L’envie et la vanité, ancrées dans «une fausse idée de Dieu»

L’envie et la vanité, ancrées dans «une fausse idée de Dieu»

Lors de l’audience générale du mercredi 28 février en salle Paul VI, en cette troisième semaine de Carême, le Pape a examiné deux vices capitaux que sont l’envie et la vaine gloire. Il poursuit son cycle de catéchèses initié en début d’année et consacré aux vices et aux vertus.

Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, nous examinons aujourd’hui deux vices, l’envie et la vaine gloire qui sont caractéristiques d’une personne aspirant à être le centre du monde, l’objet de toute louange et de tout amour.

L’envie apparaît dans la Bible avec la haine de Caïn à l’égard d’Abel. Elle est déclenchée lorsqu’il se rend compte que les sacrifices de son frère plaisent à Dieu. À la base, se trouve une relation de haine et d’amour : on veut le mal de l’autre, mais secrètement,

on souhaite lui ressembler ! Sa réussite semble une injustice. L’envieux n’accepte pas que Dieu ait ses propres “mathématiques”, différentes des nôtres. Il voudrait imposer à Dieu sa logique égoïste, alors que la logique de Dieu c’est l’amour.

La vaine gloire est une estime de soi démesurée et sans fondement. Le vantard possède un ego encombrant: ses relations sont toujours instrumentalisées, marquées par la domination des autres. Perpétuel mendiant d’attention, sa personne, ses exploits et ses réalisations doivent être montrés à tous.

Pour vaincre la vanité, nous pouvons faire comme l’apôtre Paul qui dut toujours supporter un propre défaut qu’il ne parvenait pas à surmonter.

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Catéchèse – Les vices et les vertus – 9. L’envie et la vaine gloire

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 28 février 2024

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui nous examinons deux vices capitaux que nous trouvons dans les grands inventaires que la tradition spirituelle nous a laissés : l’envie et la vaine gloire.

Commençons par l’envie. Si nous lisons les Saintes Écritures (cf. Gn 4), elle nous apparaît comme l’un des vices les plus anciens : la haine de Caïn envers Abel se déchaîne lorsqu’il se rend compte que les sacrifices de son frère plaisent à Dieu.

Caïn était le fils aîné d’Adam et Eve, il avait pris la plus grande part de l’héritage de son père ; pourtant, il suffit qu’Abel, son jeune frère, réussisse un petit exploit pour que Caïn se mette en colère.

La tête de l’envieux est toujours triste : son regard est baissé, il semble continuellement sonder le sol, mais en réalité il ne voit rien, car son esprit est enveloppé de pensées pleines de méchanceté. L’envie, si elle n’est pas maîtrisée, conduit à la haine de l’autre. Abel sera tué par Caïn, qui n’a pas supporté le bonheur de son frère.

L’envie est un mal qui n’a pas seulement été étudié en contexte chrétien : elle a attiré l’attention de philosophes et d’érudits de toutes cultures.

À la base, il y a une relation de haine et d’amour : l’un veut le mal de l’autre, mais secrètement, il souhaite lui ressembler. L’autre est l’épiphanie de ce que nous voudrions être, et qu’en réalité nous ne sommes pas. Sa bonne fortune nous semble une injustice : nous aurions sûrement – pensons-nous – mérité bien davantage ses succès ou sa bonne fortune !

À la base de ce vice, il y a une fausse idée de Dieu : on n’accepte pas que Dieu ait ses propres « mathématiques », différentes des nôtres.

Par exemple, dans la parabole de Jésus sur les ouvriers appelés par le maître à aller à la vigne à différents moments de la journée, ceux de la première heure croient avoir droit à un salaire plus élevé que ceux qui sont arrivés en dernier ; mais le maître leur donne à tous le même salaire, et dit : « N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors es-tu envieux parce que moi je suis bon ? » (Mt 20,15).

Nous voudrions imposer à Dieu notre logique égoïste, mais la logique de Dieu est l’amour. Les biens qu’il nous donne sont faits pour être partagés. C’est pourquoi saint Paul exhorte les chrétiens : « Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres » (Rm 12,10). Voilà le remède à l’envie !

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Et nous arrivons au deuxième vice que nous examinons aujourd’hui : la vaine gloire. Elle va de pair avec le démon de l’envie et, ensemble, ces deux vices sont caractéristiques d’une personne qui aspire à être le centre du monde, libre d’exploiter tout et tout le monde, objet de toutes les louanges et de tous les amours.

La vaine gloire est une estime de soi exagérée et sans fondement. Le vantard possède un « moi » encombrant : il n’a aucune empathie et ne se rend pas compte qu’il existe d’autres personnes que lui dans le monde. Ses relations sont toujours instrumentales, marquées par la prévarication de l’autre. Sa personne, ses réalisations, ses succès doivent être montrés à tous : c’est un perpétuel mendiant d’attention.

Et si des fois ses qualités ne sont pas reconnues, il se met dans une colère féroce. Les autres sont injustes, ils ne comprennent pas, ils ne sont pas à la hauteur. Dans ses écrits, Évagre le Pontique décrit l’amère histoire de certains moines frappés par la vanité. I

l arrive qu’après ses premiers succès dans la vie spirituelle, il se sente déjà arrivé et se précipite dans le monde pour en recevoir les louanges. Mais il ne réalise pas qu’il n’est qu’au début du voyage spirituel et qu’une tentation le guette, qui le fera bientôt tomber.

Pour guérir le vantard, les maîtres spirituels ne proposent pas beaucoup de remèdes. Car au fond, le mal de la vanité a son remède en lui-même : les louanges que l’orgueilleux espérait récolter du monde se retourneront bientôt contre lui. Et combien de personnes, trompées par une fausse image d’elles-mêmes, sont ensuite tombées dans des péchés dont elles auraient bientôt eu honte !

Le meilleur enseignement pour vaincre la vanité se trouve dans le témoignage de Saint Paul. L’apôtre s’est toujours heurté à un défaut qu’il n’a jamais pu surmonter. À trois reprises, il demanda au Seigneur de le délivrer de ce tourment, mais finalement Jésus lui répondit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse ».

Depuis ce jour, Paul a été libéré. Et sa conclusion devrait aussi devenir la nôtre : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure » (2 Co 12,9).

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier une délégation du Conseil National de Monaco, ainsi que les paroisses et les jeunes venus de France.

En ce temps de Carême efforçons nous de ne pas nous mettre toujours au centre, mais cherchons plutôt à nous effacer pour laisser la place aux autres, les promouvoir et nous réjouir de leurs qualités et de leurs succès.

Que Dieu vous bénisse.


APPEL

Le 1er mars marquera le 25e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, qui continuent de frapper des civils innocents, en particulier des enfants, de nombreuses années après la fin des hostilités.

J’exprime ma proximité aux nombreuses victimes de ces engins sournois, qui nous rappellent la cruauté dramatique des guerres et le prix que les populations civiles sont contraintes de payer.

À cet égard, je remercie tous ceux qui contribuent à l’assistance aux victimes et au déminage des zones infestées. Leur travail est une réponse concrète à l’appel universel à être des artisans de paix, en prenant soin de nos frères et sœurs.


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Je te salue, sainte Mère de Dieu

Je te salue, sainte Mère de Dieu

La sainte Mère du Rédempteur
La sainte Mère du Rédempteur

Je te salue, sainte Mère de Dieu, Vierge glorieuse et bénie!

Je te salue, Mère de l’Église, sainte Marie: notre Mère!

Tu leur montres la source de toute joie et de toute paix; petits et grands, tu les écoutes et les consoles; tu leur montres la source de toute joie et de toute paix: Jésus, le fruit de ton sein.

Je présente à ton amour de Mère les hommes et les femmes de ce pays.

Je te prie pour les enfants et les jeunes: qu’ils avancent dans la vie guidés par la foi et l’espérance, qu’ils ouvrent leur cœur aux appels du Maître de la moisson.

Je te prie pour les gens du troisième âge: qu’ils connaissent la paix et qu’ils se sachent aimés.

Je te prie pour les couples: qu’ils découvrent la beauté toujours nouvelle d’un amour généreux et ouvert à la vie.

Je te prie pour les familles: qu’elles vivent la joie de l’unité où chacun donne aux autres le meilleur de soi-même.

Je te prie pour les célibataires: qu’ils trouvent le bonheur de servir et celui de se savoir utiles à leurs frères et sœurs.

Je te prie pour les personnes consacrées: que par leur libre engagement elles portent témoignage de l’appel du Christ à bâtir un monde nouveau.

*

Je te salue, ô Mère, Reine du Monde, Tu es la Mère du Bel Amour.

Tu es la Mère de Jésus, source de toutes grâces, le parfum de toute vertu, le miroir de toute pureté.

Tu es notre joie au milieu des larmes, notre victoire dans la bataille, notre espérance dans la mort.

Quelle douce saveur ton nom sur nos lèvres, quelle suave harmonie dans nos oreilles, quelle ivres­ se dans nos cœurs!

Tu es le bonheur de ceux qui souffrent, la couronne des martyrs, la beauté des vierges.

Nous t’en supplions, guide-nous après cet exil vers la possession de ton Fils Jésus.

Saint Jean-Paul II

La prière est la clé qui ouvre le cœur miséricordieux de Dieu

« La prière est la clé qui ouvre le cœur miséricordieux de Dieu. » Pour illustrer cette expression du Pape François, voici les dernières ligne du Petit traité sur la Prière d’Alexis Carrel :

Le sens du sacré revêt, par rapport aux autres activités de l’esprit, une importance singulière. Car il nous met en communication avec l’immensité mystérieuse du monde spirituel. C’est par la prière que l’homme va à Dieu et que Dieu entre en lui. Prier apparaît comme indispensable à notre développement optimum.

Nous ne devons pas prendre la prière pour un acte auquel seuls se livrent les faibles d’esprit, les mendiants ou les lâches. « Il est honteux de prier » écrivait Nietzsche. En fait, il n’est pas plus honteux de prier que de boire ou de respirer. L’homme a besoin de Dieu comme il a besoin d’eau et d’oxygène.

Joint à l’intuition, au sens moral, au sens du beau et à la lumière de l’intelligence, le sens du sacré donne à la personnalité son plein épanouissement. Il n’est pas douteux que la réussite de la vie demande le développement intégral de chacune de nos activités physiologiques, intellectuelles, affectives et spirituelles.

L’esprit est à la fois raison et sentiment. Il nous faut donc aimer la beauté de la science et aussi la beauté de Dieu. Nous devons écouter Pascal avec autant de ferveur que nous écoutons Descartes.

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