MOIS DE SAINT JOSEPH – IXe JOUR

MOIS DE SAINT JOSEPH – IXe JOUR

Saint Joseph époux de Marie.

Caractère du mariage et de la paternité de Joseph.

Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704)

mariage de Joseph et de Marie
mariage de Joseph et de Marie

« C’est ici qu’il faut vous représenter un spectacle qui étonne toute la nature ; je veux dire ce mariage céleste, destiné par la Providence pour protéger la virginité, et donner par ce moyen Jésus-Christ au monde. Mais, qui prendrai-je pour mon conducteur dans une entreprise si difficile, sinon l’incomparable Augustin, qui traite si divinement ce mystère? Écoutez ce savant évêque et suivez exactement sa pensée. Il remarque avant toutes choses qu’il y a trois liens dans le mariage.

«Il y a premièrement le sacré contrat, par lequel ceux que l’on unit se donnent entièrement l’un à l’autre; il y a secondement l’amour conjugal, par lequel ils se vouent mutuellement un cœur qui n’est plus capable de se partager, et qui ne peut brûler d’autres flammes; il y a enfin les enfants, qui sont un troisième lien;parce que l’amour des parents venant, pour ainsi dire, à se rencontrer dans ces fruits communs de leur mariage, l’amour se lie par un nœud plus ferme.

« Saint Augustin trouve ces trois choses dans le mariage de saint Joseph, et il nous montre que tout y concourt à garder la virginité. Il y trouve premièrement le sacré contrat, par lequel ils se sont donnés l’un à l’autre; et c’est là qu’il faut admirer le triomphe de la pureté dans la vérité de ce mariage ; car Marie appartient à Joseph, et Joseph à la divine Marie; si bien que leur mariage est très-véritable, parce qu’ils se sont donnés l’un à l’autre. «

« Mais de quelle sorte se sont-ils donnés? Pureté, voici ton triomphe. Ils se donnent réciproquement leur virginité, et sur cette virginité ils se cèdent un droit mutuel. Quel droit? De se la garder l’un à l’autre. Oui, Marie a droit de garder la virginité de Joseph, et Joseph a droit de garder la virginité de Marie. Ni l’un ni l’autre n’en peut disposer, et toute la fidélité de ce mariage consiste à garder la virginité. Voilà les promesses qui les assemblent ; voilà le traité qui les lie.

« Ce sont deux virginités qui s’unissent, pour se conserver éternellement l’une l’autre par une chaste correspondance de désirs pudiques; et il me semble que je vois deux astres, qui n’entrent ensemble en jonction, qu’à cause que leurs lumières s’allient. Tel est le nœud de ce mariage, d’autant plus ferme, dit saint Augustin, que les promesses qu’ils se sont données doivent être plus inviolables, en cela même qu’elles sont plus saintes.

« Qui pourrait maintenant vous dire quel devait être l’amour conjugal de ces bienheureux mariés? car, ô sainte virginité, vos flammes sont d’autant plus fortes qu’elles sont plus pures et plus dégagées.

« Mais où est-ce que cet amour si spirituel s’est jamais trouvé si parfait que dans le mariage de saint Joseph? C’est là que l’amour était tout céleste, puisque toutes ses flammes et tous ses désirs ne tendaient qu’à conserver la virginité; et il est aisé de l’entendre; car, dites-nous, ô divin Joseph, qu’est-ce que vous aimiez en Marie? Ah! sans doute, ce n’était pas la beauté mortelle, mais cette beauté cachée et intérieure, dont la sainte virginité faisait le principal ornement.

« Ô amour divin et spirituel! Chrétiens, n’admirez-vous pas comme tout concourt, dans ce mariage, à conserver ce sacré dépôt? Leurs promesses sont toutes pures, leur amour est tout virginal : il reste maintenant à considérer ce qu’il y a de plus admirable : c’est le fruit sacré de ce mariage, je veux dire le Sauveur Jésus.

« Mais il me semble vous voir étonnés de m’entendre prêcher si assurément que Jésus est le fruit de ce mariage. Nous comprenons bien, direz-vous, que l’incomparable Joseph est père de Jésus-Christ par ses soins; mais nous savons qu’il n’a point de part dans sa bienheureuse naissance.

« Comment donc nous assurez-vous que Jésus est le fruit de ce mariage? Cela peut-être paraît impossible : toutefois si vous rappelez à votre mémoire tant de vérités importantes que nous avons, ce me semble, si bien établies, j’espère que vous m’accorderez aisément que ce béni enfant est sorti, en quelque manière, de l’union virginale de ces deux époux.

« Car, fidèles, n’avons-nous pas dit que c’est la virginité de Marie qui a attiré Jésus-Christ du ciel? Jésus n’est-il pas cette fleur sacrée que la virginité a poussée? N’est-il pas le fruit bienheureux que la virginité a produit? « Oui, certainement, nous dit saint Fulgence, « il est le fruit, il est l’ornement, il est le prix et la récompense de la sainte virginité. »

« Que si c’est sa pureté qui la rend féconde, je ne craindrai plus d’assurer que Joseph a part à ce grand miracle; car, si cette pureté angélique est le bien de la divine Marie, elle est le dépôt du juste Joseph.

« Mais je passe encore plus loin, chrétiens; permettez-moi de quitter mon texte, et d’enchérir sur mes premières pensées pour vous dire que la pureté de Marie n’est pas seulement le dépôt, mais encore le bien de son chaste époux. Elle est à lui par son mariage, elle est à lui par les chastes soins par lesquels il l’a conservée. 0 féconde virginité, si vous êtes le bien de Marie, vous êtes aussi le bien de Joseph.

« Marie l’a vouée, Joseph l’a conservée ; et tous deux la présentent au Père Éternel, comme un bien gardé par leurs soins communs. Comme donc il a tant de part à la sainte virginité de Marie, il en prend aussi au fruit qu’elle porte : c’est pourquoi Jésus est son fils, non pas, à la vérité, par la chair, mais il est son fils par l’esprit, à cause de l’alliance virginale qui le joint avec sa Mère. Et saint Augustin l’a dit en un mot : ‘Ô mystère de pureté! ô paternité bienheureuse! ô lumières incorruptibles, qui brillent de toutes parts dans ce mariage.’»

(Bossuet, Panégyrique de saint Joseph)

Prière pour demander à Dieu la vie d’union avec lui

Prière pour demander à Dieu la vie d’union avec lui

Jésus bon berger oratoire de la congrégation de la Mission 95 rue de Sèvres Paris
Jésus bon berger oratoire de la congrégation de la Mission 95 rue de Sèvres Paris

Divin Jésus, modèle que nous devons tous imiter, Jésus qui venez si souvent en nous par la sainte communion, Jésus le soutien sans lequel nous ne pouvons rien, mais avec lequel nous pouvons tout, soyez avec moi maintenant et toujours.

Soyez avec moi maintenant, pour me donner votre bénédiction, mais une bénédiction qui éloigne de moi le péché, qui me fortifie contre les tentations, qui me conserve dans la grâce, qui me préserve de tout danger, et qui me fasse persévérer dans le bien.

Soyez avec moi dans mes prières, pour me communiquer le mérite des vôtres et les saintes dispositions avec lesquelles vous avez prié, afin qu’en vous, par vous et avec vous, je sois exaucée dans mes demandes pour tout ce qui m’est utile et nécessaire.

Soyez avec moi à la sainte messe, afin de m’en appliquer le fruit pour tous mes besoins temporels et spirituels, et d’y opérer dans moi le sacrifice de moi-même, pour ne faire avec vous qu’une même offrande, une offrande pure et sans tache.

Soyez avec moi dans mon travail et dans l’exercice de mon emploi, pour le bénir, et afin que je me conforme â la volonté divine, qui veut que je m’occupe selon l’obéissance.

Soyez avec moi dans mes délibérations, pour me donner la prudence, le discernement ; et me faire choisir ce qui doit plus sûrement procurer votre gloire.

Soyez avec moi dans mes repas, pour me faire conserver la sobriété et l’esprit de mortification.

Soyez avec moi dans mes récréations, pour me donner une joie douce, paisible, édifiante.

Soyez avec moi dans mes conversations, pour me faire garder le silence à propos, et mettre dans ma bouche des paroles d’édification, de bonté, de force, de consolation.

Soyez avec moi dans mes lectures ou mes études, pour me donner vos lumières et pour que, sans vanité, mon esprit devienne plus éclairé.

Et soyez avec moi dans mes souffrances, mes afflictions, mes disgrâces, pour me consoler, me donner ta patience et la soumission aux ordres de la Providence.

Soyez avec moi dans la prospérité et les succès pour me donner la reconnaissance et l’humilité.

Soyez avec moi dans toutes les circonstances particulières et extraordinaires où vous voyez que je pourrais me rencontrer, pour me détourner du mal et me faire pratiquer tout le bien que la circonstance demandera.

Soyez avez moi à l’heure de mon coucher, pour me cacher dans votre Sacré Cœur et me purifier de tout ce que je pourrais avoir contracté d’impur durant la journée ; pendant mon sommeil, pour en éloigner toute illusion et tout accident qui pourrait m’être nuisible ; à mon réveil, pour mettre dans mon esprit, de saintes pensées, et dans mon cœur de fervents désirs ; à mon lever, pour m’inspirer l’offrande que je dois vous faire de moi-même, et me disposer à passer saintement la journée.

Soyez dans mon intérieur pour en régler tous les mouvements, et dans mon extérieur, pour le rendre édifiant. En tout et partout, donnez-moi votre secours, pour imiter vos vertus, afin que Dieu le Père céleste soit glorifié en moi, par vous Seigneur Jésus-Christ.

Ô Jésus ! qui êtes mon unique espérance, Jésus pour qui j’ai tout quitté, venez en moi, restez en moi, vivez en moi !

Abbé Sylvain

Saint Jean de Dieu et la Miséricorde

Saint Jean de Dieu et la Miséricorde

Saint Jean de Dieu

En ce 8 mars, l’Église fait mémoire de saint Jean de Dieu, religieux, fondateur des Frères de la Charité. Né au Portugal, après une vie pleine d’aventures et de périls, où il fut tour à tour en Espagne berger, régisseur, soldat, pèlerin et marchand d’images, mais avec le désir d’une vie meilleure.

Il construisit à Grenade un hôpital où il servit et soigna avec une constante charité les pauvres et les malades, et s’adjoignit des compagnons qui constituèrent plus tard l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Dieu. Il s’en alla vers le repos éternel en 1550. (Martyrologe romain)

A huit ans, pour des raisons que l’on ignore, le petit portugais Joao Ciudad fait une fugue et se retrouve, vagabond, sur les routes. Pendant 33 ans, il va mener une vie d’errance: enfant-volé puis abandonné par un prêtre-escroc, il parcourt l’Espagne.

Tour à tour berger, soldat, valet, mendiant, journalier, infirmier, libraire… Le vagabond, un moment occupé à guerroyer contre les Turcs en Hongrie, se retrouve à Gibraltar. Et c’est là qu’un sermon de saint Jean d’Avila le convertit.

Il en est si exalté qu’on l’enferme avec les fous. Libéré sur les instances de Jean d’Avila, il resta comme infirmier, puis fit un pèlerinage à Notre-Dame de Guadalupe d’Estramadure. Tandis qu’il priait devant une image de la Vierge, Marie daigna se pencher vers lui pour déposer sur ses bras l’Enfant Jésus avec des langes et des vêtements pour le couvrir.

Puis son dévouement éclot en œuvres caritatives. Tout ce qu’il a découvert et souffert, va le faire devenir bon et miséricordieux pour les misérables. Il collecte pour eux, ouvre un hôpital, crée un Ordre de religieux, l’Ordre de la Charité. L’hôpital qu’il a fondé à Grenade donnera naissance aux Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu.

Au moment de mourir, il dira: « Il reste en moi trois sujets d’affliction : mon ingratitude envers Dieu, le dénuement où je laisse les pauvres, les dettes que j’ai contractées pour les soutenir. »

Saint Jean de Dieu aimait exhorter ses amis par rapport à la nature miséricordieuse de Dieu et à la confiance qu’elle suscite.

Dans sa première Lettre à la Duchesse de Sessa, il écrit : « Si nous considérons combien grande est la miséricorde de Dieu, jamais nous ne cesserions de faire le bien quand nous le pouvons ; car, donnant aux pauvres, pour son amour, ce que lui-même nous a donné, c’est le centuple qu’il nous promet, en la bienheureuse éternité. »

Saint Jean de Dieu, a été déclaré Protecteur des hôpitaux et des malades, en même temps que Saint Camille de Lellis, par Léon XIII le 22 juin 1886. Pie XI les a proclamés, tous deux, patrons du personnel des hôpitaux.

L’année passée, cette fête pris un sens tout particulier du fait qu’elle coïncidait avec l’Année de la miséricorde voulue par le pape François. Mais qu’entendons-nous par « miséricorde » ? D’où vient ce terme ? Qu’évoque-t-il à chacun ? Quelle représentation s’associe à son évocation ? Comment se traduit la miséricorde dans nos pratiques ? Comment pouvons-nous la mettre en valeur ?
C’est le regard porté les uns sur les autres, pour proposer un accueil inconditionnel, qui restaure la personne, l’accompagnement dans la durée, jusqu’au bout, qui  retient l’attention, avec le passage d’un relais nécessaire entre les personnes, entre les soignants.  C’est la confiance dans le changement, permettant la fidélité dans l’accompagnement. Enfin c’est l’accueil de la différence en osant la bienveillance.

En ouvrant une Année Sainte de la miséricorde au nom de l’Église catholique, le Pape François a écrit : « La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours.»

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