« Le zèle, c’est la cinquième maxime, qui consiste dans un pur désir de se rendre agréable à Dieu et utile au prochain. Zèle pour étendre l’empire de Dieu, zèle pour procurer le salut du prochain. Y a-t-il rien au monde de plus parfait ? Si l’amour de Dieu est un feu, le zèle en est la flamme ; si l’amour est un soleil, le zèle en est le rayon. Le zèle est ce qui est de plus pur dans l’amour de Dieu.”
Voilà ce que dit Vincent de Paul en achevant de parler des cinq vertus de la Mission (simplicité, humilité, douceur, don de soi et zèle apostolique). Marie, la sainte Mère, les a pratiquées par excellence, et surtout celle de zèle, l’ardente flamme de l’apostolat.
Elle qui a goûté et pénétré l’amour de Dieu et en a été enflammée, désire conduire tous les hommes à Dieu. Plus l’amour pour Dieu est grand, plus est considérable et efficace l’apostolat qui en dérive. Intimement associée à l’œuvre rédemptrice de Jésus, Marie remplit une mission apostolique universelle, en vue du bien de toute l’humanité.
Sans bruit ni tapage, mais humblement, cachée, silencieuse, elle donne le Rédempteur au monde dans le secret de la nuit. Elle partage toute la vie de Jésus jusqu’au Calvaire. Son coeur de Mère en est éprouvé, mais c’est par ce don de soi, vivifié par l’amour pur, que Marie parvient aux cimes les plus élevées du zèle apostolique. Ainsi remplit-elle sa mission de Mère de l’Église universelle que lui confère Jésus en saint Jean : «Voici ta mère.»
«Ô Marie, vous êtes plus mère que reine. En méditant votre vie, si humble et si simple, telle que l’Évangile me la présente, je n’ai aucune crainte de m’approcher de vous. Je vous vois vivre dans la pauvreté et l’effacement, sans ravissements ni extases, sans le resplendissement des miracles, sans actions d’éclat. Et ainsi, vous me faites comprendre que je puis, moi aussi, suivre vos traces et monter le sentier escarpé de la sainteté en pratiquant les vertus cachées. Près de vous, ô Marie, j’aime à rester petite et je découvre mieux la vanité des grandeurs humaines» (Sainte Thérèse de Lisieux). ■
La fête de Notre-Dame du Rosaire est célébrée le 7 octobre. Cette fête a été instituée par le Pape Pie V en 1573, pour remercier Marie de la victoire de Lépante (1571). Durant le mois d’octobre, on prie particulièrement la Vierge, c’est le mois du Rosaire.
« Que la récitation du rosaire nous permette de fixer notre regard et notre cœur en Jésus, comme le faisait sa Mère, modèle inégalable de la contemplation du Fils. En méditant les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux, tandis que nous récitons les ‘Ave Maria’, nous contemplons le mystère de Jésus tout entier, de l’Incarnation jusqu’à la Croix et à la gloire de la Résurrection ; nous contemplons l’intime participation de Marie à ce mystère et notre vie en Christ aujourd’hui, qui apparaît tellement entremêlée de moments de joie et de souffrance, d’ombre et de lumière, d’anxiété et d’espérance. La grâce envahit notre cœur en suscitant le désir d’un changement de vie incisif et évangélique, afin de pouvoir dire avec saint Paul : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 21), dans une communion de vie et de destin avec le Christ. » (Benoît XVI Esplanade du sanctuaire de Fátima, 12 mai 2010 )
« Le Rosaire est ma prière préférée. C’est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière nous répétons de multiples fois les paroles de l’Archange et Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l’Église s’associe à ces paroles. Cette prière si simple et si riche, de tout cœur, je vous exhorte à la réciter. » (Jean-Paul II, Angélus du 29-10-1997)
A travers les cycles de méditation du Rosaire, le divin Consolateur veut nous introduire dans la connaissance du Christ qui jaillit de la source limpide du texte évangélique. Pour sa part, l’Église du troisième millénaire se propose d’offrir aux chrétiens la capacité de « pénétrer – selon les paroles de saint Paul – le mystère de Dieu, dans lequel se trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2, 2-3). Marie, la Très Sainte Vierge pure et sans tache, est pour nous une école de foi destinée à nous guider et à nous donner de la force sur le sentier qui conduit à la rencontre du Créateur du Ciel et de la Terre. (Benoit XVI, sanctuaire d’Aparecida 12 mai 2007)
« Chers frères et sœurs, pour vivre d’une façon vraiment chrétienne, il faut d’abord que vous soyez animés du dedans par l’Esprit de Dieu ; et je voudrais pour cela que vous vous tourniez davantage encore vers la Vierge Marie, votre Mère, la Mère de l’Église. Qui, mieux que Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur ? Elle doit maintenant accompagner votre vie. Nous allons lui confier cette vie. L’Église nous propose pour cela une prière toute simple, le Rosaire, le chapelet, qui peut calmement s’échelonner au rythme de nos journées. Le Rosaire, lentement récité et médité, en famille, en communauté, personnellement, vous fera entrer peu à peu dans les sentiments du Christ et de sa Mère, en évoquant tous les événements qui sont la clef de notre salut. Au gré des Ave Maria, vous contemplerez le mystère de l’Incarnation du Christ, la Rédemption du Christ, et aussi le but vers lequel nous tendons, dans la lumière et le repos de Dieu. Avec Marie, vous ouvrirez votre âme à l’Esprit Saint, pour qu’Il inspire toutes les grandes tâches qui vous attendent. Que Marie soit votre guide et votre soutien. » (Jean-Paul II, 6 mai 1980)
Le chapelet est un « petit chapeau », au sens de couronne. Au Moyen Age, on couronnait de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière. D’où l’idée de se servir d’un collier de grains pour prier la Vierge. L’usage était déjà en vigueur au 12e siècle.
Le chapelet comporte cinq séries de dix grains, chaque série étant suivie d’un grain séparé. La récitation du chapelet comporte en effet cinq dizaines d’Ave Maria (Je vous salue Marie), chaque dizaine étant introduite par un Pater (Notre Père) et suivie par un Gloria (Gloire au Père).
Un rosaire correspond à trois chapelets. Pendant la récitation des 150 « Je vous salue Marie », qui rappellent les 150 Psaumes, on médite sur la place de Marie dans le mystère du salut pour s’y associer. Le Pape Jean-Paul II, par sa Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae, sur le Rosaire, le 18 octobre 2002, a ajouté 5 mystères lumineux au Rosaire pour méditer sur la vie publique de Jésus.
L’attitude d’un être devant la mort
est souvent la plus haute
expression de sa vie.
Marie, Mère immobile et silencieuse
de la crucifixion, nous en apprend
le sens profond : tout est vivant
dans le Christ. Nous ne méditons
pas pour apprendre à mourir,
mais pour apprendre à vivre,
car si notre vie pouvait ressembler
à celle du Christ, notre mort rendrait
le même témoignage !
Il nous faut comprendre le sens
de ces mystérieux
abaissements de Jésus,
de son abnégation,
de sa mortification suprême.
Marie nous invite à nous donner comme son Fils s’est donné,
comme elle-même s’est donnée !
La vie chrétienne est un amour, mais l’amour est un don.
Tout ce qui se retourne sur nous-mêmes est misérable et infécond.
Il faut franchir les étroites limites de notre « moi », d’un tenace égoïsme.
Notre joie, notre grandeur, c’est le don que nous faisons
de nous-mêmes !
La Vierge Marie nous y invite devant ce porche de douleur
sous lequel il faut s’engager pour parcourir le mystère de la Passion.
C’est vers elle, la mère qui a tout connu des souffrances de son fils
que nous nous tournons afin d’en retirer le grand élan purificateur,
la recherche de ce qui plaît toujours à Dieu, sans nous ratatiner
sur nous-mêmes et stériliser nos vies.
Au plus sacré de nous-mêmes, nous entendons retentir la parole de Jésus :
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! »
Marie sait bien comme nous avons peur de cette ombre de la croix sur notre vie
et comme ce seul mot de souffrance nous épouvante.
Comme une enfant qui s’effraie dans les ténèbres, prenons sa main,
pour qu’elle nous aide à comprendre les leçons austères de la croix.
C’est Marie qui nous a donné l’empreinte, la noblesse du visage de Jésus,
ce miroir où l’homme doit reconnaître sa propre face
défigurée par l’orgueil, cette fausse grandeur qui nie toutes les vraies.
Oui, vraiment, « Dieu soit loué, qui mortifie et qui vivifie ! » (Saint Vincent de Paul) ■