Je vous laisse ma paix , je vous donne ma paix

Je vous laisse ma paix , je vous donne ma paix

Au cours de la prière du Régina Caeli, ce dimanche 22 mai place Saint-Pierre, le Pape François a médité les paroles du Christ dites à ses disciples: «Je vous laisse ma paix» et «je vous donne donne ma paix».

LE PAPE FRANCOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
dimanche 22 mai 2022

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

Dans l’Evangile de la Liturgie d’aujourd’hui, Jésus, faisant ses adieux à ses disciples lors de la dernière Cène, dit, presque comme une sorte de testament : « Je vous laisse la paix ». Et aussitôt il ajoute : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Arrêtons-nous sur ces courtes phrases.

Tout d’abord, je vous laisse la paix. Jésus prend congé avec des mots qui expriment l’affection et la sérénité, mais il le fait dans un moment qui est tout sauf paisible. Judas est sorti pour le trahir, Pierre est sur le point de le renier, et presque tous de l’abandonner : le Seigneur le sait, pourtant il ne fait pas de reproches, il n’emploie pas de paroles sévères, il ne tient pas de discours durs.

Au lieu de montrer de l’agitation, il reste doux jusqu’au bout. Un proverbe dit qu’on meurt comme on a vécu. Les dernières heures de Jésus sont en effet comme l’essence de toute sa vie. Il ressent de la peur et de la douleur, mais ne laisse aucune place au ressentiment et à la protestation.

Il ne se laisse pas aller à l’amertume, il ne se défoule pas, il n’est pas intolérant. Il est en paix, une paix qui vient de son cœur doux, habité par la confiance. Et d’ici coule la paix que Jésus nous laisse. Parce que vous ne pouvez pas laisser la paix aux autres si vous ne l’avez pas en vous. Vous ne pouvez pas donner la paix si vous n’êtes pas en paix.

Je vous laisse la paix : Jésus démontre que la douceur est possible. Il l’incarnait dans le moment le plus difficile; et il veut que nous nous comportions aussi ainsi, nous qui sommes les héritiers de sa paix. Il faut être doux, ouvert, disponible à l’écoute, capable de désamorcer les disputes et de tisser l’harmonie. C’est témoigner de Jésus et cela vaut plus que mille mots et de nombreux sermons.

Le témoin de la paix. Demandons-nous si, dans les lieux où nous vivons, nous, disciples de Jésus, nous nous comportons ainsi : apaisons-nous les tensions, mettons-nous fin aux conflits ? Sommes-nous aussi en friction avec quelqu’un, toujours prêts à réagir, à exploser, ou savons-nous répondre par la non-violence,  répondre par des gestes et des paroles de paix ? Comment réagir ?

Bien sûr, cette douceur n’est pas facile : qu’il est difficile, à tous les niveaux, de désamorcer les conflits ! Ici la deuxième phrase de Jésus vient à notre aide : je vous donne ma paix. Jésus sait que seuls nous sommes incapables de garder la paix, que nous avons besoin d’aide, d’un don.

La paix, qui est notre engagement, est avant tout un don de Dieu, Jésus dit en effet : « Je vous donne ma paix. Je ne vous le donne pas comme le monde le donne » (v. 27). Quelle est cette paix que le monde ne connaît pas et que le Seigneur nous donne ?

Cette paix, c’est l’Esprit Saint, le même Esprit de Jésus, c’est la présence de Dieu en nous, c’est la « puissance de paix » de Dieu, c’est Lui, l’Esprit Saint, qui désarme le cœur et le remplit de sérénité. C’est Lui, le Saint-Esprit, qui fait fondre les rigidités et éteint les tentations d’attaquer les autres.

C’est Lui, le Saint-Esprit, qui nous rappelle qu’à côté de nous il y a des frères et des sœurs, et non des obstacles et des adversaires. C’est Lui, le Saint-Esprit, qui nous donne la force de pardonner, de recommencer, de recommencer, car avec notre force nous ne pouvons pas. Et c’est avec lui, avec l’Esprit Saint, que nous devenons des hommes et des femmes de paix.

Chers frères et sœurs, aucun péché, aucun échec, aucune rancune ne doit nous décourager de demander avec insistance le don de l’Esprit Saint qui nous donne la paix. Plus nous sentons que le cœur s’agite, plus nous sentons en nous de la nervosité, de l’intolérance, de la colère, plus nous devons demander au Seigneur l’Esprit de paix.

Nous apprenons à dire chaque jour : « Seigneur, donne-moi ta paix, donne-moi le Saint-Esprit ». C’est une belle prière. La dira-t-on ensemble ? « Seigneur, donne-moi ta paix, donne-moi le Saint-Esprit ». Je n’ai pas bien entendu, une autre fois : « Seigneur, donne-moi ta paix, donne-moi le Saint-Esprit ».

Et demandons-le aussi pour ceux qui vivent à côté de nous, pour ceux que nous rencontrons chaque jour, et pour les dirigeants des nations. Que Notre-Dame nous aide à accueillir l’Esprit Saint pour être des artisans de paix.

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Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Cet après-midi, à Lyon, Pauline Maria Jaricot, fondatrice de la Société de la propagation de la foi, sera béatifiée pour son soutien aux missions. Cette fidèle laïque, qui a vécu dans la première moitié du XIXe siècle, était une femme courageuse, attentive aux changements des temps avec une vision universelle de la mission de l’Église.

Puisse son exemple susciter chez tous le désir de participer, par la prière et la charité, à la diffusion de l’Evangile dans le monde. Une salve d’applaudissements à la nouvelle Bienheureuse !

Aujourd’hui commence la Semaine Laudato Si’, pour écouter de plus en plus attentivement le cri de la Terre, qui nous pousse à agir ensemble pour prendre soin de notre maison commune. Je remercie le Dicastère pour la promotion du développement humain intégral et les nombreuses organisations membres, et j’invite tout le monde à y participer.

Mardi prochain est la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie Auxiliatrice, particulièrement ressentie par les catholiques en Chine, qui vénèrent l’Auxiliatrice comme leur Patronne, dans le Sanctuaire de Sheshan à ShanghaÏ, dans de nombreuses églises du pays et dans leurs maisons.

L’heureuse occasion m’offre l’occasion de leur renouveler l’assurance de ma proximité spirituelle ; Je suis avec attention et participation la vie et les événements souvent complexes des fidèles et des pasteurs, et je prie pour eux chaque jour.

Je vous invite à vous joindre à cette prière, afin que l’Église en Chine, dans la liberté et la tranquillité, puisse vivre en communion effective avec l’Église universelle et exercer sa mission d’annoncer l’Évangile à tous, offrant ainsi également une contribution positive au progrès spirituel et le matériel de l’entreprise.

Et je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. Je salue en particulier les fidèles d’Espagne, du Portugal, de France, de Belgique, de Pologne et de Porto Rico ; les prêtres de l’Equateur ; la communauté Emmaüs de Foggia ; les volontaires de l’Aide de Saint-Pierre (Aoste), les étudiants de Vérone et les enfants de Sombreno, diocèse de Bergame.

Je salue tous ceux qui ont participé à la manifestation nationale « Nous choisissons la vie » à Rome. Je vous remercie pour votre engagement en faveur de la vie et pour la défense de l’objection de conscience dont vous tentez souvent de limiter l’exercice.

Malheureusement, ces dernières années, il y a eu un changement dans la mentalité commune et aujourd’hui nous sommes de plus en plus enclins à penser que la vie est un bien à notre entière disposition, que nous pouvons choisir de manipuler, de donner naissance ou de mourir à notre guise, comme des résultat d’un choix personnel.

Rappelons-nous que la vie est un don de Dieu ! Elle est toujours sacré et inviolable, et nous ne pouvons faire taire la voix de la conscience.

Bon dimanche à vous tous ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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derrière le silence, Dieu manifeste sa tendresse

derrière le silence, Dieu manifeste sa tendresse

Le Saint-Père s’est entretenu de la foi vécue dans les épreuves, au cours de l’audience du mercredi 18 mai. À l’exemple de Job qui crie sa protestation face au mal, jusqu’à ce que Dieu lui réponde, le temps du silence et de l’attente dans l’épreuve peut être une bénédiction.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 mai 2022

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Catéchèse sur la vieillesse – 10.
Job. L’épreuve de la foi, la bénédiction de l’attente

résumé

Chers frères et sœurs,
alors que nous poursuivons notre réflexion sur la vieillesse, nous rencontrons la figure de Job. Ce témoin de la foi n’accepte pas la caricature d’un Dieu vengeur que ses amis, plein de piétisme hypocrite et présomptueux, lui présentent ; Dieu les condamne pour cela. Venus le consoler, ils en finissent même par le juger responsable de son malheur. Job crie à Dieu sa protestation face au mal.

Mais derrière le silence de Dieu se manifeste le mystère de sa tendresse. Il se révèlera à lui de manière inattendue en lui montrant sa gloire. Dieu nous donne le droit de protester contre l’injustice et le mal, Job refuse la rationalité du mal et que Dieu soit un persécuteur : son désir incessant de la justice suprême sera comblé dans le face à face avec le Seigneur.

Encore aujourd’hui, comme Job, nous voyons des personnes, des familles, des peuples souffrir de maux injustes, nous sommes impressionnés par leur cris et émerveillés par la constance de leur foi et de leur amour.

Les personnes âgées affligées de maux, portent en elles fragilité et pertes progressives. Par leurs prières et leurs souffrances unies au Christ, elles sont un témoignage crédible et un rempart de la communauté dans sa lutte contre le mal.

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le passage biblique que nous avons entendu clôt le Livre de Job, sommet de la littérature universelle. Nous rencontrons Job sur notre chemin de catéchèse sur la vieillesse : nous le rencontrons comme un témoin de la foi qui n’accepte pas une « caricature » de Dieu, mais crie sa protestation face au mal, jusqu’à ce que Dieu réponde et révèle son visage.

Et à la fin Dieu répond, comme toujours de manière surprenante : il montre à Job sa gloire mais sans l’écraser, en effet, avec une tendresse souveraine, comme Dieu le fait toujours avec tendresse. Il faut lire attentivement les pages de ce livre, sans préjugés, sans clichés, pour saisir la puissance du cri de Job.

Cela nous fera du bien d’aller à son école, de vaincre la tentation du moralisme face à l’exaspération et au découragement de la douleur d’avoir tout perdu.

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Dans ce passage conclusif du livre – on se souvient de l’histoire, Job qui perd tout dans la vie, perd sa richesse, perd sa famille, perd son fils et perd aussi la santé et reste là, blessé, en dialogue avec trois amis, puis un quatrième, qui viennent le saluer.

C’est l’histoire – et dans ce passage d’aujourd’hui, le passage conclusif du livre, quand Dieu parle enfin (et ce dialogue de Job avec ses amis est comme une manière d’arriver au moment où Dieu donne sa parole, Job est loué pour avoir compris le mystère de la tendresse de Dieu caché derrière son silence.

Dieu réprimande les amis de Job qui prétendaient tout savoir, tout savoir sur Dieu et sur la douleur, et, venus consoler Job, ils ont fini par le juger avec leurs schémas préétablis. Dieu nous préserve de ce piétisme hypocrite et présomptueux ! Que Dieu nous préserve de cette religiosité moraliste et de cette religiosité des préceptes qui nous donne une certaine présomption et conduit au pharisaïsme et à l’hypocrisie.

C’est ainsi que le Seigneur leur parle. Ainsi parle le Seigneur : « Ma colère s’est enflammée contre [toi] […], parce que tu n’as pas dit de bonnes choses à mon sujet comme mon serviteur Job. […] » : C’est ce que dit le Seigneur aux amis de Job. « Mon serviteur Job priera pour toi, afin que moi, par considération pour lui, je ne punisse pas ta folie, parce que tu n’as pas dit de bonnes choses à mon sujet comme mon serviteur Job » (42,7-8).

La déclaration de Dieu nous surprend, car nous avons lu les pages brûlantes de la protestation de Job, qui nous ont consternés. Pourtant – dit le Seigneur – Job a bien parlé, même quand il était en colère et même en colère contre Dieu, mais il a bien parlé, parce qu’il a refusé d’accepter que Dieu soit un « Persécuteur », Dieu est autre chose. Et comme récompense, Dieu rend à Job le double de tous ses biens, après lui avoir demandé de prier pour ses mauvais amis.

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Le tournant de la conversion de la foi se situe précisément au plus fort de l’explosion de Job, où il dit : « Je sais que mon rédempteur est vivant / et qu’à la fin, il ressuscitera ! / Après que cette peau qui m’est arrachée, / sans ma chair, je verrai Dieu. / Je le verrai, moi, / mes yeux le contempleront et pas un autre ». (19.25-27). Cette étape est magnifique.

Je me souviens de la fin de ce brillant oratorio de Haendel, le Messie, après cette fête d’Alléluia, la soprano chante lentement ce passage : « Je sais que mon Rédempteur vit », avec paix. Et ainsi, après toute cette chose de douleur et de joie de Job, la voix du Seigneur est une autre chose. « Je sais que mon Rédempteur vit » : c’est une belle chose.

On peut l’interpréter ainsi : « Mon Dieu, je sais que tu n’es pas le persécuteur. Mon Dieu viendra me rendre justice ». C’est la simple foi en la résurrection de Dieu, la simple foi en Jésus-Christ, la simple foi que le Seigneur nous attend toujours et viendra.

La parabole du livre de Job représente de manière dramatique et exemplaire ce qui se passe réellement dans la vie. Autrement dit, des épreuves trop lourdes, des épreuves disproportionnées par rapport à la petitesse et à la fragilité humaines, s’abattent sur une personne, une famille ou un peuple.

Dans la vie souvent, comme on dit, « il pleut sur le mouillé ». Et certaines personnes sont accablées par une somme de maux qui apparaît vraiment excessive et injuste. Et tant de gens sont comme ça.

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Nous avons tous connu des gens comme ça. Nous avons été impressionnés par leur cri, mais nous avons aussi souvent été étonnés de la fermeté de leur foi et de leur amour dans leur silence. Je pense aux parents d’enfants gravement handicapés ou vivant avec une maladie permanente ou au membre de la famille qui leur est proche… Des situations souvent aggravées par la rareté des ressources économiques.

Dans certaines conjonctures de l’histoire, ces tas de poids semblent se donner comme un rendez-vous collectif. C’est ce qui s’est passé ces dernières années avec la pandémie de Covid-19 et ce qui se passe actuellement avec la guerre en Ukraine.

Peut-on justifier ces « excès » comme une rationalité supérieure de la nature et de l’histoire ? Pouvons-nous religieusement les bénir comme une réponse justifiée aux péchés des victimes, qui les méritaient ? Non, nous ne pouvons pas. Il y a une sorte de droit de la victime à protester contre le mystère du mal, un droit que Dieu accorde à quiconque, en effet, que c’est lui-même qui, après tout, inspire.

Parfois je trouve des gens qui s’approchent de moi et me disent : « Mais, Père, j’ai protesté contre Dieu parce que j’ai tel problème, tel autre… ». Mais, tu sais, ma chère, cette protestation est une manière de prier, quand c’est fait comme ça. Quand des enfants, des jeunes protestent contre leurs parents, c’est une façon d’attirer l’attention et de demander qu’ils prennent soin d’eux.

Si vous avez des blessures au cœur, des douleurs et que vous avez envie de protester, protester même contre Dieu, Dieu vous écoute, Dieu est Père, Dieu n’a pas peur de notre prière de protestation, non ! Dieu comprend. Mais soyez libre, soyez libre dans votre prière, n’emprisonnez pas votre prière dans des schémas préconçus !

La prière doit être tellement spontanée, comme celle d’un fils avec son père, qui lui dit tout ce qui lui passe par la bouche parce qu’il sait que son père le comprend. Le « silence » de Dieu, au premier moment du drame, signifie cela. Dieu ne reculera pas devant la confrontation, mais au début, il laisse à Job l’exutoire de sa protestation, et Dieu écoute.

Peut-être devrions-nous parfois apprendre ce respect et cette tendresse de Dieu. Et Dieu n’aime pas cette encyclopédie – appelons-la ainsi – d’explications, de réflexion que font les amis de Job. C’est le jus de la langue, qui n’est pas juste : c’est cette religiosité qui explique tout, mais le cœur reste froid. Dieu n’aime pas ça. Plus comme la protestation de Job ou le silence de Job.

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La profession de foi de Job – qui découle précisément de son appel incessant à Dieu, à la justice suprême – s’achève finalement par une expérience presque mystique, dirais-je, qui lui fait dire : « Je ne t’ai connu que par ouï-dire, mais maintenant mon yeux vous ont vu » (42,5). Combien de personnes, combien d’entre nous après une expérience un peu laide, un peu obscure, cèdent et connaissent Dieu mieux qu’avant !

Et nous pouvons dire, comme Job : « Je t’ai connu par ouï-dire, mais maintenant je t’ai vu, parce que je t’ai rencontré. Ce témoignage est particulièrement crédible si la vieillesse l’assume, dans sa fragilité et sa perte progressives. Les personnes âgées en ont vu tellement dans leur vie !

Et ils ont aussi vu l’incohérence des promesses des hommes. Hommes de loi, hommes de science, voire hommes de religion, qui confondent le persécuteur avec la victime, attribuant à cette dernière l’entière responsabilité de leur propre douleur. Ils ont tort!

Les personnes âgées qui trouvent la voie de ce témoignage, qui convertit le ressentiment de la perte en ténacité à attendre la promesse de Dieu – il y a un changement, du ressentiment de la perte à une ténacité à suivre la promesse de Dieu – ces personnes âgées sont une garnison irremplaçable pour le communauté face à l’excès du mal. Le regard des croyants qui se tourne vers le Crucifix l’apprend.

Que nous aussi nous pouvons l’apprendre, de tant de grands-parents et de grands-mères, de tant de personnes âgées qui, comme Marie, unissent leur prière, parfois déchirante, à celle du Fils de Dieu qui s’abandonne au Père sur la croix. Nous regardons les personnes âgées, nous regardons les vieillards, les vieilles femmes, les vieilles dames ; regardons-les avec amour, regardons leur expérience personnelle.

Ils ont tant souffert dans la vie, ils ont tant appris dans la vie, ils ont traversé beaucoup de choses, mais à la fin ils ont cette paix, une paix – je dirais – presque mystique, c’est-à-dire la paix de la rencontre avec Dieu, à tel point qu’ils peuvent dire « Je le savais par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu ». Ces vieillards ressemblent à cette paix du fils de Dieu sur la croix qui s’abandonne au Père.

Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les collégiens venus de France ainsi que les pèlerins du Diocèse de Besançon et la Mission Catholique Vietnamienne de Lyon.

Le Seigneur a mis sur notre route des frères et sœurs souffrant qui témoignent d’une grande foi et d’un grand amour. Gardons à cœur leurs témoignages et demandons au Dieu la force de persévérer dans l’espérance au milieu des épreuves de la vie. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones qui participent à l’Audience d’aujourd’hui, en particulier ceux du Royaume-Uni, du Danemark, d’Israël et du Moyen-Orient, du Canada et des États-Unis d’Amérique. Dans la joie du Christ ressuscité, j’invoque sur vous et sur vos familles la miséricorde aimante de Dieu notre Père. Que Dieu vous bénisse!

Chers fidèles germanophones, je vous invite à venir en aide aux nombreuses personnes qui souffrent, qu’elles soient éloignées ou proches. Nous faisons tout ce que nous pouvons, confiants que chacune de nos bonnes actions est toujours accompagnée et soutenue par la grâce du Seigneur.

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones. Je vous invite à relire le livre de Job, et à nous laisser interpeller par son témoignage. Bien qu’il ait dû traverser de nombreuses épreuves et souffrances, il n’a jamais cessé d’élever sa prière vers le Père. Joignons-nous également à cette supplication et demandons au Seigneur d’accroître et de renforcer notre foi. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

Je salue les pèlerins lusophones, en particulier les fidèles de Cascavel, Jundiaí, São Paulo et Fátima ; les Sœurs de la Présentation de Marie et le groupe sportif et culturel du Portugal. Frères et sœurs, lorsque nous nous trouvons face au mal, nous devons apprendre – à l’exemple de nombreuses personnes âgées – à joindre notre prière à celle de Jésus qui, sur la croix, s’abandonne au Père. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles arabophones. Job est l’homme souffrant qui a protesté contre la gravité de sa douleur, mais est resté solide dans la foi, c’est pourquoi Dieu l’a rempli de tendresse et l’a accompagné sur un chemin spirituel pour arriver à la vérité et découvrir que Dieu est bon. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je salue cordialement les pèlerins polonais. Il y a deux jours, vous vous êtes souvenu de Sant’Andrea Bobola, martyr jésuite, saint patron de votre patrie. Que son engagement pour l’unité de l’Église, sa force d’esprit et sa fermeté dans la défense de la foi au Christ vous donnent le courage de professer les valeurs évangéliques, en particulier face aux tentations de la mondanité. Je vous bénis de tout mon cœur.

* * *

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue les prêtres du diocèse de Milan et les diacres proches du sacerdoce de Padoue : je vous exhorte à renouveler jour après jour votre disponibilité à répondre fidèlement à l’appel du Seigneur pour un service généreux au peuple saint de Dieu.

Je salue l’Association « Familles pour l’accueil » qui se consacre à l’adoption, à la prise en charge des enfants et des personnes âgées en difficulté : persévérez dans la foi et la culture de l’accueil, offrant ainsi un beau témoignage chrétien et un service social important. Merci, merci pour ce que vous faites.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Chers jeunes, n’ayez pas peur de mettre vos énergies au service de l’Évangile, avec l’enthousiasme typique de votre époque ; et vous, chers vieillards et chers malades, sachez que vous apportez une contribution précieuse à la société, grâce à votre sagesse ; et vous, chers jeunes mariés, faites grandir vos familles comme des lieux où vous apprenez à aimer Dieu et le prochain dans la sérénité et la joie.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Pascal Baylon, né et mort à Pâques rose

Saint Pascal Baylon, né et mort à « Pâques rose »,
c’est-à-dire la Pentecôte

«Il faut avoir pour Dieu un cœur de fils; pour le prochain un cœur de mère; pour soi-même un cœur de juge».

St Pascal Baylon
St Pascal Baylon

Pascal naît dans une famille pauvre en Aragon, Espagne, et depuis sa très tendre enfance, il est destiné à paître les brebis. Pour lui, qui aime tant Jésus, c’est pour lui, une condition idéale, car il peut s’isoler souvent, méditer et prier. Il apprend aussi à lire, en autodidacte, en se servant des livres de prières.

A 18 ans il tente d’entrer au couvent de Sainte Marie de Lorette des Franciscains Réformés, dits Alcantarins en référence de l’œuvre de saint Pierre d’Alcantara, mais il est refusé à cause de son jeune âge. Un riche seigneur pour lequel il travaille lui offre de l’adopter et d’en faire son héritier, mais il refuse; il sera franciscain, il en est convaincu. En effet, il fait une deuxième tentative en 1564, et devient novice.

Humble portier en voyage vers Paris

Pascal se fait aussitôt remarquer au couvent; il est doué d’une intelligence brillante, a une foi inébranlable et une dévotion indéfectible à la prière et à l’adoration du Très Saint Sacrement. Il restera, cependant, toute la vie un frère laïc, contre l’avis de ses supérieurs, car il s’estime indigne du ministère sacerdotal, de toucher avec ses mains Jésus Eucharistie.

Il refuse aussi toute autre charge importante, et effectue les tâches les plus humbles, spécialement celle de portier, aussi bien au couvent de Jativa que celui de Valence. Mais il y a une tâche qu’il ne peut pas refuser, celle que lui confie le ministre provincial en 1576, de porter des documents importants au père général qui réside à Paris.

Le «Séraphin de l’Eucharistie»

Le voyage vers Paris est long et périlleux, Pascal risque d’ être tué par les calvinistes. En effet, il est souvent frappé, moqué et insulté. A Orléans, il est quasiment lapidé par eux pour avoir engagé une controverse animée sur l’Eucharistie avec eux. Encore l’Eucharistie.

Désormais elle est au centre de la vie et de la spiritualité de Pascal qui, lorsqu’il revient de Paris, écrit un recueil de sentences pour démontrer la présence réelle de Jésus dans le Pain et le Vin et sur le pouvoir divin transmis au Pape. Ce petit écrit parvient à Rome entre les mains du pontife et lui vaut le surnom de «Séraphin de l’Eucharistie».

En effet, sa présence dans le monde est angélique: ses confrères le trouvent souvent en extase ou le voient s’élever durant les heures d’adoration devant Jésus Eucharistie, dont il parle continuellement aux fidèles, aux autres confrères, à tous, à tout instant et partout.

La Pentecôte et les dons de l’Esprit

C’est une curieuse coïncidence dans la vie de Pascal: il naît le 16 mai 1540, le jour de Pentecôte, et mourra, fatigué et épuisé par des jeûnes continues et par les privations corporelles, le 17 mai 1592, encore jour de Pentecôte. Entre autre, son nom Pascal, il le doit justement à ceci: en effet, la fête de la Pentecôte, en Espagne est appelée aussi «Pâques rose» ou «Pâque de la Pentecôte».

Dans la pauvreté matérielle qu’il a recherchée et qui l’a accompagné toute sa vie, a été cependant riche des dons de l’Esprit Saint, spécialement celui de la sagesse. En effet, malgré qu’il sache à peine lire et écrire, de nombreuses personnalités vont chez lui pour lui demander des conseils et parmi les franciscains il est de toutes façon considéré comme un théologien, en dehors du fait qu’il est un point de référence pour les fidèles.

Pourtant il ne sera jamais prêtre et jamais il n’aura la joie de donner Jésus Eucharistie aux fidèles. C’est l’une des nombreuses privations qu’il décide de s’imposer, car il ne se considère pas assez digne de cela.

La mort et le culte

Éprouvé par les mortifications corporelles, Pascal meurt au couvent de Villa Real, en 1592, après avoir communié. Durant ses funérailles, on raconte qu’au moment de l’élévation, il ouvre les yeux pour adorer Jésus encore une dernière fois. Il est canonisé par Alexandre VIII presqu’un siècle après, tandis qu’en 1897 Léon XIII le proclame patron de Œuvres et des Congrès Eucharistiques.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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