Audience générale: l’Évangile doit être prêché à travers l’Esprit Saint
Au cours de l’audience générale du mercredi 4 décembre, le Pape François a parlé de l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint. Pour lui, l’annonce de la Bonne Nouvelle passe inévitablement à travers l’action de l’Esprit Saint. Chacun est donc appelé à prier pour le recevoir, et à toujours revenir à la proclamation faite par le Christ
Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 16. Annoncer l’Évangile dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint et l’évangélisation
Résumé
Chers frères et sœurs,
notre catéchèse est consacrée aujourd’hui à l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint ou son rôle dans la prédication de l’Église. Cette prédication porte sur le Kérygme, ou première annonce, qui doit occuper le centre de l’activité évangélisatrice et de tout renouveau ecclésial.
L’Église doit faire sienne ce que Jésus a dit dans son ministère public et l’annoncer grâce à l’onction du Saint Esprit et dans la confiance en la manifestation de sa puissance. Les deux attitudes à cultiver sont : la prière pour demander l’Esprit Saint et la prédication centrée non pas sur soi-même, mais sur le Seigneur Jésus.
Je salue cordialement les personnes de langue française.
En ce temps de l’Avent, demandons à l’Esprit Saint de nous aider à témoigner avec courage de l’espérance qui nous habite, dans l’attente de la venue du Seigneur.
Que Dieu vous bénisse !
AUDIENCE
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 4 décembre 2024
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Chers frères et sœurs, bonjour !
Après avoir réfléchi sur l’action sanctifiante et charismatique de l’Esprit, nous consacrons cette catéchèse à un autre aspect : l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint, c’est-à-dire son rôle dans la prédication de l’Église.
La Première Lettre de Pierre définit les apôtres comme « ceux qui annonçaient l’Évangile par le Saint-Esprit » (voir 1, 12). Dans cette expression on retrouve les deux éléments constitutifs de la prédication chrétienne : son contenu, qui est l’Évangile, et son moyen, qui est l’Esprit Saint. Disons quelque chose de l’un et de l’autre.
Dans le Nouveau Testament, le mot « Évangile » a deux significations principales. Il peut désigner chacun des quatre évangiles canoniques : Matthieu, Marc, Luc et Jean, et en ce sens l’Évangile signifie la bonne nouvelle proclamée par Jésus au cours de sa vie terrestre.
Après Pâques, le mot « Évangile » prend le nouveau sens de bonne nouvelle de Jésus, c’est-à-dire le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est ce que l’Apôtre appelle « Évangile » lorsqu’il écrit : « Je n’ai pas honte de l’Évangile, car c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1, 16).
La prédication de Jésus et, par la suite, celle des Apôtres, contiennent également tous les devoirs moraux qui découlent de l’Évangile, depuis les dix commandements jusqu’au « nouveau » commandement de l’amour. Mais si nous ne voulons pas retomber dans l’erreur dénoncée par l’apôtre Paul de mettre la loi avant la grâce et les œuvres avant la foi, il faut toujours repartir de l’annonce de ce que le Christ a fait pour nous.
C’est pourquoi, dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, l’accent est mis tant sur la première des deux choses, c’est-à-dire sur le kérygme, ou « annonce », dont dépend toute application morale.
En effet, « dans la catéchèse, la première annonce ou kérygme a un rôle fondamental, qui doit occuper le centre de l’activité évangélisatrice et de toute intention de renouveau ecclésial. […] Quand on dit que cette annonce est « la première », cela ne veut pas dire qu’elle est au début et qu’elle est ensuite oubliée ou remplacée par un autre contenu qui la surpasse.
C’est la première au sens qualitatif, car c’est l’annonce principale, celle qu’il faut toujours revenir écouter de différentes manières et qu’il faut toujours revenir annoncer pendant la catéchèse sous une forme ou une autre, dans toutes ses étapes et ses instants. […] Il ne faut pas croire que dans la catéchèse le kérygme soit abandonné au profit d’une formation censée être plus « solide ».
Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus cohérent et de plus sage que cette annonce » (nos 164-165), c’est-à-dire le kérygme.
Jusqu’à présent, nous avons vu le contenu de la prédication chrétienne. Cependant, il faut aussi garder à l’esprit le support de l’annonce. L’Évangile doit être prêché « par l’Esprit Saint » (1 P 1,12). L’Église doit faire exactement ce que Jésus a dit au début de son ministère public : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pourquoi il m’a oint et m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 18).
Prêcher avec l’onction du Saint-Esprit signifie transmettre, avec les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi. Cela signifie s’appuyer non sur « des discours persuasifs de sagesse, mais sur la manifestation de l’Esprit et de sa puissance » (1 Co 2, 4), comme l’écrit saint Paul.
Facile à dire – pourrait-on objecter – mais comment la mettre en pratique si elle ne dépend pas de nous, mais de la venue de l’Esprit Saint ? En réalité, il y a une chose qui dépend de nous, ou plutôt deux, et je les évoquerai brièvement.
Le premier est la prière. Le Saint-Esprit vient à celui qui prie, car le Père céleste – il est écrit – « donne le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Lc 11,13), surtout s’il le demande pour annoncer l’Évangile de son Fils ! Malheur à prêcher sans prier ! Nous devenons ce que l’Apôtre définit comme « des airains bruyants et des cymbales tintantes » (voir 1 Co 13, 1).
Par conséquent, la première chose qui dépend de nous est de prier pour que le Saint-Esprit vienne. La seconde est de ne pas vouloir nous prêcher nous-mêmes, mais Jésus le Seigneur (voir 2 Cor 4, 5).
Il s’agit de prédication. Parfois, il y a de longs sermons, 20 minutes, 30 minutes… Mais, s’il vous plaît, les prédicateurs doivent prêcher une idée, une affection et une invitation à l’action. Au-delà de huit minutes le sermon s’efface, ce n’est pas clair.
Et je dis ceci aux prédicateurs… [applaudissements] Je vois que vous aimez entendre ça ! Parfois, nous voyons des hommes qui, au début du sermon, sortent fumer une cigarette et reviennent ensuite. S’il vous plaît, le sermon doit être une idée, une affection et une proposition d’action. Et ne dépassez jamais dix minutes. C’est très important.
La deuxième chose – je vous le disais – c’est de vouloir prêcher non pas nous-mêmes mais le Seigneur. Il n’est pas nécessaire de s’étendre là-dessus, car quiconque est engagé dans l’évangélisation sait bien ce que signifie, en pratique, ne pas se prêcher soi-même. Je me limite à une seule candidature
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