La piété populaire permet une citoyenneté constructive des chrétiens

La piété populaire permet une citoyenneté constructive des chrétiens

Venu pour conclure le colloque sur la religiosité populaire en Méditerranée à Ajaccio ce dimanche 15 décembre, le Pape François a estimé que la piété populaire ne peut pleinement se déployer que dans une relation saine entre la religion et le politique. La piété populaire, ouvrant les cœurs des croyants à la charité, permet une «citoyenneté constructive» des chrétiens, qui peuvent ainsi œuvrer au bien commun aux côtés des institutions civiles et politiques.

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS À AJACCIO
À L’OCCASION DU CONGRÈS
« LA RELIGIOSITÉ POPULAIRE EN MÉDITERRANÉE »

SESSION CONCLUSIVE DU CONGRÈS

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Palais des Congrès et d’Exposition d’Ajaccio
Dimanche 15 décembre 2024

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Monsieur le Cardinal,
chers frères dans l’épiscopat,
chers prêtres, religieux et religieuses,
chères sœurs et chers frères !

Je suis heureux de vous rencontrer ici à Ajaccio, à l’issue du Colloque sur la piété populaire en Méditerranée, auquel ont participé de nombreux chercheurs et évêques de France et des autres pays.

Les terres baignées par la mer Méditerranée sont entrées dans l’histoire et ont été le berceau de nombreuses civilisations ayant connu un développement exceptionnel. Rappelons notamment les civilisations gréco-romaine et judéo-chrétienne qui témoignent de l’importance culturelle, religieuse et historique de ce grand “lac” situé entre trois continents, cette mer unique au monde qu’est la Méditerranée.

N’oublions pas que dans la littérature classique, tant grecque que latine, la Méditerranée a été souvent le cadre idéal de la naissance de mythes, de contes et de légendes. De même, la pensée philosophique et les arts, avec les techniques de navigation, ont permis aux civilisations de la Mare nostrum de développer une haute culture, d’ouvrir des voies de communication, de construire des infrastructures et des aqueducs, et plus encore des systèmes juridiques et des institutions d’une grande complexité dont les principes de base sont encore valables et pertinents aujourd’hui.

Entre la Méditerranée et le Proche-Orient, une expérience religieuse très particulière est née, liée au Dieu d’Israël qui s’est révélé aux hommes et a initié un dialogue incessant avec son peuple, culminant avec la présence singulière de Jésus, le Fils de Dieu. C’est Lui qui a fait connaître définitivement le visage du Père, son Père et le nôtre, et qui a mené à son accomplissement l’Alliance entre Dieu et l’humanité.

Deux mille ans se sont écoulés depuis l’Incarnation du Fils de Dieu, et nombre d’ères et de cultures se sont succédées. À certains moments de l’histoire, la foi chrétienne a éclairé la vie des peuples et de leurs institutions politiques, alors qu’aujourd’hui, surtout dans les pays européens, la question de Dieu semble s’estomper ; et nous nous retrouvons toujours plus indifférents à sa présence et à sa Parole.

Il faut cependant être prudent dans l’analyse de ce scénario et ne pas se laisser aller à des considérations hâtives ni à des jugements idéologiques qui opposent parfois, encore aujourd’hui, la culture chrétienne et la culture laïque. C’est une erreur !

*

Il importante au contraire de reconnaître une ouverture réciproque entre ces deux horizons : les croyants s’ouvrent de plus en plus à la possibilité de vivre leur foi sans l’imposer, de la vivre comme un levain dans la pâte du monde et des milieux dans lesquels ils se trouvent ; et les non-croyants, ou ceux qui se sont éloignés de la pratique religieuse, ne sont pas étrangers à la recherche de la vérité, de la justice et de la solidarité.

Souvent, même s’ils n’appartiennent à aucune religion, ils portent dans leur cœur une soif plus grande, une exigence de sens qui les conduit à s’interroger sur le mystère de la vie et à rechercher des valeurs fondamentales pour le bien commun.

C’est précisément dans ce cadre que nous pouvons saisir la beauté et l’importance de la piété populaire (cf. St Paul VI, Exhort. ap. Evangelii Nuntiandi, n. 48). C’est saint Paul VI qui a “changé le nom”, dans Evangelii nuntiandi il passe de “religiosité” à “piété” populaire.

D’une part, elle nous rappelle l’Incarnation comme fondement de la foi chrétienne qui s’exprime toujours dans la culture, l’histoire et les langues d’un peuple et qui se transmet à travers les symboles, les coutumes, les rites et les traditions d’une communauté vivante.

D’autre part, la pratique de la piété populaire attire et implique également des personnes qui sont au seuil de la foi, qui ne pratiquent pas assidûment mais qui y retrouvent l’expérience de leurs propres racines et affections, ainsi que des idéaux et des valeurs qu’elles considèrent utiles pour leur vie et pour la société.

En exprimant la foi avec des gestes simples et des langages symboliques enracinés dans la culture du peuple, la piété populaire révèle la présence de Dieu dans la chair vivante de l’histoire, renforce la relation avec l’Église et devient souvent une occasion de rencontre, d’échange culturel et de fête ; c’est curieux : une piété qui n’est pas festive n’a pas « une bonne odeur », ce n’est pas une piété qui vient du peuple, elle est trop « distillée ».

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En ce sens, ses pratiques donnent corps à la relation avec le Seigneur et au contenu de la foi. J’aime rappeler, à ce propos, une réflexion de Blaise Pascal qui, dans un dialogue avec un interlocuteur fictif, pour l’aider à comprendre comment parvenir à la foi, dit qu’il ne suffit pas de multiplier les preuves de l’existence de Dieu ou de faire trop d’efforts intellectuels.

Il faut plutôt regarder ceux qui ont déjà progressé sur le chemin, parce qu’ils ont commencé avec peu de choses, « en prenant de l’eau bénite, en faisant dire des messes » (Pensées, in Œuvres complètes, Paris 2000, n. 681). Ce sont les petits pas qui vous font avancer. La piété populaire est une piété qui est impliquée dans la culture, mais qui ne se confond pas avec la culture. Et elle avance à petits pas.

Il ne faut donc pas l’oublier : « Dans la piété populaire, on peut comprendre comment la foi reçue s’est incarnée dans une culture et continue à se transmettre ». « Se trouve donc en elle une force activement évangélisatrice que nous ne pouvons pas sous-estimer : ce serait comme méconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 123 ; n. 126), qui agit dans le saint Peuple de Dieu, en le faisant avancer dans les discernements quotidiens.

Pensons au pauvre diacre Philippe, qui un jour a été conduit [par l’Esprit] sur une route et a entendu un païen, un serviteur de la reine Candace d’Éthiopie, lire le prophète Isaïe et ne rien comprendre. Il s’est approché : « Comprends-tu ? ». – Non. Et il lui a annoncé l’Évangile.

Et cet homme, qui avait reçu la foi à ce moment-là, s’approchant de l’endroit où il y avait de l’eau, dit : “Dis-moi, Philippe, peux-tu me baptiser, maintenant, ici, qu’il y a de l’eau ?” Et Philippe n’a pas dit : “Non, il doit suivre le cours, il doit amener le parrain et la marraine, tous deux mariés dans l’Église ; il doit faire ceci… ”. Non, il l’a baptisé. Le baptême est précisément le don de la foi que Jésus nous fait.

*

Nous devons veiller à ce que la piété populaire ne soit pas utilisée, instrumentalisée par des groupes qui entendent renforcer leur identité de manière polémique, en alimentant des particularismes, des oppositions, des attitudes d’exclusion. Tout cela ne répond pas à l’esprit chrétien de la piété populaire et appelle chacun, en particulier les pasteurs, à la vigilance, au discernement et à la promotion d’une attention constante aux formes populaires de la vie religieuse.

Lorsque la piété populaire réussit à communiquer la foi chrétienne et les valeurs culturelles d’un peuple, unissant les cœurs et fusionnant une communauté, un fruit important naît qui rejaillit sur l’ensemble de la société comme sur les relations entre les institutions politiques, sociales et civiles, et l’Église.

La foi ne reste pas un fait privé, nous devons nous méfier de ce développement, je dirais hérétique, de la privatisation de la foi ; les cœurs s’amalgament et vont de l’avant…, un fait qui s’épuise dans le sanctuaire de la conscience, mais – si elle entend être pleinement fidèle à elle-même – elle implique un engagement et un témoignage envers tous pour la croissance humaine, le progrès social et la protection de toute la création, sous le signe de la charité.

C’est justement pour cette raison qu’à partir de la profession de la foi chrétienne et de la vie communautaire, animée par l’Évangile et les sacrements, d’innombrables œuvres de solidarité et institutions ont vu le jour au cours des siècles comme les hôpitaux, les écoles, les centres de soins – en France, il y en a beaucoup ! – où les croyants se sont engagés auprès des plus démunis et ont contribué à la croissance du bien commun.

La piété populaire, les processions et les rogations, les activités caritatives des confréries, la prière communautaire du Saint Rosaire et d’autres formes de dévotion peuvent nourrir cette, permettez-moi de la qualifier ainsi, “citoyenneté constructive” des chrétiens. La piété populaire vous donne une « citoyenneté  constructive » !

*

Parfois, certains intellectuels, certains théologiens ne comprennent pas cela. Je me souviens d’être allé une semaine dans le nord de l’Argentine, à Salta, où a lieu la fête du Señor de los Milagros, le Seigneur des miracles. Toute la province, toute, converge vers le sanctuaire, et tous se confessent, depuis le maire jusqu’à tout le monde, parce qu’ils ont cette piété en eux.

J’allais toujours confesser, et c’était un travail difficile, parce que tous les gens se confessaient. Et un jour, en sortant, j’ai trouvé un prêtre que je connaissais : “Ah, vous êtes là, comment allez-vous ?” – “Bien !”… Et comme nous sortions, à ce moment-là, une dame s’est approchée avec des images de saints à la main et a dit au prêtre, un bon théologien : “Mon Père, voulez-vous les bénir ?”. Le prêtre, avec une grande théologie, lui dit : “Mais, madame, avez-vous participé à la messe ?”. – “Oui, padrecito” – “Et savez-vous qu’à la fin de la messe on béni tout ?” – “Oui, padrecito” – “Et savez-vous que la bénédiction de Dieu vient de vous ?” – “Oui, padrecito”. À ce moment-là, un autre prêtre l’a appelé : “Oh, comment vas-tu ?”. Et la dame qui avait dit tant de fois “oui, padrecito” se tourna vers celui-là : “Mon Père, voulez-vous me les bénir ?”. Il y a une complicité, une saine complicité qui cherche la bénédiction du Seigneur et qui n’accepte pas les généralisations.

En même temps, sur le terrain commun de cette audace de faire le bien, de demander la bénédiction, les croyants peuvent se retrouver sur un chemin commun avec les institutions laïques, civiles et politiques, pour travailler ensemble à la croissance humaine intégrale et à la sauvegarde de cette “île de beauté”.

*

D’où la nécessité de développer un concept de laïcité qui ne soit pas statique et figé, mais évolutif et dynamique, capable de s’adapter à des situations différentes ou imprévues, et de promouvoir une coopération constante entre les autorités civiles et ecclésiastiques pour le bien de l’ensemble de la communauté, chacune restant dans les limites de ses compétences et de son espace.

Benoît XVI l’a affirmé : une saine laïcité signifie « libérer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux. […] Une telle saine laïcité garantit à la politique d’opérer sans instrumentaliser la religion, et à la religion de vivre librement sans s’alourdir du politique dicté par l’intérêt, et quelquefois peu conforme, voire même contraire, à la croyance. C’est pourquoi la saine laïcité (unité-distinction) est nécessaire, et même indispensable aux deux » (Exhort. ap. postsyn. Ecclesia in Medio Oriente, n.29). C’est ce qu’a dit Benoît XVI: une saine laïcité, mais à côté d’une religiosité. Les domaines sont respectés.

De cette manière, plus d’énergie et plus de synergies peuvent être libérées, sans préjugés et sans opposition de principe, dans le cadre d’un dialogue ouvert, franc et fructueux.

*

Chères sœurs et frères, la piété populaire, très profondément enracinée ici en Corse, et ce n’est pas de la superstition, fait émerger les valeurs de la foi et exprime en même temps le visage, l’histoire et la culture des peuples. C’est dans cet entrelacement, sans confusions, que se noue le constant dialogue entre le monde religieux et le monde laïc, entre l’Église et les institutions civiles et politiques.

Sur ce sujet, vous êtes en route depuis longtemps, c’est votre tradition, et vous êtes un exemple vertueux en Europe. Continuez sur cette voie! Et je voudrais encourager les jeunes à s’engager encore plus activement dans la vie socioculturelle et politique, sous l’impulsion des idéaux les plus sains et de la passion pour le bien commun.

De même, j’exhorte les pasteurs et les fidèles, les hommes politiques et ceux qui exercent des responsabilités publiques à rester toujours proches des peuples, en écoutant les besoins, en comprenant les souffrances, en interprétant les espoirs, parce que toute autorité ne grandit que dans la proximité.

Les pasteurs doivent avoir cette proximité : proximité avec Dieu, proximité avec les autres pasteurs, proximité avec les prêtres, proximité avec les peuples, qui sont si proche. Ce sont les vrais pasteurs. Mais le pasteur qui n’a pas cette proximité, pas même avec l’histoire et la culture, est simplement “Monsieur l’Abbé”. Ce n’est pas un pasteur. Il faut distinguer ces deux manières de faire de la pastorale

Je souhaite que ce Colloque sur la piété populaire vous aide à redécouvrir les racines de votre foi et vous incite à un engagement renouvelé dans l’Église et dans la société civile, au service de l’Évangile et du bien commun de tous les citoyens.

Que Marie, Mère de l’Église, vous accompagne et vous assiste sur votre chemin. Merci beaucoup !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

GRANDE NEUVAINE DE NOËL 1 Voici que vient le Roi, Seigneur de la terre

16 décembre

Pour nous préparer à l’avènement, à la Nativité de notre Sauveur, méditons sur sa Nativité et cherchons à en comprendre la transcendance. Les Lazaristes, institués par Saint-Vincent de Paul ont commencé en 1720 cette tradition de la Neuvaine de Noël.

Que les cieux se réjouissent,
et que la terre tressaille d’allégresse ;
jubilez, montagnes, en louange :
car notre Seigneur va venir,
et il aura pitié de ses pauvres.
Laetentur caeli et exsultet terra
iubilate montes laudem
quia Dominus noster veniet
et pauperum suorum miserebitur.

Vous êtes invités à participer à cette préparation spirituelle. En tant qu’Associés de la Médaille Miraculeuse, qui voulons être totalement consacrés à Jésus par Marie et qui déposons entre leurs mains notre Baptême pour que s’accomplisse sans cesse en nous la volonté de Dieu, nous recommandons en Église la célébration de cette Neuvaine.

Il est préférable de faire cette neuvaine à la tombée du jour – heure de la célébration des Vêpres – en raison des “Grandes Antiennes” du Magnificat, propres à chaque jour (dans les monastères où elles sont chantées solennellement on sonne les cloches à la volée pendant ce chant). Que demeure cette importante tradition, surtout en famille ! On la commence le 16 décembre.

Méditation du Jour 1 – La réconciliation

Réconciliation - pourquoi, comment
Réconciliation – pourquoi, comment

En ce premier jour, nous allons raffermir nos valeurs de façon que Noël soit ce qu’il doit être : une fête dédiée à la réconciliation, dédiée au pardon généreux et compréhensif que nous apprenons d’un Dieu compatissant.

Avec le pardon de l’Esprit Saint, nous pouvons nous réconcilier avec Dieu et avec nos frères et avancer en une vie nouvelle. C’est la bonne nouvelle que Saint Paul proclama en ses lettres, comme nous le lisons dans la lettre de Saint Paul aux Romains (5:1–11):

“Frères, Dieu a donc fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu.

Mais ce n’est pas tout : la détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée ; la valeur éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien.

Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. A plus forte raison, maintenant que le sang du Christ nous a fait devenir des justes, nous serons sauvés par lui de la colère de Dieu.

En effet, si Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils quand nous étions encore ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, nous serons sauvés par la vie du Christ ressuscité. Bien plus, nous mettons notre orgueil en Dieu, grâce à Jésus Christ notre Seigneur, qui nous a réconciliés avec Dieu.”

Vivre Noël c’est oublier les offenses si quelqu’un nous a offensés, et c’est demander pardon si nous avons maltraité les autres. Ainsi, du pardon nait l’harmonie et nous construisons cette paix que les anges annonçaient à Bethléem : paix sur la terre aux hommes qui aiment le Seigneur et s’aiment entre eux.

Nous les êtres humains, nous pouvons faire du tort par la haine ou nous pouvons être heureux en un amour qui réconcilie. Cette bonne mission est pour chacun de nous : être agents de réconciliation et non de discorde, être instruments de paix et semeurs de fraternité.

Hymne du « Rorate Cæli desuper »

chant par excellence  du Temps de l’Avent.

Cieux, répandez de là-haut, votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste. (Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum) Refrain tiré du Livre d’Isaïe (45, 8)

  1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, et ne te souviens plus de notre iniquité, voici qu’elle est abandonnée la Cité du Saint des Saints, Sion a été désertée, Jérusalem est dans la désolation, le temple de ta sanctification et de ta gloire, là où nos pères célébraient tes louanges.
  2. Nous avons péché, et nous sommes devenus comme l’impur, et nous tous sommes tombés comme la feuille, et nos iniquités nous ont balayés comme le vent; tu nous as caché ta face et tu nous as abandonnés au pouvoir de notre iniquité.
  3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple, et envoie celui que tu dois envoyer: envois l’Agneau dominateur de la terre, depuis la pierre du désert jusqu’au mont de la fille de Sion, afin que lui-même éloigne de nous le joug de notre captivité.
  4. Console-toi, console-toi, mon peuple! Bientôt viendra ton salut: pourquoi serais-tu consumé de chagrin, si la douleur t’a renouvelé? Je te sauverai, ne crains pas car c’est moi qui suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

ANTIENNE

Voici que vient le Roi,
Seigneur de la terre,
et lui-même enlèvera
le joug de notre captivité.

Prière à l’Enfant Dieu

Seigneur, Noël est le rappel de ta naissance parmi nous, c’est la présence de ton amour en notre famille et en notre société. Noël est la confirmation que le Dieu du ciel et de la terre est notre Père, que Toi, Divin Enfant, tu es notre frère.

Que cette réunion autour de ta crèche augmente notre foi en ta bonté, nous engage à vivre véritablement comme frères et sœurs, nous donne le courage de chasser la haine et de semer la justice et la paix. Ô Divin Enfant, fais-nous comprendre que là où il y a l’amour et la justice, Tu es là, et là aussi c’est Noël. Amen.
Gloria…

Cantique à l’Enfant-Jésus

Jésus,
Enfant-Dieu que j’adore,
Viens en nos cœurs ! Viens, ne tarde plus !
Ouvrez-vous les cieux, et tombe d’en haut,
bienfaisante rosée, comme un sainte aspersion.
Viens Bel Enfant-Jésus, viens Dieu fait homme,
luis brillante étoile, apparais fleur des champs.

Prières au Seigneur, pour la famille, à la Vierge Marie et à saint Joseph

On peut méditer le premier n° de la Lettre du Pape François sur le Merveilleux signe de la Crèche.

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

NEUVAINE DE NOËL

NEUVAINE DE NOËL

Vierge enceinte - cathédrale d'Évora Portugal
Vierge enceinte – cathédrale d’Évora Portugal

Du 16 au 24 décembre,
l’Église nous invite à préparer la fête de la Naissance de Jésus par une neuvaine.

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Tous les Associés de la Médaille Miraculeuse sont invités à s’y unir durant les jours de préparation à Noël avec le formulaire qui est proposé ci-dessous.
Il est préférable de faire cette neuvaine à la tombée du jour – heure de la célébration des Vêpres – en raison de l’intégration dans le texte des prières des “Grandes Antiennes” du Magnificat, propres à chaque jour (dans les monastères où elles sont chantées solennellement on sonne les cloches à la volée pendant ce chant).

I. Prenons d’abord la traduction du “Rorate coeli desuper“:

R.: Cieux, répandez de là-haut, votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.

1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, et ne te souviens plus de notre injustice,
voici qu’elle est abandonnée la Cité du Saint des Saints,
Sion a été désertée, Jérusalem est dans la désolation,
le temple de ta sanctification et de ta gloire,
là où nos pères célébraient tes louanges.

2. Nous avons péché, et nous sommes devenus comme l’impur,
et nous tous sommes tombés comme la feuille,
et nos iniquités nous ont balayés comme le vent;
tu nous as caché ta face
et tu nous as abandonnés au pouvoir de notre iniquité.

3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,
et envoie celui que tu dois envoyer:
envois l’Agneau dominateur de la terre,
depuis la pierre du désert jusqu’au mont de la fille de Sion,
afin que lui-même éloigne de nous le joug de notre captivité.

4. Console-toi, console-toi, mon peuple!
Bientôt viendra ton salut :
pourquoi serais-tu consumé de chagrin,
si la douleur t’a renouvelé?
Je te sauverai, ne crains pas
car c’est moi qui suis le Seigneur ton Dieu,
le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

II. Lisons ici quelques versets du livre d’Isaïe (voir missel), suivis d’une dizaine de chapelet.

Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
« Dieu vient lui-même et va vous sauver » (Is 35, 1-6a.10)
« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)

III. Achevons la dizaine avec la prière suivante:

Ô Jésus très miséricordieux, Fils bien-aimé du Père qui nous as tant aimés et qui es venu dans le monde pour nous sauver, en ces jours où nous préparons la célébration de ta naissance dans l’humilité de la crèche, écoute nos humbles prières et ouvre-nous largement le trésor de tes grâces:

– Nous te supplions pour notre monde malade : les égarements de l’orgueil et du désir de domination, de la jouissance égoïste et du matérialisme compromettent dangereusement son équilibre et son avenir…
Roi d’humilité et de paix, touche les cœurs de ceux qui ne te connaissent pas, et inspire à ceux qui nous gouvernent les mesures sages au service du bien commun et du respect véritable de l’homme créé à ton image!

– Nous te prions pour tous ceux qui souffrent et qui sont affligés : les malades – du corps et de l’âme – , les personnes isolées ou abandonnées, les âmes aux prises avec le découragement ou tentés de désespoir…
Roi de douceur et de guérison, daigne les visiter toi-même et les consoler, et suscite des âmes de compassion qui leur viendront en aide!

– Nous te présentons nos familles et nos communautés, nos amis et nos bienfaiteurs : vois nos besoins (les exprimer), sois touché par nos nécessités…
Roi de grâce et de bénédiction, renouvelle en nos âmes les prodiges de ton Incarnation et viens nous remplir de tes propres vertus pour que nous correspondions toujours davantage à ta sainte volonté!

Ô Vierge Marie et Saint Joseph, assistez-nous en ces jours et obtenez-nous, avec les grâces que nous demandons avec ferveur, d’accueillir dignement l’Enfant-Dieu avec des dispositions de cœur qui lui soient agréables. Ainsi soit-il!

IV. Prenons chaque jour l’une des antiennes suivantes suivie du Magnificat:

Le 16 décembre:
Ecce veniet Rex, Dominus terræ, et ipse auferet jugum captivitatis nostræ.
( Voici que vient le Roi, Seigneur de la terre, et lui-même enlèvera le joug de notre captivité)

Le 17 décembre:
O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodiisti, attingens a fine usque ad finem fortiter, suaviterque disponens omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ.
( Ô Sagesse sortie de la bouche du Très-Haut, te déployant d’un bout du monde à l’autre et disposant toutes choses avec force et douceur: viens nous enseigner la voie de la prudence.)

Le 18 décembre:
O Adonai et Dux domus Israël, qui Moysi in igne flammæ rubri apparuisti, et ei in Sina legem dedisti: veni ad redimendum nos in brachio extento.
( Ô Adonaï et chef de la maison d’Israël, qui es apparu à Moïse dans la flamme du buisson embrasé et lui a donné la Loi sur le Sinaï: viens nous racheter par la puissance de votre bras!)

Le 19 décembre:
O radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur: veni ad liberandum nos, jam noli tardare.
( Ô Rejeton de Jessé qui es dressé comme un signe pour les peuples, devant qui les rois garderont le silence et que les nations invoqueront: viens nous délivrer, ne tarde plus désormais!)

Le 20 décembre:
O clavis David, et sceptrum domus Israël; qui aperis et nemo claudit, claudis et nemo aperit: veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
( Ô Clef de David et sceptre de la maison d’Israël, tu ouvres et nul ne ferme, tu fermes et nul n’ouvre: viens et tires de sa prison celui qui est assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 21 décembre:
O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol justitiæ: veni et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.
( Ô Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice: viens et illumines ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 22 décembre:
O Rex gentium, et desideratus earum: lapisque angularis, qui facis utraque unum: veni, et salva hominem, quem de limo formasti.
( Ô Roi des nations et objet de leur désir, Pierre angulaire qui des deux peuples en fais un seul: viens et sauves l’homme que tu as formé du limon!)

Le 23 décembre:
O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum: veni ad salvandum nos, Domine Deus noster.
( O Emmanuel, notre Roi et notre législateur, attente des nations et leur Sauveur: viens nous sauver, Seigneur notre Dieu!)

Le 24 décembre:
Cum ortus fuerit sol de cælo, videbitis Regem regum procedentem a Patre, tamquam sponsum de thalamo suo.
( Lorsque le soleil montera dans le ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père, semblable à l’époux sortant de la chambre nuptiale!)

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen. (en latin page 2)

Bénissons le Seigneur! Nous rendons grâces à Dieu!

Voir aussi la Grande Neuvaine de Noël 2010 

et la Vierge de l’Incarnation

(Avant le MAGNIFICAT aux Vêpres du 17 au 23, les grandes Antiennes en « O » de l’Avent, présentées  par les Moniales Bénédictines de l’Abbaye Sainte Marie des 2 Montagnes – Canada.)

site officiel en France