La médaille miraculeuse nous montre Marie sur la Terre environnée du Ciel : Présence du Père des Cieux, leur Créateur
« Je suis la Servante du Seigneur »
Vous connaissez la médaille, du moins dans son apparence. Vous connaissez son avers avec la Vierge Marie posant les pieds sur la Terre et tenant la tête du serpent hors de portée de nuire. Vous connaissez l’inscription qui l’entoure : «Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !»
Nous verrons plus tard l’envers de la médaille miraculeuse. Pour aujourd’hui, nous fixons notre regard sur cette première face.
Neuf mois après la solennité de la Conception immaculée de Marie, Mère de Jésus, l’Église célèbre la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre. Comme toute naissance, cet événement est un commencement, il est aussi une consécration. Car celle qui naît, remplie de l’Esprit Saint, est appelée à devenir la Mère du Sauveur, le Fils de Dieu.
Néanmoins, cette naissance demeure dans l’ombre ; la Sainte Écriture ne nous en dit rien, et lorsque nous cherchons la généalogie du Christ dans l’Évangile, nous lisons seulement celle qui se rapporte à Joseph. A part l’allusion à sa descendance de David, nous ne trouvons rien d’explicite concernant la généalogie de Marie. Les origines de la Vierge s’effacent dans le silence, de même que toute sa vie. Et pourtant elle est bien née.
On sait qu’elle était parente d’Élisabeth qui habitait en Judée. Elle serait même originaire de Jérusalem comme le veut une ancienne tradition qui nous parle des parents de la Vierge, Joachim et Anne. Le nom de Joachim signifie la préparation du Seigneur, la venue sur terre du Fils de Dieu, et celui d’Anne signifie la grâce, car la fille qu’ils obtinrent de Dieu dans un âge avancé fut une grâce.
Il existait très anciennement, à Jérusalem, une maison appelée « la Maison d’Anne ». A l’endroit de cette maison fut érigée une église dont un 8 septembre eut lieu la dédicace, célébrée chaque année. Cette fête de la Nativité de Marie s’étendit à Constantinople, puis en Occident. Plus tard, on lui adjoignit la fête de sa Conception, neuf mois auparavant, d’où le 8 décembre.
La Nativité de Marie est pour nous une grande fête, car elle inaugure l’économie du salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes. Aucune naissance, après celle de Jésus, n’est aussi importante aux yeux de Dieu, aussi féconde pour le bien de l’humanité. ■
Sainte Marie, que nous contemplons montée au ciel en corps et en âme, nous rappelle avec une force toute particulière, que la terre n’est pas notre demeure permanente, mais bien le ciel où, avec son divin Fils, elle nous précède dans la plénitude de sa nature humaine.
La fête de l’Assomption est pour nous un puissant rappel à vivre l’Église. Car avec Marie, l’Église, Corps du Christ, est plus qu’une communauté d’espérance, elle participe à une réalité provisoire, c’est là que le futur se concrétise de façon visible. Et c’est ce Corps qui, après la résurrection de la chair, sera totalement accueilli par notre Dieu et admis à participer à la gloire de son Esprit.
Nous contemplons déjà aujourd’hui, pleinement réalisée en Marie, notre Mère, cette glorification totale de notre humanité qui, non seulement pour nous, mais même pour les saints, se réalisera seulement à la fin des temps. Cette anticipation convenait bien à la toute pure et toute sainte. De l’Esprit Saint, son corps est toujours demeuré le temple, par qui nous fut donné le Fils de Dieu. Pour nous, c’est un rappel à élever toute notre vie à la hauteur de la vie divine qui nous attend.
La Vierge de l’Assomption nous parle d’élan vers le ciel, vers Dieu. Notre vie terrestre a valeur de vie éternelle pour autant qu’elle est recherche de Dieu, adhésion à sa grâce. Marie a été élevée au ciel parce qu’elle est Mère de Dieu ; cela évoque pour nous d’une manière particulière l’union intime à Dieu.
La Vierge montée aux cieux nous confirme que nous sommes créés pour être unis à Dieu ; Marie elle-même nous tend une main maternelle pour nous aider à atteindre cet idéal auquel nous sommes appelés. Le regard fixé sur elle, nous avancerons plus aisément ; elle sera notre guide, notre force et notre consolation en toutes nos difficultés et luttes. ■