MOIS DU ROSAIRE – jour 6 – explication de l’AVE MARIA – fin

MOIS DU ROSAIRE – jour 6 – explication de l’AVE MARIA – fin

mois du Rosaire 06 Marie et le Rédempteur
mois du Rosaire 06 Marie et le Rédempteur

Les grâces que nous sollicitons regardent la vie présente où nous courons de si grands dangers, mais surtout l’heure de notre mort qui doit décider de notre éternité.

C’est, en effet, dans le dernier moment que le démon renouvelle ses efforts avec plus de fureur ; il profite de la faiblesse du corps et de l’esprit ; il cherche à nous effrayer par le souvenir de notre passé ; enfin, nous nous trouvons alors dans des circonstances si critiques, que nous avons plus besoin que jamais d’une grâce puissante et de la protection de celle qui est le refuge des affligés.

Le mot amen, que nous rendons par ainsi soit-il, est une répétition et une confirmation de notre prière. Comme le cœur, emporté par l’ardeur de ses affections, va facilement au-delà de ce que les paroles expriment, il n’est pas non plus borné par les paroles dans l’étendue et la variété de ses actes ; aussi arrive-t-il souvent qu’un seul mot renferme les actes des plus héroïques vertus.

On comprend par là comment l’amen est une répétition des demandes contenues dans l’Oraison dominicale et dans la Salutation angélique. Plusieurs personnes y ont trouvé la matière des plus ferventes aspirations pendant la journée ; elles se proposaient, en le répétant, de ratifier toutes les louanges qu’elles avaient données à Dieu, de renouveler tous leurs actes de religion, et de s’unir à ceux par lesquels les Esprits bienheureux glorifient et glorifieront le Seigneur pendant toute l’éternité.

Le moyen de se pénétrer de pareils sentiments non seulement sur le mot amen ou ainsi soit-il, mais encore sur chacune des paroles qui composent, soit la Salutation angélique, soit les autres prières que nous disons fréquemment, c’est d’en méditer chaque mot.

Saint Ignace et saint François de Sales recommandent ce moyen comme étant très-efficace pour ne pas contracter la funeste habitude de réciter ces prières par routine : en les méditant on accoutume son cœur à les goûter.

Je vous salue, Marie, pleine de grâces. — C’est en cette qualité que l’archange Gabriel vous a saluée de la part de Dieu. Eh ! comment ne seriez-vous pas pleine de grâces, puisque vous étiez destinée à devenir la mère de l’auteur même de la grâce. Je crois donc fermement que, dès l’instant de votre conception immaculée, vous avez reçu la grâce sanctifiante ; que dès lors vous avez fixé les regards du Tout-Puissant et de la cour céleste.

Je crois que le Seigneur était avec vous, qu’il régnait avec empire sur votre esprit et sur votre cœur ; que vous ne viviez, que vous ne respiriez que pour lui plaire et accomplir ses saints commandements.

Le Seigneur est avec vous. — Oui, le Seigneur est avec vous, non-seulement comme il est avec tous les justes, mais il y est d’une manière plus intime, plus étroite, plus par faite, parce que vous écoutez sa voix et l’aimez sans réserve et sans partage. Il est aussi avec moi quand je suis exempt de péché. Que ne puis-je mériter que les Anges disent de moi ce qu’ils disaient de vous : le Seigneur est avec vous !

 Vous êtes bénie entre toutes les femmes. — Parce que vous êtes plus pure, plus parfaite, plus fidèle, et parce que le Saint des saints a purifié, sanctifié et embrasé votre cœur par sa présence. C’est pour cela que toutes les générations vous loueront, vous béniront et célébreront vos louanges jusqu’à la fin des siècles. Et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. — Et comment ne le serait-il pas, puisqu’il est le Fils du Très-Haut et qu’il porte avec lui toutes les bénédictions.

Qu’il soit donc à jamais béni, loué et remercié, ce Fils adorable, cet aimable Sauveur que vous avez donné au monde pour être le Dieu d’Israël, le libérateur de son peuple, le Rédempteur du genre humain, le Sauveur de tous les hommes.

Sainte Marie, etc. Ce n’est pas pour vous seule, Vierge sainte, que vous avez reçu la grâce ; vous en êtes devenue la dépositaire et la dispensatrice pour la répandre sur nous. Oui, c’est par vos mains que Dieu veut la faire couler sur nous.

Daignez-nous l’aire part de vos trésors en proportion de nos besoins. Plus nous sommes faibles, plus nous devons exciter la compassion de votre tendre cœur ; qu’il nous soit même permis de le dire, Vierge sainte ! plus nous sommes pécheurs, plus nous avons droit à votre générosité.

Oui, nous y avons droit, parce que c’est aux pécheurs que vous êtes redevable de la plus belle de toutes vos prérogatives. Jamais, non jamais, vous n’auriez été la mère du Fils de Dieu, si les pécheurs n’avaient pas eu besoin d’un Sauveur !

 Maintenant et à l’heure de notre mort. — Daignez donc, Vierge sainte, vous intéresser pour nous dès à présent ; demandez pour nous des grâces de conversion et de persévérance ; demandez surtout la plus précieuse de toutes les grâces, la grâce dont nous aurons besoin dans ce moment suprême qui doit décider de notre sort éternel. Toute notre vie nous implorons votre protection puissante ; mais c’est au moment de la mort qu’elle nous sera plus nécessaire.

Ainsi soit-il. — Oui, Vierge sainte, c’est la faveur que nous vous conjurons de nous accorder, vous rappelant la salutation de l’ange Gabriel et votre qualité ineffable de mère de Dieu. L’Église pour engager les Fidèles à dire fréquemment et dévotement la Salutation angélique, a attaché à sa récitation soixante jours d’indulgence.

Naguère beaucoup de personnes pieuses la disaient toutes les fois que l’heure sonnait. C’est une pratique très utile, qui rappelle la présence de Dieu et attire les regards et la protection puissante de Marie.

L’Angélus, vulgairement appelé les Pardons, est une pratique de dévotion qui consiste à dire trois fois la Salutation angélique avec les versets que les Fidèles connaissent et qui se trouvent dans la plupart des livres de prières.

Cette pratique a été introduite par Saint Ignace pour nous faire souvenir d’élever au moins trois fois le jour notre esprit et notre cœur vers Dieu, de l’adorer, de le remercier de tous ses biens, et surtout du grand bienfait de l’incarnation, de nous recommander à la sainte Vierge qui a eu tant de part à ce mystère.

Tous ceux qui, le matin, ou à midi, ou le soir, récitent dévotement l’Angélus, gagnent l’indulgence. Ceux qui seront fidèles à cette pratique, c’est-à-dire qui la réciteront au moins une fois par jour, pendant un mois, gagneront l’indulgence le jour qu’ils choisiront pour se confesser, communier et prier pour les fins ordinaires.

Résolution.

Ne négligeons pas un moyen si facile d’honorer la sainte Vierge, de renouveler la pensée de la présence de Dieu et d’élever notre esprit vers lui pour le remercier de nous avoir donné pour Rédempteur son divin Fils. Nous l’emploierons surtout avec ferveur si, en méditant le sens des paroles de la Salutation angélique, nous nous sommes bien pénétrés des sentiments que celle belle prière doit faire naître dans notre cœur.

Oraison de l’Angélus.

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ. Seigneur, nous vous supplions de répandre votre divine grâce dans nos âmes, afin qu’ayant connu par la voix de l’Ange l’incarnation de votre Fils bien-aimé, nous arrivions par sa passion et par sa croix, à la gloire de sa résurrection. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

manuel de Liège 1847

Ouverture du Synode

Ouverture du Synode:
le Pape prône une Église hospitalière et miséricordieuse

Synode 2021 2024
Synode 2021 2024

L’Assemblée du Synode des Évêques se tient en deux sessions :« Dans le but d’avoir un temps de discernement plus important, j’ai établi que cette assemblée synodale se tiendra en deux sessions, la première du 4 au 29 octobre 2023, la deuxième en octobre 2024 » a déclaré le pape François lors de l’Angélus dominical 16 octobre place Saint-Pierre. Il reconnaît que les fruits de ce processus synodale sont nombreux mais pour « qu’ils arrivent à maturation, il ne faut pas être pressé ».

Le Pape François ouvre la première Congrégation générale du Synode sur la synodalité et  rappelle à tous les participants réunis dans la salle Paul VI que l’assemblée « n’est pas un parlement, ni une rencontre entre amis » : « Si parmi nous il y a d’autres manières d’avancer pour intérêts humains, personnels, idéologiques, ce ne serait pas un Synode ». Le Pape rappelle que « le protagoniste » est l’Esprit Saint : « Ne l’attristons pas avec des paroles vides de sens et des bavardages, une maladie courante dans l’Église ».

Le Synode est une convocation dans l’Esprit Saint, un lieu de grâce et de communion, a déclaré le Pape, qui a placé le Synode sur la synodalité sous le signe du regard de Jésus «qui bénit et qui accueille». Concélébrée notamment par les nouveaux cardinaux, l’Eucharistie a rassemblé place Saint-Pierre 25 000 fidèles, dont les 464 participants au Synode.Elle a été célébrée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice.

Le synode signifie marcher ensemble dans une Église «qui bénit et qui accueille». Il n’est pas un rassemblement politique, ni une réunion parlementaire, a rappelé le Pape dans son homélie, lors de la messe d’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église, mercredi 4 octobre.

Partir du regard de Jésus, «qui bénit et qui accueille»

En ce début du synode, l’Église n’a pas besoin d’un regard immanent, «fait de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques». Les participants n’y sont pas réunis pour une réunion parlementaire ou pour élaborer un plan de réforme; mais plutôt pour «marcher ensemble sous le regard de Jésus, qui bénit le Père et accueille tous ceux qui sont fatigués et opprimés». C’est ce regard du Christ que le Pape a invité à prendre comme point de départ.

Dans des moments de désolation pastorale, Jésus ne s’est pas laissé abattre par la tristesse. Il a levé les yeux vers le ciel, il a béni le Père. «Au moment de la désolation, Jésus a donc un regard capable de voir au-delà: il loue la sagesse du Père et il est capable de discerner le bien caché qui grandit, la semence de la Parole accueillie par les simples, la lumière du Royaume de Dieu qui se fraye un chemin même dans la nuit».

Ne pas se laisser emprisonner dans la déception

Malgré le rejet et l’adversité rencontrés dans sa mission, Jésus ne se laisse pas emprisonner dans la déception et l’amertume. Même dans la tempête, il reste serein, enraciné dans le primat du Père. À l’exemple du Seigneur, nous sommes invités à être une Église joyeuse, qui contemple l’action de Dieu, discerne le temps présent.

Une Église qui, «au milieu des vagues parfois agitées de notre temps, ne se décourage pas, ne cherche pas d’échappatoires idéologiques, ne se barricade pas derrière des convictions acquises, ne cède pas aux solutions faciles, ne se laisse pas dicter son agenda par le monde». Un écho de François au discours de saint Jean XXIII à l’ouverture du Concile Vatican II, une sagesse spirituelle que l’Église doit conserver, en tenant ensemble l’héritage sacré et les exigences du temps présent.

Première tâche du synode, recentrer le regard sur Dieu

Le Pape François a par ailleurs souligné la nécessité d’une Église unie, fraternelle, qui écoute et dialogue; qui bénit et encourage, qui accompagne ceux qui cherchent le Seigneur et secoue avec bienveillance les indifférents; qui initie les personnes à la beauté de la foi. Centrée sur Dieu, une telle Église ne peut se diviser de l’intérieur, ni être dure à l’extérieur.

En effet, le regard qui bénit de Jésus invite aussi à être une Église qui affronte les défis et les problèmes d’aujourd’hui en tournant les yeux vers Dieu qui est communion, plutôt que dans un esprit de division et de conflit. La question fondamentale à nous poser est celle de savoir comment pouvons-nous porter l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, pour qu’il devienne annonce du salut. La tâche première du synode est celle de «recentrer notre regard sur Dieu, pour être une Église qui regarde l’humanité avec miséricorde».

Devenir une «une Église hospitalière»

Parlant du regard du Christ qui accueille, François a souligné que tout au de sa vie, Jésus a adopté «ce regard hospitalier envers les plus faibles, les souffrants, les laissés-pour-compte». Ce regard accueillant, a indiqué le Pape, nous invite à être «une Église hospitalière», afin d’apporter une attitude intérieure cordiale et douce, que requiert une époque complexe comme la nôtre où de nouveaux défis culturels et pastoraux apparaissent.

Cela nous conduira à nous confronter sans crainte. Ainsi, dans le dialogue synodal, «dans cette belle « marche dans l’Esprit Saint » que nous entreprenons ensemble en tant que Peuple de Dieu, nous pouvons grandir dans l’unité et l’amitié avec le Seigneur pour regarder les défis d’aujourd’hui avec son regard; pour devenir, une Église qui « se fait conversation »», selon une expression de saint Paul VI.

Sur les traces de saint François d’Assise

Face aux défis qui nous attendent, ce regard qui bénit et accueille nous empêche de tomber dans certaines tentations dangereuses, celles d’«être une Église rigide, qui s’arme contre le monde et regarde en arrière;… une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde;… une Église fatiguée, repliée sur elle-même», a déclaré le Pape.

François a invité à marcher ensemble, humbles, ardents et joyeux; sur les traces de saint François d’Assise, le saint de la pauvreté et de la paix, le “fou de Dieu”, dont la fête liturgique se célèbre ce 4 octobre. A ce saint italien fut confiée la mission de «réparer» l’Église.

Aujourd’hui encore, notre Mère l’Église a besoin d’être purifiée, d’être «réparée», «parce que tous nous sommes un Peuple de pécheurs pardonnés», appelé à revenir à la source qu’est Jésus et à se remettre sur les chemins de l’Esprit pour rejoindre tout le monde avec son Évangile.

C’est en effet avec les armes de l’Évangile que sont l’humilité et l’unité, la prière et la charité, que le «Poverello» a résisté, dans une époque marquée par de grandes luttes et de divisions entre les pouvoirs temporel et religieux, entre l’Église institutionnelle et les courants hérétiques, entre les chrétiens et les autres croyants.

L’Esprit Saint brise toute prédiction et toute négativité

En concluant son homélie, le Pape s’est voulu rassurant face aux attentes, aux espoirs et à quelques craintes que nourrissent le saint Peuple de Dieu et ses pasteurs à l’égard du Synode qui commence. Le Saint Père a rappelé qu’il ne s’agit pas «d’un rassemblement politique, mais d’une convocation dans l’Esprit; non pas d’un parlement polarisé, mais d’un lieu de grâce et de communion».

Le Pape  François a invité à s’ouvrir à l’Esprit Saint, le protagoniste qui «brise souvent nos attentes pour créer quelque chose de nouveau qui dépasse nos prédictions et notre négativité».

« POUR UNE ÉGLISE SYNODALE : COMMUNION, PARTICIPATION ET MISSION » (page 2)

MOIS DU ROSAIRE – jour 5 – explication de l’AVE MARIA suite

MOIS DU ROSAIRE – jour 5 – explication de l’AVE MARIA suite

mois du Rosaire 05
mois du Rosaire 05

Les louanges que nous donnons à la sainte Vierge se rapportent principalement a Dieu et sont l’expression de l’hommage que nous lui rendons pour le bienfait de l’incarnation. La pieuse femme dont il est parlé dans l’Évangile, s’écria en entendant la divine doctrine de Jésus-Christ : Bienheureux est le sein qui t’a porté ; bienheureuses les mamelles qui t »ont allaité.

Sou but principal était de louer le Fils. De même les louanges que nous adressons à Marie en récitant la Salutation angélique, se réfléchissent sur son divin Fils qui seul l’en a rendue digne ; aussi la Salutation angélique est-elle une excellente doxologie pour l’ineffable mystère de l’incarnation.

Après avoir reconnu que Marie est bénie au-dessus de toutes les femmes, nous ajoutons : Le fruit de vos entrailles est béni ; mais il est béni dans un sens infiniment plus sublime que sa mère, étant le principe et la source de toutes les bénédictions, de celles qui sont dans Marie, comme de celles qui sont dans les autres créatures ; étant la fin à laquelle se rapportent tous les dons que sous louons et que nous admirons dans la sainte Vierge.

Jésus-Christ est béni par Dieu, par les Anges et par les hommes : par Dieu, comme son Fils bien-aimé qui lui est consubstantiel ; par les Anges, qui tiennent de lui leur être, la grâce et la gloire dont ils jouissent ; par les hommes, qu’il a sauvés et rachetés par son incarnation.

Nous ne pouvons penser aux maux infinis dont il nous a délivrés, aux peines et aux fatigues qu’il a souffertes pour nous, au prix dont il a payé notre rançon, aux biens inestimables qu’il nous a mérités, au bonheur éternel du ciel, à l’excès de sa bonté et de sa miséricorde, à sa majesté et à ses divines perfections.

Nous ne pouvons nous rappeler tous ces objets, sans regarder comme singulièrement bénie celle qui a donné à la terre cet adorable Sauveur; mais on ne doit faire aucune comparaison entre le Fils et la mère, parce que l’une est redevable à l’autre de sa grandeur et de sa gloire.

Nous ajoutons à cette doxologie le nom de Jésus, qui est un nom rempli d’une grâce et d’une douceur inexprimable ; un nom qui fait les délices et la consolation des âmes dans lesquelles règne la charité ; un nom qui est redoutable aux esprits de ténèbres, et qui mérite l’adoration de toutes les créatures; un nom auquel tout genou doit fléchir dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, et qui inspire à tout ce qui existe les plus vifs sentiments de respect et de vénération.

La dernière partie de la Salutation angélique renferme une prière. Celle des Esprits bienheureux dans le ciel consiste principalement en des actes d’adoration, d’amour, de louanges et de reconnaissance. Unissons-nous à eux mais, nos misères et nos besoins étant extrêmes, nous ne devons nous présenter devant le Très-Haut qu’avec une humilité profonde, et un vif sentiment de notre faiblesse.

Ce sont ces dispositions qui sont comme l’âme de la prière. Dieu connaît toute la profondeur de nos plaies, et sa bonté infinie le porte à avoir compassion de nous ; mais sa colère s’allume lorsqu’il nous voit insensibles à nos propres maux.

Il veut quel nous fassions l’aveu de notre néant, que nous gémissions sur les désordres que le péché a causés dans notre âme, et que nous reconnaissions la dépendance absolue où nous sommes de sa miséricorde et de sa grâce.

Quand un pauvre nous demande l’aumône, ses besoins le rendent éloquent ; il n’omet rien pour exciter notre com passion ; il entre dans le détail le plus touchant de ses souffrances. Voilà le modèle que nous devons imiter lorsque nous prions.

Exposons à notre Père céleste notre pauvreté spirituelle ; représentons-lui nos divers besoins, afin de fléchir sa miséricorde. Conjurons-le de mettre lui-même dans nos cœurs les dispositions qu’il désire y voir, et de nous inspirer ce que nous devons lui dire dans la prière pour être exaucés.

Nous avons recours aux Anges et aux Saints, et nous leur demandons leur intercession ; mais nous nous adressons avec une confiance particulière à la sainte Vierge, comme au refuge des affligés et des pécheurs. Nous répétons son nom dans la récitation du chapelet, pour nous exciter au respect et à la dévotion envers elle.

Nous l’appelons mère de Dieu, pour marquer son éminente dignité, et pour animer notre confiance en sa protection. En effet, que n’obtiendra-t-elle pas d’un Dieu qui a daigné naître d’elle ? Nous rappelons en même temps qu’elle est aussi notre mère spirituelle, puisque nous sommes par adoption les frères et les cohéritiers de Jésus-Christ.

Elle a pour nous une tendresse plus que maternelle ; comme elle surpasse toutes les créatures en charité, elle est beaucoup plus touchée de nos misères, et plus disposée à nous secourir, que ne peut l’être la mère dont nous avons reçu le jour.

En vain cependant nous flatterons-nous de mériter sa compassion, si nous ne mettons fin à nos désordres, et si nous ne cessons de rendre inutiles à notre égard les mérites du sang de son Fils. Ces paroles : sainte Marie, mère de Dieu, sont comme la préface de la prière dans laquelle nous la supplions d’intercéder pour nous.

Nous ne la prions point de nous donner la grâce, car nous savons qu’elle est un don de Dieu, et que lui seul peut nous la donner ; nous la conjurons seulement de demander la grâce pour nous à son Fils, et d’obtenir par son intercession que nos prières ne soient point rejetées. Nous prenons le titre de pécheurs, que nous méritons si justement, pour l’attendrir sur notre sort, et pour ressentir les effets de sa charité et de sa compassion.

Marie connaissant bien plus distinctement que les autres créatures le mal du péché, et les désordres qui en sont la suite, proportionne à cette connaissance sa charité pour nous : mais nous n’en devons pas moins en faire l’aveu avec une douleur sincère ; car la volonté qui conserve du rattachement pour le péché, provoque Dieu et tous ses Saints, qui aiment souverainement sa justice et sa gloire.

Comment donc des pécheurs impénitents osent-ils se présenter devant Dieu avec des mains encore teintes, pour ainsi dire, du sang adorable de son Fils qu’ils ont profané, et qu’ils continuent de fouler aux pieds ? Nom éprouverons la miséricorde divine et la charité de la ‘sainte Vierge, à proportion de la vivacité de notre componction.

Marie, en devenant mère de l’auteur de la miséricorde, a pris des entrailles de compassion pour les pécheurs ; ainsi, lorsque nous nous avouons pécheurs, nous exprimons suffisamment ce que nous demandons à Dieu ; savoir : un véritable repentir, la rémission de nos fautes, et la force de résister à toutes les tentations qui nous sollicitent au mal.

Nous demandons aussi les autres secours dont nous avons -besoin, toutes les vertus et surtout la charité. Quoique tous ces objets ne soient pas nommément exprimés, ils sont néanmoins compris dans notre prière. Quelle autre chose, en effet, pourrions-nous demander à Dieu par l’intercession de celle que l’auteur de la grâce a choisie pour sa mère ?

 Résolution.

Me perdons jamais de vue, en disant le chapelet, que nous sommes de pauvres pécheurs qui avons besoin d’être l’objet des miséricordes du Seigneur; présentons-nous comme tels aux pieds de la mère du Verbe incarné, de cette mère de miséricorde, notre espérance, notre vie, comme l’appelle l’Église, et implorons-la avec confiance, avec certitude d’en être secourus si nous sommes fidèles à entretenir en nous les sentiments de repentir qu’elle nous obtiendra de son divin Fils, si nous l’invoquons avec ferveur et dévotion.

 PRIÈRE

Ô très-sainte Marie ! Mère de Dieu, combien de fois n’ai-je pas offensé Dieu par mes péchés ? Déjà la sentence de la justice divine aurait peut-être été exécutée, si, touchée de compassion pour moi, vous ne l »aviez adoucie par votre intercession.

Ô Vierge sainte ! mille actions de grâces vous soient rendues ! c’en est fait, vous avez brisé la dureté, l’insensibilité de mon cœur ; vous avez gagné toute ma confiance ; je vous invoque comme l’enfant le plus tendrement attaché à sa mère ; ne permettez pas, ô ma tendre Mère ! que je me détourne jamais de vous, ni de Dieu qui, par votre entremise, me dispense chaque jour tant de miséricordieuses faveurs. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

MARIE PARTICIPE À LA VIE DE SON FILS

S’il peut sembler que les « mystères douloureux » ne nous montrent pas directement la Mère de Jésus — excepté les deux derniers, le chemin de la croix et la crucifixion — pourrait-on imaginer que Marie était spirituellement absente quand son Fils souf­frait si atrocement à Gethsémani, sous la flagella­tion et ensuite avec la couronne d’épines?

Puis les « mystères glorieux » sont également des mystères du Christ dans lesquels nous trouvons « la présence spirituelle » de Marie — et en premier lieu parmi tous, le mystère de la résurrection.

Parlant de l’ascension, la Sainte Écriture ne fait pas mention de la présence de Marie — mais comment aurait-elle pu ne pas être présente si, comme nous le lisons aussitôt après, elle se trouvait au Cénacle parmi les Apôtres qui peu auparavant avaient salué Jésus qui montait au Ciel? Marie se prépara avec eux à la venue du Saint-Esprit et elle participa à la Pentecô­te lors de sa Descente.

Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 03-11-1981

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