LA CHARITÉ DE MARIE

Les noces de Cana - Giotto 1266-1337 fresque chapelle Scrovegni Padoue
Les noces de Cana – Giotto 1266-1337 fresque chapelle Scrovegni Padoue

Marie est une femme qui aime. Dans l’exquise délicatesse de sa charité, elle sent profondément les nécessités d’autrui. Dès qu’elle les connaît, elle agit avec spontanéité et décision pour porter secours.

Nous le percevons d’abord à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Évangiles de l’enfance.

Le premier acte de la Vierge, devenue Mère de Dieu en prononçant son « fiat », a été précisément un acte de charité envers le prochain.

L’Ange Gabriel lui révèle que sa cousine est sur le point d’être mère, et sans hésiter, elle se met en route pour s’engager dans un service de charité auprès d’Élisabeth où elle demeure environ trois mois, jusqu’à la fin de sa grossesse.

À la naissance de Jésus, même état de choses : Marie contemple son Fils, mais cela ne l’empêche pas de l’offrir à l’adoration des bergers et des mages.

Quand, après trois jours d’anxieuses recherches, elle retrouve Jésus au temple, la Vierge, qui a tant souffert de sa disparition imprévue, cache sa douleur sous celle de Joseph : « Voici que ton père et moi, tout affligés, nous te cherchions » (Luc 2, 48).

Aux noces de Cana, elle seule s’aperçoit de l’embarras des époux du fait que le vin vient à manquer (Jean 2, 1-11).

« Nous voyons, dit Benoît XVI, l’humilité aimante avec laquelle elle accepte d’être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l’heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l’heure véritable de Jésus. Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (Jean 19, 25-27); plus tard, à l’heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d’elle dans l’attente de l’Esprit Saint (Actes 1, 14). » (« Deus caritas est », 41).

Marie nous enseigne que, lorsque l’amour pour Dieu est vraiment total, il s’épanouit tout naturellement en un amour généreux pour le prochain. Elle est ainsi, « par-dessus tout, témoin actif de l’amour qui édifie le Christ dans les coeurs» (Paul VI, Marialis cultus, 37). ■

Jean-Daniel Planchot

Ta demeure en nous

JEUDI SAINT

Tu es là présent, livré pour nous. Toi le tout petit, le Serviteur,
Toi, le Tout Puissant, humblement tu t’abaisses.
Tu fais ta demeure en nous, Seigneur.

Le pain que nous mangeons, le vin que nous buvons,
C’est ton corps et ton Sang. Tu nous livres ta vie, tu nous ouvres ton cœur.
Tu fais ta demeure en nous, Seigneur.

Par le don de ta vie, Tu désires aujourd’hui
Reposer en nos cœurs, brûlé de charité d’être aimé,
Tu fais ta demeure en nous, Seigneur.

Unis à ton amour, tu nous veux pour toujours,
Ostensoirs du Sauveur,  en notre humanité, tu rejoins l’égaré,
Tu fais ta demeure en nous, Seigneur.

L’ESPÉRANCE DE MARIE

Rogier van der Weyden (1399 - 1464), mise au tombeau, Florence, musée des Offices
Rogier van der Weyden (1399 – 1464), mise au tombeau, Florence, musée des Offices

«Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et toute paix en votre foi, pour que vous soyez riches d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint» (Romains 15, 13).

Parmi les grands patients de l’Ancien Testament affermis dans l’espérance, c’est à la Vierge Marie que revient le premier rang. À mesure que se fait proche la naissance de son enfant, le désir qui la porte vers le Sauveur du monde va croissant.

Nous pouvons emprunter ses paroles et son cœur pour glorifier le Dieu qui fait de grandes choses. Dans le Magnificat, nous trouvons une expression révélatrice de l’attitude intérieure de Marie : « Mon âme glorifie le Seigneur, car il a regardé la bassesse de sa servante » (Luc 1, 46-48). Ces mots expriment le mouvement constant de son cœur qui se lance en Dieu avec l’espérance la plus entière en son secours.

La mission reçue du Très-Haut lui sert de point d’appui et Dieu qui « renvoie les riches les mains vides et comble de biens les affamés » (Luc 1, 53), exauce son espérance en se donnant à elle dans toute sa plénitude.

L’espérance de Marie a été absolue. Ainsi, lorsque Joseph « veut la renvoyer secrètement » (Matthieu 1, 19), elle se tait parce qu’elle est pleine d’espérance en Dieu et en son secours. Nous espérons en Dieu, nous aussi, mais notre espérance n’est pas absolue comme celle de Marie : « En toi, Seigneur, j’ai espéré et je ne serai jamais confondu. » Dieu ne trompe jamais notre espérance, et de même qu’il envoie un Ange pour révéler à Joseph le mystère de la maternité de Marie, ainsi trouve-t-il toujours moyen d’aider et de soutenir quelqu’un qui s’est confié en Lui.

Ô Mère, rappelez-vous ce que Jésus a fait et souffert : sa naissance dans l’étable, son voyage en Égypte, son sang répandu, sa pauvreté, ses sueurs, ses tristesses, la mort par amour pour nous, et vous qui avez, après son Ascension, attendu son Esprit au Cénacle, par amour pour Jésus, venez à notre secours.

Jean-Daniel Planchot

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