Le Pape François a prié l’Angélus avec des jeunes malades du sida

Le Pape François prie pour les victimes de l’attentat aux Philippines

Après l’Angélus prié depuis le Panama, le Saint-Père a condamné le double attentat qui a endeuillé les Philippines samedi. Il a aussi exprimé sa proximité avec la population de divers pays frappés récemment par des épisodes de violence, notamment en Amérique latine.

 

le bon samaritain Vincent van Gogh
le bon samaritain Vincent van Gogh

Depuis la Casa Hogar du Bon Samaritain, au terme de la prière de l’Angélus, le Saint-Père a délivré ce dimanche un bref message rassemblant plusieurs intentions de prière.

Le Pape François a exprimé ses condoléances pour les victimes de l’attaque meurtrière ayant frappé samedi la cathédrale de Jolo, au sud des Philippines. «Je rappelle ma plus ferme réprobation pour cet épisode de violence, qui apporte de nouveaux deuils dans cette communauté chrétienne, et j’élève mes prières pour les défunts et pour les blessés. Que le Seigneur, prince de la paix, convertisse le cœur des violents et accorde aux habitants de la région une coexistence sereine.»

Prière et compassion pour les peuples d’Amérique latine

Le Pape s’est également exprimé aujourd’hui sur la crise vénézuélienne. Durant ces journées passées au Panama, il dit s’être senti «particulièrement uni» au peuple vénézuélien.

«Face à la grave situation qu’il est en train de vivre, je demande au Seigneur que soit recherchée et atteinte une solution juste et pacifique pour surmonter la crise, dans le respect des droits humains et en recherchant exclusivement le bien de tous les habitants du pays.Il a invité à prier pour le Venezuela par l’intercession de Notre-Dame de Coromoto, la sainte patronne du pays.

Le Saint-Père a «recommandé à la miséricorde de Dieu» les victimes de deux autres récentes tragédies:  celles qui ont perdu la vie lors de la rupture d’un barrage dans l’État du Minas Gerais, au Brésil, le 25 janvier dernier, et les dizaines de morts qu’a provoqué l’incendie d’un oléoduc dans l’État de Hidalgo, au Mexique, le 19 janvier dernier. Le Pape a aussi exprimé son «affection» et sa «proximité spirituelle à leurs familles et à toute la population», et assuré les nombreux blessés de sa prière.

Les évêques du Vénézuela appellent à la fin de la répression

La Colombie a enfin été longuement évoquée par le Saint-Père. Un attentat à la voiture piégée a en effet tué 20 jeunes policiers dans les installations de l’école nationale de police, à Bogota, le 17 janvier dernier. Ces jeunes, «assassinés par la haine terroriste», ont été au cœur d’une prière à haute voix du Pape François, qui a nommé chacune des victimes.

Après chaque nom prononcé, l’assemblée répondait «présent», comme il est de coutume de le dire dans la Casa Hogar «quand on nomme un mort», pour que les défunts «soient présents devant Dieu». Le Souverain Pontife a invoqué pour eux et pour le peuple colombien la paix du Seigneur.

Ne jamais reproduire les tragédies passées

Par ailleurs, le Pape a souligné une commémoration marquante de ce 27 janvier:  la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste. «Il faut maintenir vivant le souvenir du passé, de la tragédie passée et apprendre des pages noires de l’histoire pour ne jamais commettre de nouveau les mêmes erreurs. Continuons à nous efforcer sans jamais renoncer à cultiver la justice, à faire grandir la concorde et à soutenir l’intégration, pour être des instruments de paix et les constructeurs d’un monde meilleur.»

JMJ : Le chemin de croix de Jésus continue aujourd’hui

Ce vendredi soir, la bande côtière de Panama City a accueilli de nouveau plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui ont participé à la Via Crucis avec le Pape François. «Le chemin de croix de Jésus se poursuit encore de nos jours» a dit le Saint-Père avant d’indiquer la Vierge Marie comme modèle à suivre pour répondre aux souffrances du monde.

 

La célébration s’est tenue au bord du Pacifique, alors que la nuit tombait lentement sur la capitale panaméenne. Toutes les stations étaient consacrées à des thèmes aussi variés que la corruption, les droits de l’homme, les violences faites aux femmes, les mères, l’avortement, le terrorisme, la protection de la maison commune, la question des migrants et réfugiés, ou encore les peuples autochtones.

A chacune d’elle, de jeunes Cubains, Honduriens, Guatémaltèques, Salvadoriens, Vénézuéliens, Mexicains ou Haïtiens se sont relayés pour lire les méditations ou porter la croix. Le Pape a clos la célébration par une longue et intense prière, empreinte de gravité.

De nos jours, le Seigneur «marche et souffre» dans tant de visages victimes de «l’indifférence (…) de notre société qui consomme et se consume, qui ignore et néglige la douleur de ses frères».

Nous aussi, nous avons été parfois touchés par cette indifférence et ce conformisme paralysants, gagnés par cette tentation de se ranger du côté des vainqueurs, de tomber dans la culture du harcèlement.

«Il a été difficile de te reconnaître dans le frère souffrant: nous avons détourné le regard, pour ne pas le voir; nous avons trouvé refuge dans le bruit, pour ne pas l’entendre; nous avons fermé la bouche, pour ne pas crier».

«Pour toi ce n’est pas comme ça, Seigneur», a poursuivi le Saint-Père, qui rappelle que Jésus, Lui, l’Agneau immolé, a voulu au contraire s’identifier à toutes nos souffrances, «rejoindre le chemin de croix de chaque jeune et le transformer en chemin de résurrection».

Face aux maux du monde, «Seigneur, que faisons-nous ?»

La marche de Jésus au Calvaire se prolonge encore aujourd’hui dans nombre de blessures et de maux contemporains:
– le cri étouffé des enfants à naitre, et ceux que l’on prive d’éducation et de famille;
– la maltraitance et l’exploitation des femmes, privées de dignité;
– le drame de ces jeunes victimes de personnes sans scrupules, -dont certaines prétendent servir le Seigneur;
– les ravages de la drogue, de la violence et de la prostitution sur les jeunes et leurs familles;
– l’ennui, la résignation qui happent les jeunes, étouffant leur capacité de rêver;
– l’exclusion; la solitude des personnes âgées;
– la souffrance des peuples autochtones privés de leur terre et de leur culture;
– le cri de la terre, blessée et avilie par une consommation frénétique et irraisonnée;
– l’insensibilité d’une société incapable de s’émouvoir de la détresse d’autrui.

Face à cette douloureuse litanie, «Seigneur, que faisons-nous ?» «Consolons-nous et accompagnons-nous le Seigneur, abandonné et souffrant, dans les plus petits et les plus délaissés? L’aidons-nous à porter le poids de la croix, comme le Cyrénéen, en étant acteurs de paix, créateurs d’alliances, ferments de fraternité? Restons-nous au pied de la croix comme Marie?»

Marie, gardienne de l’espérance

Madone des JMJ 2019 - Panama
Madone des JMJ 2019 – Panama

Et le Pape a évoqué la mère de Dieu, «femme forte du ‘oui’» et a invité à la contempler, elle, «grande gardienne de l’espérance» qui est restée debout auprès de la croix de son fils, «sans dérobades et sans illusions», le soutenant sans faille dans son regard, et le protégeant avec le cœur. Marie, qui soutient et accompagne, est le modèle à suivre et à imiter, pour l’Église et les croyants.

C’est d’elle que nous apprenons à dire «oui» à la patience constante de ces parents inquiets pour leurs enfants «qui ne prennent pas la bonne direction», «oui» à la persévérance de ceux qui n’ont pas peur de toujours recommencer même si tout semble perdu, de ceux qui ne se taisent pas devant la «culture de la maltraitance et de l’abus».

Avec la mère de Dieu et à son école, le Pape plaide pour une Église «qui favorise une culture qui sait accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (…) qui ne généralise pas, par la condamnation la plus absurde et la plus irresponsable, en identifiant tout migrant comme porteur de mal social» ; une Église qui accompagne avec miséricorde, une Église «de la mémoire» qui respecte les anciens.

PRIÈRE DU PAPE FRANÇOIS (texte complet)

hommage et prière du Pape à l’Immaculée Conception

Comme le veut la tradition, le Pape a rendu hommage à la Sainte Vierge en cette fête de l’Immaculée Conception, en deux endroits de la ville dont il est l’évêque : la basilique Sainte-Marie Majeure et la place d’Espagne

 

Le Saint-Père a d’abord effectué une étape à la basilique Sainte-Marie Majeure pour aller se recueillir devant l’icône Salus Populi Romani, cette image de la Vierge «Sauvegarde du peuple romain» qu’il prend pour habitude d’aller saluer au début et à la fin de chaque voyage apostolique.

Le Pape François s’est ensuite rendu place d’Espagne, au pied de la colonne de l’Immaculée, dans le centre de Rome où il a prononcé une prière à la Vierge, confiant la ville et ses habitants à sa protection. Le Saint-Père a  salué la maire de Rome, Virginia Raggi, et des personnes malades venues assister à la cérémonie.

la prière du Pape :

Mère Immaculée, en ce jour de ta fête, si chère au peuple chrétien, je viens te rendre hommage, au cœur de Rome.

Dans mon âme je porte les fidèles de cette Église et tous ceux qui vivent dans cette ville, spécialement les malades et tous ceux qui pour diverses raisons ont des difficultés.

Nous voulons avant tout te remercier pour ton attention maternelle qui nous accompagne sur notre chemin : combien de fois nous entendons raconter les larmes aux yeux de ceux qui ont expérimenté ton intercession, les grâces que tu demandes pour nous à ton Fils Jésus !

Je pense aussi à une grâce ordinaire que tu fais aux habitants de Rome : celle de faire face avec patience aux désagréments de la vie quotidienne.

Mais pour cela nous te demandons la force de ne pas nous résigner, au contraire, de faire chaque jour chacun notre part pour améliorer les choses, pour que le soin que chacun apporte rende Rome plus belle et vivable pour tous, pour que le devoir bien fait par chacun assure les droits de tous.

Et, en pensant au bien commun de cette ville, nous te prions pour ceux qui ont des responsabilités importantes : obtiens-leur la sagesse, la clairvoyance, l’esprit de service et de collaboration.

Vierge Sainte,

J’aimerais te confier tout particulièrement les prêtres de ce diocèse : les curés de paroisses, les vicaires, les prêtres âgés qui avec un cœur de pasteur continuent à travailler au service du peuple de Dieu, et tant de séminaristes du monde entier qui collaborent avec eux dans les paroisses.

Pour eux tous je te demande la douce joie d’évangéliser et le don d’être des pères, proches des gens, miséricordieux.

A toi, femme toute consacrée à Dieu, je te confie les femmes consacrées dans la vie religieuse comme dans la vie laïque, qui, grâce à Dieu sont si nombreuses, plus que dans n’importe quelle autre ville au monde, et forment une superbe mosaïque de nationalités et de cultures.

Pour elles, je te demande la joie d’être, comme toi, des épouses et des mères, fécondes dans la prière, dans la charité, dans la compassion.

Ô Mère de Jésus, je te demande une dernière chose en ce temps de l’Avent, en pensant aux jours où toi et Joseph étaient dans l’angoisse de la naissance imminente de votre enfant, préoccupés parce que le recensement vous avait forcé à quitter votre terre, Nazareth, pour aller à Bethléem…

Tu sais ce que veut dire «porter la vie en son sein» et sentir autour de toi l’indifférence, le refus, parfois le mépris.

Pour cela je te demande d’être proche aux familles qui aujourd’hui à Rome, en Italie et dans le monde entier vivent des situations similaires, pour qu’elle ne soient pas abandonnées à elles-mêmes, mais protégées dans leurs droits, des droits humains qui viennent avant toute considération légitime.

Ô Marie Immaculée, aurore d’espérance à l’horizon de l’humanité, veille sur cette ville, sur les maisons, les écoles, les bureaux, les magasins, les usines, les hôpitaux, les prisons, qu’en aucun lieu ne manque ce que Rome a de plus précieux et qu’elle conserve pour le monde entier le testament de Jésus : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jn-13, 34)

Amen !

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