LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 8 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 8 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE
par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire . L. Grandmont Liège

Sur la peine qu’on endure dans le purgatoire.

Le péché souille l’âme qui le commande, et le corps qui l’exécute. Il doit donc être puni dans l’âme et dans le corps, et c’est là, ô mon Dieu ! ce qui s’accomplit par votre justice dans le purgatoire. L’âme spirituelle souffrira, par un effet de votre puissance infinie, des peines sensibles, pour expier les fautes qu’elle aura commises dans les sens qui lui auront servi d’organes.

« Celui dont les œuvres auront été imparfaites sera sauvé, dit le grand Apôtre, mais il sera sauvé comme par le feu (St Pau!, 1. Cor. 3, 15). » Et les Pères de l’Église, interprétant ce passage, entendent par ce feu celui qui purifie les justes dans le purgatoire, et nous enseignent que les tourments qu’on y endure surpassent tout ce qu’on peut souffrir de plus rigoureux ici- bas.

Je vais, Seigneur, descendre par la foi dans ces brasiers ardents, où mes amis et mes parents gémissent peut-être, afin de compatir aux souffrances de ceux qui les habitent, et de concevoir l’horreur que je dois avoir pour le péché qui vous a contraint de les créer.

I.

Le feu dé ce monde, ô mon Dieu! a été allumé par votre miséricorde afin de servir à nos besoins, et cependant nous le regardons, avec raison, comme le plus rigoureux de tous les supplices. Quelle doit donc être fa rigueur du feu allumé par votre justice, afin de punir nos offenses et de réparer l’injure faite à votre grandeur infinie, par le péché?

Oui, ce feu surnaturel aura des qualités bien différentes de celui que nous voyons sur la terre. Ce sera un feu qui agira sous votre divine influence, et qui participera en quelque sorte de votre puissance, de votre justice, de votre sainteté.

La violence de la douleur nous empêche quelquefois de la sentir dans toute son étendue t parce qu’elle nous fait perdre la connaissance ; un feu ardent se détruit bientôt lui-même, et il ne lui faut pas longtemps pour ôter à ceux qu’il consume le sentiment et la vie; mais il n’en sera pas ainsi de celui du purgatoire : ce feu participera de votre puissance, il ne se consumera point lui-même.

. Son activité est toujours égale, et le sentiment de la douleur qu’il produit ne s’affaiblit point en se prolongeant. Il participe encore de votre justice ; il découvre dans l’âme jusqu’aux moindres souillures, et ne laisse rien sans châtiment; il punit dans la langue les paroles coupables qu’elle a prononcées; dans les yeux, tous les regards qui les ont profanés ; dans les oreilles, tout ce qu’elles ont écouté de contraire à votre loi.

Oh ! combien l’âme, tourmentée par ce feu terrible, regrette de n’avoir pas réduit son corps en servitude par une mortification générale ! comme elle se reproche d’avoir accordé à ses sens tout ce qui pouvait les satisfaire, au lieu de s’en servir pour pratiquer une pénitence par laquelle il lui était si aisé de se purifier !

Je n’attendrai pas, ô mon Dieu ! d’éprouver moi-même un si redoutable châtiment, pour réparer les fautes que j’ai commises par toutes les portes de mon âme. Je me mortifierai dans mes paroles, dans toute ma conduite t je ne me servirai plus de mes sens que pour votre gloire et pour l’accomplissement de votre volonté.

Soutenez-moi, Seigneur, i car ma faiblesse n’est capable de rien sans votre grâce. Je vous offre, pour l’expiation de mes offenses, et pour le soulagement des âmes qui se purifient dans les flammes, ces légers sacrifices que je suis résolu de m’imposer.

II.

Ce qu’il y a peut-être de plus terrible, ô mon Dieu ! dans le feu du purgatoire, c’est l’intelligence et le discernement que vous lui donnez pour reprocher à l’âme les fautes qui l’ont éloignée de vous.

Ce feu vengeur de votre sainteté outragée distingue le nombre, les circonstances de toutes les infidélités qui ont été commises  il rappelle à l’esprit toutes les pensées déréglées, au cœur, toutes les affections coupables ; il porte avec lui une. lumière pénétrante qui montre à découvert tout ce qu’il y a d’affreux dans le péché, et en fait sentir toute la confusion.

Alors, l’âme est déchirée tout à la fois par le désir ardent qui la porte à s’élancer vers vous, et le sentiment de son indignité qui l’accable de honte.

Elle ne regarde plus comme de petites choses ces fautes qu’elle excusait avec tant de facilité, et si elle voulait encore se justifier sur la légèreté de la matière, sur sa jeunesse, sur le peu de temps qu’elle a passé sur la terre, le feu vengeur lui répondrait : « Tu n’en as été que plus coupable en refusant à ton Dieu, pendant ce peu de jours, des sacrifices si légers, qui devaient te procurer le bonheur de lui être uni pour l’éternité.

Du moins, Seigneur, si l’on pouvait se dire au milieu de ces terribles souffrances, ce que les Martyrs se disaient autrefois dans les supplices, ce que le chrétien infirme peut encore se dire aujourd’hui sur son lit de douleur : Les peines que j’endure me rendent plus agréable aux yeux de Dieu ; je lui donne des témoignages de mon amour ; je deviens semblable à Jésus-Christ, et mes souffrances unies aux siennes seront toutes récompensées par une gloire infinie.

Mais on ne peut plus tenir ce langage, quand on est entré dans le règne de votre justice. Les peines sont alors sans aucun mérite, parce qu’elles ne sont plus volontaires, et que Jésus-Christ ne souffre plus avec nous.

Cependant, Seigneur, votre miséricorde vous porte à désirer de trouver quelqu’un qui arrête votre bras, en satisfaisant pour ces âmes que vous ne frappez qu’à regret. Eh bien ! me voici prêt à embrasser tous les moyens que votre bonté me présente pour les soulager I les bonnes œuvres, les prières, les sacrements, les indulgences, les occasions de souffrir que votre Providence me ménage, et toutes les privations que je pourrai m’imposer.

PRIÈRE.

O Marie! vous que l’Église appelle avec tant de raison la consolatrice des affligés et le salut des infirmes, venez au secours de ces âmes souffrantes, et daignez employer en leur faveur votre puissante intercession. Saint Alphonse m’apprend que votre nom suffit pour leur procurer de la consolation lorsqu’il retentit dans le lieu de leurs douleurs, et que vos prières sont comme une douce rosée qui descend dans les flammes pour en tempérer les ardeurs.

J’invoquerai donc souvent votre nom, auguste Marie, je ne me lasserai point d’implorer votre bonté pour moi et pour ces âmes affligées ; je mettrai entre vos mains tout ce que je ferai pour leur soulagement.

Mes péchés me rendent indigne d’obtenir les grâces que je sollicite, mais vos vertus et vos glorieux privilèges vous donnent tout pouvoir auprès de votre Fils, et je serai toujours exaucé en vous prenant pour mon appui. Ainsi soit-il.

Indulgence applicable aux morts. — indulgence pour ceux qui prient avec dévotion et à genoux le De Profundis et le Requiem æternam, Cette prière doit se faire une heure après l’Angélus, c’est-à-dire à l’entrée de la nuit. — Ceux qui ne savent pas le De Profundis, peuvent dire un Pater et un Avé en ajoutant : «Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, et que votre lumière luise à jamais sur eux.»

Il y a indulgence pour ceux qui l’auront ainsi récité tous les jours, pourvu que s’étant confessés ils communient et prient selon les intentions de l’Église. (Bref du 14 Août 1736 et Rescrit du 18 Mars 1781.)

Audience: l’Esprit Saint nous aide à prier avec le cœur

Audience: l’Esprit Saint nous aide à prier avec le cœur

Nous ne savons pas prier mais l’Esprit Saint vient à notre aide. Le Saint-Père a poursuivi ce mercredi 6 novembre son cycle de catéchèses sur l’Esprit Saint lors de l’audience générale place Saint-Pierre. Dans ce douzième volet, le Pape s’est intéressé ainsi à la prière, dans laquelle se manifeste l’action sanctifiante de l’Esprit.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 novembre 2024

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Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 12. « L’Esprit intercède pour nous ». L’Esprit Saint et la prière chrétienne

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’action sanctifiante de l’Esprit Saint, outre la Parole de Dieu et les Sacrements, se manifeste dans la prière, et c’est à la prière que nous voulons consacrer la réflexion d’aujourd’hui : la prière. L’Esprit Saint est à la fois sujet et objet de la prière chrétienne. C’est-à-dire qu’il est Celui qui donne la prière et Celui qui est donné par la prière.

Nous prions pour recevoir l’Esprit Saint et nous recevons l’Esprit Saint pour pouvoir prier vraiment, c’est-à-dire comme des enfants de Dieu et non comme des esclaves. Réfléchissons à ceci : priez comme des enfants de Dieu, et non comme des esclaves. On doit toujours prier avec liberté. « Aujourd’hui, je dois prier ceci, ceci, ceci, parce que j’ai promis ceci, ceci, ceci… Sinon, j’irai en enfer ! Non, ce n’est pas cela la prière.

La prière est libre. Tu pries quand l’Esprit t’aide à prier. Tu pries quand tu sens dans ton cœur le besoin de prier ; et quand tu ne sens rien, arrête-toi et demande-toi : pourquoi je ne sens pas le désir de prier, qu’est-ce qui se passe dans ma vie ? La spontanéité dans la prière est toujours ce qui nous aide le plus. Cela signifie prier comme des enfants et non comme des esclaves.

Surtout, nous devons prier pour recevoir l’Esprit Saint. Il y a, à cet égard, une parole très précise de Jésus dans l’Évangile : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13).

Chacun de nous, chacun de nous, aux petits que nous savons donner de bonnes choses, qu’il s’agisse d’enfants, de petits-enfants ou d’amis. Les petits reçoivent toujours de bonnes choses de nous. Et comment le Père ne nous donnerait-il pas l’Esprit ? Et cela nous donne du courage et nous pouvons continuer.

Dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours l’Esprit Saint descendre pendant la prière. Il descend sur Jésus lors du baptême dans le Jourdain, alors qu’il « priait » (Lc 3,21) ; et il descend sur les disciples à la Pentecôte, alors qu’ils « persévéraient et priaient d’un commun accord » (Ac 1,14).

C’est l’unique « pouvoir » que nous avons sur l’Esprit de Dieu. Le pouvoir de la prière : il ne résiste pas à la prière. Nous prions et il vient. Sur le Mont Carmel, les faux prophètes de Baal – rappelez-vous ce passage de la Bible – s’agitaient pour invoquer le feu du ciel sur leur sacrifice, mais rien ne se passait, parce qu’ils étaient idolâtres, ils adoraient un dieu qui n’existe pas ;

Élie a prié et le feu est descendu et a consumé l’holocauste (cf. 1 Rois 18, 20-38). L’Église suit fidèlement cet exemple : elle a toujours sur les lèvres l’imploration « Viens ! Viens! » chaque fois qu’elle s’adresse à l’Esprit Saint. Et elle le fait surtout à la Messe, pour qu’il descende comme la rosée et sanctifie le pain et le vin pour le sacrifice eucharistique.

Mais il y a aussi l’autre aspect, le plus important et le plus encourageant pour nous : l’Esprit Saint est celui qui nous donne la vraie prière. Saint Paul affirme ceci : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut.

L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.» (Rm 8, 26-27).

C’est vrai, nous ne savons pas prier, nous ne savons pas. Nous devons apprendre chaque jour. La raison de cette faiblesse de notre prière s’exprimait autrefois en un seul mot, utilisé de trois manières différentes : comme adjectif, comme nom et comme adverbe.

Il est facile à retenir, même pour ceux qui ne connaissent pas le latin, et il vaut la peine de s’en souvenir, car il contient à lui seul tout un traité. Nous, les êtres humains, nous disons “mali, mala, male petimus”, ce qui signifie : étant mauvais (mali), nous demandons de mauvaises choses (mala) et de la mauvaise manière (male).

Jésus dit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33) ; nous, en revanche, nous cherchons d’abord le surcroît, c’est-à-dire nos propres intérêts- tant de fois ! -, et nous oublions surtout de demander le règne de Dieu. Demandons au Seigneur le Règne, et tout vient avec.

L’Esprit Saint vient, certes, au secours de notre faiblesse, mais il fait quelque chose de bien plus important encore : il nous atteste que nous sommes enfants de Dieu et met sur nos lèvres le cri : «Père » (Rm 8,15 ; Ga 4,6).

Nous ne pouvons pas dire “Père, Abba” sans la force de l’Esprit Saint. La prière chrétienne, ce n’est pas l’homme qui parle à Dieu au bout du fil, c’est Dieu qui prie en nous ! Nous prions Dieu par Dieu. Prier, c’est se mettre à l’intérieur de Dieu et que Dieu entre en nous.

C’est précisément dans la prière que l’Esprit Saint se révèle comme “Paraclet”, c’est-à-dire avocat et défenseur. Il ne nous accuse pas devant le Père, mais il nous défend. Oui, il nous défend, il nous convainc que nous sommes pécheurs (cf. Jn 16,8), mais il le fait pour nous faire goûter la joie de la miséricorde du Père, et non pour nous détruire avec des sentiments stériles de culpabilité.

Même lorsque notre cœur nous reproche quelque chose, il nous rappelle que « Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3,20). Dieu est plus grand que notre péché. Nous sommes tous pécheurs… Pensons-y : peut-être que parmi vous – je ne sais pas – certains ont tellement peur à cause de ce qu’ils ont fait, ils ont peur d’être réprimandés par Dieu, ils ont peur de tant de choses et n’arrivent pas à trouver la paix.

Mets-toi en prière, fais appel à l’Esprit Saint et il t’apprendra à demander pardon. Et vous savez quoi ? Dieu ne connaît pas beaucoup la grammaire et quand nous demandons pardon, il ne nous laisse pas finir ! « Par… » et là, Il ne nous laisse pas finir le mot pardon. Il nous pardonne avant tout, il nous pardonne toujours, avant que nous ne terminions le mot pardon. Nous disons « par… » et le Père nous pardonne toujours.

Le Saint-Esprit intercède pour nous et nous apprend aussi à intercéder à notre tour pour nos frères et sœurs ; il nous enseigne la prière d’ intercession : prier pour telle personne, prier pour tel malade, prier pour celui qui est en prison, prier… ; prier pour la belle-mère aussi, et prier toujours, toujours. Cette prière est particulièrement agréable à Dieu parce qu’elle est la plus gratuite et la plus désintéressée.

Quand chacun prie pour tous, il arrive – disait saint Ambroise – que tous prient pour chacun ; la prière se multiplie [1] La prière est ainsi. Voilà une tâche si précieuse et nécessaire dans l’Église, surtout en ce temps de préparation au Jubilé : nous unir au Paraclet qui “intercède pour nous tous selon les desseins de Dieu”.

Mais ne pas prier comme des perroquets, s’il vous plaît ! Ne pas dire «bla, bla, bla…». Non. Dis « Seigneur », mais dis-le du fond du cœur. « Aide-moi, Seigneur », « Je t’aime, Seigneur ». Et quand vous priez le Notre Père, dites « Père, Tu es mon Père ». Priez avec le cœur et non avec les lèvres, ne faites pas comme les perroquets.

Que l’Esprit nous aide dans la prière, car nous en avons tant besoin ! Je vous remercie.

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[1] De Cain et Abel, I, 39.

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les jeunes provenant de l’Institut Fénelon de Paris et du Collège Saint Joseph de Reims.

En ce temps de préparation au Jubilé, apprenons à nous laisser guider par le Saint Esprit afin qu’il nous inspire les moyens pour être de véritables missionnaires de l’Espérance auprès de nos frères et sœurs.

Que Dieu vous bénisse !

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père : 

Chers frères et sœurs,

Notre réflexion d’aujourd’hui porte sur l’action sanctifiante de l’Esprit Saint dans la prière chrétienne, dont Il est l’objet et le sujet. Il est celui qui nous inspire la vraie prière et vient en aide à notre faiblesse. Dans la prière chrétienne, l’Esprit Saint se révèle comme Paraclet, c’est-à-dire notre avocat et défenseur.

Il intercède pour nous et nous enseigne la prière d’intercession, qui est particulièrement appréciée de Dieu, parce qu’elle est la plus gratuite et la plus désintéressée. En ce temps de préparation au Jubilé, apprenons à nous unir au Paraclet qui intercède pour les saints selon les desseins de Dieu.


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LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 7 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 7 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE
par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire L. Grandmont Liège 1841

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue des bienfaits de Dieu.

J’adore, ô mon Dieu ! l’équité de vos juge­ments, qui éclate dans vos châtiments aussi bien que dans vos récompenses. Vous ne laisserez aucune de nos œuvres sans la punir ou la couronner dans la vie future. Tous nos pas, toutes nos paroles seront comptées : un verre d’eau donné pour l’amour de vous aura une gloire éternelle pour récompense, et toutes nos infidélités nous seront reprochées.

Ce n’est pas seulement sur les péchés que nous avons commis que vous exercerez votre ju­gement. Vous nous rappellerez le souvenir des grâces que vous nous aurez accordées, et vous nous demanderez compte des fruits qu’elles auront produits en nous. Les Saints conserveront dans le ciel ce précieux sou­venir, ils seront pénétrés d’un transport éternel d’amour et de reconnaissance, en con­sidérant vos miséricordes.

On conservera aussi dans le purgatoire la mémoire de vos bien­faits ; mais cette vue, si douce pour les bien­heureux, ne sera qu’un sujet de regret et de douleur pour les âmes qui auront abusé de vos dons précieux. Je vais, ô mon Dieu ! méditer devant vous l’étendue de cette souf­france, afin de me l’épargner à moi-même, et de soulager les âmes qui l’éprouvent en ce moment.

I.

On méditera dans le purgatoire, et l’on méditera sans distraction, sur les faveurs qu’on aura reçues de Dieu, et sur l’ingratitude avec laquelle on les aura méprisées. Toutes les grâces reviendront à la pensée ; on comprendra alors combien l’on s’est rendu coupable, en dédaignant les trésors de la divine bonté.

Il me semble entendre, ô mon Dieu ! la voix d’une âme qui fut autrefois l’objet de votre prédilection, et qui gémit sur l’abus des grâces intérieures qui lui ont été prodiguées. Que sont devenus, s’écrie-t-elle dans sa douleur, ces temps heureux, où Dieu me parlait au cœur, comme un tendre père parle à l’enfant qu’il aime.

Avec quelle bonté il m’invitait à lui donner mon amour, à m’occuper de lui, à retrancher ce défaut, à lui faire ce sacrifice ! J’entendais ces inspirations et je reconnaissais la voix de sa grâce ; mais j’ai endurci mon cœur, et refusé de répondre à ses desseins.

A quoi ont servi tant de remords qui m’ont reproché mes fautes ? tant de bons désirs, de saints attraits que l’Esprit-Saint a formés en moi ? Je versais quelques larmes, je prenais des résolutions aux pieds du Seigneur, et je les oubliais presque aussitôt pour suivre mes penchants, sans être arrêté par la crainte de lui déplaire.

Combien de fois ne m’a-t-il pas invité à me livrer au saint exercice de l’oraison, pour entendre ses leçons, lui exposer mes besoins, puiser dans le trésor de ses grâces ! Je me suis rendu tous ces secours inutiles, par mon peu de ferveur, je n’ai pas voulu répondre à l’amour de mon Dieu, et maintenant je ne sens plus que le poids de son indignation.

C’est ainsi que la connaissance des bienfaits de Dieu, qui doit faire notre bonheur dans le ciel, devient dans le purgatoire le tourment des âmes qui n’ont pas voulu y correspondre. Prévenons ce tourment en disant à Dieu du fond de notre cœur : Dieu de bonté ! qui exercez depuis si longtemps sur moi votre clémence, vous me faites la grâce de recon­naître mon portrait dans ce tableau que votre lumière me découvre.

Et moi aussi j’ai souvent endurci mon cœur contre la voix de votre grâce. Attendrai-je, pour réparer ce malheur, le temps où les remords seront sans fruit, et les satisfactions sans mérite ? Non, mon Dieu, je veux m’appliquer dès ce mo­ment, par mon repentir, ma reconnaissance et ma fidélité à votre grâce, à réparer l’abus que j’ai fait de vos dons.

Pénétrez mon cœur du souvenir de vos bienfaits et de mon ingra­titude. Conservez-y toujours ce double sen­timent, pour me servir d’aiguillon dans votre service, et faites que je sois sans cesse occupé sur la terre à vous témoigner ma reconnais­sance, pour que je puisse encore chanter vos miséricordes dans l’éternité.

II.

On considérera dans le purgatoire toutes les grâces qu’on aura, reçues durant la vie ; grâces intérieures, qui n’auront été aperçues que par le cœur, ou plutôt, ô mon Dieu! qui n’auront été bien connues jusqu’alors que par votre miséricorde infinie ; car qui peut savoir tout ce que vous opérez dans une âme que vous voulez attirer à vous?

Grâces extérieures : c’est ce qu’il me reste à consi­dérer en votre présence, afin de mieux com­prendre les regrets qu’on se prépare quand on ne profite pas de vos dons. Quelle longue suite de bienfaits se pré­sente à ma pensée t divin Jésus ! lorsque je me représente les moyens que vous avez établis pour nous appliquer les mérites de votre précieux sang !

A peine m’aviez-vous accordé le bienfait de l’existence que vous m’avez rendu par le baptême l’enfant de Dieu et de l’Église, votre frère, votre membre , et le cohéritier de votre gloire; des parents chrétiens, des maîtres zélés ont dirigé mes pas dans la voie de vos commandements ; vous m’avez donné dès ma jeunesse un con­fesseur charitable, dont les avis auraient dû opérer en moi les plus heureux effets.

Vous me prodiguiez des instructions qui auraient produit des fruits au centuple dans une terre moins ingrate; la voix de vos ministres, de saintes lectures, des exemples édifiants, des conseils salutaires me pressaient continuellement de vous servir avec plus de fidélité, et j’ai résisté à toutes ces invitations.

Com­bien de communions qui devaient enrichir mon âme des vertus renfermées dans votre cœur adorable, et qui me sont devenues inu­tiles par mon peu de préparation et de re­cueillement !

Vous me conduisiez dans la retraite pour me faire entendre votre voix avec plus de force : tantôt vous me ménagiez des occasions de me recueillir, et vous com­muniquiez à ceux que vous m’aviez donnés pour guides des lumières plus pénétrantes sur mes besoins, un zèle ardent pour me retirer de ma langueur.

Et moi, je me dé­robais à leur vigilance, afin de me perdre plus aisément ; j’arrêtais votre main bienfai­sante, en persévérant dans ce défaut qui vous fermait mon cœur.

Où serais-je, ô mon Dieu ! si votre bonté n’avait surpassé ma malice ; ces flammes dévorantes auraient- elles suffi pour me faire expier mon ingratitude, si vous m’aviez retiré, comme je le méritais, les grâces qui m’ont retenu sur le bord de l’abime éternel ?

Ah ! comment ai-je pu vous aimer si peu, vous qui ne cessiez de me combler des marques de votre bonté et de votre miséricorde ? Comment ai-je pu, pour une légère satisfaction pour ne pas m’imposer un peu de contrainte, un faible sacrifice, consentir à vous déplaire et me mettre dans la nécessité de demeurer éloigné de vous !

Tels sont, dans le purgatoire, les regrets d’une âme juste qui n’a pas toujours été fidèle aux grâces dont Dieu l’a comblée. Mais il faudrait aimer comme elle pour con­cevoir la douleur que ces remords lui font éprouver.

PRIÈRE.

Faites-moi sentir, Seigneur, autant que j’en suis capable, cet amour qui pénétrera nos cœurs, lorsque nous connaîtrons vos perfections adorables dans la vie future, afin que je puisse aussi gémir, comme je le dois, sur les ingratitudes dont je me suis rendu coupable envers vous.

Il me sera doux de pleurer maintenant l’abus de vos bienfaits et de l’expier en portant votre croix, parce que ma pénitence unie à la vôtre me rendra plus agréable à vos yeux, et plus digne de vos récompenses.

Aidez-moi donc à prévenir des regrets stériles, par un repentir efficace, et purifiez-moi entièrement dans ce monde par la mortification, par l’amour, par la reconnaissance, afin que je ne sois point séparé de vous quand je sortirai de cet exil , et que les effets de votre miséricorde ne soient jamais le sujet de ma condamnation. Ainsi soit-il.

Indulgence applicable aux morts. Ceux qui prient le Veni Creator, ou la prose de la Pentecôte Veni, sancte Spiritus, obtiennent l’indulgence, s’ils l’ont récité tous les jours et font la sainte commu­nion après s’être confessés.

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