Le saint pape Léon IV

Le saint pape Léon IV

Saint Léon IV, Basilique de Saint Paul hors les murs

À Rome, près de saint Pierre, en 865, saint Léon IV, pape, défenseur de la cité et restaurateur du primat de Pierre.
Martyrologe romain

Pasteur, diplomate, stratège, le pape Léon IV doit tout faire, en huit ans d’un pontificat caractérisé par la “défense”: des Sarrasins, en mer et sur terre, mais aussi des incendies, des tremblements de terre, de la mollesse du clergé et des désaccords avec l’empereur. Il mourut en juillet 855.

Né à Rome vers 790, mais d’origine lombarde, curieusement on connaît le nom de son père, Ridolfo, mais pas son nom de baptême. Homme d’une pureté et d’une intégrité intérieure confirmées, il est “prélevé” littéralement du monastère bénédictin de Saint-Martin où il est moine par le pape Grégoire IV qui le veut à côté de soi dans le clergé romain. Ainsi, il deviendra le cent-troisième pape en 847 par acclamation du peuple.

Catastrophes naturelles et calamités humaines

A son accession au pontificat, la situation de Rome est assez dramatique: l’année précédente, il y avait eu une incursion plutôt douloureuse des sarrasins. C’est pourquoi son élection se fait rapidement, sans attendre l’approbation impériale. L’empereur ne le prend pas mal, se sentant probablement coupable de ne pas soutenir la ville contre les Arabes.

En ce temps, se succède une série de catastrophes naturelles qui inquiètent Léon IV: d’abord un tremblement de terre qui met Rome à genoux (et provoque même l’effondrement d’un pan du Colisée), puis un incendie qui ravage la zone du Borgo, mais épargne le voisinage de Saint-Pierre grâce à une bénédiction donnée par le Pape. Cet événement a été immortalisé par Raphaël dans une fresque connue sous le nom de “L’incendie du Bourg” et qui est conservée dans les musées du Vatican.

L’expérience de la Ligue contre les Sarrazins

Bientôt repart la menace des sarrasins. Léon IV, cependant, ne se laisse pas surprendre: sans se soucier de la relation étroite avec l’empereur, il établit des accords avec les souverains des duchés voisins tels que Amalfi, Gaeta, Naples et Sorrente, soutenant une ligue navale dirigée par le napolitain Cesario Console, en charge de la défense des côtes de Campanie-Lazio.

La menace se concrétise à l’été 849, dans la bataille passée à l’histoire comme la bataille d’Ostie, où les Sarrasins furent vaincus. Encore cette fois, l’événement est célébré dans une fresque du même nom, toujours signée par Raphaël et conservée dans les salles du Vatican.

Le “restaurateur de Rome”

Les entreprises qui, cependant, valent à Léon IV le surnom de “restaurateur de Rome”, sont tout autres. En tirant parti de sa propre dimension spirituelle mais aussi du sentiment de culpabilité de l’empereur, il réussit à obtenir de Lothaire une grosse somme d’argent qu’il dépense pour diverses rénovations. Le premier et le plus important de tous est la construction d’un mur plus grand que celui érigé à l’époque par Aurélien et qui comprend finalement aussi la Colline du Vatican.

S’ensuivent les restaurations des basiliques de Saint-Pierre et Saint-Paul, la fortification de l’escale maritime de Porto et la reconstruction de l’antique Centumcellae dans l’actuelle Civitavecchia, ainsi qu’à Tarquinia, Orte et Amelia. Mais le “restaurateur” ne s’arrête pas là: il s’occupe aussi de l’assistance directe à la population vulnérable, avec la distribution de nourriture.

Conciles et contours

Mais Léon IV est avant tout un pasteur et consacre en tant que tel son Pontificat au renforcement de la discipline du clergé. Pour cela il établit deux conseils spéciaux : celui de Pavie en 850 et celui de Rome en 853 ; à ce dernier, en particulier, il travaille à rétablir la pureté de la foi et des coutumes du peuple.

Pendant ce temps, dans le même objectif, les synodes se multiplient dans toute l’Europe : à Mayence, Limoges, Lyon, Paris et en Angleterre. Pendant les conseils, est également résolu la question disciplinaire liée à l’excommunication d’Anastase, le cardinal de S. Marcello qui avec des velléités d’antipape, sourd aux appels du pape, avait quitté son diocèse s’installer ailleurs.

La relation avec les souverains chrétiens

Les relations entre Léon IV et l’Empire ne sont pas mauvaises, à tel point que le jour de Pâques de 850 Lothaire obtient de lui qu’il couronne empereur son fils Ludwig. Cinq ans plus tard, cependant, quelque chose risque de compromettre sérieusement la sérénité de la relation: Daniel, l’officier supérieur de l’armée de l’Empire à Rome, accuse Gracian, commandant de la milice très proche du pape, de comploter pour un rapprochement entre la papauté et l’Empire d’Orient.

C’est Ludwig lui-même, alors, qui se précipite à Rome, où la confrontation a lieu, et les accusations contre Léon IV sont infondées. A partir de ce moment, de nombreux souverains des royaumes chrétiens européens demanderont à être couronnés par le Pape, dans l’intention d’obtenir ainsi la reconnaissance de leur souveraineté “par grâce divine”.


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Angélus: «la bonne semence demeure, c’est ce qui compte»

Angélus: «la bonne semence demeure, c’est ce qui compte»

S’appuyant sur l’Évangile de ce dimanche 16 juillet qui relate la parabole du semeur, le Pape François a souligné que tout comme Jésus le «bon semeur», qui ne se lasse pas de la semer la Parole avec «générosité», les chrétiens sont également invités à en faire de même, à être des «semeurs de l’Évangile».

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 16 juillet 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile nous présente aujourd’hui la parabole du semeur (voir Mt 13, 1-23). Celle de « semer » est une très belle image, et Jésus l’utilise pour décrire le don de sa Parole. Imaginons une graine : elle est petite, on la voit à peine, mais elle fait pousser des plantes qui portent des fruits.

La Parole de Dieu est comme ceci; pensons à l’Évangile, un petit livre, simple et à la portée de tous, qui produit une vie nouvelle chez ceux qui l’accueillent. Donc, si la Parole est la semence, nous sommes la terre : nous pouvons la recevoir ou non.

Pourtant, Jésus, le « bon semeur », ne se lasse pas de le semer généreusement. Il connaît notre terrain, il sait que les pierres de notre inconstance et les épines de nos vices (cf. vv. 21-22) peuvent étouffer la Parole, pourtant il espère, il espère toujours que nous pourrons porter des fruits abondants (cf. v . 8).

C’est ce que fait le Seigneur et c’est ce que nous aussi nous sommes appelés à faire : semer sans relâche. Mais comment faire cela, semer en continu sans se fatiguer ? Prenons quelques exemples.

Les parents d’abord : ils sèment la bonté et la foi dans leurs enfants, et ils sont appelés à le faire sans se décourager s’ils semblent parfois ne pas les comprendre et ne pas apprécier leurs enseignements, ou si la mentalité du monde « ramasse contre » .

La bonne semence reste, c’est ce qui compte, et elle s’enracinera au bon moment. Mais si, cédant à la méfiance, ils renoncent à semer et laissent leurs enfants à la merci des modes et des téléphones portables, sans leur consacrer du temps, sans les éduquer, alors le sol fertile se remplira de mauvaises herbes. Parents, ne vous lassez pas de semer dans vos enfants !

Regardons donc les jeunes : eux aussi peuvent semer l’Évangile dans les sillons de la vie quotidienne. Par exemple avec la prière : c’est une petite graine qui ne se voit pas, mais avec laquelle on confie tout ce qu’on vit à Jésus, et ainsi Il peut le faire mûrir.

Mais je pense aussi au temps à consacrer aux autres, à ceux qui en ont le plus besoin : il peut sembler perdu, mais c’est plutôt un temps sacré, alors que les satisfactions apparentes du consumérisme et de l’hédonisme laissent la main vide.

Et je pense aux études : c’est vrai, c’est fatiguant et pas immédiatement gratifiant, comme quand on sème des graines, mais c’est essentiel pour construire un avenir meilleur pour tous.

Nous avons vu les parents, nous avons vu les jeunes ; nous voyons maintenant les semeurs de l’Évangile, beaucoup de bons prêtres, religieux et laïcs engagés dans l’annonce, qui vivent et prêchent la Parole de Dieu souvent sans enregistrer de succès immédiats.

N’oublions jamais, lorsque nous proclamons la Parole, que même là où il semble que rien ne se passe, en réalité le Saint-Esprit est à l’œuvre et le royaume de Dieu grandit déjà, à travers et au-delà de nos efforts.

Alors, en avant avec joie, chers frères et sœurs ! Nous nous souvenons des personnes qui ont planté la graine de la Parole de Dieu dans nos vies – chacun de nous pensant : « Comment ma foi a-t-elle commencé ? – ; peut-être que cela a germé des années après que nous ayons rencontré leurs exemples, mais c’est arrivé grâce à eux !

À la lumière de tout cela, nous pouvons nous demander : est-ce que je sème bien ? Est-ce que je ne me soucie que de récolter pour moi ou aussi de semer pour les autres ? Est-ce que je sème des graines de l’Évangile dans la vie de tous les jours : étude, travail, temps libre ? Est-ce que je me décourage ou, comme Jésus, est-ce que je continue à semer, même si je ne vois pas de résultats immédiats ?

Que Marie, que nous vénérons aujourd’hui comme la Bienheureuse Vierge du Mont Carmel, nous aide à être des semeurs généreux et joyeux de la Bonne Nouvelle.

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays.

Je salue les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame des Apôtres réunies à Rome pour leur Chapitre général.

J’envoie cordialement mes salutations à la Communauté Cenacolo, qui est depuis 40 ans un lieu d’accueil et de promotion humaine ; Je bénis Mère Elvira, l’évêque de Saluzzo et toutes les fraternités et amis. C’est beau ce que tu fais et c’est beau que tu existes ! Merci!

Je veux vous rappeler qu’il y a quatre-vingts ans, le 19 juillet 1943, certains quartiers de Rome, en particulier San Lorenzo, ont été bombardés, et le Pape, le Vénérable Pie XII, a voulu se rendre parmi les personnes choquées.

Malheureusement, aujourd’hui encore, ces tragédies se répètent. Comment est-ce possible? Avons-nous perdu la mémoire ? Que le Seigneur ait pitié de nous et libère la famille humaine du fléau de la guerre. En particulier, prions pour le cher peuple ukrainien qui souffre tant.

Je voudrais saluer et remercier toutes les paroisses qui réalisent des activités d’été avec des enfants et des jeunes en cette période – même au Vatican, il y en a une qui est très appréciée -. Merci aux prêtres, aux religieuses, aux animateurs et aux familles ! Dans ce contexte, je vous souhaite le meilleur pour la prochaine édition du Festival du film de Giffoni, dont les protagonistes sont les enfants et les jeunes.

Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi : je le fais pour vous. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Dieu n’agit jamais en dehors de l’amour

Dieu n’agit jamais en dehors de l’amour

Avant  la prière mariale de l’angélus, le Pape François a commenté l’évangile de ce dimanche, une scène de prière d’action de grâce et d’émerveillement devant les œuvres de bonté de Dieu. Notre vie est «pleine de gestes d’amour, de signes de la bonté de Dieu». Il faut donc être à l’image des petits à qui Dieu révèle le mystère de son Royaume pour reconnaitre et s’émerveiller devant les œuvres de son amour.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 9 juillet 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui l’Évangile rapporte une très belle prière de Jésus, qui s’adresse au Père en disant : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux savants et que tu les as révélées aux petits » ( Mt 11:25).

Mais de quoi Jésus parle-t-il ? Et puis, qui sont ces petits, à qui ces choses sont révélées ? Arrêtons-nous là-dessus : sur les choses pour lesquelles Jésus loue le Père et sur les petits qui savent les accueillir.

Les choses pour lesquelles Jésus loue le Père. Peu de temps auparavant, le Seigneur rappelait certaines de ses œuvres : « Les aveugles recouvrent la vue […] les lépreux sont purifiés, […] l’Évangile est annoncé aux pauvres » (Mt 11, 5), et il révéla son sens, en disant qu’ils sont les signes de l’action de Dieu dans le monde.

Le message est alors clair : Dieu se révèle en libérant et en guérissant l’homme – ne l’oublions pas : Dieu se révèle en libérant et en guérissant l’homme – et il le fait avec un amour gratuit, un amour qui sauve. C’est pourquoi Jésus loue le Père, car sa grandeur consiste dans l’amour et il n’agit jamais en dehors de l’amour.

Mais cette grandeur en amour n’est pas comprise par ceux qui prétendent être grands et faire un dieu à leur image : puissant, inflexible, vengeur. En d’autres termes, ces présomptueux n’acceptent pas Dieu comme Père ; ceux qui sont imbus d’eux-mêmes, fiers, ne s’occupant que de leurs propres intérêts – ce sont les présomptueux -, convaincus qu’ils n’ont besoin de personne.

À cet égard, Jésus nomme les habitants de trois villes riches de l’époque, Corazìn, Bethsaïde et Capharnaüm, où il a effectué de nombreuses guérisons, mais dont les habitants sont restés indifférents à sa prédication.

Pour eux, les miracles n’étaient que des événements spectaculaires, utiles pour faire l’actualité et alimenter les commérages : une fois l’intérêt passager épuisé, ils les archivaient, peut-être pour traiter d’autres nouvelles du moment. Ils n’ont pas été capables d’accueillir les grandes choses de Dieu.

Les petits, par contre, savent les accueillir et Jésus loue le Père pour eux : « Je te bénis » – dit-il – parce que tu as révélé le Royaume des Cieux aux petits. Il le loue pour les simples, qui ont un cœur sans présomption et sans respect de soi.

Les petits sont ceux qui, comme les enfants, se sentent nécessiteux et non autonomes, s’ouvrent à Dieu et se laissent émerveiller par ses œuvres. Ils savent lire ses signes, s’émerveiller des miracles de son amour ! Je demande à chacun de vous, à moi aussi : savons-nous nous émerveiller des choses de Dieu ou les prenons-nous comme des choses passagères ?

Frères et sœurs, si nous y réfléchissons, notre vie est pleine de miracles : elle est pleine de gestes d’amour, de signes de la bonté de Dieu, mais devant eux, même notre cœur peut rester indifférent et devenir habituel, curieux incapable de s’émerveiller, se laisser « impressionner ».

Un cœur fermé, un cœur blindé, et cela n’a pas la capacité d’étonner. Impress est un joli verbe qui rappelle le film d’un photographe. Voici la bonne attitude devant les œuvres de Dieu : photographier ses œuvres dans l’esprit, pour qu’elles s’impriment dans le cœur, puis les développer dans la vie, à travers de nombreux gestes de bien, pour que la « photographie » de Dieu- l’amour devient toujours plus lumineux en nous et à travers nous.

Et maintenant, que chacun de nous se demande : dans le flot de nouvelles qui nous submerge, comme Jésus nous le montre aujourd’hui, est-ce que je sais m’arrêter sur les grandes choses de Dieu, celles que Dieu fait ? Est-ce que je me laisse émerveiller comme un enfant par le bien qui change silencieusement le monde, ou ai-je perdu la capacité de m’émerveiller ? Et est-ce que je bénis le Père chaque jour pour ses œuvres ?

Que Marie, qui s’est réjouie dans le Seigneur, nous permette de nous émerveiller de son amour et de le louer avec simplicité.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

J’ai appris avec douleur que le sang était de nouveau versé en Terre Sainte. J’espère que les autorités israéliennes et palestiniennes pourront renouer un dialogue direct, afin de mettre un terme à la spirale de la violence et d’ouvrir les voies de la réconciliation et de la paix.

Aujourd’hui, nous célébrons le « Dimanche de la mer », dédié à ceux qui travaillent sur les navires, dans les ports et dans l’environnement maritime. Je remercie les marins qui protègent la mer de diverses formes de pollution – en plus de leur travail – et enlèvent la saleté que nous jetons, le plastique, de la mer…

Une fois, les pêcheurs de San Benedetto del Tronto m’ont parlé des tonnes de plastique qu’ils ont retiré de la mer, comme on l’a vu tout à l’heure dans l’émission « A son image ». Je remercie les aumôniers et les volontaires de l’Apostolat de la Mer et je confie tout le monde à la protection de Maria Stella maris.

Je voudrais également mentionner avec gratitude ceux qui travaillent avec Mediterranea Saving Humans pour sauver les migrants en mer, merci beaucoup mes frères et sœurs !

Et maintenant je vous salue, Romains et pèlerins, qui êtes ici sur la place malgré la chaleur de juillet !

Prions pour les nouveaux cardinaux, afin qu’en confirmant leur adhésion au Christ, Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle (cf. He 2, 17), ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome pour le bien de tous les Fidèle Saint Peuple de Dieu.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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