Le Pape François invite à se mettre à l’écoute de Madeleine Delbrêl

Le Pape François invite à se mettre à l’écoute de Madeleine Delbrêl

Dans son cycle de catéchèse sur la passion pour l’évangélisation, mercredi 8 novembre, Il s’est arrêté sur la figure de l’essayiste et poétesse française Madeleine Delbrêl, reconnue vénérable en janvier 2018. Le Souverain pontife est revenu sur le «cœur toujours en éveil» de la vénérable, qui s’est laissé interpeller par le cri des pauvres.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 8 novembre 2023

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Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 25. Madeleine Delbrêl. La joie de la foi parmi les non-croyants

Chers frères et sœurs, bonjour !

Au nombre des témoins de la passion pour l’annonce de l’Évangile, ces évangélisateurs passionnés, aujourd’hui je présente la figure d’une femme française du XXe siècle, la vénérable servante de Dieu Madeleine Delbrêl. Née en 1904 et décédée en 1964, elle a été assistante sociale, écrivaine et mystique, elle a vécu pendant plus de trente ans dans les banlieues pauvres et ouvrières de Paris.

Éblouie par sa rencontre avec le Seigneur, elle écrit : « Quand nous avons connu la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir ; quand nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; quand elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous : dès lors, nous appartenons à ceux qui l’attendent ». Beau : beau ce qu’elle écrit…

Après une adolescence vécue dans l’agnosticisme, – elle ne croyait en rien – à vingt ans environ Madeleine rencontre le Seigneur, frappée par le témoignage d’amis croyants. Elle se met alors à la recherche de Dieu, laissant s’exprimer une soif profonde qu’elle ressentait en elle, et comprend que le « vide qui criait dans son angoisse » c’était Dieu qui la cherchait.

La joie de la foi l’a conduite à mûrir un choix de vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde, partageant simplement en fraternité la vie des « gens de la rue ».  Poétiquement elle s’’adressait à Jésus, ainsi : « Pour être avec Toi sur Ton chemin, nous devons partir, même quand notre paresse nous supplie de rester.

Tu nous as choisis pour être dans un équilibre étrange, un équilibre qui ne peut s’établir et se maintenir que dans le mouvement, que dans l’élan. Un peu comme une bicyclette, qui ne peut tenir debout sans rouler […] Nous ne pouvons tenir debout qu’en avançant, en se déplaçant, dans un élan de charité ».

C’est ce qu’elle appelle la « spiritualité de la bicyclette ». Ce n’est qu’en se mettant en route, en marchant que nous vivons dans l’équilibre de la foi, qui est un déséquilibre, mais c’est comme ça : comme la bicyclette. Si tu t’arrêtes, elle ne tient pas.

Madeleine avait le cœur constamment en éveil et se laisse interpeller par le cri des pauvres. Elle comprenait que le Dieu vivant de l’Évangile devait brûler en nous jusqu’à ce que nous ayons porté son nom à ceux qui ne l’ont pas encore trouvé.

Dans cet esprit, tournée vers l’agitation du monde et le cri des pauvres, Madeleine se sent appelée à « vivre entièrement et à la lettre l’amour de Jésus, depuis l’huile du Bon Samaritain jusqu’au vinaigre du Calvaire, lui rendant ainsi amour pour amour […] afin qu’en l’aimant sans réserve et en se laissant aimer jusqu’au bout, les deux grands commandements de la charité s’incarnent en nous et n’en fassent plus qu’un » (La vocation de la charité, 1, Œuvres complètes XIII, Bruyères-le-Châtel, 138-139).

Enfin, Madeleine Delbrêl nous enseigne encore une chose : qu’en évangélisant, on est évangélisés : en évangélisant, nous sommes évangélisés. C’est pourquoi elle disait, en écho à saint Paul :  » malheur à moi si l’évangélisation ne m’évangélise pas « . En évangélisant, on s’évangélise soi-même. Et c’est une belle doctrine.

En contemplant cette femme témoin de l’Evangile, nous apprenons nous aussi que dans toute situation et circonstance personnelle ou sociale de notre vie, le Seigneur est présent et nous appelle à habiter notre temps, à partager la vie des autres, à nous mêler aux joies et aux tristesses du monde.

En particulier, elle nous enseigne que même les milieux sécularisés peuvent aider pour la conversion, parce que le contact avec les non-croyants provoque le croyant à une révision continuelle de sa manière de croire et à redécouvrir la foi dans son essentialité (cf. Noi delle strade, Milan 1988, 268 ss).

Que Madeleine Delbrêl nous apprenne à vivre cette foi “in moto” –  » en mouvement « , disons, cette foi féconde qui fait de tout acte de foi un acte de charité dans l’annonce de l’Évangile. Je vous remercie.

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France ainsi que tous les membres de l’Union Nationale des Associations familiales catholiques. Face à notre monde sécularisé, ne nous lamentons pas mais voyons-y un appel à éprouver notre foi et une invitation à communiquer la Joie de l’Évangile. Que Dieu vous bénisse.

Pensons et prions pour les personnes qui souffrent de la guerre. N’oublions pas l’Ukraine tourmentée et pensons aux peuples palestinien et israélien : que le Seigneur nous conduise vers une paix juste. Nous souffrons beaucoup : les enfants souffrent, les malades, les personnes âgées souffrent et de nombreux jeunes meurent. La guerre est toujours une défaite : ne l’oublions pas. C’est toujours une défaite.

Enfin, je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés.

Demain, nous célébrerons la fête liturgique de la Dédicace de la Basilique Saint-Jean-de-Latran : c’est la cathédrale de Rome, siège du Pape comme évêque de Rome. Que cette occasion suscite en chacun le désir de devenir des pierres vivantes au service du Seigneur.

Et ma bénédiction à tous !

Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

je voudrais vous présenter aujourd’hui la figure d’une femme française du XXe siècle, la vénérable Servante de Dieu Madeleine Delbrêl. Écrivaine et mystique, elle a vécu pendant plus de trente ans dans la banlieue pauvre et ouvrière de Paris. Après une adolescence vécue dans l’agnosticisme, Madeleine rencontre le Seigneur.

Elle part alors à la recherche de Dieu, répondant à une soif profonde qu’elle ressent en elle. La joie de la foi l’amène à faire le choix d’une vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde, partageant simplement dans la fraternité la vie des “gens de la rue”.

Le cœur toujours en sortie, Madeleine se laisse interpeller par le cri des pauvres et des non-croyants, l’interprétant comme un défi pour réveiller l’aspiration missionnaire dans l’Église. Elle sent que le Dieu de l’Évangile doit nous brûler intérieurement tant que nous n’aurons pas porté son Nom à tous ceux qui ne l’ont pas encore trouvé.

Madeleine Delbrêl nous enseigne aussi que nous sommes évangélisés en évangélisant, que nous sommes transformés par la Parole que nous proclamons. Elle est convaincue que les milieux athées ou sécularisés sont des lieux où, précisément là où il doit lutter, le chrétien peut renforcer la foi que Jésus lui a donnée.


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Notre-Dame du portail de Reims

Notre-Dame du portail de Reims

LE COURONNEMENT DE LA VIERGE - Portail de !a cathédrale de Reims.
LE COURONNEMENT DE LA VIERGE – Portail de !a cathédrale de Reims.

Le portail de Reims est célèbre en France et dans le monde : Parler du portail de Reims, c’est parler de l’une des sept ou huit merveilles architecturales et sculpturales que le génie du XIIIe siècle a offertes à l’admiration des hommes, pourtant d’une cathédrale si mutilée lors de la première Guerre Mondiale !

On sait peut-être moins ce que représente ce fameux portail. L’idée générale de cette page de pierre sculptée est la glorification de Notre-Dame. La porte centrale tout entière raconte, en caractères mégalithiques, la vie de la Vierge très pure.

Son image colossale est adossée au trumeau. Sous ses pieds se déroule la scène douloureuse de la chute originelle. Heureuse chute, qui nous a valu Rédempteur si puissant, si douce conciliatrice !

Des rois, ancêtres de Marie, occupent les voussures, et environnent la Vierge d’un magnifique cortège. Dominant le trumeau, le tympan, la rosace inférieure et les vivantes voussures, un superbe fronton s’élance dans la nue. C’est là, au centre du feuillet de pierre, qu’est représenté le Couronnement de la Sainte Vierge.

De légers pendentifs servent de cadre à cette scène dont le ciel est le théâtre. — Marie est assise sur un trône ; sur un trône un peu plus élevé Jésus, son fils, est assis. — Au-dessus, le Père Éternel, majestueux témoin de l’acte qui va s’accomplir. Au-dessous, les Anges agitent le thuribulum d’or. —

Et tandis que la vapeur d’encens monte vers la Reine du ciel, tandis que le Père Éternel, de sa main droite levée, semble bénir et consacrer Celle qu’il a choisie avant que le monde fût, Jésus, le Verbe incarné, né du sein très pur de la Vierge, dépose un gracieux diadème sur le front de sa Mère. Ce que Jésus fit au Ciel, nous aspirons le faire sur la terre : déposer un diadème sur le front de Notre-Dame.

Si nous nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous allons célébrer avec une plus ardente piété son Immaculée Conception le 8 décembre, nul doute que nous ne sentions qu’elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent.

C’est ce qu’elle a manifesté dans la Chapelle des Apparitions, rue du Bac à Paris et qu’elle a invité à saisir sur la Médaille Miraculeuse.

d’après J. Hoppenot

soigner la vie intérieure, afin d’être des chrétiens cohérents et crédibles

soigner la vie intérieure,
afin d’être des chrétiens cohérents et crédibles

Lors de la prière de l’angélus Place Saint-Pierre, ce dimanche 5 novembre, devant de nombreux fidèles, le Pape François a mis l’accent sur: «la distance entre le dire et le faire, et la primauté de l’extérieur sur l’intérieur». Il a exhorté , à pratiquer ce que l’on prêche en tant que chrétiens.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 5 novembre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

de l’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui, nous entendons quelques paroles de Jésus concernant les scribes et les pharisiens, c’est-à-dire les chefs religieux du peuple. À l’égard de ces autorités, Jésus emploie des mots très sévères, « parce qu’ils disent et ne font pas » (Mt 23,3) et « parce qu’ils font toutes leurs œuvres pour être admirés des hommes » (v. 5). C’est ce que dit Jésus : ils disent et ne font pas et tout ce qu’ils font, ils le font pour apparaître.

Attardons-nous alors sur ces deux aspects : la distance entre le dire et le faire et la primauté de l’extérieur sur l’intérieur.

La distance entre dire et faire. À ces enseignants d’Israël, qui prétendent enseigner aux autres la Parole de Dieu et être respectés en tant qu’autorités du Temple, Jésus défie la duplicité de leur vie : ils prêchent une chose, mais ensuite ils en vivent une autre.

Ces paroles de Jésus rappellent celles des prophètes, notamment Isaïe : « Ce peuple ne vient à moi que de sa bouche et m’honore de ses lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Is 29, 13). C’est le danger dont il faut se méfier : la duplicité du cœur. Nous aussi, nous courons ce danger : cette duplicité de cœur qui met en péril l’authenticité de notre témoignage et aussi notre crédibilité en tant que personnes et en tant que chrétiens.

En raison de notre fragilité, nous éprouvons tous une certaine distance entre le dire et le faire ; mais une autre chose, au contraire, est d’avoir un double cœur, de vivre avec « un pied dans deux chaussures » sans en faire un problème. Surtout lorsque nous sommes appelés – dans la vie, dans la société ou dans l’Église – à jouer un rôle de responsabilité, rappelons-nous ceci : non à la duplicité !

Pour un prêtre, un animateur pastoral, un homme politique, un enseignant ou un parent, cette règle s’applique toujours : ce que vous dites, ce que vous prêchez aux autres, vous devez d’abord vous engager à le vivre. Pour être des enseignants faisant autorité, vous devez d’abord être des témoins crédibles.

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Le deuxième aspect en découle : la primauté de l’extérieur sur l’intérieur. En effet, vivant dans la duplicité, les scribes et les pharisiens craignent de devoir cacher leur incohérence pour sauver leur réputation extérieure. En fait, si les gens savaient ce qu’ils ont réellement dans le cœur, ils auraient honte et perdraient toute leur crédibilité.

Et ainsi ils font des choses pour paraître justes, pour « sauver la face », comme on dit. Le maquillage est très courant : ils maquillent le visage, ils composent la taille, ils composent le cœur. Ces gens « inventés » ne savent pas vivre la vérité. Et bien souvent, nous aussi avons cette tentation de la duplicité.

Frères et sœurs, acceptant cet avertissement de Jésus, demandons-nous également : essayons-nous de mettre en pratique ce que nous prêchons, ou vivons-nous dans la duplicité ? Devons-nous dire une chose et en faire une autre ? Sommes-nous seulement soucieux de paraître impeccables à l’extérieur, de nous maquiller, ou prenons-nous soin de notre vie intérieure dans la sincérité du cœur ?

Tournons-nous vers la Sainte Vierge : qu’elle qui a vécu avec intégrité et humilité de cœur selon la volonté de Dieu nous aide à devenir des témoins crédibles de l’Évangile.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Je ne cesse de penser à la grave situation en Palestine et en Israël, où tant de personnes ont perdu la vie. S’il vous plaît, arrêtez, au nom de Dieu : cessez le feu ! J’espère que toutes les voies seront suivies pour que le conflit puisse être évité de manière absolue, que les blessés puissent être secourus et que l’aide puisse parvenir à la population de Gaza, où la situation humanitaire est très grave.

Libérez immédiatement les otages. Parmi eux, il y a aussi de nombreux enfants, qu’ils retournent dans leurs familles ! Oui, pensons aux enfants, à tous les enfants impliqués dans cette guerre, ainsi qu’en Ukraine et dans d’autres conflits : c’est ainsi que leur avenir est en train d’être tué. Prions pour avoir la force de dire «ça suffit».

Je suis proche du peuple népalais qui souffre d’un tremblement de terre ; ainsi que les réfugiés afghans qui ont trouvé refuge au Pakistan mais ne savent plus où aller. Et je prie aussi pour les victimes des tempêtes et des inondations, en Italie et dans d’autres pays.

Je vous salue tous avec affection, Romains et pèlerins de différents pays. Je salue en particulier les fidèles de Vienne et de Valence, le groupe paroissial de Cagliari, la Musique et le Chœur de Longomoso, dans le Haut Adige. Je salue les jeunes de Rodengo Saiano, Ome et Padergnone ; les catéchistes de Cassina de’ Pecchi et ceux de la paroisse San Giovanni Bosco de Trieste ; et je salue le comité « Stop à la guerre ».

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la médaille Miraculeuse

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