À la carrière de Mahatazana, le Pape prie pour les travailleurs

À la carrière de Mahatazana, le Pape prie pour les travailleurs

«Que nos enfants ne soient pas contraints à travailler, mais puissent aller à l’école». C’est l’une des suppliques adressées par le Pape au Seigneur lors de sa visite à la carrière de granit de Mahatazana, dont l’exploitation fait partie des activités de la Cité de l’Amitié du père Pedro.

 

Deux ouvriers de la carrière de Mahatazana ont accueilli le Saint-Père sur leur lieu de travail où 700 personnes exploitent quotidiennement la roche de granit. Au pied d’une statue du Sacré-Cœur de 600 kg inaugurée en 2008 dans la carrière, le Pape François a récité une prière pour les travailleurs.

Il a demandé au Seigneur de soigner le corps fatigué des travailleurs fournissant de grands efforts physiques; de leur accorder la joie de se retrouver en famille et la possibilité de subvenir aux besoins de leurs proches.

Le Pape a prié pour que ces hommes et femmes se montrent solidaires les uns des autres, et qu’ils sachent «ensemble et de manière constructive, faire valoir leurs droits» pour que leurs cris soient entendus. Il a aussi prié pour que les dirigeants du monde respectent la dignité de leurs employés, avant de demander au Seigneur la possibilité pour les enfants d’aller à l’école.

Une visite qui ravive l’espérance 

Auparavant, un des travailleurs de pierre s’était adressé au Pape. Sa visite est pour eux «un énorme encouragement». Elle les aidera à se lever tous les matins «avec plus de courage et de force pour travailler pour nos enfants».

Dans son intervention, Hanitra Nirina Madeleine Rasoananahary, 29 ans, a remercié le Pape de défendre les droits des ouvriers du monde entier. Heureux de son emploi, il espère «qu’un jour, il y aura plus de justice pour les plus pauvres».

Au nom de tous les ouvriers d’Akamasoa, le Pape s’est vu offrir un souvenir de «leur Cathédrale», faite de leurs mains à 50 mètres de là. Les ouvriers ont creusé un énorme trou dans la montagne de granit et y ont érigé un autel pour remercier Dieu de leur avoir donné du travail. L’Eucharistie y est célébré trois fois par an: à l’Ascension, à la fête de l’Assomption et à la Toussaint.

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
AU MOZAMBIQUE, À MADAGASCAR ET À L’ÎLE MAURICE
(4 – 10 SEPTEMBRE 2019)

PRIÈRE DU SAINT-PÈRE
POUR LES TRAVAILLEURS

Carrière de granit, Mahatzana (Antananarivo)
Dimanche 8 septembre 2019


Dieu Notre Père, créateur du Ciel et de la terre,
nous te rendons grâce de nous réunir comme des frères en ce lieu,
en face de ce rocher brisé par le travail de l’homme,
nous te prions pour tous les travailleurs.

Pour ceux qui le font avec leurs mains,
et avec un énorme effort physique.
Soigne leurs corps de l’usure excessive,
Que ne leur manquent pas la tendresse et la capacité de caresser
leurs enfants et de jouer avec eux.
Accorde-leur sans cesse la vigueur de l’âme et la santé du corps
afin qu’ils ne tombent pas accablés par la lourdeur de leur tâche.

Fais que le fruit de leur travail
leur permette d’assurer dignement la subsistance de leurs familles.
Qu’ils trouvent, le soir auprès d’elles, chaleur, réconfort et encouragement,
et qu’ensemble, réunis sous ton regard,
ils connaissent les vraies joies.

Que nos familles sachent que la joie de gagner son pain,
est parfaite quand ce pain est partagé;
que nos enfants ne soient pas contraints à travailler,
qu’ils puissent aller à l’école et poursuivre leurs études,
et que leurs professeurs consacrent leur temps à cette tâche,
sans avoir besoin d’autres activités pour leur subsistance quotidienne.

Dieu de justice, touche le cœur des entrepreneurs et des dirigeants.
Qu’ils mettent tout en œuvre
pour assurer à ceux qui travaillent un salaire digne,
des conditions respectant leur dignité de personnes humaines.

Prends en pitié et sous ta paternelle miséricorde
tous ceux qui sont sans travail, et fais que le chômage
– cause de tant de misères – disparaisse de nos sociétés.
Que chacun connaisse la joie et la dignité de gagner lui-même son pain,
pour le ramener à la maison et faire vivre les siens.

Père, crée entre les travailleurs un esprit d’authentique solidarité.
Qu’ils sachent être attentifs les uns aux autres,
s’encourager mutuellement, soutenir ceux qui sont accablés,
relever ceux qui sont tombés.

Que leur cœur ne cède pas à la haine, à la rancœur,
à l’amertume devant l’injustice,
mais qu’ils gardent vivant l’espérance
de connaître et de travailler pour un monde meilleur.

Qu’ils sachent, ensemble, de manière constructive faire valoir leurs droits,
et que leurs voix et leurs cris soient entendus.

Dieu Notre Père, tu as donné pour protecteur aux travailleurs du monde entier,
saint Joseph, père nourricier de Jésus, époux courageux de la Vierge Marie.
Je lui confie tous ceux qui travaillent ici, à Akamasoa,
ainsi que tous les travailleurs de Madagascar,
spécialement ceux qui connaissent une vie précaire et difficile.
Qu’il les garde dans l’amour de ton Fils
et les soutienne dans leur vie et dans leur espérance.

Amen.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

La Mère du condamné à mort

La Mère du condamné à mort

Crucifixion, Paul Bony - Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.
Crucifixion, Paul Bony – Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.

Que contient le revers de notre Médaille ? Sainte Catherine nous l’a dit en révélant la volonté que lui a exprimée la Vierge Marie, quand son confesseur lui a demandé ce qu’il fallait y mettre : « la croix, le M et les deux cœurs en disent assez. »

La croix, porteuse du Crucifié, et devenue pour nous glorieuse, comme nous le fêtons de 14 septembre ! Et pourtant signe d’humilité, face cachée. Les cris : « À mort, à mort », avaient fusé au Prétoire, suivis de la condamnation, des humiliations et du chemin de Croix dont nous connaissons l’aboutissement.

Le M nous est aisé à comprendre. Il synthétise le verset de l’Évangile selon saint Jean : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » (Jean 19, 25) Marie est au pied de la croix, comme l’exprime la Médaille.

Elle n’est pas seule. Elle forme comme une trinité de femmes avec la sœur de sa mère, Marie, et Marie Madeleine. Ne séparons pas les trois Marie. De quoi réfléchir au mystère féminin de la compassion, miroir de la Passion divine, exprimée en Jésus crucifié.

La présence des deux coeurs marque combien l’amour filial et l’amour maternel sont présents. Sur le Golgotha, cet amour réciproque se prolonge dans le disciple en qui nous reconnaissons le jeune Jean : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19, 26-27)

Mais est concerné aussi tout disciple de Jésus qui désire aimer sa Mère et être aimé d’elle, la prenant « chez lui » tout près de son cœur. Ainsi se réalise la mission de Jésus qui remet l’esprit en disant : « Tout est accompli. » (Jean 19, 30) ■

Jean-Daniel Planchot

 

Avec Marie, prenons soin de l’Église

Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 - Chine - Jérôme Mondière D.R.
Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 – Chine – Jérôme Mondière D.R.

Quelle joie de pouvoir saluer Notre Sainte Mère. Quel que soit le pays dont nous provenons, près d’elle, nous sommes présents dans ce monde qui est le nôtre comme famille de Dieu, comme disciples du Christ, confirmés par son Esprit pour être les témoins de son amour et de sa vérité devant tous.

Connaissant toutes les souffrances et les injustices que supporte notre terre, profondément émus de nous y trouver, soyons conscients aussi du redressement et de l’espérance possible. Image vibrante de l’Église universelle, la diversité des nations et des cultures montre que véritablement la Bonne Nouvelle du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint les extrémités de la terre.

Et cependant, nombreux sont encore à la recherche d’une patrie spirituelle. Quelques-uns ne sont ni catholiques ni chrétiens. D’autres, peut-être, se tiennent aux frontières de la vie de leur paroisse et de l’Église.

Offrons-leur nos encouragements : comme Marie, approchons-nous, les bras pleins d’amour du Christ pour qu’ils reconnaissent en l’Église leur maison ! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis  le jour de la Pentecôte, l’Église est une et universelle.

Par ses sanctuaires notamment, comme la Rue du Bac ou Lourdes, la Sainte Mère de Dieu nous rappelle aussi d’associer ceux qui ne sont pas présents au milieu de nous, spécialement les malades ou les handicapés mentaux, les jeunes qui sont en prison, ceux qui connaissent des situations difficiles en marge de nos sociétés et ceux qui, pour une raison ou une autre, se sentent loin de l’Église.

Marie dit à chacun : Jésus est proche de toi ! Fais l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa miséricorde ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

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