L’appel de Marie

Marie et CatherineIl n’y a rien de plus touchant que de méditer les paroles dites à Sœur Catherine par la Vierge, dans la Chapelle de la rue du Bac, lors de sa première apparition. Elles résument toute sa tendre sollicitude.

C’est ainsi que Marie nous parle et nous invite. Elle connaît la force redoutable de nos mauvais vouloirs et la résistance que nous opposons à la grâce ; elle comprend notre misère qui est de nous complaire dans l’indifférence et de nous habituer à demeurer loin de Dieu.

C’est pourquoi la sainte Mère nous appelle infatigablement et nous invite à venir vers le Seigneur. On demeure confondu devant une telle bienveillance. Comment résister à ce geste d’émouvante bonté ?

« En ce moment, écrit Sœur Catherine, je sentis l’émotion la plus douce de ma vie, et il me serait impossible de l’exprimer. La Sainte Vierge m’expliqua comment je devais me conduire  dans les peines, et, me montrant de la main gauche le pied de l’autel, elle me dit de venir me jeter là et d’y répandre mon cœur, ajoutant que je recevrais là toutes les consolations dont j’aurais besoin.»

Catherine, sortie de l’extase où la plongeait la présence de la Sainte Vierge, ne garda pas en elle seule, ni pour elle seule, les confidences de celle-ci, mais s’en alla accomplir sa mission en transmettant à son confesseur ce qui lui avait été confié.

« Mon enfant, dit Marie, je veux vous charger d’une mission ; vous y souffrirez bien des peines, mais vous les surmonterez à la pensée que c’est pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez point ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance. Vous verrez certaines choses ; vous serez inspirée dans vos oraisons, rendez-en  compte à celui qui est chargé de votre âme. »

Ainsi Sœur Catherine a-t-elle répondu à l’appel d’en haut ; ainsi avons-nous à y répondre nous-mêmes. La Vierge Marie nous y invite, et cela d’autant plus en cette année de la Foi. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

La Vierge de Fatima à Rome le 13 octobre

La Vierge de Fatima à Rome le 13 octobre

nd_fatima1Le pape François consacrera le monde au Cœur immaculé de Marie, à Rome le 13 octobre, aux pieds de la statue de la Vierge de Fatima, en l’apparition de 1917. La statue originale de la Vierge sera transportée à Rome, suivant le désir du pape François, à l’occasion de la Journée mariale le 13 octobre prochain, dans le cadre de l’Année de la foi. 

Ainsi, la statue de la Vierge quittera le Portugal le matin du 12 octobre pour y retourner dans l’après-midi du 13. (En son absence, on installera dans la Chapelle des apparitions la première statue de la Vierge pèlerine de Fatima, intronisée dans la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, le 8 décembre 2003.)

Toutes les réalités ecclésiales de spiritualité mariale sont invitées à participer à cette journée. Le programme de la rencontre prévoit un pèlerinage au tombeau de l’apôtre Saint Pierre, le 12 octobre, ainsi que d’autres moments de prière et de méditation. La célébration de l’Eucharistie sera présidée par le pape François le 13 octobre, Place Saint-Pierre à Rome.

Le monde a été consacré au Cœur Immaculé de Marie par Pie XII et Jean-Paul II; le Moyen Orient et le Liban, cette année; et les prêtres du monde entier par Benoît XVI en 2010.

Consécration par Pie XII

Le monde a été consacré au Coeur immaculé de Marie, pendant la seconde guerre mondiale, par le pape Pie XII, le 31 octobre 1942, par cette prière:

Mère du Très saint rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuses de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l’aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l’effet de l’immense bonté de votre coeur maternel.

C’est à vous, c’est à votre Cœur immaculé qu’en cette heure tragique de l’histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la Sainte Église – corps mystique de Votre Fils Jésus – qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d’un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.

Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d’angoisses de pères et de mères, de frères, d’enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l’âge, tant d’âmes torturées et agonisantes, tant d’autres en péril de se perdre éternellement.

Ô Mère de Miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le coeur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la Vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.

Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l’ordre s’étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux la soleil de la Vérité et qu’ils puissent avec nous, devant l’unique Sauveur du monde, répéter : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté !

Aux peuples séparés par l’erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n’y avait pas de maison qui n’honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd’hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l’unique bercail du Christ, sous l’unique vrai Pasteur.

Obtenez à la Sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes; arrêtez les débordements du déluge néo-païen; développez dans le cœur des fidèles l’amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.

Enfin, de même qu’au Cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l’Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d’une extrémité du monde à l’autre, l’éternel Magnificat de gloire à celui en qui seul elles peuvent trouver la Vérité, la vie et la paix.

Consécration par Jean-Paul II

Jean-Paul II a renouvelé cette consécration en 1982, un an après l’attentat du 13 mai 1981. Il la prononcera de nouveau lors du synode des évêques, le 16 octobre 1983, puis une troisième lors de cette longue prière le 25 mars 1984, après avoir appelé les évêques du monde entier à s’unir à lui dans cette démarche:

C’est pourquoi, ô Mère des hommes et des peuples, toi qui connais toutes leurs souffrances et leurs espérances, toi qui ressens d’une façon maternelle toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres qui secouent le monde contemporain, reçoit l’appel que, mus par l’Esprit Saint, nous adressons directement à ton Cœur, et avec ton amour de mère et de servante du Seigneur, embrasse notre monde humain, que nous t’offrons et te consacrons, pleins d’inquiétude pour le sort terrestre et éternel des hommes et des peuples.

Nous t’offrons et te consacrons d’une manière spéciale les hommes et les nations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration.

Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu!  »  » Ne rejette pas nos prières alors que nous sommes dans l’épreuve!

Devant toi, Mère du Christ, devant ton Cœur immaculé, nous voulons aujourd’hui, avec toute l’Église, nous unir à la consécration que ton Fils a faite de lui-même à son Père, par amour pour nous : « Pour eux, a-t-il dit, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité ».

Nous voulons nous unir à notre Rédempteur en cette consécration pour le monde et pour les hommes, laquelle, dans le cœur divin, a le pouvoir d’obtenir le pardon et de procurer la réparation.

La puissance de cette consécration dure dans tous les temps, elle embrasse tous les hommes, peuples et nations, elle surpasse tout mal que l’esprit des ténèbres est capable de réveiller dans le cœur de l’homme et dans son histoire, et que, de fait, il a réveillé à notre époque.

Combien profondément nous sentons le besoin de consécration pour l’humanité et pour le monde, pour notre monde contemporain, dans l’unité du Christ lui-même! À l’œuvre rédemptrice du Christ, en effet, doit participer le monde par l’intermédiaire de l’Église.

C’est ce que manifeste la présente Année de la Rédemption, le Jubilé extraordinaire de toute l’Église.

En cette Année sainte, bénie sois-tu par-dessus toute créature, toi, la servante du Seigneur, qui as obéi de la manière la plus pleine à ce divin appel!

Sois saluée, toi qui t’es entièrement unie à la consécration rédemptrice de ton Fils!

Mère de l’Église! Enseigne au Peuple de Dieu les chemins de la foi, de l’espérance et de la charité! Éclaire spécialement les peuples dont tu attends de nous la consécration et l’offrande! Aide-nous à vivre dans la vérité de la consécration du Christ pour toute la famille humaine du monde contemporain!

Bienheureuse celle qui a cru

Assomption - vitrail de Notre-Dame de Talant - Gérard GarousteEn cette année de la foi, au coeur de l’été, nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, son passage définitif dans la gloire de Dieu où son Fils Jésus l’accueille avec amour. Les chrétiens sont convoqués à cette merveilleuse fête. Tous les ans, beaucoup de pèlerins viennent à la Chapelle de la rue du Bac et dans les autres lieux de pèlerinage, comme à Lourdes ou à Fatima. Et ils se dirigent vers Marie pour implorer sa protection.

Bien sûr, Marie ne prend pas la place de Dieu. Nous ne la prions pas comme une divinité. Son message, à la rue du Bac et ailleurs, nous ramène au Christ qui est Chemin, Vérité et Vie. Nous passons par lui pour aller vers le Père. Et Marie est là, comme aux noces de Cana, pour nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Prière, conversion et pénitence, voilà ce dont elle nous rappelle l’importance. Tout durant sa vie terrestre, elle a témoigné en personne de sa foi et de sa totale disponibilité aux appels de Dieu.

L’évangile de la Visitation a été choisi pour cette fête de l’Assomption surtout à cause du Magnificat qu’elle a chanté et que nous pouvons maintenant chanter avec elle. Comme Élisabeth, nous pouvons proclamer : « Heureuse celle qui a cru. » Marie nous apprend qu’avoir la foi, ce n’est pas seulement avoir des idées, des convictions. Elle fait preuve d’une totale confiance en Dieu.

Remarquable également est sa hâte pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Quand elle apprend la prochaine naissance de Jean, le futur Baptiste, elle part aussitôt pour rendre service. Voilà un exemple pour ne pas être repliés sur nous-mêmes et fermés aux appels de ceux qui sont dans le besoin.

Rendons grâce au Seigneur pour ce merveilleux cadeau qu’il nous a fait en nous donnant Marie pour Mère. Ce bonheur que Dieu a réalisé pour elle nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part et nous y sommes tous appelés. ■

J.-Daniel Planchot, cm

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