Méditation sur le psaume 50

Méditation sur le psaume 50

« Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés. »  (Ps 50 [51], 3-4.12-15).

Psaume 50 16-17
Psaume 50 16-17

Ces paroles nous sont venues de siècles lointains. Elles précèdent la venue du Christ. Pourtant, elles sont toujours nouveaux, toujours d’actualité. elles ne vont pas sur ordonnance. On les retrouve dans le trésor des paroles que l’Église répète le plus souvent.

Ces mots, en tant que texte de la littérature universelle, sont sans aucun doute un chef-d’œuvre. Cependant, avant de devenir un texte littéraire, elles étaient inscrites dans la conscience. Ils sont un témoignage de péché et de conversion. Un homme qui fait pénitence et cherche la réconciliation avec Dieu se manifeste en eux.

C’est pourquoi nous nous attarderons sur ces paroles au temps du Carême, lorsque l’Église et l’humanité recherchent plus intensément la réconciliation avec Dieu et font pénitence.

Difficile de trouver un texte qui atteste avec plus d’éloquence combien profondément humain est le thème de « réconciliation et pénitence » ; combien elle est inséparablement liée à l’histoire de l’homme, à toute son existence terrestre.

« Constitué par Dieu dans un état de sainteté, l’homme, cependant, tenté par le Malin, dès le début de l’histoire a abusé de sa liberté, se dressant contre Dieu et aspirant à atteindre sa fin en dehors de Dieu ». Ainsi la constitution Gaudium et Spes résume brièvement le début de l’histoire de l’homme – et de l’histoire du péché.

Ce début a sa suite de génération en génération. L’histoire du péché traverse le cœur de chaque homme et en même temps décrit des cercles de plus en plus larges autour de lui, imprime sa marque sur la vie des familles, des nations et de toute l’humanité.

« Souvent, refusant de reconnaître Dieu comme son principe – continue la même constitution » Gaudium et Spes « – l’homme a rompu l’ordre dû par rapport à son but ultime, et en même temps toute son orientation tant vers lui-même que vers les autres hommes et envers toutes choses créées » (Gaudium et Spes, 13).

« Lorsque / l’Esprit de vérité sera venu, / le convaincra du monde quant au péché, à la justice et au jugement » (Jn 16, 8). Nous méditons sur la réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église.

A la base de cette mission se trouve la « conviction du monde quant au péché ». Parfois, le monde contemporain semble si peu convaincu. Et cela malgré le fait que la présence du péché et ses terribles effets sont si objectifs dans le monde.

Combien, combien il est immensément nécessaire que l’Esprit de vérité convainque le monde quant au péché… : quant au péché, à la justice et au jugement.

Cette « conviction » est à la base de la mission de l’Église, particulièrement au temps du Carême.

Saint Jean-Paul II – Angélus, 28 mars 1982

© Copyright 1982 – Libreria Editrice Vaticana

Récite ton chapelet – Charles Péguy

Récite ton chapelet

chapelet
chapelet

Récite ton chapelet, dit Dieu
cette prière là, je te le dis,
est un rayon de l’évangile
on ne me le changera pas.

Ce que j’aime dans le chapelet dit Dieu,
c’est qu’il est simple et qu’il est humble,
comme fut mon fils, comme fut sa mère.

Récite ton chapelet : tu trouveras à tes côtés,
toute la compagnie rassemblée en l’évangile,
la pauvre veuve qui n’a pas fait d’études,
et le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme,

La pécheresse effrayée que l’on voudrait accabler,
et tous les éclopés que leur foi a sauvé,
et les bons vieux bergers comme ceux de Bethléem
qui découvrirent mon fils et sa mère.

Récite ton chapelet
il faut que votre prière tourne, tourne et retourne
comme font entre vos doigts les grains du chapelet.

Alors, quand je voudrai je vous l’assure,
vous recevrez la bonne nourriture
qui affermit le cœur

et qui rassure l’âme.

Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet
et gardez l’esprit en paix.

Charles Péguy

MARIE FACE À LA PAROLE DE DIEU

MARIE FACE À LA PAROLE DE DIEU

« La Sainte Vierge m’expliqua comment je devais me conduire dans les peines, et, me montrant de la main gauche le pied de l’autel, elle me dit de venir me jeter là et d’y répandre mon cœur, ajoutant que je recevrais là toutes les consolations dont j’aurais besoin. » Sainte Catherine Labouré

Annonciation vitrail église du Sacré-Coeur Bourg-en-Bresse
Annonciation vitrail église du Sacré-Cœur Bourg-en-Bresse

« Comment cela va-t-il se faire ? » (Luc 1, 34) Le projet de Dieu sur nous nous dépasse de partout. Nous sommes incapables de le réaliser. Nos trop faibles ressources sont inadaptées. Nous avons à recevoir. C’est la Force de Dieu – l’Esprit-Saint – qui interviendra.

« Que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1, 38) Dieu ne nous force pas ; un chemin nous est ouvert sans que tout soit éclairé. Comme Marie, faisons confiance : n’implorons pas un délai de réflexion ; ne détournons pas le Message vers un autre destinataire ; n’exigeons pas des précisions sur la suite des événements.

Il ne s’agit pas seulement de murmurer un oui à un enseignement. Marie répond : oui, que cette Parole écoutée s’accomplisse en moi ; je donne mon corps pour être habitée par une vie nouvelle. L’écoute doit se conclure en obéissance.

 « Tout cela nous fait comprendre pourquoi, dans l’Église, nous vénérons beaucoup les Saintes Écritures, bien que la foi chrétienne ne soit pas une « religion du Livre » : le Christianisme est la « religion de la Parole de Dieu », non d’«une parole écrite et muette, mais du Verbe incarné et vivant.» (Saint Bernard de Clairvaux) L’Écriture doit donc être proclamée, écoutée, lue, accueillie et vécue comme la Parole de Dieu, dans le sillage de la Tradition apostolique dont elle est inséparable. » Concile. Œcuménique Vatican. II, Dei Verbum, n. 10.

La scène de l’Annonciation est un chef-d’œuvre de composition et de profondeur. Méditons-la. Contemplons Marie. Elle a pris la décision la plus capitale de l’histoire : laisser Dieu venir l’habiter. Depuis ce temps, « La Parole n’est pas seulement audible, elle ne possède pas seulement une voix, maintenant la Parole a un visage, qu’en conséquence nous pouvons voir : Jésus de Nazareth. » Benoît XVI, Exhortation Apostolique Post-Synodale Verbum Domini, n° 11

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

site officiel en France