ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITÉ PARMI NOUS (Jean 1,14)
Nous poursuivons notre méditation sur l’Angélus, en considérant sa troisième et dernière partie : « Et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Voici, puisé dans l’évangile, le résumé le plus percutant du dogme central de la foi chrétienne: l’Incarnation du Fils de Dieu.
Méditant, à partir de l’Écriture, sur la réalité de l’Incarnation, les Pères de l’Église ont été amenés à découvrir la place centrale de la Vierge Marie. C’est elle en effet qui donne au Verbe de Dieu la chair qu’il assume et qui sur la Médaille est représentée par le Cœur de chair de Jésus près duquel se trouve le sien.
Le titre de Mère de Dieu reconnue à la Vierge n’a donc pas pour objet premier de lui tresser une couronne supplémentaire. La pureté de sa foi est son plus beau titre de gloire. C’est pour la droite confession de l’Incarnation du Verbe, et non pas simplement pour une juste piété envers la Vierge, que Marie devait être appelée Mère de Dieu.
C’est un débat de christologie qui allait amener l’affirmation de la Théotokos. Ce mot grec fut l’objet de bien des querelles passionnées. Il était, en effet, particulièrement choquant (littéralement, porteuse de Dieu). Comment dire que Dieu ait une mère sans retomber dans la vulgaire mythologie païenne des déesses-mères ?
Comment concevoir que Marie soit mère du Verbe, sans admettre pour autant qu’elle soit mère de la nature divine du Verbe ? La question était christologique. Elle supposait une juste notion de l’union des deux natures divine et humaine dans la personne du Christ.