordres du Ciel, au sujet de son fils adoptif, ne pouvait craindre un péril de cette sorte pour Celui qu’il savait être Dieu.

«Leurs questions et leur douleur avaient un autre sens. Ils cherchaient Jésus, craignant qu’il ne les eût abandonnés, qu’il ne fût allé dans une autre partie de la terre, ou plutôt qu’il ne fût remonté au ciel. »(Origène, Homélie XX)

« Joseph surtout, dans sa grande humilité, craignait que, pour le punir de ses fautes, Jésus n’eût résolu de ne plus habiter dans sa maison, et ne l’estimât plus digne du bonheur de vivre auprès de lui, et de l’honneur de l’assister. Pour une âme qui a mis en Dieu tout son amour, il n’y a pas de plus grande peine que la crainte de lui avoir déplu…

« Aussi quelle ne fut pas la joie du bienheureux patriarche, lorsqu’il eut retrouvé Jésus et qu’il sut que la cause de cette disparition n’avait pas été quelque manquement de sa part, mais le zèle du Sauveur pour la gloire de son Père céleste ! » (Saint Alphonse de Liguori, Méditations sur saint Joseph)

III

BOSSUET

« Pourquoi me cherchiez-vous? ne saviez-vous pas qu’il faut que je sois occupé de ce qui regarde mon Père? Voici donc cette sublime réponse de l’Enfant, que nous avons à considérer.

« Pourquoi me cherchiez-vous ? Eh quoi ! ne vouliez-vous pas qu’ils vous cherchassent? Et pourquoi vous retiriez-vous, sinon pour vous faire chercher? Est-ce peut-être qu’ils vous cherchaient, du moins Joseph, avec un empressement trop humain? Ne jugeons pas, mais concevons que Jésus-Christ parle pour notre instruction. Et, en effet, il veut exclure ce qu’il y a de trop empressé dans la recherche que l’on fait de lui.

« Qui ne sait que ses apôtres, quand il les quitta, étaient attachés à sa personne d’une manière qui n’était pas autant épurée qu’il le souhaitait? Âmes saintes et spirituelles, quand il vous échappe, quand il vous retire ses suavités, modérez un empressement souvent trop sensible; quelquefois il veut revenir tout seul, et s’il le faut chercher, ce doit être doucement et sans des mouvements inquiets.

« Ne saviez-vous pas que je dois être occupé des affaires de mon Père? Est-ce qu’il désavoue Marie, qui avait appelé Joseph son père? Non, sans doute; mais il lui rappelle le doux souvenir de son vrai Père, qui est Dieu , dont la volonté, qui est l’affaire dont il veut parler, doit faire son occupation.

« Croyons donc avec une ferme foi que Dieu est le Père de Jésus-Christ, et que sa volonté seule est sa règle en toutes choses : soit qu’il se montre, soit qu’il se cache, soit qu’il s’absente, ou qu’il revienne, ou qu’il nous console par un retour qui nous comble de joie. »

(Bossuet, Élévations sur les Mystères, XXe semaine)

Donner et pardonner, faire briller la gloire de Dieu

Donner et pardonner, faire briller la gloire de Dieu

Lors de la prière mariale de l’Angélus de ce dimanche 17 mars, le Pape a centré sa méditation sur la Croix, comme manifestation suprême de la gloire de Dieu. Une gloire qui ne correspond pas à celle que le monde offre, basée sur le succès éphémère mais, plutôt, une révélation du vrai visage de la miséricorde de Dieu à travers le don et le pardon du Christ.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 17 mars 2024

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Avant l’Angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, cinquième dimanche de Carême, à l’approche de la Semaine Sainte, Jésus dans l’Évangile (voir Jean 12, 20-33) nous dit quelque chose d’important : que sur la Croix nous verrons sa gloire et celle du Père (voir versets 23, 28). ).

Mais comment est-il possible que la gloire de Dieu se manifeste là même, sur la Croix ? On pourrait croire que cela se passe dans la Résurrection, pas sur la Croix, ce qui est une défaite, un échec ! Au contraire, Jésus, parlant de sa Passion, dit aujourd’hui : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (v. 23). Que veut-il nous dire ?

Il veut nous dire que la gloire, pour Dieu, ne correspond pas au succès humain, à la renommée ou à la popularité ; la gloire, pour Dieu, n’a rien d’auto-référentiel, elle n’est pas une manifestation grandiose de puissance suivie d’applaudissements du public.

Pour Dieu, la gloire, c’est aimer jusqu’à donner sa vie. Se glorifier, pour Lui, c’est se donner, se rendre accessible, offrir son amour. Et cela s’est produit de manière culminante sur la Croix, là même, où Jésus a déployé au maximum l’amour de Dieu, révélant pleinement son visage de miséricorde, nous donnant la vie et pardonnant à ses crucificateurs.

Frères et sœurs, depuis la Croix, « trône de Dieu », le Seigneur nous enseigne que la vraie gloire, celle qui ne se fane jamais et qui nous rend heureux, est faite de don et de pardon. Le don et le pardon sont l’essence de la gloire de Dieu et sont pour nous le mode de vie.

Don et pardon : des critères très différents de ce que nous voyons autour de nous, et même en nous, lorsque nous pensons à la gloire comme quelque chose à recevoir plutôt qu’à donner ; comme quelque chose à posséder plutôt qu’à offrir. Non, la gloire du monde passe et ne laisse aucune joie dans le cœur ; cela ne conduit même pas au bien de tous, mais à la division, à la discorde, à l’envie.

Et puis on peut se demander : quelle est la gloire que je désire pour moi, pour ma vie, dont je rêve pour mon avenir ? Impressionner les autres avec mes compétences, mes capacités ou les choses que je possède ? Ou la voie du don et du pardon, celle de Jésus Crucifié, la voie de ceux qui ne se lassent jamais d’aimer, confiants que cela témoigne de Dieu dans le monde et fait briller la beauté de la vie ?

Quelle gloire est-ce que je veux pour moi ? En fait, rappelons-nous que lorsque nous donnons et pardonnons, la gloire de Dieu brille en nous, juste là : lorsque nous donnons et pardonnons.

Que la Vierge Marie, qui a fidèlement suivi Jésus à l’heure de sa Passion, nous aide à être des reflets vivants de l’amour de Jésus.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

J’ai appris avec soulagement qu’en Haïti, un enseignant et quatre des six religieux de l’Institut des Frères du Sacré-Cœur kidnappés le 23 février dernier ont été libérés. Je demande que les deux autres religieux et toutes les personnes encore kidnappées dans ce pays bien-aimé et touché par tant de violence soient libérés au plus vite.

J’invite tous les acteurs politiques et sociaux à abandonner tout intérêt particulier et à s’engager dans un esprit de solidarité dans la recherche du bien commun, en soutenant une transition pacifique vers un pays qui, avec l’aide de la communauté internationale, soit doté de solides des institutions capables de ramener l’ordre et la tranquillité parmi ses citoyens.

Nous continuons de prier pour les populations tourmentées par la guerre, en Ukraine, en Palestine et en Israël, au Soudan. Et n’oublions pas la Syrie, un pays qui souffre énormément de la guerre depuis un certain temps.

Je salue vous tous qui êtes venus de Rome, d’Italie et de nombreuses parties du monde. Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt ! »


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Patrick

Saint Patrick

Un adolescent qui prie

Saint Patrick Sanctuaire de Colzate (Diocese de Bergame)
Saint Patrick Sanctuaire de Colzate (Diocese de Bergame)

Maewin Succat, c’est le nom sous lequel Patrice fut baptisé; il naquit dans la Bretagne Romaine entre 385 et 392 dans une famille chrétienne. A l’âge de quinze ou seize ans il fut enlevé par un petit groupe de pirates qui l’amenèrent avec eux dans le nord de l’Irlande  où ils le vendirent comme esclave.

Dans sa «Confession»  où il signe Patricius et où il raconte son expérience de ces années, il écrit: « L’amour pour Dieu et la peur de Lui grandirent en moi, et ainsi que la foi. En un seul jour je récitais cent prières, et la nuit presque autant. Je priais dans les bosquets et sur les montagnes aussi avant l’aurore. Ni la neige, ni la glace, ni la pluie semblaient ne pas me concerner.»

Après six ans de prison, Patrice eut dans un songe la prémonition de la liberté désormais très proche et, obéissant à la vision qu’il eut dans le sommeil, il échappa à la surveillance des gardiens et parcourut à pieds les deux cents kilomètres environ qui le séparaient de la côte. Là il parvint à émouvoir des marins qui l’embarquèrent avec eux et le reconduisirent en Bretagne, où il put ré-embrasser sa famille.

Une vision

Peu d’années après, Patrice eut une autre vision, qu’il décrit toujours dans la «Confession»: « Je vis un homme qui venait vers moi, comme provenant d’Irlande; il s’appelait Vittorico, il portait des lettres avec lui, et m’en remit une. Je fis la lecture de la première ligne: «Invocation des Irlandais». Alors que je poursuivais la lecture, il me sembla entendre la voix des gens qui habitaient près de la forêt de Voclutolle lieu de sa prison), non loin du côté-ouest, de la mer, et il me sembla qu’ils m’imploraient, en m’appelant «jeune serviteur de Dieu», de venir chez eux».

Cette vision galvanisa Patrice qui poursuivit ses études de formation et fut ordonné prêtre par Germano, évêque d’Auxerre. Son rêve d’évangéliser l’Irlande, toutefois, n’était pas encore prêt à se réaliser. Sa candidature au ministère épiscopal, en vue de son envoi en Irlande, fut contrariée par le prétexte de son impréparation supposée due à l’irrégularité de ses études; ceci resta longtemps un souci pour Patrice qui l’admet dans la «Confession»:

« Je n’ai pas étudié comme les autres qui se sont nourris de manière égale du droit et de la Sainte Écriture et qui depuis l’enfance ont perfectionné leur langue. Moi au contraire j’ai dû apprendre une langue étrangère. Certains m’accusent d’ignorance et d’avoir une langue balbutiante, mais en réalité il est dit que les langues balbutiantes apprennent rapidement à parler de paix.»

Évêque d’Irlande

Finalement, à une date imprécise entre 431 et 432, Patrice est consacré évêque d’Irlande par le pape Célestin I et arriva à Slane le 25 mars 432.L’évêque qui l’avait précédé, Palladio, était retourné chez lui découragé après moins de deux ans de mission.

Patrice se trouva donc à affronter d’innombrables difficultés; le chef d’une des tribus druides chercha à le faire tuer, et pendant soixante jours il fut emprisonné, mais malgré les tribulations, Patrice continua pendant environ quarante ans son œuvre missionnaire, parvenant à convertir des milliers d’Irlandais, à introduire la vie monastique et à établir le siège épiscopal à Armagh.

Le trèfle

Selon la tradition, Saint Patrice avait l’habitude d’expliquer le mystère de la Trinité en montrant le trèfle, où trois petites feuilles sont reliées à une unique tige. Le premier témoignage écrit de ceci remonte seulement à 1726, mais la tradition pourrait avoir des racines beaucoup plus anciennes. Les portraits de Saint Patrice le représentent souvent avec une croix dans une main et un trèfle dans l’autre.

C’est pour cela que le trèfle est aujourd’hui le symbole de la fête de Saint Patrice, qui se célèbre le 17 mars, jour de sa mort qui a eu lieu en 461 à Saul. Sa dépouille fut transportée et ensevelie dans la cathédrale de Down, qui depuis lors s’appela Downpatrick.

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