Saint Antoine le Grand, ermite en Égypte

Saint Antoine le Grand, ermite en Égypte (+ 356)

Saint Antoine le grand, ermite - peinture  XVIIIème siècle  (©Musei Vaticani)
Saint Antoine le grand, ermite – peinture XVIIIème siècle (©Musei Vaticani)

Ascèse et prière

Sa vie a été émaillée par la solitude, le jeûne et le travail. Resté orphelin à vingt ans, tout jeune il fit don de tous ses bien aux pauvres et se retire dans le désert où il eut aussi à lutter contre les tentations du démon, en choisissant la vie de l’ascèse et de la prière. C’est à saint Antoine qu’on doit la constitution de familles de moines qui, sous le guide d’un père spirituel, se consacrent au service de Dieu.

Saint Antoine et la bénédiction des animaux

Il est habituellement représenté avec, à côté de lui, un cochon avec une clochette au cou. Une telle représentation iconographique est liée au fait que l’ancien Ordre hospitalier des «Antonins» élevait des cochons à l’intérieur habités parce que la graisse de ces animaux était utilisée pour soigner les malades frappés d’ergotisme.

Une telle maladie fut ensuite appelée «le feu de Saint Antoine». Le jour de sa fête liturgique, on bénit les étables et les animaux domestiques. Dans l’iconographie on associe aussi à saint Antoine le bâton des ermites sous forme de T, le «tau», dernière lettre de l’alphabet hébreu.

Un don de Dieu

Dans la biographie «Vita Antonii», saint Athanase  montre avoir clairement conscience de l’influence que pouvait avoir sur le peuple chrétien la figure exemplaire d’Antoine. Il écrit en effet dans la conclusion de cette œuvre:

« Qu’il fut partout connu, admiré par tous et désiré, également par ceux qui ne l’avaient jamais vu, est un signe de sa vertu et de son âme amie de Dieu. En effet, ce n’est pas par ses écrits ni par une sagesse profane, ni en raison de quelque capacité qu’Antoine est connu, mais seulement pour sa piété envers Dieu. Et personne ne pourrait nier que cela soit un don de Dieu.

Comment, en effet, aurait-on entendu parler en Espagne et en Gaule, à Rome et en Afrique de cet homme, qui vivait retiré parmi les montagnes, si ce n’était Dieu lui-même qui l’avait partout fait connaître, comme il le fait avec ceux qui lui appartiennent, et comme il l’avait annoncé à Antoine dès le début?

Et même si ceux-ci agissent dans le secret et veulent rester cachés, le Seigneur les montre à tous comme un phare, pour que ceux qui entendent parler d’eux sachent qu’il est possible de suivre les commandements et prennent courage pour parcourir le chemin de la vertu » (Vie d’Antoine 93, 5-6). »

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se libérer de son égo pour grandir dans l’esprit de service

se libérer de son égo pour grandir dans l’esprit de service

Ce dimanche, le Pape commente l’Évangile de Jean (Jn 1, 29-34). Immédiatement après avoir baptisé Jésus dans le Jourdain, Jean le Baptiste qui a accompli sa mission «sait s’effacer» sans attendre une quelconque récompense. Le Pape demande aux prêtres et aux fidèles de s’inspirer de son esprit de service.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 15 janvier 2023

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui (cf. Jn 1, 29-34) rapporte le témoignage de Jean-Baptiste au sujet de Jésus, après qu’il l’a baptisé dans le Jourdain. Il dit ainsi : « Voici celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui est passé avant moi, parce qu’il était avant moi » (vv. 29-30).

Cette déclaration, ce témoignage, révèle l’esprit de service de Jean. Il avait été envoyé pour préparer le chemin du Messie et il l’avait fait sans se ménager. Humainement on pourrait penser qu’il recevrait un « prix », une place prépondérante dans la vie publique de Jésus.

Jean, ayant accompli sa mission, sait s’effacer, il se retire de la scène pour faire place à Jésus, il voit l’Esprit descendre sur lui (cf. vv. 33-34), il le désigne comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde et maintenant il écoute humblement à son tour. De prophète à disciple. Il prêcha au peuple, rassembla des disciples et les forma longtemps.

Pourtant, il ne lie personne à lui-même. Et c’est difficile mais c’est le signe du vrai éducateur : ne pas lier les gens à eux-mêmes. Jean fait ceci : il met ses disciples sur les traces de Jésus, il n’est pas intéressé à avoir une suite pour lui-même, à obtenir du prestige et du succès, mais il témoigne et puis prend du recul, afin que beaucoup aient la joie de rencontrer Jésus On peut dire : ouvre la porte et s’en va.

*

Avec son esprit de service, avec sa capacité à faire place à Jésus, Jean-Baptiste nous enseigne quelque chose d’important : se libérer des attaches. Oui, parce qu’il est facile de s’attacher aux rôles et aux postes, au besoin d’être estimé, reconnu et récompensé.

Et cela, bien que naturel, n’est pas une bonne chose, car le service implique la gratuité, prendre soin des autres sans avantages pour soi, sans arrière-pensées, sans attendre de récompense.

Cela nous fera du bien aussi, comme Jean, de cultiver la vertu de nous écarter au bon moment, en témoignant que le point de référence de la vie, c’est Jésus, je me retire et laisse place au Seigneur. Apprenez à vous écarter, ne prenez pas quelque chose comme un retour pour nous.

Réfléchissons à l’importance que cela revêt pour un prêtre, qui est appelé à prêcher et à célébrer non par protagonisme ou par intérêt personnel, mais pour accompagner les autres à Jésus.

Réfléchissons à l’importance que cela revêt pour les parents, qui élèvent leurs enfants avec tant beaucoup de sacrifices, mais ensuite ils doivent les laisser libres de suivre leur propre chemin dans le travail, dans le mariage, dans la vie. Il est bon et juste que les parents continuent d’assurer leur présence, en disant à leurs enfants : « Nous ne vous laisserons pas seuls », mais avec discrétion, sans intrusion.

La liberté de grandir. Et il en va de même pour d’autres domaines, comme l’amitié, la vie conjugale, la vie associative. Se libérer des attaches de son ego et savoir s’effacer coûte de l’argent, mais c’est très important : c’est le pas décisif pour grandir dans l’esprit de service, sans chercher de récompense.

*

Frères, sœurs, essayons de nous demander : sommes-nous capables de faire de la place aux autres ? Les écouter, les laisser libres, ne pas nous les lier en exigeant une reconnaissance ? Même pour les laisser parler, parfois. Ne dites pas : « Mais vous ne savez rien ! ». Laisser parler les autres, faire de la place aux autres.

Attirons-nous les autres à Jésus ou à nous-mêmes ? Et encore, à l’instar de Jean : savons-nous nous réjouir du fait que des personnes prennent leur propre chemin et suivent leur appel, même si cela implique un peu de détachement de nous ? Nous réjouissons-nous de leurs réalisations, sincèrement et sans envie ? C’est laisser les autres grandir.

Marie, servante du Seigneur, aide-nous à nous libérer des attaches, à faire place au Seigneur et à faire place aux autres.

Angélus…

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

la traditionnelle Semaine de prière pour l’unité des chrétiens aura lieu du 18 au 25 janvier. Le thème de cette année est tiré du prophète Isaïe : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (1:17). Nous remercions le Seigneur qui guide fidèlement et patiemment son peuple vers la pleine communion, et nous demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer et de nous soutenir par ses dons.

Le chemin de l’unité des chrétiens et le chemin de la conversion synodale de l’Église sont liés. Je saisis donc cette occasion pour annoncer qu’une veillée de prière œcuménique aura lieu place Saint-Pierre le samedi 30 septembre, au cours de laquelle nous confierons à Dieu le travail de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques.

Pour les jeunes qui viendront à la Veillée, il y aura un programme spécial tout au long de ce week-end, organisé par la Communauté de Taizé. Désormais, j’invite les frères et sœurs de toutes les confessions chrétiennes à participer à ce rassemblement du Peuple de Dieu.

Frères et sœurs, n’oublions pas le peuple ukrainien martyr qui souffre tant ! Nous restons proches d’eux avec nos sentiments, avec notre aide, avec nos prières.

Et maintenant je vous salue, Romains et pèlerins réunis ici. En particulier, je salue les fidèles espagnols de Murcie et ceux de Sciacca en Sicile. Que votre visite au tombeau de Pierre renforce votre foi et votre témoignage.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

la mission est l’oxygène de la vie chrétienne

Audience générale: la mission est l’oxygène de la vie chrétienne

Le Pape François a entamé un nouveau cycle de catéchèses sur la passion pour l’évangélisation, ou le zèle apostolique. En salle Paul VI au Vatican ce mercredi 11 janvier, il a pris en exemple la conversion de saint Matthieu telle que l’apôtre le relate dans son Évangile.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 11 janvier 2023

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui un nouveau cycle de catéchèses sur la passion pour l’évangélisation, le zèle apostolique. Il s’agit d’une dimension vitale pour l’Église. La communauté chrétienne ne doit pas être repliée sur elle-même mais « en sortie », témoigner courageusement de Jésus.

Je voudrais commencer par évoquer le passage évangélique de l’appel de saint Matthieu. Tout commence par le regard de Jésus sur cet homme. Il le considère tel qu’il est, avec ses misères et sa grandeur. Ce regard qui sait voir tout homme, quel qu’il soit, comme destinataire de l’amour, est à l’origine de la passion évangélisatrice.

Demandons-nous si nous savons, nous aussi, regarder les autres comme le fait Jésus, sans préjugés, avec miséricorde et prédilection. Puis Matthieu se lève. Se faisant, il quitte sa position d’autorité et de pouvoir et se met à égalité avec ses frères. Les horizons du service lui sont alors ouverts.

Et nous, chrétiens, restons-nous assis à attendre que les gens viennent, ou bien savons-nous nous lever, nous mettre en route à la recherche des autres ? Enfin Matthieu ne part pas tout de suite en mission mais il retourne chez lui, transformé, et avec Jésus. Son zèle apostolique commence là où il vit, avec les personnes qu’il connait.

Nous non plus, nous ne devons pas attendre d’être parfaits ni d’avoir longuement suivi Jésus pour commencer à témoigner de Lui. Notre mission commence aujourd’hui, là où nous vivons.


Catéchèses – La passion pour l’évangélisation :
le zèle apostolique du croyant. L’appel à l’apostolat (Mt 9,9-13)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous commençons un nouveau cycle de catéchèse, consacré à un thème urgent et décisif pour la vie chrétienne : la passion de l’évangélisation, c’est-à-dire le zèle apostolique.

Il s’agit d’une dimension vitale pour l’Église : la communauté des disciples de Jésus naît en effet apostolique, elle naît missionnaire, non pas prosélyte, et dès le début nous devions faire cette distinction : être missionnaire, être apostolique, évangéliser n’est pas la même chose que de faire du prosélytisme, rien à voir entre une chose et l’autre.

C’est une dimension vitale pour l’Église, la communauté des disciples de Jésus naît apostolique et missionnaire. L’Esprit Saint la configure en sortie – l’Église en sortie, qui sort -, afin qu’elle ne soit pas repliée sur elle-même, mais extravertie, témoin contagieux de la foi de Jésus, également -, résolue à rayonner sa lumière jusqu’aux extrémités de la terre.

Il peut se trouver, cependant, que l’ardeur apostolique, le désir d’atteindre les autres à travers la bonne annonce de l’Évangile, diminue, devienne tiède. Parfois, il semble s’éclipser, ce sont des chrétiens repliés sur eux-mêmes, ils ne pensent pas aux autres.

Mais quand la vie chrétienne perd de vue l’horizon de l’évangélisation, l’horizon de l’annonce, elle devient malade : elle se referme sur elle-même, elle devient autoréférentielle, elle s’atrophie. Sans zèle apostolique, la foi se flétrit. La mission, est en revanche l’oxygène de la vie chrétienne : elle la tonifie et la purifie.

Commençons alors un parcours pour redécouvrir la passion évangélisatrice, en partant des Écritures et de l’enseignement de l’Église, pour puiser le zèle apostolique à ses sources. Puis nous nous approcherons de quelques sources vives, de quelques témoins qui ont ravivé dans l’Église la passion de l’Évangile, afin qu’ils nous aident à rallumer le feu que l’Esprit Saint veut faire brûler toujours en nous.

L’exemple de saint Matthieu

Et aujourd’hui, je voudrais commencer par un épisode évangélique en quelque sorte emblématique nous l’avons entendu : l’appel de l’apôtre Matthieu, let c’est lui-même qui raconte dans son Évangile, dans le passage que nous avons écouté (cf. 9,9-13).

Tout commence avec Jésus, qui « voit » – dit le texte – « un homme ». Peu de gens voyaient Matthieu tel qu’il était : ils le connaissaient comme celui qui était « assis au guichet des impôts » (v. 9). Il était en fait un collecteur d’impôts, c’est-à-dire qu’il collectait les impôts pour le compte de l’empire romain qui occupait la Palestine.

En d’autres termes, il était un collaborateur, un traître du peuple. Nous pouvons imaginer le mépris que les gens éprouvaient à son égard, c’était un « publicain », ainsi le désignait-on. Mais, aux yeux de Jésus, Matthieu est un homme, avec ses misères et sa grandeur.

Faites attention à cela : Jésus ne s’arrête pas aux adjectifs, Jésus cherche toujours le substantif.  » Celui-ci est un pécheur, celui-ci est tel pour lequel…  » sont des adjectifs : Jésus va à la personne, au cœur, c’est une personne, c’est un homme, c’est une femme, Jésus va à la substance, au substantif, jamais à l’adjectif, oubliez les adjectifs.

Et alors qu’il y a une distance entre Matthieu et son peuple – parce qu’ils voyaient l’adjectif « publicain » – , Jésus s’approche de lui, parce que tout homme est aimé de Dieu : « Même ce malheureux ? » Oui, même ce malheureux, en effet, Il est venu pour ce malheureux, l’Évangile dit : « Je suis venu pour les pécheurs, non pour les justes ».

Ce regard de Jésus qui est très beau, qui voit l’autre, quel qu’il soit, comme le destinataire de l’amour, est le prélude de la passion évangélisatrice. Tout part de ce regard, que nous apprenons de Jésus.

Nous pouvons nous demander : quel est notre regard sur les autres ? Combien de fois voyons-nous leurs défauts et non leurs besoins ; combien de fois étiquetons-nous les gens par ce qu’ils font ou par ce qu’ils pensent ! Même en tant que chrétiens, nous nous disons : est-il des nôtres ou non ? Ce n’est pas le regard de Jésus : Lui regarde toujours chaque personne avec miséricorde et en fait avec prédilection.

Et les chrétiens sont appelés à faire comme le Christ, en regardant comme lui, en particulier ceux que l’on appelle « les lointains ». En fait, le récit de l’appel de Matthieu se termine par la déclaration de Jésus : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (v. 13). Et si chacun de nous se sent juste, Jésus est loin, Lui il se rapproche de nos limites et de nos misères, pour nous guérir.

Tout commence donc par le regard de Jésus qui  » vit un homme « , Matthieu. Il s’ensuit – deuxième étape – un mouvement. D’abord le regard, Jésus regarde, puis la seconde étape, le mouvement. Matthieu était assis sur le banc des impôts ; Jésus lui dit : « Suis-moi ». Et il  » se leva et le suivit  » (v. 9). Nous notons que le texte souligne que « il se leva« .

Pourquoi ce détail est-il si important ? Car à l’époque, celui qui était assis avait autorité sur les autres, qui se tenaient devant lui pour l’écouter ou, comme dans ce cas, pour lui payer un tribut. Celui qui était assis, en somme, avait le pouvoir.

La première chose que fait Jésus, c’est de détacher Matthieu du pouvoir : de l’être assis pour recevoir les autres, il le met en mouvement vers les autres, il ne reçoit pas, non : il va vers les autres ; il lui fait abandonner une position de suprématie pour le mettre sur un pied d’égalité avec ses frères et sœurs et lui ouvrir les horizons du service.

C’est ce qu’il fait et c’est fondamental pour les chrétiens : nous, disciples de Jésus, nous l’Église, restons-nous assis à attendre que les gens viennent, ou savons-nous nous lever, nous mettre en route avec les autres, chercher les autres ? C’est une position non chrétienne que de dire : « Mais qu’ils viennent, je suis là, qu’ils viennent. » Non, toi vas les chercher, toi fais le premier pas.

Un regard – Jésus a regardé -, un mouvement – il se lève – et enfin, une mission. Après s’être levé et avoir suivi Jésus, où Matthieu ira-t-il ? On pourrait imaginer qu’après avoir changé la vie de cet homme, le Maître le conduise vers de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences spirituelles. Non, ou du moins pas immédiatement.

Évangéliser d’abord chez soi

D’abord, Jésus se rend chez lui ; là, Matthieu lui prépare  » un grand banquet « , auquel  » participe une grande foule de publicains  » (Lc 5, 29) ‘est-à-dire des gens comme lui. Matthieu retourne dans son environnement, mais il y retourne, transformé et avec Jésus. Son zèle apostolique ne commence pas dans un lieu nouveau, pur, et un lieu idéal, lointain, mais là, il commence où il vit, avec les gens qu’il connaît.

Voici le message pour nous : nous ne devons pas attendre d’être parfaits et d’avoir parcouru un long chemin derrière Jésus pour témoigner de lui ; notre annonce commence aujourd’hui, là où nous vivons.

Et cela ne commence pas en essayant de convaincre les autres, convaincre non : mais en témoignant chaque jour de la beauté de l’Amour qui nous a regardés et nous a relevés, et c’est cette beauté, en communiquant cette beauté qui convaincra les gens, non pas en communiquant nous-mêmes, mais le même Seigneur.

Nous sommes ceux qui annoncent le Seigneur, nous ne nous annonçons pas nous-mêmes, ni nous n’annonçons un parti politique, une idéologie, non : nous annonçons Jésus. Nous devons mettre Jésus en contact avec les gens, sans les convaincre, mais en laissant le Seigneur convaincre.

Comme nous l’a en effet enseigné le pape Benoît, « L’Église ne fait pas de prosélytisme. Elle se développe plutôt par « attraction » (Homélie lors de la messe inaugurale de la cinquième Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes, Aparecida, 13 mai 2007). N’oubliez pas ceci : quand vous voyez des chrétiens faire du prosélytisme, dresser une liste de personnes à venir… ce ne sont pas des chrétiens, ce sont des païens déguisés en chrétiens mais le cœur est païen.

L’Église ne grandit pas par prosélytisme, elle grandit par attraction. Une fois, je me souviens que dans l’hôpital de Buenos Aires, les religieuses qui y travaillaient sont parties parce qu’elles étaient peu nombreuses et qu’elles ne pouvaient pas faire fonctionner l’hôpital, et une communauté de religieuses de Corée est arrivée, disons lundi par exemple, je ne me souviens plus du jour.

Elles ont pris la maison des religieuses à l’hôpital et le mardi, elles sont descendues visiter les malades à l’hôpital, mais elles ne parlaient pas un mot d’espagnol, elles ne parlaient que le coréen et les malades étaient heureux, car ils commentaient :  » Braves ces religieuses, braves, braves  » – Mais que t’a dit la religieuse ? « Rien, mais avec le regard elle m’a parlé, elles ont communiqué Jésus ».

Non pas communiquer elles-mêmes, mais avec le regard, avec les gestes, communiquer Jésus.  C’est l’attraction, le contraire du prosélytisme.

Ce témoignage attrayant, ce témoignage joyeux est la mission vers laquelle Jésus nous conduit par son regard d’amour et par le mouvement de sortie que son Esprit suscite dans le cœur. Et nous pouvons nous demander si notre regard ressemble à celui de Jésus pour attirer les gens, pour les rapprocher à l’Église. Pensons-y.


Je salue cordialement les personnes de langue française. Alors que nous rentrons dans le temps ordinaire de l’année liturgique, efforçons-nous de vivre courageusement notre foi dans le quotidien de notre existence : nous témoignerons ainsi du Christ aux personnes que nous rencontrons. Que Dieu vous bénisse.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Avec le zèle et la générosité des croyants au Christ, soyez toujours des bâtisseurs de paix et de concorde, par un engagement constant au dialogue avec ceux qui vous entourent.

Et n’oublions pas l’Ukraine tourmentée, toujours présente dans nos cœurs ; à ce peuple qui vit de cruelles souffrances nous exprimons notre affection, notre proximité et nos prières. Et maintenant, je passerai quelques instants en silence devant l’icône connue sous le nom de Notre-Dame du Peuple, vénérée en Biélorussie, priant pour ce cher pays et pour la paix. Je vous invite à vous unir spirituellement à ma prière.

A vous tous ma bénédiction.


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