Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

Ghirlandaio, Naissance de la Vierge, fresque, Cappella Tornabuoni, Santa Maria Novella, Florence 1485-1490
Ghirlandaio, Naissance de la Vierge, fresque, Cappella Tornabuoni, Santa Maria Novella, Florence 1485-1490

La liturgie fait aujourd’hui mémoire de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie. Cette fête, particulièrement vivante dans la piété populaire, nous conduit à admirer en Marie Enfant l’aurore très pure de la Rédemption.

Nous contemplons une petite fille comme toutes les autres, et dans le même temps l’unique, celle qui est « bénie entre les femmes » (Lc 1, 42). Marie est l’immaculée « fille de Sion », destinée à devenir la Mère du Messie. (JEAN-PAUL II Audience Générale mercredi 8 septembre 2004)

En effet, sa naissance constitue une sorte de « prologue » de l’Incarnation : Marie, comme aurore, précède le soleil du « jour nouveau », pré-annonçant la joie du Rédempteur. (JEAN-PAUL II, Angelus – Castelgandolfo – dimanche 7 septembre 2003)

« Aujourd’hui, nous rappelons la Nativité de la Vierge Marie, une fête particulièrement chère aux Églises orientales. Et nous pouvons tous, à présent, envoyer un beau salut à tous nos frères et sœurs, évêques, moines, moniales des Églises orientales, orthodoxes et catholiques : un beau salut ! Jésus est le soleil, Marie est l’aurore qui annonce son lever. Hier soir, nous avons veillé en confiant à son intercession notre prière pour la paix dans le monde, spécialement en Syrie et dans tout le Moyen-Orient. Nous l’invoquons à présent comme la Reine de la Paix. Reine de la paix prie pour nous ! Reine de la paix prie pour nous ! » (Pape FRANÇOIS, Angelus place Saint Pierre Rome dimanche 8 septembre 2013)

« Aujourd’hui nous sommes dans l’antichambre de cette histoire : la naissance de la Vierge », « nous pouvons regarder la Vierge, petite, sainte, sans péché, pure, choisie pour devenir la mère de Dieu, et aussi regarder cette histoire qui est derrière, longue de tant de siècles. » (Pape François  8 septembre 2014)

« Ta naissance, Vierge Mère de Dieu, est la nouvelle aube qui a annoncé la joie au monde entier, car de toi est né le soleil de justice, le Christ, notre Dieu (cf. Antienne du Benedictus) ! » La fête de la naissance de Marie projette sa lumière sur nous, comme rayonne la douce lumière de l’aube sur la vaste plaine colombienne, très beau paysage dont Villavicencio est la porte, tout comme dans la riche diversité de ses peuples indigènes. (Pape François messe 8 septembre 2017 – voyage en Colombie)

Et maintenant adressons-nous dans la prière à la Sainte Vierge, en ce jour où nous faisons mémoire de sa naissance, aurore du salut pour l’humanité. Que Marie Immaculée, que vous aimez et vénérez comme votre Mère et Patronne, accompagne toujours le cheminement de Madagascar dans la paix et dans l’espérance.
VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS AU MOZAMBIQUE, À MADAGASCAR ET À L’ÎLE MAURICE (4 – 10 SEPTEMBRE 2019) ANGÉLUS Domaine diocésain de Soamandrakizay (Antananarivo) Dimanche 8 septembre 2019

Marie est la première splendeur qui annonce la fin de la nuit et surtout la proximité du jour. Sa naissance nous fait pressentir l’initiative amoureuse, tendre et compatissante de l’amour avec lequel Dieu s’incline vers nous et nous appelle à une merveilleuse alliance avec lui que rien ni personne ne pourra rompre.

Marie a su être la transparence de la lumière de Dieu et a reflété les rayonnements de cette lumière dans sa maison, qu’elle a partagée avec Joseph et Jésus, et également dans son peuple, sa nation et dans cette maison commune à toute l’humanité qu’est la création.

Dieu est tout-puissant mais se révèle dans la petitesse :  extraits de l’homélie du Pape François 2015

Laissons Dieu nous aimer et cheminer avec nous : extraits de l’homélie du Pape François 2014

On peut voir aussi :
https://www.medaille-miraculeuse.fr/editorial/nativite-de-marie.html
https://www.medaille-miraculeuse.fr/billet/nativite-de-marie-2.html
https://www.medaille-miraculeuse.fr/meditation/ainsi-est-nee-marie.html
https://www.medaille-miraculeuse.fr/billet/la-nativite-de-marie.html
ÉVANGILE DE LA NATIVITÉ DE SAINTE MARIE (apocryphe)

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, l’Église se réjouit dans la célébration liturgique de la Nativité de la bienheureuse Vierge Marie, la Toute Sainte, aurore de notre salut.

Le sens de cette fête mariale nous est rappelé par saint André de Crète, qui a vécu entre le VIIe et le VIIIe siècle, dans l’une de ses célèbres Homélies pour la Fête de la Nativité de Marie, dans laquelle l’événement est présenté comme un élément précieux de la mosaïque extraordinaire qu’est le dessein divin de salut de l’humanité:

« Le mystère de Dieu qui devient homme, la divinisation de l’homme assumé par le Verbe, représentent la somme des biens que le Christ nous a donnés, la révélation du plan divin et l’échec de toute présomption d’autosuffisance humaine. La venue de Dieu parmi les hommes, comme lumière resplendissante et réalité divine claire et visible, est le grand don merveilleux du salut qui nous est prodigué. La célébration d’aujourd’hui honore la nativité de la Mère de Dieu. Mais la véritable signification et l’objectif de cet événement est l’incarnation du Verbe. En effet, Marie naît, est allaitée et grandit pour être la Mère du Roi des siècles, de Dieu » (Discours I : PG 97, 806-807).

Ce témoignage important et ancien nous conduit au cœur du thème … que le Concile Vatican II a déjà voulu souligner dans le titre du chapitre VIII de la Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen gentium: « La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Église ».

Il s’agit du «nexus mysteriorum», du lien intime entre les mystères de la foi chrétienne, que le Concile a indiqué comme horizon pour comprendre chaque élément individuel et les diverses affirmations du patrimoine de la foi catholique.

Extrait du Discours du Pape BENOÎT XVI aux participants au 23e Congrès mariologique marial international Cour du Palais Apostolique de Castel Gandolfo Samedi 8 septembre 2012

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La liturgie de la Parole nous propose des textes prévus pour la fête de la Nativité de Marie, qui depuis des siècles est fixée au 8 septembre, date où, à Jérusalem, fut consacrée la basilique construite sur la maison de sainte Anne, mère de la Vierge. Ce sont des lectures qui contiennent en effet toujours la référence au mystère de la naissance.

Tout d’abord l’oracle merveilleux du prophète Michée sur Bethléem, où l’on annonce la naissance du Messie. Il descendra du roi David, de Bethléem comme lui, mais sa figure dépassera les limites de l’humain: « ses origines », en effet, « remontent aux jours antiques », se perdent dans les époques les plus lointaines, plongent dans l’éternité; sa grandeur parviendra « jusqu’aux extrémités du pays » et telles seront également les frontières de la paix (cf. Mi 5, 1-4a).

L’avènement de ce « Consacré du Seigneur », qui marquera le début de la libération du peuple, est défini par le prophète avec une expression énigmatique : « jusqu’au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter » (Mi 5, 2). Ainsi, la liturgie – qui est l’école privilégiée de la foi – nous enseigne à reconnaître dans la naissance de Marie une liaison directe avec celle du Messie, Fils de David.

L’Évangile, dans une page de l’apôtre Matthieu, nous a justement proposé le récit de la naissance de Jésus. L’évangéliste le fait cependant précéder par le compte-rendu de la généalogie, qu’il place au début comme un prologue. Ici aussi le rôle de Marie dans l’histoire du salut ressort dans toute son évidence : la personne de Marie est entièrement relative au Christ, en particulier à son incarnation:  « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ » (Mt 1, 16).

La discontinuité qui existe dans la succession de la généalogie apparaît immédiatement : on ne lit pas « engendra », mais « Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ ». C’est précisément en cela que l’on saisit la beauté du dessein de Dieu, qui en respectant l’être humain le féconde de l’intérieur, en faisant naître de l’humble Vierge de Nazareth le plus beau fruit  de  son  œuvre  créatrice  et  rédemptrice.

L’évangéliste place ensuite sur la scène la figure de Joseph, son drame intérieur, sa foi robuste et sa rectitude exemplaire. Derrière ses pensées et ses réflexions se trouve l’amour pour Dieu et la ferme volonté de lui obéir. Mais comment ne pas sentir que le trouble et donc la prière et la décision de Joseph sont dus, dans le même temps, à l’estime et à l’amour pour sa future épouse?

La beauté de Dieu et celle de Marie sont, dans le cœur de Joseph, inséparables; il sait qu’entre celles-ci il ne peut pas y avoir de contradiction; il cherche en Dieu la réponse et il la trouve dans la lumière de la Parole et de l’Esprit Saint:  « Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel » (Mt 1, 23; cf. Is 7, 14).

Nous pouvons ainsi, encore une fois, contempler la place que Marie occupe dans le dessein salvifique de Dieu, ce « dessein » que nous retrouvons dans la deuxième lecture, tirée de la Lettre aux Romains. L’apôtre Paul y exprime dans deux versets d’une intensité singulière la synthèse de ce qu’est l’existence humaine d’un point de vue méta-historique : une parabole du salut qui part de Dieu et qui arrive à nouveau à Dieu; une parabole entièrement due à son amour et gouvernée par celui-ci.

Il s’agit d’un dessein salvifique entièrement imprégné par la liberté divine, qui attend toutefois de la liberté humaine une contribution fondamentale : la correspondance de la créature à l’amour de son Créateur. Et c’est ici, dans cet espace de la liberté humaine, que nous percevons la présence de la Vierge Marie, sans qu’elle soit jamais nommée : en effet, Elle est dans le Christ l’anticipation et le modèle de « ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28).

Dans la prédestination de Jésus est inscrite la prédestination de Marie, ainsi que celle de chaque personne humaine. Dans le « me voici » du Fils trouve écho le fidèle « me voici » de la Mère (cf. He 10, 6), ainsi que le « me voici » de tous les enfants adoptifs dans le Fils, précisément de chacun de nous.

Et ensuite, l’amour pour la Vierge… Elle est la Mère, la Fille et l’Épouse par excellence… La mère qui aime, protège, conseille, console, donne la vie, pour que la vie naisse et dure. La fille qui honore sa famille, toujours attentive aux nécessités des frères et des sœurs, attentive à rendre sa maison belle et accueillante. L’épouse, capable d’amour fidèle et patient, de sacrifice et d’espérance… Un peuple de mères se reflète dans l’humble jeune fille de Nazareth, qui avec son « oui » a permis au Verbe de devenir chair.

Je sais bien que Marie est dans votre cœur… Nous voulons aujourd’hui la remercier pour sa protection et lui renouveler notre confiance, en reconnaissant en Elle l' »Étoile de la nouvelle évangélisation », à l’école de laquelle apprendre comment apporter le Christ Sauveur aux hommes et aux femmes de notre époque.

Que Marie vous aide à apporter le Christ aux familles, petites églises domestiques et cellules de la société, ayant aujourd’hui plus que jamais besoin de confiance et de soutien, aussi bien sur le plan spirituel que social. Qu’Elle vous aide à trouver les stratégies pastorales opportunes pour faire en sorte que les jeunes, porteurs par nature d’un nouvel élan, mais souvent victimes du nihilisme diffus, assoiffés de vérité et d’idéaux précisément lorsqu’ils semblent les nier, rencontrent le Christ.

Qu’Elle vous rende capables d’évangéliser le monde du travail, de l’économie, de la politique, qui a besoin d’une nouvelle génération de laïcs chrétiens engagés, capables de chercher avec compétence et rigueur morale des solutions de développement durable. Dans tous ces aspects de l’engagement chrétien vous pouvez toujours compter sur la direction et le soutien de la Sainte Vierge. Confions-nous donc à son intercession maternelle.

Marie est le port, le refuge et la protection… Renouvelons donc avec joie notre consécration à une Mère aussi attentive.. Qui se confie à Notre-Dame, Mère miséricordieuse et puissante, ne sera jamais déçu. Que Marie, Reine de la paix et Étoile de l’espérance, intercède pour nous. Amen! (BENOÎT XVI – dimanche 7 septembre 2008 à Notre-Dame de Bonaria)

© Copyright 2003, 2004, 2008 et 2012 – Libreria Editrice Vaticana

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN COLOMBIE
(6-11 SEPTEMBRE 2017)

MESSE ET HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Naissance de la Vierge Marie, Mère de Dieu

Terrain Catama (Villavicencio) Vendredi, 8 septembre 2017

«  Se réconcilier en Dieu, avec les Colombiens et avec la création »

Ta naissance, Vierge Mère de Dieu, est la nouvelle aube qui a annoncé la joie au monde entier, car de toi est né le soleil de justice, le Christ, notre Dieu (cf. Antienne du Benedictus) ! La fête de la naissance de Marie projette sa lumière sur nous, comme rayonne la douce lumière de l’aube sur la vaste plaine colombienne, très beau paysage dont Villavicencio est la porte, tout comme dans la riche diversité de ses peuples indigènes.

Marie est la première splendeur qui annonce la fin de la nuit et surtout la proximité du jour. Sa naissance nous fait pressentir l’initiative amoureuse, tendre et compatissante de l’amour avec lequel Dieu s’incline vers nous et nous appelle à une merveilleuse alliance avec lui que rien ni personne ne pourra rompre.

Marie a su être la transparence de la lumière de Dieu et a reflété les rayonnements de cette lumière dans sa maison, qu’elle a partagée avec Joseph et Jésus, et également dans son peuple, sa nation et dans cette maison commune à toute l’humanité qu’est la création.

Dans l’Évangile, nous avons entendu la généalogie de Jésus (Mt 1, 1-17), qui n’est pas une ‘‘simple liste de noms’’, mais une ‘‘histoire vivante’’, l’histoire d’un peuple avec lequel Dieu a marché. Et, en se faisant l’un de nous, ce Dieu a voulu nous annoncer que dans son sang se déroule l’histoire des justes et des pécheurs, que notre salut n’est pas un salut aseptique, de laboratoire, mais un salut concret, un salut de vie qui marche.

Cette longue liste nous dit que nous sommes une petite partie d’une histoire vaste et nous aide à ne pas revendiquer des rôles excessifs, elle nous aide à éviter la tentation de spiritualismes évasifs, à ne pas nous détacher des circonstances historiques concrètes qu’il nous revient de vivre. Elle intègre aussi, dans l’histoire de notre salut, ces pages plus obscures ou tristes, les moments de désolation ou d’abandon comparables à l’exil.

La mention des femmes – aucune de celles citées dans la généalogie n’a le rang des grandes femmes de l’Ancien Testament –  nous permet un rapprochement spécial : ce sont elles, dans la généalogie, qui annoncent que dans les veines de Jésus coule du sang païen, qui rappellent des histoires de rejet et de soumission.

Dans des communautés où nous décelons encore des styles patriarcaux et machistes, il est bon d’annoncer que l’Évangile commence en mettant en relief des femmes qui ont marqué leur époque et fait l’histoire.

Et dans tout cela, Jésus, Marie et Joseph. Marie avec son généreux ‘oui’ a permis que Dieu assume cette histoire. Joseph, homme juste, n’a pas laissé son orgueil, ses passions et les jalousies le priver de cette lumière.

Par la forme du récit, nous savons avant Joseph ce qui était arrivé à Marie, et il prend des décisions, révélant sa qualité humaine, avant d’être aidé par l’ange et de parvenir à comprendre tout ce qui se passait autour de lui.

La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi ; et aujourd’hui, en ce monde où la violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement.

Ce peuple de Colombie est peuple de Dieu ; ici aussi nous pouvons faire des généalogies remplies d’histoires, pour beaucoup, d’amour et de lumière ; pour d’autres, de désaccords, de griefs, et aussi de mort… Combien d’entre vous ne peuvent-ils pas raconter des exils et des désolations !

Que de femmes, dans le silence, ont persévéré seules et que d’hommes de bien ont tenté de laisser de côté la colère et les rancœurs, en cherchant à associer justice et bonté ! Comment ferons-nous pour laisser entrer de la lumière ?

Quels sont les chemins de réconciliation ? Comme Marie, dire oui à l’histoire dans sa totalité, non à une partie ; comme Joseph, laisser de côté les passions et les orgueils ; comme Jésus Christ, prendre sur nous, assumer, embrasser cette histoire, car vous tous les Colombiens, vous êtes impliqués dans cette histoire ; ce que nous sommes s’y trouve… ainsi que ce que Dieu peut faire avec nous si nous disons oui à la vérité, à la bonté, à la réconciliation.

Et cela n’est possible que si nous remplissons nos histoires de péché, de violence et de désaccord, de la lumière de l’Évangile. La réconciliation n’est pas un mot que nous devons considérer comme abstrait ; s’il en était ainsi, cela ne provoquerait que stérilité, cela provoquerait plus d’éloignement. Se réconcilier, c’est ouvrir une porte à toutes les personnes et à chaque personne, qui ont vécu la réalité dramatique du conflit.

Quand les victimes surmontent la tentation compréhensible de vengeance, quand elles surmontent cette tentation compréhensible de vengeance, elles deviennent des protagonistes plus crédibles des processus de construction de la paix.

Il faut que quelques-uns se décident à faire le premier pas dans cette direction, sans attendre que les autres le fassent. Il suffit d’une personne bonne pour qu’il y ait de l’espérance ! Ne l’oubliez pas : il suffit d’une personne bonne pour qu’il y ait de l’espérance !

Et chacun de nous peut être cette personne ! Cela ne signifie pas ignorer ou dissimuler les différences et les conflits. Ce n’est pas légitimer les injustices personnelles ou structurelles. Le recours à une réconciliation concrète ne peut servir à s’accommoder de situations d’injustice.

Plutôt, comme l’a enseigné saint Jean-Paul II : c’est « une rencontre entre des frères disposés à surmonter la tentation de l’égoïsme et à renoncer aux tentatives de pseudo justice ; c’est un fruit de sentiments forts, nobles et généreux, qui conduisent à instaurer une cohabitation fondée sur le respect de chaque individu et sur les valeurs propres à chaque société civile » (Lettre aux Évêques du Salvador, 6 août 1982).

La réconciliation, par conséquent, se concrétise et se consolide par l’apport de tous, elle permet de construire l’avenir et fait grandir cette espérance. Tout effort de paix sans un engagement sincère de réconciliation sera toujours voué à l’échec.

Le texte évangélique que nous avons entendu atteint son sommet en appelant Jésus l’Emmanuel, c’est-à-dire : le Dieu-avec-nous. C’est ainsi que Matthieu commence, c’est ainsi qu’il termine son Évangile : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (28, 20).

Jésus est l’Emmanuel qui naît et l’Emmanuel qui nous accompagne chaque jour, le Dieu avec nous qui naît et le Dieu qui marche avec nous jusqu’à la fin du monde. Cette promesse se réalise également en Colombie : Mgr Jesús Emilio Jaramillo Monsalve, Évêque d’Arauca, et le Père Pedro Maria Ramirez Ramos, en sont des signes, l’expression d’un peuple qui veut sortir du bourbier de la violence et de la rancœur.

Dans ce décor merveilleux, il nous revient de dire oui à une réconciliation concrète. Que le oui inclue également notre nature ! Ce n’est pas un hasard si, y compris contre elle, nous avons déchaîné nos passions possessives, notre volonté de domination.

Un de vos compatriotes le chante admirablement : « Les arbres pleurent, ils sont témoins de tant d’années de violence. La mer est brune, mélange de sang et de terre » (Juanes, Minas piedras).

La violence qu’il y a dans le cœur humain, blessé par le péché, se manifeste aussi à travers les symptômes de maladies que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants (cf. Lettre encyclique Laudato si’, n. 2).

Il nous revient de dire oui comme Marie et de chanter avec elle les « merveilles du Seigneur », car il l’a promis à nos pères, il aide tous les peuples et il aide chaque peuple, et il aide la Colombie qui veut se réconcilier aujourd’hui et sa descendance pour toujours.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Soyez une maison de la miséricorde pour l’autre

Soyez une maison de la miséricorde pour l’autre

Durant sa catéchèse lors de l’audience générale du mercredi 6 septembre, le Pape François a dressé un bilan de son voyage apostolique en Mongolie, du 31 août au 4 septembre. il appelle à «élargir les frontières de notre regard», en prenant exemple sur ce peuple «qui regarde le ciel et sent le souffle de la création».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 septembre 2023

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, j’aimerais vous amener au cœur de mon récent voyage en Mongolie. On pourrait se demander pourquoi le Pape va si loin pour visiter un petit troupeau de fidèles. Parce que c’est là, loin des projecteurs, que se trouvent les signes de la présence de Dieu. La communauté mongole a une histoire touchante.

Les missionnaires ont donné naissance à une communauté unie et vraiment catholique, c’est-à-dire universelle. Il s’agit ici d’une universalité incarnée. Cette jeune Église est née dans le sillon de la charité, le meilleur témoignage de la foi. À la fin de ma visite, j’ai béni et inauguré la “Maison de miséricorde” qui rappelle que notre communauté doit être une maison de miséricorde, un lieu ouvert et accueillant.

J’ai pu découvrir la beauté de ce peuple mongol à partir des personnes, de leurs histoires, de leur recherche religieuse, d’où ma reconnaissance pour la rencontre interreligieuse et œcuménique du dimanche dernier. Il est important, comme le fait le peuple mongol, de fixer les yeux vers le haut, vers la lumière du bien.

C’est un plaisir d’entrer en dialogue avec ce grand continent qu’est l’Asie, d’en saisir les messages, d’en connaître la sagesse, la façon de regarder les choses, d’étreindre le temps et l’espace. Cela m’a fait du bien de rencontrer le peuple mongol qui conserve ses racines et ses traditions, respecte les personnes âgées et vit en harmonie avec l’environnement.
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Catéchèse – Le voyage en Mongolie

Chers frères et sœurs, bonjour !

Lundi, je suis rentré de Mongolie. Je voudrais exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont accompagné ma visite par leurs prières, et renouveler ma reconnaissance aux Autorités qui m’ont solennellement accueilli : en particulier au Président Khürelsükh, ainsi qu’à l’ancien Président Enkhbayar, qui m’avait adressé une invitation officielle à visiter le pays.

Je repense avec joie à l’Église locale et au peuple mongol : un peuple noble et sage, qui m’a manifesté tant de cordialité et d’affection. Aujourd’hui, je souhaiterais vous plonger au cœur de ce voyage.

On pourrait se demander pourquoi le pape se rend si loin pour visiter un petit troupeau de fidèles. Parce que c’est précisément là, loin des projecteurs, que l’on trouve souvent les signes de la présence de Dieu, qui ne regarde pas les apparences, mais le cœur comme nous l’avons entendu dans le passage du prophète Samuel (cf. 1 Sam 16, 7).

Le Seigneur ne cherche pas le centre de la scène, mais le cœur simple de ceux qui le désirent et l’aiment sans apparences, sans vouloir dominer sur les autres. Et j’ai eu la grâce de rencontrer en Mongolie une Église humble et une Église joyeuse, qui est dans le cœur de Dieu, et je peux vous témoigner sa joie de s’être trouvée pour quelques jours aussi au centre de l’Église.

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Cette communauté a une histoire touchante. Elle est née, par la grâce de Dieu, du zèle apostolique – sur lequel nous réfléchissons en ce moment – de quelques missionnaires qui, passionnés par l’Évangile, se sont rendus, il y a environ trente ans, dans un pays qu’ils ne connaissaient pas.

Ils en ont appris la langue – qui n’est pas facile- et, bien qu’issus de nations différentes, ils ont créé une communauté unie et véritablement catholique. C’est d’ailleurs le sens du mot « catholique », qui signifie « universel ». Mais il ne s’agit pas d’une universalité qui homologue, mais d’une universalité qui inculture, c’est une universalité qui s’inculture.

‘est cela la catholicité : une universalité incarnée, « inculturée » qui saisit le bien là où elle vit et qui sert les personnes avec lesquelles elle vit. C’est ainsi que vit l’Église : en témoignant de l’amour de Jésus avec douceur, avec la vie plus que les paroles, heureuse de sa vraie richesse : le service du Seigneur et des frères et sœurs.

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C’est ainsi qu’est née cette jeune Église : dans le sillon de la charité, qui est le meilleur témoignage de la foi. À la fin de ma visite, j’ai eu la joie de bénir et d’inaugurer la « Maison de la miséricorde », la première œuvre caritative créée en Mongolie, expression de toutes les composantes de l’Église locale.

Une maison qui est la carte de visite de ces chrétiens, mais qui rappelle aussi à chacune de nos communautés d’être une maison de la miséricorde : c’est-à-dire un lieu ouvert et, lieu accueillant, où les misères de chacun peuvent entrer sans vergogne en contact avec la miséricorde de Dieu qui relève et guérit.

C’est le témoignage de l’Église mongole, avec des missionnaires de différents pays qui se sentent en harmonie avec le peuple, heureux de le servir et de découvrir la beauté qui s’y trouve déjà.

Parce que ces missionnaires ne sont pas allés là-bas pour faire du prosélytisme, ce qui n’est pas évangélique, ils sont allés là-bas pour vivre comme le peuple mongol, pour parler leur langue, la langue de ce peuple, pour prendre les valeurs de ce peuple et prêcher l’Évangile dans le style mongol, avec des paroles mongoles. Ils sont allés et se sont « inculturés » : ils ont pris la culture mongole pour proclamer l’Évangile dans cette culture.

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J’ai pu découvrir une partie de cette beauté, notamment en faisant la connaissance de certaines personnes, en écoutant leurs histoires, en appréciant leur quête religieuse. En ce sens, je suis reconnaissant pour la rencontre interreligieuse et œcuménique de dimanche passé.

La Mongolie a une grande tradition bouddhiste, avec de nombreuses personnes qui, en silence, vivent leur religiosité de manière sincère et radicale, à travers l’altruisme et la lutte contre leurs passions. Pensons à tant de graines de bien qui, de manière cachée, font germer le jardin du monde, alors qu’habituellement nous n’entendons que le bruit des arbres qui tombent !

Le scandale plaît aux gens, même à nous : « Mais regardez cette barbarie, un arbre qui tombe, le bruit qu’il a fait ! ». – « Mais tu ne vois donc pas la forêt grandir tous les jours ? » parce que la croissance se fait dans le silence. Il est décisif d’être capable de discerner et de reconnaître le bien.

Au lieu de cela, bien souvent nous n’apprécions les autres que dans la mesure où ils correspondent à nos idées, nous devons plutôt voir ce bien. C’est pour cela qu’il est important, comme le fait le peuple mongol, de regarder vers le haut, vers la lumière du bien. Seulement ainsi, en partant de la reconnaissance du bien, on construit l’avenir commun ; ce n’est qu’en valorisant l’autre qu’on l’aide à s’améliorer.

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Je suis allé au cœur de l’Asie et cela m’a fait du bien. Cela fait du bien d’entrer en dialogue avec ce grand continent, d’en saisir les messages, d’en connaître la sagesse, la façon de regarder les choses, d’étreindre le temps et l’espace.

Cela m’a fait du bien de rencontrer le peuple mongol, qui conserve ses racines et ses traditions, respecte les personnes âgées et vit en harmonie avec l’environnement : c’est un peuple qui scrute le ciel et sent la respiration de la création.

En pensant aux étendues illimitées et silencieuses de la Mongolie, laissons-nous stimuler par le besoin d’élargir les frontières de notre regard, s’il vous plait : élargir les frontières, regarder loin et haut, regarder et ne pas tomber prisonniers de la petitesse, élargir les frontières de notre regard, afin qu’il voit le bien qu’il y a chez les autres et soit capable de dilater les propres horizons et également dilater son propre cœur pour comprendre, pour être proche de chaque personne et de chaque civilisation.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement ceux venus du Sénégal, accompagnés par Mgr Paul Abel Mamba.

Frères et sœurs, en pensant aux étendues infinies et silencieuses de la Mongolie, laissons-nous stimuler par le besoin d’élargir les frontières de notre regard, pour que nous puissions voir le bien qui se trouve chez les autres. Que Dieu vous bénisse !


Que la fête liturgique d’après-demain, la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, vous exhorte à marcher toujours, comme Marie, sur les chemins du Seigneur. A elle, femme de la tendresse, nous confions les souffrances et les tribulations de la chère et martyrisée Ukraine. A vous tous, je donne ma bénédiction.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 1

Premier jour de la neuvaine – Une épée te transpercera l’âme

Mater dolorosa
Mater dolorosa

Luc, 2 33-35 : « Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées.»

« Première douleur : La prophétie de Siméon. A mesure que Jésus croissait en âge… A mesure qu’approchait le temps marqué pour la Passion de son fils, elle sentait en son cœur de Mère, plus cruellement déchiré par le glaive prédit par Siméon dans le temple. Si donc Jésus, notre Roi, et sa très sainte Mère, n’ont pas refusé, par amour pour nous, d’endurer durant toute leur vie, une peine si amère, avons-nous le droit de nous lamenter, quand nous avons quelque chose à souffrir ? » Saint Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à la souffrance qui accabla votre cœur très aimant lors de la prophétie du saint vieillard Siméon en laquelle vous fut révélée toute l’ampleur de vos peines à venir : par votre cœur si éprouvé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’adhérer toujours plus parfaitement à la sainte volonté de Dieu.

Reine des Martyrs, Marie, Mère des Douleurs ! Au nom de la douleur si vive que vous avez éprouvée lorsque le saint vieillard Siméon vous prédit la Passion et la mort de votre divin Fils Jésus, Douleur à laquelle votre cœur fut constamment en proie jusqu’au trépas de ce même Fils divin ; je vous prie de m’obtenir à moi aussi le souvenir continuel de la Mort et de la Passion de Jésus, avec une vraie et incessante douleur de mes péchés, qui en furent la cause, tant qu’il me restera un souffle de vie. Amen.

O Mère du Perpétuel Secours, que j’aime à venir prier au pied de votre image miraculeuse ! Elle éveille en moi les sentiments de la confiance la plus vive et la plus filiale. Vous tenez entre vos bras Jésus, mon Sauveur et mon Dieu. Il est le Tout-Puissant, le Maître absolu de la vie et de la mort, le Dispensateur souverain de tout bien et de toute grâce. Et vous êtes sa Mère ! vous avez donc tout droit pour le prier et tout droit pour en être exaucée. Il a d’ailleurs souvent prouvé, à nous autres pécheurs, qu’il ne savait et ne voulait rien vous refuser. Je m’adresse donc à votre toute-puissante intercession, ô Mère de Jésus, et vous supplie de m’accorder pendant cette neuvaine la grâce … [désigner ici l’intention de la neuvaine]. Je viens vous prier avec une confiance totale, persuadé que vous ne cessez jamais vous-même de prier pour vos enfants, et donc aussi pour moi.

Notre Père, Je vous salue Marie, Souvenez-vous.

Prières quotidiennes (page 2)

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