LE MYSTÈRE DE MARIE II : FILLE D’ISRAËL

MARIE FILLE D’ISRAËL

arbre de Jessé - la vierge marieLorsque nous aimons la Vierge Marie, lorsque nous avons recours à son intercession, il nous plait de la considérer comme une femme de notre race humaine. Une femme incomparable, mais qui est « de notre côté ». Saint François de Sales disait :

« Si Jésus-Christ prie au ciel, il prie en sa vertu ; mais la Vierge ne prie que comme nous en la vertu de son Fils mais avec plus de crédit et de faveur ».

Nous sommes assurés dans notre confiance par cette proximité de Notre Dame. Elle a été choisie parmi toutes les femmes pour être la Mère de Dieu et la Mère des hommes. Lire la suite →

REGARD ET SILENCE DE MARIE

Vierge de Duran Roger van der Wieden Prado Madrid

Noël approche et c’est «le partage de la Vierge en ce saint temps d’être en silence», nous dit Bérulle. Il poursuit :

«C’est son état, c’est sa voie, c’est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la parole éternelle.»

«En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras cette même parole – la parole substantielle du Père – être muette et réduite au silence par l’état de son enfance, elle rentre en un nouveau silence et y est transformée à l’exemple du Verbe incarné, qui est son Fils, son Dieu et son unique amour.»

18. – De la naissance et enfance de Jésus, Opuscules de piété, 1664,
p. 191 – Grenoble, Jérôme Millon, 1997

Au moment de l’Ave Maria, du «Je vous salue, Marie», tournons notre regard vers la Vierge. Modèle d’intelligence intérieure, elle continue de garder le silence et «médite toutes ces choses dans son coeur» (Luc 2, 19). C’est au silence qu’il faut donc encore revenir, avant que ne retentisse le Magnificat.

Dans le ‘Journal d’un curé de campagne*’, de Bernanos, l’«ignorance» où est la Vierge de sa propre dignité, c’est ce dont le curé de Torcy entretient son confrère d’Ambricourt, «une dignité qui la met pourtant au-dessus des anges.» (p.258)

Il parle de sa «solitude étonnante» d’où jaillit «une source, si limpide et si pure, qu’elle ne pouvait même pas y voir refléter sa propre image.» (p. 258)

Il parle de son «regard vraiment enfantin, le seul vrai regard d’enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur.» (p. 259)

Et «pour la bien prier, conclut-il, il faut sentir ce regard qui n’est pas tout à fait celui de l’indulgence — car l’indulgence ne va pas sans quelque expérience amère — mais de la tendre compassion, de la surprise douloureuse, d’on ne sait quel sentiment encore, inconcevable, inexprimable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue, et bien que Mère par la grâce, Mère des grâces, la cadette du genre humain.» (p. 221) ■

Jean-Daniel Planchot

* Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, Paris, Plon, 1936.

LE MYSTÈRE DE MARIE I : LE PROJET DIVIN

LE  MYSTÈRE

Dans toute recherche, quelle qu’elle soit, il y a la dimension du mystère qu’il faut admettre. Les choses ont une participation à l’infini du mystère de Dieu.

TheotokosIl n’y a pas que Dieu qui soit mystérieux, en fait nous sommes entourés de partout par le mystère, celui de notre être, de notre vie, de notre pensée, le mystère de notre personnalité, de notre histoire, le mystère de l’autre, de tous ces êtres qui nous entourent, même ceux que nous aimons le plus, restent infiniment obscurs pour nos yeux, le mystère de ce que c’est qu’aimer, de ce qu’est la vie. Et le mystère de Dieu n’est que le point d’orgue, ou la source, la totalité, le résumé de ces mystères qui nous enserrent de toutes parts.

Reconnaître le mystère est un préalable indispensable à toute recherche, à tout essai de compréhension, à toute analyse de notre vie, des évènements, du réel. Si nous n’admettons pas d’abord cette infinité de la réalité, nous ne comprendrons jamais rien, parce que la première chose à comprendre c’est que notre esprit ne peut pas étreindre la totalité du réel, à plus forte raison, il ne peut pas étreindre le mystère des mystères qui est celui de Dieu.

La réaction de Job est tout à fait fondamentale, il y a un moment où il faut savoir mettre la main devant sa bouche et cesser de poser des questions qui voudraient acculer le réel à nous répondre, acculer Dieu à nous répondre. Il faut savoir s’arrêter dans un silence qui est non pas un silence de démission, d’ignorance, mais un silence d’adoration. L’adoration est fondamentale si nous voulons entrer en contact avec Dieu et essayer de l’entendre et écouter sa voix. Il faut d’abord adorer, c’est-à-dire se sentir dépassé et envahi par un infiniment plus grand que nous, en réalité Dieu lui-même.

Ne considérons pas le sens du mystère comme une échappatoire, comme une manière de nous débarrasser des problèmes. C’est la première clé pour ouvrir les questions que nous posons, et surtout leurs réponses. C’est la clé fondamentale, il faut que nous ayons le sens que nous sommes de toutes parts plongés et nous-mêmes pétris par le mystère. C’est en ce sens que nous abordons le Mystère de Marie.

MARIE DANS LE PROJET DE DIEU

La nouvelle série de nos conférences mensuelles va, cette année, nous présenter une suite de méditations sur le « Mystère Marial » envisagé dans la lumière du Christ Sauveur. Il convient que notre premier regard sur la Vierge Marie, Notre Mère bien-aimée, puisse nous offrir comme une vision d’ensemble sur cette vocation extraordinaire d’une jeune fille appelée à devenir la Mère de l’Unique Rédempteur des hommes.

De là, la question posée à nos esprits et à nos cœurs pour les entraîner, autant que possible, dans une merveilleuse contemplation : « Quel est donc le rôle que Dieu a confié à Marie dans la réalisation de son plan d’amour sur l’Humanité ? » Lire la suite →

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