Marie, la nouvelle Ève

Marie, la nouvelle Ève

Notre-Dame église Saint-Pierre - Évran
Notre-Dame église Saint-Pierre – Évran

Les premiers à avoir parlé de Marie comme de la nouvelle Ève sont saint Justin († 163) et saint Irénée de Lyon († 202).

Saint Justin en parle dans son Dialogue avec Tryphon, il écrit : « Si c’est par l’entremise de la Vierge que le Christ s’est fait homme, c’est dans le dessein que, par la voie même d’où la désobéissance issue du serpent a pris son principe, elle trouvât également la solution… »

Et il évoque d’abord Ève qui accueillit la parole du serpent et enfanta dans la désobéissance et la mort, avant de montrer comment Marie conçut foi et joie lorsque l’ange lui annonça la bonne nouvelle et qu’elle répondit : « Qu’il me soit fait selon ta parole ».

Chez Justin, on trouve donc déjà une analogie de situation entre Ève et Marie. Irénée va beaucoup plus loin: pour lui, le Christ est le nouvel Adam qui vient sauver l’humanité que le premier Adam avait perdue ; l’arbre de la Chute est remplacé par l’arbre de la Croix, et Marie reprend le rôle d’Ève.

« Ève, écrit-il, se fit désobéissante : elle devint pour elle et tout le genre humain cause de mort. Marie, vierge obéissante, est devenue pour elle et pour tout le genre humain cause de salut. De Marie à Ève, il y a reprise du même circuit. Car il n’y a pas d’autre manière de délier ce qui a été lié, si ce n’est de reprendre en sens inverse les entrelacs de la ligature. C’est ainsi que la désobéissance d’Ève a été dénoncée par l’obéissance de Marie ; car ce que Ève lia par l’incrédulité, Marie l’a délié par la foi. »

Par la suite, durant les premiers siècles de l’Église, Épiphane de Chypre, en 377, reprendra la comparaison Ève-Marie. Par analogie et contraste avec Ève, tout comme Justin et Irénée, il appelle Marie « la mère des vivants ». ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Fêtons de tout cœur la Sainte Mère de Dieu

dans l'église Notre-Dame des Vertus à Aubervilliers
dans l’église Notre-Dame des Vertus à Aubervilliers

Fêtons de tout cœur la Sainte Mère de Dieu en ce début d’année. C’est elle qui nous donne le Christ.

C’est elle qui l’a nommé Jésus sur l’indication de l’ange Gabriel. Ce nom signifie le Sauveur et c’est bien  prophétiquement ce qui advient. Marie est présente du début à la fin de la vie terrestre de son Fils, de l’Annonciation à sa mort sur la croix.

Présence d’une mère terrestre certes, mais aussi de la Mère de Dieu, d’une Mère qui a enfanté Dieu, la Théotokos, comme nous l’ont transmise les Pères du Concile d’Éphèse en 432.

Ce qui était en jeu, ce n’était pas le statut de Marie, mais la réalité de l’Incarnation : Jésus fils de Marie était-il vraiment Dieu ? Si oui, sa mère pouvait vraiment être déclarée Mère de Dieu. Refuser le titre de Théotokos à Marie serait donc revenu à séparer la divinité de l’humanité de Jésus.

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Bonne et heureuse Année 2024 à tous nos Amis et Associés de la Médaille Miraculeuse qui viennent sur notre site.

Père Jean-Daniel Planchot, cm
Aumônier et directeur national de
l’Association de la Médaille Miraculeuse

BONNE ANNÉE ET PAIX AVEC MARIE

BONNE ANNÉE ET PAIX AVEC MARIE

La Sainte Famille nous dit qu’elle est avec nous dans les difficultés

La Sainte Famille nous dit qu’elle est avec nous dans les difficultés

L’Église célèbre en ce dimanche, premier après Noël, la fête de la Sainte Famille de Nazareth. A l’Angélus, le Pape François parle de Joseph et de Marie étonnés par ce qui a été dit à propos de Jésus : « La capacité d’émerveillement est un secret pour bien avancer en famille », l’étonnement face au bien qui existe dans nos vies et chez ceux qui nous entourent comme notre conjoint, nos enfants, nos grands-parents.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 31 décembre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous célébrons la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. L’Évangile nous la montre dans le temple de Jérusalem, pour la présentation de l’Enfant au Seigneur (voir Luc 2, 22-40).

Il arrive au temple et y apporte en cadeau l’offrande la plus humble et la plus simple parmi celles proposées, comme preuve de sa pauvreté. Enfin, Marie reçoit une prophétie : « Une épée transpercera ton âme » (v. 35). Ils arrivent dans la pauvreté et repartent avec un fardeau de souffrance.

Cela suscite la surprise : mais comment la Famille de Jésus, la seule famille dans l’histoire qui peut se vanter de la présence de Dieu en chair et en os, au lieu d’être riche, est pauvre ! Au lieu d’être facilité, cela semble gêné ! Au lieu d’être libéré de la fatigue, il est plongé dans une grande douleur !

Qu’est-ce que cela dit à nos familles, ce mode de vie, l’histoire de la Sainte Famille, pauvre, gênée, avec une grande douleur ? Cela nous dit quelque chose de très beau : Dieu, que nous imaginons souvent au-delà des problèmes, est venu habiter nos vies avec ses problèmes.

Il nous a sauvés ainsi (voir Jean 1, 14) : il n’est pas venu adulte, mais tout petit ; il vivait dans une famille, fils d’une mère et d’un père ; il y a passé la plupart de son temps, grandissant, apprenant, dans une vie de tous les jours, caché et silencieux.

Et il n’a pas évité les difficultés, bien au contraire, en choisissant une famille, une famille « experte en souffrance », et il dit à nos familles : « Si vous vous trouvez en difficulté, je sais ce que vous ressentez, je l’ai vécu : moi, ma mère et nous avons essayé avec mon père de dire aussi à ta famille : tu n’es pas seule !

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Joseph et Marie « furent étonnés des choses qui étaient dites à propos de Jésus » (voir Luc 2 :33), parce qu’ils ne pensaient pas que le vieux Siméon et la prophétesse Anne étaient là en train de dire ces choses. Ils étaient étonnés. Et c’est là-dessus que je veux me concentrer aujourd’hui : sur la capacité d’étonnement.

La capacité d’étonnement est un secret pour bien avancer en famille. Ne vous habituez pas à la banalité des choses. Tout d’abord, sachez vous laisser émerveiller par Dieu, qui nous accompagne. Et puis, s’émerveiller en famille.

Je pense qu’il est bon pour un couple de savoir s’émerveiller devant son conjoint, par exemple en lui prenant la main et en le regardant dans les yeux quelques instants le soir, avec tendresse : l’étonnement mène toujours à la tendresse. La tendresse dans le mariage est belle. Et puis s’émerveiller du miracle de la vie, des enfants, trouver le temps de jouer avec eux et de les écouter.

Je vous le demande, pères et mères : trouvez-vous le temps de jouer avec vos enfants ? Pour les promener ? Hier, j’ai parlé à une personne au téléphone et je lui ai demandé : « Où es-tu ? – « Je suis sur la place, j’ai emmené mes enfants se promener ». C’est une belle paternité et maternité. Et puis, émerveillez-vous devant la sagesse des grands-parents.

Bien souvent, nous retirons les grands-parents de la vie. Non, les grands-parents sont des sources de sagesse. Apprenons à nous émerveiller par la sagesse des grands-parents, par leur histoire. Les grands-parents qui ramènent la vie à l’essentiel.

Et s’étonner, enfin, de notre propre histoire d’amour – chacun de nous a la sienne : le Seigneur nous a fait marcher avec amour, nous émerveiller par cela. Notre vie a certes des aspects négatifs, mais nous sommes aussi émerveillés par la bonté de Dieu qui marche avec nous, même si nous sommes si inexpérimentés.

Marie, Reine de la famille, aide-nous à nous émerveiller : aujourd’hui nous demandons la grâce de l’étonnement. Que Notre-Dame nous aide à nous émerveiller chaque jour par le bien et à savoir enseigner aux autres la beauté de l’étonnement.

Angelus Domini nuntiavit Mariae… – L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie…

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Malheureusement, la célébration de Noël au Nigeria a été marquée par de graves violences dans l’État du Plateau, faisant de nombreuses victimes. Je prie pour eux et leurs familles. Que Dieu délivre le Nigeria de ces horreurs ! Et je prie également pour ceux qui ont perdu la vie dans l’explosion d’un camion-citerne au Libéria.

Nous continuons de prier pour les peuples qui souffrent à cause des guerres : le peuple ukrainien tourmenté, les peuples palestinien et israélien, le peuple soudanais et bien d’autres.

Au bout d’un an, ayons le courage de nous demander : combien de vies humaines ont été perdues dans les conflits armés ? Combien de morts ? Et combien de destructions, combien de souffrances, combien de pauvreté ? Quiconque a un intérêt dans ces conflits devrait écouter la voix de la conscience. Et n’oublions pas les Rohingyas torturés !

Il y a un an, le pape Benoît XVI terminait son voyage terrestre, après avoir servi l’Église avec amour et sagesse. Nous éprouvons pour lui tant d’affection, tant de gratitude, tant d’admiration. Du Ciel, bénissez-nous et accompagnez-nous.

Je salue tous les Romains, les pèlerins, les groupes paroissiaux, les associations et les jeunes. Aujourd’hui, j’adresse un salut particulier aux familles présentes ici et à celles qui sont connectées via la télévision et d’autres moyens de communication. N’oublions pas que la famille est la cellule fondamentale de la société : elle doit toujours être défendue et soutenue.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. Une bénédiction pour vos familles! Et je vous souhaite également une fin d’année sereine. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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