Pour Jésus maitre de l’annonce, il faut se faire pauvre intérieurement

Pour Jésus maitre de l’annonce, il faut se faire pauvre intérieurement

Le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur «la passion pour l’évangélisation: le zèle apostolique du croyant», mercredi 25 janvier, en la solennité de la conversion de saint Paul, depuis la salle Paul VI du Vatican. Dans sa méditation délivrée lors de cette audience générale, le Pape a évoqué cinq aspects inhérents à la joyeuse annonce du Christ: la joie, la libération, la lumière, la guérison et l’émerveillement.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 25 janvier 2023

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Résumé

Frères et sœurs, mercredi dernier nous avons réfléchi sur Jésus modèle de l’annonce. Aujourd’hui, nous le regardons comme maître de l’annonce, en nous laissant guider par l’épisode où, dans la synagogue de Nazareth, il enseigne sur le passage prophétique de ce qu’il est Lui-même. L’on peut donc identifier cinq éléments.

Le premier est la joie, l’annonce joyeuse. Un chrétien triste peut parler de belles choses mais tout est vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas joyeuse. Le deuxième élément est la libération. Toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération. Le troisième aspect est la lumière. Jésus nous donne la lumière de la filiation.

Car la vie dépend essentiellement de l’amour du Père qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Le quatrième aspect est la guérison. Jésus nous guérit toujours et gratuitement du péché qui nous opprime sans cesse. Celui qui croit en Jésus peut donner la force du pardon de Dieu aux autres. Le jubilé, l’année de grâce, est le dernier point de l’annonce de Jésus qui doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce.

L’Évangile s’accompagne d’un sens de stupeur et de nouveauté qui a un nom : Jésus. Il nous aide à l’annoncer en communiquant la joie, la libération, la lumière, la guérison et l’émerveillement. La joyeuse annonce est adressée aux pauvres. Pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire “pauvre à l’intérieur”.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Frères et sœurs, en ce jour où nous fêtons la Conversion de saint Paul, clôture de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens sur le thème : « apprenez à faire le bien ! Recherchez le droit » (Is 1, 17), demandons la grâce d’être revêtus de la lumière du Christ, porteurs d’une joyeuse annonce à toutes les personnes qui ont besoin de libération et de guérison.

Que Dieu vous bénisse !

Catéchèse – La passion pour l’évangélisation :
le zèle apostolique du croyant
– 3. Jésus maitre de l’annonce

Chers frères et sœurs, bonjour!

Mercredi dernier, nous avons réfléchi sur Jésus comme modèle d’annonce, sur son cœur pastoral toujours tendu vers les autres. Aujourd’hui, nous le considérons comme le maître de l’annonce. Laissons-nous guider par l’épisode où il prêche dans la synagogue de son village, Nazareth. Jésus lit un passage du prophète Isaïe (cf. 61,1-2) puis surprend tout le monde par un « sermon » très court, d’une seule phrase, une seule phrase.

Et il dit ceci : « Aujourd’hui s’est accomplie cette Écriture que vous avez entendue » (Lc 4, 21). C’était le sermon de Jésus: « Aujourd’hui s’est accomplie cette Écriture que vous avez entendue ». Cela signifie que pour Jésus ce passage prophétique contient l’essentiel de ce qu’il veut dire de lui-même.

Par conséquent, chaque fois que nous parlons de Jésus, nous devrions retracer sa première annonce. Voyons donc en quoi consiste cette première annonce. Cinq éléments essentiels peuvent être identifiés.

*

Le premier élément est la joie. Jésus proclame : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; […] il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (v. 18), c’est-à-dire une annonce d’allégresse, de joie. Bonne nouvelle : on ne peut pas parler de Jésus sans joie, car la foi est une belle histoire d’amour à partager.

Témoigner de Jésus, faire quelque chose pour les autres en son nom, c’est dire entre les lignes de la vie que vous avez reçu un si beau cadeau qu’aucun mot ne suffit pour l’exprimer. Au lieu de cela, quand la joie manque, l’Évangile ne passe pas, parce que c’est – le mot lui-même le dit – une bonne nouvelle, et l’Évangile signifie une bonne nouvelle, une nouvelle de joie.

Un chrétien triste peut parler de belles choses mais c’est en vain si l’annonce qu’il transmet n’est pas heureuse. Un penseur a dit : « un chrétien triste est un triste chrétien » : ne l’oubliez pas.

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Nous arrivons au deuxième aspect : la libération. Jésus dit qu’il a été envoyé « pour proclamer la libération aux prisonniers » (ibid.). Cela signifie que celui qui proclame Dieu ne peut pas faire de prosélytisme, non, il ne peut pas faire pression sur les autres, mais les alléger : non pas pour imposer des fardeaux, mais pour les enlever ; apporte la paix, n’apporte pas la culpabilité.

Bien sûr, suivre Jésus implique de l’ascèse, cela implique des sacrifices ; d’autre part, si toute belle chose l’exige, combien plus la réalité décisive de la vie ! Mais celui qui rend témoignage au Christ montre la beauté de la destination plutôt que la fatigue du voyage. Il nous sera arrivé de parler à quelqu’un d’un beau voyage que nous avons fait.

Par exemple, on aura parlé de la beauté des lieux, de ce qu’on a vu et vécu, pas du temps pour s’y rendre et des files d’attente à l’aéroport, non ! Ainsi toute annonce digne du Rédempteur doit communiquer la libération. Comme celle de Jésus. Aujourd’hui, il y a de la joie, parce que je suis venu libre.

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Troisième aspect : la lumière. Jésus dit qu’il est venu pour rendre « la vue aux aveugles » (ibid.). Il est frappant que dans toute la Bible, avant le Christ, la guérison d’un aveugle n’apparaisse jamais, jamais. C’était en fait un signe promis qui viendrait avec le Messie. Mais il ne s’agit pas seulement de vision physique ici, mais d’une lumière qui vous permet de voir la vie d’une nouvelle manière.

Il y a une « venue à la lumière », une renaissance qui ne se produit qu’avec Jésus. Si nous y réfléchissons, c’est ainsi que la vie chrétienne a commencé pour nous : avec le Baptême, qui dans les temps anciens s’appelait « l’illumination ». Et quelle lumière Jésus nous donne-t-il ?

Il nous apporte la lumière de la filiation : Il est le Fils bien-aimé du Père, vivant pour toujours ; et avec lui nous sommes aussi des enfants de Dieu aimés pour toujours, malgré nos erreurs et nos défauts. Alors la vie n’est plus une marche aveugle vers le néant, non : ce n’est pas une question de destin ou de chance. Ce n’est pas quelque chose qui dépend du hasard ou des étoiles, ou même de la santé ou des finances, non.

La vie dépend de l’amour, de l’amour du Père qui prend soin de nous, ses enfants bien-aimés. Quel plaisir de partager cette lumière avec d’autres ! Avez-vous pensé que la vie de chacun de nous – ma vie, votre vie, notre vie – est un geste d’amour ?

Est-ce une invitation à l’amour ? C’est merveilleux ! Mais on l’oublie souvent, face aux difficultés, face aux mauvaises nouvelles, même face – et c’est mauvais – à la mondanité, au mode de vie mondain.

*

Quatrième aspect de l’annonce : la guérison. Jésus dit qu’il est venu « pour libérer les opprimés » (ibid.). Opprimés par sentiments de culpabilité, erreurs, vices, péchés…

Opprimé par cela : pensons, par exemple, aux sentiments de culpabilité. Combien d’entre nous ont subi cela ? Réfléchissons un peu à un sentiment de culpabilité pour cela, pour l’autre… Ce qui nous opprime, c’est justement ce mal qu’aucun médicament ou remède humain ne peut guérir : le péché. Et si quelqu’un a un sentiment de culpabilité pour quelque chose qu’il a fait, et que cela fait mal…

Mais la bonne nouvelle est qu’avec Jésus ce mal ancien, le péché, qui semble invincible, n’a plus le dernier mot. Je peux pécher parce que je suis faible. Chacun de nous peut le faire, mais ce n’est pas le dernier mot. Le dernier mot est la main tendue de Jésus qui vous élève du péché. Et Père, quand est-ce que ça arrive ? Une fois? Pas deux? Non. Trois ? Pas toujours.

Chaque fois que vous êtes malade, le Seigneur a toujours une main tendue. Il suffit de s’accrocher et de se laisser porter. La bonne nouvelle est qu’avec Jésus ce mal ancien n’a plus le dernier mot : le dernier mot est la main tendue de Jésus qui vous porte en avant. Du péché, Jésus nous guérit toujours. Et combien dois-je payer pour la guérison ? Rien.

Il nous guérit toujours et gratuitement. Il invite ceux qui sont « fatigués et opprimés » – il le dit dans l’Évangile – d’aller à lui (cf. Mt 11, 28). Ainsi, accompagner quelqu’un à une rencontre avec Jésus, c’est l’amener chez le cardiologue, qui améliore la vie. Il dit : « Frère, sœur, je n’ai pas de réponses à tant de tes problèmes, mais Jésus te connaît, Jésus t’aime, il peut te guérir et apaiser ton cœur ».

Quiconque porte des fardeaux a besoin d’une caresse sur le passé. On entend souvent : « Mais j’aurais besoin de guérir mon passé… J’ai besoin d’une caresse sur ce passé qui me pèse tant… » Il a besoin de pardon. Et celui qui croit en Jésus a précisément cela à donner aux autres : le pouvoir du pardon, qui libère l’âme de toute dette. Frères, sœurs, n’oubliez pas : Dieu oublie tout.

Comment venir? Oui, oubliez tous nos péchés, il n’en a aucun souvenir. Dieu pardonne tout parce qu’il oublie nos péchés. Nous avons juste besoin de nous rapprocher du Seigneur et Il nous pardonne tout. Pensez à quelque chose de l’Évangile, à ce qu’il a commencé à dire : « Seigneur, j’ai péché ! Ce fils… Et le père met sa main dans sa bouche. « Non, ça va, rien… » Il ne le laissera pas finir… Et c’est bien.

Jésus nous attend pour nous pardonner, pour nous guérir. Et combien? Une fois? Deux fois? Pas toujours. « Mais père, je fais toujours les mêmes choses… » Et lui aussi fera toujours les mêmes choses : te pardonner, t’embrasser. S’il vous plaît, nous n’avons aucune méfiance à cet égard. C’est ainsi que vous aimez le Seigneur.

Quiconque porte des fardeaux et a besoin d’une caresse sur le passé a besoin de pardon, sachez que Jésus le fait. Et c’est ce que Jésus donne : libérer l’âme de toute dette. La Bible parle d’une année au cours de laquelle on a été libéré du fardeau de la dette : le Jubilé, l’année de la grâce. Comme si c’était le dernier point de l’annonce.

En effet, Jésus dit qu’il est venu « pour proclamer une année de faveur de la part du Seigneur » (Lc 4, 19). Ce n’était pas un jubilé planifié, comme ceux que nous avons maintenant, où tout est planifié et où l’on réfléchit à comment le faire et ne pas le faire… Non. Mais avec le Christ arrive la grâce qui renouvelle la vie et étonne toujours.

*

Le Christ est le Jubilé de chaque jour, de chaque heure, qui s’approche de vous, pour vous caresser, pour vous pardonner. Et l’annonce de Jésus doit toujours apporter l’émerveillement de la grâce. Cet étonnement… « Je n’arrive pas à croire, j’ai été pardonné, j’ai été pardonné » Mais qu’il est grand notre Dieu!

Car ce n’est pas nous qui faisons de grandes choses, mais c’est la grâce du Seigneur qui, même à travers nous, fait des choses imprévisibles. Et ce sont les surprises de Dieu, Dieu est le maître des surprises. Il nous surprend toujours, il nous attend toujours. Nous arrivons, et Il attend. Toujours. L’Évangile s’accompagne d’un sentiment d’émerveillement et de nouveauté qui porte un nom : Jésus.

Il nous aide à l’annoncer comme il le souhaite, nous communiquant joie, libération, lumière, guérison et émerveillement. C’est ainsi que Jésus se communique.

Une dernière chose : cette annonce heureuse, dont l’Évangile dit qu’elle s’adresse « aux pauvres » (v. 18). On les oublie souvent, pourtant ce sont les destinataires explicitement cités, car ce sont les préférés de Dieu.

Souvenons-nous d’eux et rappelons-nous que, pour accueillir le Seigneur, chacun de nous doit se faire « pauvre à l’intérieur ». Avec cette pauvreté qui fait dire : « Seigneur j’ai besoin de pardon, j’ai besoin d’aide, j’ai besoin de force ».

Cette pauvreté que nous avons tous : devenir pauvre de l’intérieur. Il s’agit de dépasser toute prétention à l’autosuffisance pour se comprendre en besoin de grâce, et toujours en besoin de Lui Si quelqu’un me dit : Père, quel est le chemin le plus court pour rencontrer Jésus ? Rendez-vous nécessiteux. Rendez-vous en besoin de grâce, en besoin de pardon, en besoin de joie. Et Il viendra à vous.

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Appel

Après-demain, le 27 janvier, c’est la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste. Le souvenir de cette extermination de millions de Juifs et d’autres confessions ne peut être ni oublié ni nié. Il ne peut y avoir d’engagement constant à construire ensemble la fraternité sans d’abord dissiper les racines de la haine et de la violence qui ont alimenté l’horreur de l’Holocauste.

* * *

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Aujourd’hui se termine la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. J’encourage chacun à vivre dans son état de vie les exigences de l’unité chrétienne qui viennent du baptême. Conscients du don de ce sacrement, nous travaillons, prions et offrons chaque jour nos sacrifices pour l’unité de tous les croyants dans le Christ.

Que l’Ukraine meurtrie, qui est si affligée, ne manque pas à nos pensées et à nos prières. Ce matin, j’ai eu une réunion avec les chefs des différentes confessions de foi qui sont en Ukraine – tous unis – et ils m’ont parlé de la douleur de ce peuple. N’oublions jamais, chaque jour, de prier pour une paix ultime en Ukraine.

Ma bénédiction à tous.


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maximes de saint Vincent de Paul

Saint Vincent de Paul est un maître spirituel qui peut nous aider spirituellement dans le cadre de l’Association de la Médaille Miraculeuse. C’est pourquoi nous reprenons quelques-unes de ses maximes à cet effet, tirées d’un ouvrage de 1808, d’abord pour le mois de janvier.

JANVIER

Premier jour
Le premier pas que doit faire celui qui veut suivre Jésus-Christ, c’est de renoncer à soi-même, c’est-à-dire à ses propres sentiments, à ses passions, à sa volonté, à son jugement propre, et à tous les mouvements de la nature.
2e.
On ne doit point examiner les choses de la foi avec un esprit curieux et subtil : il suffit que l’Église nous les propose, pour que nous ne puissions jamais nous tromper en les croyant.
3e.
Dieu demande de nous que nous ne fassions jamais le bien pour nous faire considérer ; mais que nous ayons sa gloire pour motif dans toutes nos actions, et que nous ne fassions rien par respect humain.
4e.
Un remède très-puissant et très-efficace pour tous les maux; un moyen pour se corriger de toute imperfection, pour triompher de toutes les tentations, pour conserver dans son cœur une paix inaltérable, c’est la conformité à la volonté de Dieu.
5e.
Si nous avons à demander à Dieu quelque chose, demandons-lui son esprit; parce que cet esprit divin est la vie de nos âmes.
6e.
On ne doit pas se décourager quand on ne peut pas arrêter tous les scandales, ni détruire tous les péchés ; parce qu’on ne doit pas regarder comme peu de chose de remédier en partie à de si grands maux, et d’empêcher, avec l’aide de Dieu, la perte d’une seule âme.
7e.
Nous ne devons jamais parler mal de ceux qui se déclarent contre nous : nous devons bien plutôt accepter de bon cœur le mépris et la confusion, pour ménager l’honneur de notre prochain.
8e.
Il n’y a que ceux qui ont une humilité profonde, et un sincère mépris d’eux-mêmes, qui puissent être propres aux œuvres de Dieu.
9e.
La prudence de la chair et du monde est celle qui ne s’occupe que de choses temporelles et souvent injustes, et qui n’emploie que des moyens humains et très incertains.
10e.
Celui qui néglige les mortifications extérieures, sous le prétexte que les mortifications intérieures sont plus parfaites, fait voir clairement qu’il n’est mortifié ni extérieurement ni intérieurement.
11e.
C’est tomber dans un bien grand défaut, que de souffrir les maladies avec impatience.
12e.
Si celui qui gouverne les âmes, et qui est chargé de leur apprendre comment elles doivent vivre, n’est animé que d’un esprit tout humain, les personnes qui l’écouteront et qui s’étudieront à l’imiter, n’apprendront de lui qu’à agir dans un esprit semblable au sien ; il leur communiquera l’apparence, et jamais la réalité de la vertu.
13e.
Quoique notre Seigneur Jésus-Christ eût pu très-aisément donner au peuple des instructions sublimés et merveilleuses, il a cependant préféré d’employer les comparaisons d’un ouvrier, d’un vigneron, d’un champ, d’un petit grain de sénevé, et autres paraboles semblables.
14e.
Notre Seigneur se communique sans cesse aux âmes qui se conforment entièrement et constamment à la sainte volonté de Dieu, et qui ne consultent que son bon plaisir dans ce qu’elles veulent ou ne veulent pas.
15e.
L’indifférence (a) est une vertu, non seulement très-excellente; mais encore très-utile pour avancer dans la vie spirituelle : on peut même assurer qu’elle est nécessaire à tous ceux qui veulent servir Dieu parfaitement.
(a) On entend ici par indifférence, le détachement des chose» même bonnes en soi, telles que la réussite des bonnes œuvres; ce qui n’exclut pas le zèle qu’on doit y mettre dan» la vue de plaire à Dieu.
16e.
On doit regarder comme un jour heureux, celui où l’on a empêché quelque mal ou fait quelque bien.
17e.
Notre-Seigneur a, en quelque sorte, ennobli et sanctifié les misères humaines, en s’assujettissant à toutes, excepté l’ignorance et le péché. Il nous a appris par là à ne pas mépriser ceux qui en sont les plus accablés, et à ne pas refuser de les soulager.
18e.
* Il n’y a qu’une profonde humilité qui puisse nous faire profiter parfaitement de certaines grâces très-particulières que Dieu daigne quelquefois nous accorder : mais il faut que cette humilité soit accompagnée d’une confiance sans; bornes à la bonté divine, et il faut encore y joindre un détachement parfait de tout ce que nous sommes, et de tout ce que nous pouvons faire de nous-mêmes. La prudence sainte que Jésus-Christ nous recommande dans l’Évangile, est celle qui se propose toujours une fin divine, et qui prend des moyens proportionnés à cette fin. Il y a deux manières de bien choisir ces moyens : la première, c’est de consulter la raison, quoique toujours faible ; la seconde manière, c’est de consulter la foi et les maximes toujours infaillibles que Jésus-Christ Notre-Seigneur nous a enseignée.
20e.
Malheur à celui qui recherche sa propre satisfaction ; malheur à celui qui fuit les croix, parce qu’il en trouvera de si pesantes, qu’elles l’accableront.
21e.
La mort, la vie, la maladie, la santé, tout nous arrive par l’ordre de la Providence.
22e.
Notre-Seigneur Jésus-Christ ne s’est pas contenté de faire servir à notre salut ses prédications, ses fatigues, ses jeûnes, son sang, sa vie même, il a encore ajouté ses prières. Ce n’est pas que ce moyen lui fût nécessaire; mais il voulait apprendre aux supérieurs à l’imiter en cela, et à prier, non seulement pour eux-mêmes, mais encore pour ceux dont ils doivent, avec Jésus-Christ, devenir les sauveurs.
23e.
Un supérieur doit avoir de la complaisance pour les scrupuleux ; il doit supporter leurs faiblesses, et les écouter avec une grande patience. Il doit en agir de même avec les esprits difficiles et pointilleux, qu’il faut traiter avec beaucoup de ménagement. Leur faiblesse étant plus digne encore de compassion que les maladies corporelles.
24e.
L’amour-propre couvert du voile de la charité nous fait croire souvent que nous servons Dieu, tandis que nous cherchons à nous satisfaire.
25e.
Les prédicateurs qui parlent le langage de l’Évangile, font bien plus de fruit que ceux qui remplissent leurs sermons de paroles humaines et de raisonnements philosophiques; parce que les paroles de la foi sont toujours accompagnées d’une onction céleste, qui se répand en secret dans le cœur des personnes qui les écoutent.
26e.
La perfection de l’amour divin ne consiste pas dans les extases; elle consiste à faire la volonté de Dieu.
27e.
Il faut être tout à Dieu, pour aider son prochain par une correction fraternelle, sur-tout lorsqu’il retombe souvent dans le péché par une habitude invétérée; ce qui ne nous dispense pas de le corriger, puisque, quelle que soit la cause d’un mal, on doit toujours y appliquer le remède.
28e.
Nous ne devons jamais témoigner du ressentiment contre ceux qui nous persécutent par leurs injures, leurs calomnies, les torts qu’ils nous font, etc. ; mais nous devons continuer à les traiter avec cordialité, comme nous le faisions auparavant, ne disant d’eux que du bien, et leur rendant tous les services qu’il nous est permis de leur rendre.
29e.
Il n’y a rien de plus contraire au succès des affaires que la précipitation : les délais sont ordinairement plus avantageux que nuisibles.
30e.
Quelques prêtres vraiment mortifiés font plus de fruit que beaucoup de prêtres trop tendres sur eux-mêmes, et trop empressés à rechercher leurs propres commodités.
31e.
La perfection consiste à se renoncer soi-même, à porter sa croix, à suivre Jésus-Christ ; or, celui qui se renonce davantage, qui porte mieux sa croix, qui suit de plus près Jésus-Christ, c’est celui qui ne fait jamais sa propre volonté, mais toujours celle de Dieu.

***

AVERTISSEMENT

Il est très utile de faire connaître aux véritables enfants de l’Église, les pensées et les sentiments des hommes illustres qui nous ont précédés, et qui, par la vivacité de leur foi, par l’éminence de leurs vertus, sont devenus des preuves éclatantes de la divinité de notre sainte religion.
On croit encore entendre ces hommes vénérables, on croit vivre avec eux, quand on a sous les yeux les maximes sages d’après lesquelles ils dirigeaient leurs démarches, quand on lit les avis salutaires qu’ils donnaient à ceux dont ils étaient les guides et les modèles. Aussi, dans tous les temps, a-t-on pris soin d’extraire des livres saints et des ouvrages des pères de l’Église, les vérités les plus utiles aux besoins des fidèles, et les plus capables d’entretenir et d’accroître en eux la piété.
C’est par ce motif, que dans des siècles très rapprochés du nôtre, on a publié les pensées de saint Ignace de Loyola, celles de saint Philippe de Néri, de saint François de Sales, de sainte Françoise de Chantal. On peut joindre à ces recueils édifiants celui que nous publions aujourd’hui, qui présente les maximes, les paroles mémorables de saint Vincent de Paul fondateur de la Congrégation des Prêtres de la mission, et de celle des Filles de la charité.
Ce recueil a déjà été imprimé plus d’une fois en différentes villes d’Italie, sous le titre de Journal pour l’instruction et l’édification des fidèles. Comme les exemplaires de ce pieux ouvrage sont devenus très rares, on a cru, pour seconder le désir des âmes empressées d’imiter saint Vincent de Paul, devoir publier de nouveau ses maximes extraites de ses lettres, de ses conférences, de ses règles de conduite, et surtout de sa vie, écrite en français par Abelly, évêque de Rodez.
On trouvera dans cet ouvrage, l’esprit d’un homme uniquement dévoué à la gloire de Dieu et au salut de ses frères; d’un homme extraordinaire, suscité, dans des temps malheureux, pour réprimer et prévenir de grands désordres, pour procurer, par de saints établissements, les plus précieux avantages à la Religion et à l’État.
On y admirera une connaissance profonde du cœur humain, un talent rare de se proportionner à tous les esprits, et de se faire, comme l’apôtre saint Paul, tout à tous, (1ère Épître aux Corinthiens, 9, 22) une profonde sagesse dans les décisions, et surtout une attention constante à présenter Jésus-Christ pour modèle, et les maximes de l’Évangile pour l’unique règle des pensées, des discours, des projets, en un mot, de toutes les démarches du vrai chrétien.
Du reste, on n’a pas prétendu réunir dans ce recueil toutes les maximes de saint Vincent de Paul, l’entreprise aurait été trop vaste ; mais on a fait choix de celles qui ont paru d’un plus fréquent usage, et plus capables d’accroître une piété solide dans les cœurs de ceux qui les liront et qui les méditeront.
Des pensées détachées présentent quelquefois un sens défectueux qu’elles n’avaient pas dans le texte : afin de remédier à cet inconvénient, on s’est permis de légers changements dans quelques-unes des maximes.de ce recueil, que l’on trouvera, pour cette raison, marquées d’une *.
Toutes les maximes relatives à un même objet n’ont pas été placées de suite ; on les a séparées, pour ne pas affaiblir le pieux empressement des lecteurs : la diversité des matières éveille davantage l’attention, comme la diversité des objets qu’on découvre dans un vaste jardin, augmente le plaisir de ceux qui le parcourent.
On trouvera dans ce recueil, des avis qui, peut-être, ne conviendront pas aux besoins spirituels de tous ceux qui les liront] mais chacun pourra faire choix des maximes qui seront pour lui les plus utiles, et imiter ceux qui, assis à une table splendidement servie, choisissent parmi les mets qui leur sont présentés, ce qui leur convient davantage.
Nous devons surtout, en lisant ces saintes maximes, demander à Dieu la grâce de les bien comprendre et d’en faire la règle invariable de notre conduite. On peut, à cet effet, adresser au Seigneur cette prière de l’Église :
« Faites, ô mon Dieu ! qu’animés de la ferveur et du zèle de saint Vincent de Paul, nous aimions ce qu’il a aimé, et que nous pratiquions ce qu’il a enseigné. »

MAXIMES SPIRITUELLES DE SAINT VINCENT DE PAUL,
Fondateur de la Congrégation des Prêtres de la mission, et de celle des Filles de la charité ;
Avec une Neuvaine qui peut servir de préparation à la fête de ce Saint ;
Ouvrage traduit de l’italien.
A PARIS, Chez Mme Veuve NYON, l’aîné, Libraire,
rue du Jardinet, n° 1. 1808.

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens – 8e JOUR

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens – 8e JOUR

La justice qui rétablit la communion

semaine de prière pour l' unité des chrétiens
semaine de prière pour l’ unité des chrétiens

Lectures

Psaume 82,1-4
– Soyez des juges pour le faible et l’orphelin, rendez justice au malheureux et à l’indigent

Luc 18,1-8
– Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ?

Réflexion

Le Livre des Psaumes est un mélange de prières, de louanges, de lamentations et de préceptes que Dieu nous adresse. Dans le Psaume 82, Dieu appelle à une justice faisant respecter les droits humains fondamentaux qui devraient être accordés à chacun de nous : liberté, sécurité, dignité, santé, égalité et amour.

Le psaume appelle également à renverser les systèmes engendrant disparité et oppression, et à réparer tout ce qui est injuste, corrompu ou contribue à l’exploitation de l’être humain.

Telle est la justice qu’en tant que chrétiens, nous sommes appelés à promouvoir. Membres de la communauté chrétienne, nous joignons notre volonté et nos actions à celles de Dieu qui œuvre pour le salut de la création. Le péché est toujours à la racine de la division, y compris celle entre chrétiens, et la rédemption rétablit toujours la communion.

Dieu nous appelle à incarner notre foi chrétienne en agissant à partir de la vérité qui dit que chaque personne est précieuse, que les personnes sont plus importantes que les choses, et que l’évaluation de toute structure institutionnelle de la société doit se fonder sur la menace ou l’amélioration qu’elle constitue pour la vie et la dignité de chaque personne. T

out être humain a le droit et la responsabilité de participer à la société, en recherchant ensemble le bien commun et le bien-être de tous, en particulier des plus humbles et des plus démunis.

Dans ‘Jesus and the Disinherited’, le Révérend Dr Howard Thurman, qui était le conseiller spirituel du Révérend Dr Martin Luther King Jr., déclare : « Nous devons proclamer la vérité que toute vie est une et que nous sommes tous liés les uns aux autres.

Par conséquent, il est de notre devoir d’œuvrer en faveur d’une société dans laquelle le dernier d’entre nous peut trouver refuge et réconfort. Vous devez déposer votre vie sur l’autel du changement social afin que, où que vous soyez, le Royaume de Dieu soit à portée de main ».

Unité des chrétiens

Jésus raconte la parabole de la veuve et du juge sans justice afin d’enseigner au peuple « la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager » (Lc 18, 1).

Jésus a vaincu de manière décisive l’injustice, le péché et la division, et notre tâche, en tant que chrétiens, est d’accueillir cette victoire d’abord dans nos cœurs à travers la prière et ensuite dans nos vies par l’action. Puissions-nous ne jamais perdre courage et continuer à demander à Dieu dans la prière le don de l’unité et manifester cette unité dans nos vies.

Défi

En tant que peuple de Dieu, comment nos Églises sont-elles appelées à s’engager en faveur d’une justice qui nous unisse dans nos actions pour aimer et servir l’ensemble de la famille de Dieu ?

Prière

Seigneur Dieu, toi qui es Créateur et Sauveur de toutes choses,
apprends-nous à regarder en nous pour nous enraciner dans ton Esprit d’amour,
afin que nous puissions nous ouvrir aux autres avec sagesse et courage
en choisissant toujours la voie de l’amour et de la justice.
Nous t’en prions au nom de ton Fils, Jésus Christ, dans l’unité du Saint-Esprit. Amen

Texte conjointement préparé par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens
et la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises

 

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