L’AMOUR DE MARIE

Apparition de la Vierge à saint BernardPour nous donner une idée de l’amour de Marie pour les êtres humains que nous sommes, il est nécessaire de remarquer que l’amour de Dieu et celui du prochain ne sont pas de nature différente, mais de même nature. À mesure que croît en nous l’amour de Dieu, à mesure l’amour du prochain y croît.

Ainsi peut-on se former une idée de l’amour de Marie pour les humains. Si Marie a plus aimé Dieu que tous les anges et que tous les saints, il est donc vrai aussi que Marie nous aime plus que ne sauraient le faire tous les anges et tous les saints ; elle nous aime à proportion comme elle aime Jésus Christ son Fils, qu’elle voit en nous et nous en lui. Selon saint Augustin, autant Marie est élevée au-dessus des autres saints, autant elle les surpasse en amour pour nous.

Elle nous aime d’un amour ineffable. Elle a tant de bonté pour nous, qu’elle ne peut souffrir que personne se retire d’auprès d’elle sans recevoir l’effet de ses prières. Quel est, pour saint Bernard, celui qui, ayant eu recours à Marie et demandé ses suffrages, n’ait été exaucé ?

Mais peut-être Marie n’a-t-elle pas autant de pouvoir que de bonté ? Qui pourrait le penser ? Marie n’est-elle pas Mère de Dieu, Mère de Jésus ? Consultons la tradition, l’autorité des saints de tous les siècles, ils nous diront tous unanimement que Marie a un pouvoir universel, un domaine souverain sur les grâces de son divin fils ; ils nous diront que Marie est puissante dans la distribution des grâces, sachant bien entendu que ce pouvoir de Marie dépend de Dieu.

Ainsi Dieu veut, dit encore saint Bernard, que, passées par trois canaux, nous recevions par Marie quantité de grâces données à la terre. D’abord, Dieu les fait descendre de lui-même en Jésus Christ, notre médiateur ; de Jésus Christ beaucoup passent en Marie, et enfin de Marie elles viennent jusqu’à nous, comme nous pouvons le voir avec la Vierge aux rayons sur la Médaille Miraculeuse. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm

* Aujourd’hui nous célébrons Saint Joseph travailleur et commençons le MOIS de MARIE que l’on peut vivre avec Sainte Catherine Labouré et la Médaille Miraculeuse.

Regina Caeli, 30 avril 1989, Antananarivo – Madagascar – Saint Jean-Paul II nous invite à prier la Vierge Marie, comme l’a fait la bienheureuse Victoire Rasoamanarivo

Incarnation et annonce faite à Marie

Annonciation - Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois FlorenceDans l’Évangile de saint Luc, il faut considérer la présence participative de la Vierge Marie au dessein du salut. Cette présence prend racine dans le rôle manifeste de la Vierge Marie en ce qui concerne notre histoire du salut. Il s’agit de conjuguer le lien étroit entre « l’incarnation et l’annonciation. » (Luc 1, 26-38) Car « si l’on essaie de détacher du récit de l’annonciation la vérité de l’incarnation du Verbe de Dieu, on tombe fatalement dans le danger d’exténuer cette vérité qui est essentiellement communication, pour en faire une spéculation abstraite purement métaphysique. » (Karl Rahner)

Le rôle de la Vierge Marie est de toute évidence christique. Un rôle qui s’actualise effectivement dans cette communication où la réalité divine, en la personne du Fils, vient réellement habiter la nature humaine et prendre chair à travers une mère humaine. La Vierge Marie demeure pour nous un modèle du service à imiter dans la suite du Christ. Non pas seulement en s’armant d’une audace spirituelle mais aussi et surtout en restant ouverts à la grâce des qualités maternelles dont Marie a témoigné dans l’accomplissement de notre rédemption. « Notre-Dame est médiatrice d’une grâce car elle est, tout à la fois, pure grâce de Dieu elle-même et associée à l’œuvre de cette grâce pour nous. » (Saint Ignace de Loyola, Exercices Spirituels)

Doucement et dans la fidélité créatrice, nous sommes invités à quêter cette présence discrète de la Vierge Marie depuis l’annonciation comme préfigurant l’incarnation, avant toute considération de la relation avec la Nativité du Seigneur, « lorsque le temps où elle devait enfanter fut accompli». (Luc 2, 6) ■

Jean-Daniel Planchot , cm

les chrétiens victimes…

… de ceux qui haïssent Jésus

06-02-2015 source : Radio Vatican

Le martyre des chrétiens n’appartient pas au passé, et beaucoup d’entre eux sont encore aujourd’hui victimes « de gens qui haïssent Jésus Christ ». C’est la déchirante constatation du Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, au terme d’une intense méditation sur la vie et la mort de St Jean-Baptiste.

C’est une des homélies de Sainte-Marthe les plus touchantes que le Pape propose, tout en suivant la page de l’Évangile selon Saint Marc qui raconte la fin tragique de St Jean-Baptiste. Le Pape François souligne qu’il « n’a jamais trahi sa vocation », « conscient que son devoir devait consister uniquement en l’annonce de la venue du Messie », conscient d’être  « seulement la voix » car « la Parole était d’un autre », « il finit sa vie comme le Seigneur, en martyr ».

C’est surtout lorsqu’il finit en prison sur ordre d’Hérode Antipas que « le plus grand homme parmi ceux qui sont nés d’une femme » devient «  petit, petit, petit »,  d’abord touché par l’épreuve de « l’obscurité de l’âme »- lorsqu’il doute que Jésus est celui dont il a annoncé la venue- ensuite lorsqu’arrive le moment de la fin, ordonnée par un roi fasciné, et en même temps perplexe à propos de Jean. Une fin que le Pape considère avec réalisme :

« À la fin, après cette purification, après cette déchéance continue vers l’anéantissement qui montre le chemin de l’anéantissement de Jésus, il finit sa vie. Ce roi perplexe devient capable d’une décision, non parce que son cœur s’est converti mais parce que le vin lui en a donné le courage. Et ainsi, Jean finit sa vie sous l’autorité d’un roi médiocre, ivre et corrompu, à cause d’une danseuse et de la haine vindicative d’une adultère. Ainsi finit le Grand, le plus grand homme parmi ceux qui sont nés d’une femme ».

« Lorsque je lis ce passage je vous confesse que je m’émeus et que je pense toujours à deux choses : premièrement, je pense à nos martyrs d’aujourd’hui, ces hommes, ces femmes et ces enfants qui sont persécutés, hais, chassés de leurs maisons, torturés et massacrés, Et ce n’est pas quelque chose qui appartient au passé : cela se passe aujourd’hui. Nos martyrs qui finissent leur vie sous l’autorité corrompue de gens qui haïssent Jésus Christ. Cela nous ferait du bien de penser à nos martyrs. Nous pensons aujourd’hui à St Paul Miki mais cela remonte à 1600. Pensons à ceux d’aujourd’hui ! De 2015. »

En outre, cet affaissement « continu de Jean le Grand  jusqu’au néant » fait penser « que nous sommes sur ce chemin et que nous allons vers la terre où tous, nous finirons ». Cela me fait penser « à moi-même ».

« Moi aussi je prendrai fin. Nous tous, nous prendrons fin. Personne n’a acheté sa vie. Nous aussi, que nous le voulions ou non, nous allons sur le chemin de l’anéantissement existentiel de la vie et ceci, au moins en ce qui me concerne, me fait prier pour que cet anéantissement ressemble le plus possible à Jésus Christ, à son propre anéantissement ».

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