LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 12 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 12 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire. –  L. Grandmont Liège 1841

Suite des motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire – L’intérêt de ces âmes.

On ne peut se figurer une misère pareille à celle d’une âme qui, d’une part, souffre des maux dont notre imagination ne pourrait se former la plus petite idée, des maux qui du purgatoire lui feraient un enfer, si l’espérance ne la soutenait; et qui, d’autre part, est dans une entière impuissance de s’en délivrer, et même de se procurer le moindre soulagement.

Tel est l’état des âmes du purgatoire ; en existe-t-il de plus digne de compassion ? Aussi se rencontrerait-il difficilement un cœur assez dur pour n’en être pas touché, s’il le comprenait ou si seulement il voulait y réfléchir.

En effet, quelle impression n’éprouveriez-vous pas, si Dieu faisait paraître devant vous une de ces âmes affligées, et que vous fussiez témoin de leurs tourments ? si vous entendiez leurs gémissements et leurs plaintes, et si, du fond de leurs cachots, elles poussaient jusqu’à vous ce cri lamentable : ayez pitié de moi !

Il est certain que plus une personne est pauvre, plus nous sommes obligés de la secourir. Or, qui est plus pauvre que celui qui n’a rien, qui doit beaucoup, et qui n’a aucun moyen de travailler, de gagner ou de demander ; et qui cependant doit satisfaire jusqu’au dernier denier, en souffrant des tourments inexprimables jusqu’à ce qu’il ait satisfait.

Méditons un instant cet état extrême de misère et de pauvreté, et nous aurons une idée de l’état de délaissement des âmes du purgatoire et du besoin extrême qu’elles ont qu’on vienne à leur secours. Nous comprendrons aussi pourquoi saint Thomas enseigne que les prières offertes pour les morts sont mieux reçues que celles que l’on fait pour les vivants, parce qu’ils ne peuvent s’aider.

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Il y a une obligation étroite, et la loi de Dieu le commande, d’assister ceux qui sont dans la dernière nécessité. Cette loi est générale, et s’étend sur les personnes étrangères et inconnues : mais il y en a dans les flammes purifiantes qui sont de notre connaissance, envers lesquelles nous avons peut-être des obligations ou qui ne sont dans ces flammes qu’à cause de nous.

Il y a des amis, des parents, des frères, des pères et des mères qui se voient au milieu des tourments, délaissés de ceux qui leur doivent leur existence, leur fortune, etc., quelle douleur pour eux, parmi de si grandes peines, de ne recevoir aucun secours de tant de personnes que les liens formés par la parenté ou l’amitié leur faisaient considérer comme d’autres eux- mêmes?

Voyez quelle différence entre la conduite que .nous tenons à leur égard depuis leur mort, et celle que nous tenions de leur vivant : au moindre petit mal qu’ils éprouvaient nous travaillions à les soulager, aucune peine ne nous coûtait ; si nous avions vu une étincelle les atteindre, nous eussions aussitôt volé pour l’éteindre.

Si la maladie violente qui a tranché leurs jours eût dégénéré en une longue infirmité, s’ils languissaient encore sur leur lit de douleur, oserions-nous leur refuser quelques veilles, quelques assiduités ? Et maintenant, misérables et aveugles que nous sommes, nous les abandonnons, malgré la facilité de les secourir, dans des supplices qui ne se comprennent point !

Partout si une maison brûle on y court de tous côtés ; on voit une agitation générale, et cela pour empêcher que du bois, que des meubles ne brûlent; et des âmes créées à l’image de Dieu, et des personnes pour qui nous devons avoir la plus grande considération, elles ont beau crier, appeler au secours, l’on ne fait rien pour elles; on les oublie, on les néglige, quoiqu’on soit convaincu qu’elles peuvent avoir le plus grand besoin d’être secourues !

Faites à autrui ce que vous voudriez qu’on vous fît. Or, réfléchissez un instant et supposez-vous mort en état de grâce : le souverain Juge a trouvé votre conscience exemple ou purifiée de tout délit assez grave pour vous faire encourir son indignation.

Mais d’anciennes fautes trop légèrement expiées, une vie un peu sensuelle, des passions encore vives, plusieurs omissions inexcusables, etc., vous empêchent de posséder l’héritage céleste, d’ici à un terme connu de Dieu seul, et peut-être éloigné. Vous voilà donc réduit à une captivité extrêmement douloureuse, vos pensées se portent vers la terre, où bientôt votre souvenir sera entièrement effacé.

Vous y voyez tous les hommes remplis d’eux-mêmes, et occupés du présent, comme s’il n’y avait point d’avenir. Oh! si vous le pouviez, que ne feriez-vous pas pour intéresser leur insensibilité pour toucher leur cœur, pour solliciter des prières, des bonnes œuvres propres à soulager vos maux ?

Vous sentiriez alors tout le prix de cette divine charité qui est l’âme du christianisme, l’espoir des malheureux, la ressource et le lien des deux mondes. Eh bien ! cette charité admirable que vous ne cesseriez d’implorer dans la cruelle extrémité où il est à propos de vous contempler vous-même d’avance, cette charité si sainte, si active, si compatissante, ne vous parle-t-elle pas au fond du cœur pour tant d’âmes souffrantes dont vous pouvez, à certains égards, être le sauveur ?

Dieu lui-même ne vous dit-il pas : Ce que vous ferez au moindre des miens je le réputerai fait à vous- même? Ne parlons plus de parents, d’amis, etc. oublions, s’il se peut, tous les égards humains, tous les intérêts de la chair et du sang ; ne voyons ici que Dieu qui nous presse, nous sollicite, et veut être l’objet de la charité qu’il nous inspire.

Secourons ses enfants, ses élus, ils n’ont plus d’autre ressource que nos mérites qui, unis à ceux de Jésus-Christ, sont tout-puissants auprès de Dieu pour la délivrance des âmes du purgatoire. Notre divin Sauveur ne promet-il pas le bonheur éternel à ceux qui nourrissent ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus? Et pourquoi? parce que les services qu’on rend aux pauvres, aux malheureux, c’est à Jésus-Christ qu’on les rend.

Or, si ce Dieu de bonté daigne se substituer à nos frères souffrants en cette vie, à plus forte raison se substitue- t-il à ceux qui souffrent dans l’autre, et qui sont même les principaux membres de son corps mystique.

Tous les autres motifs, quelque justes, quelque beaux, quelqu’un portants qu’ils nous semblent, ne sont-ils pas moins forts que celui-ci ? Eh ! que sommes- nous donc, s’il ne détermine pas nos volontés à faire les plus grands efforts pour le soulagement de tant de presque justes, dans lesquels nous savons que J.-C. souffre, en nous laissant le pouvoir de les soulager ?

instruction

Habituons-nous à voir J.-C. dans chaque membre de l’église souffrante. Que ne doit pas produire en nous cette pensée : je peux soulager J.-C., souffrant !… Elle réveillera sans doute notre foi, et nous fera prendre la résolution de ne négliger aucun moyen de secourir non seulement notre prochain d’ici-bas, mais aussi les âmes du purgatoire, qui peuvent être soulagées et délivrées par nous avant le terme fixé par Dieu.

PRIÈRE.

Oui, Seigneur, c’est vous-même que j’aurai intention de secourir en secourant les âmes du purgatoire : je vous demande la grâce de ne perdre jamais de vue cette pensée qui redouble mon zèle et mon empressement à soulager mes frères souffrants. Ainsi soit-il.

Indulgence applicable aux morts. — Indulgence accordée tous les fidèles qui récitent le malin, à midi et le soir, trois Gloria Patri pour remercier la très-sainte Trinité des faveurs et des grâces singulières qu’elle a accordées à la bienheureuse Vierge Marie, spécialement dans la glorieuse Assomption.

Indulgence pour ceux qui les auront récités exactement trois fois par jour, dans le cours du mois, le jour, à leur choix, où, s’étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l’Église. (Récrit du 11 Juillet 1815)

PRIÈRE POUR 11 NOVEMBRE

PRIÈRE POUR 11 NOVEMBRE

Il y a cent six ans était signé l’armistice. Toutes les villes et villages de France ont été touchés par la guerre. Tous imaginaient une guerre courte et facile. Mais dès les premiers mois, les morts ont été innombrables et nos familles ont été meurtries par ce drame de la guerre. Nous nous rappelons que tous ces hommes jeunes et moins jeunes appelés à la guerre ont fait brutalement, pour eux-mêmes ou leurs camarades, la découverte de la mort.

Journal La Croix 12 novembre 1918
Journal La Croix 12 novembre 1918

 

Prions le Père qui veut la paix sur la terre. Prions le Christ qui a connu la mort sur la croix, l’angoisse de la solitude face à celle-ci, sans pour autant perdre confiance ; le récit de sa mort nous rappelle qu’il a pris sur lui toutes les souffrances et toutes les morts. Prions le Saint Esprit qui anime nos cœurs. Confiants dans la miséricorde de Dieu, portons jusqu’au Père l’espérance du monde et nos humbles prières.

INTENTIONS DE PRIÈRE

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour la France, ce pays où tu nous as donné de vivre, pour son histoire, pour tout ce que ses habitants ont su développer de beau, de vrai, de bon dans les siècles passés.

Nous te prions. Regarde, Seigneur, les hommes de notre temps, donne leur d’aimer et grandir ensemble.

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour ces hommes et des femmes de France qui se sont unis pour la défense de notre pays. mais aussi pour ceux de 70 pays

Nous te prions. Qu’aujourd’hui encore nos concitoyens sachent faire grandir la fraternité entre les peuples.

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour celles et ceux qui sont artisans de paix, chez nous et de par le monde.

Nous te prions. Comme nous le rappelle le Pape François, nous avons besoin de toi pour ouvrir nos cœurs à ta paix.

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour la vie que tu nous donnes.

Nous te prions pour ces jeunes hommes de nos villes et villages qui, il y a cent ans ont découvert l’horreur de la guerre et de la mort brutale.

Nous te recommandons également ceux qui, encore aujourd’hui, sont victimes des guerres et pour toutes les familles endeuillées par les conflits.

CONCLUSION

Dieu fort qui détestes la guerre, Dieu juste qui démasques tout mensonge, attaque-toi, autour de nous et en nous-mêmes, aux forces orgueilleuses du mal qui engendrent les atrocités et les souffrances, et nous pourrons ensemble faire honneur à notre nom de fils de Dieu. Dieu qui donne la paix, Toi qui es la paix en personne, écoute la prière de ton peuple et donne-lui la joie d’être exaucé. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen.

Que la paix du Christ nous accompagne tous !

D’après le Diocèse aux Armées de France

 


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Saint Martin, évêque de Tours

Saint Martin, évêque de Tours

Saint Martin © Biblioteca Apostolica Vaticana
Saint Martin © Biblioteca Apostolica Vaticana

Peu de personnages peuvent voir résumée leur vie en une seule action, si puissante qu’elle reste indélébile et si profonde qu’elle condense une vie. Saint Martin appartient à la catégorie spéciale.

Son célèbre manteau est l’antonomase de l’homme qui naît en 316 ou 317 dans la périphérie de l’Empire romain tardif, en Pannonie, l’actuelle Hongrie; fils d’un tribun militaire, Martin grandit à Pavie, où son père, vétéran de l’armée, avait reçu un terrain en donation.

Les parents sont païens, mais le petit garçon est épris de curiosité pour le christianisme et déjà à douze ans il voudrait se faire ascète et se retirer dans le désert. Un édit impérial met en face de lui l’uniforme et l’épée à la place de son rêve de la prière et de la solitude. Martin est engagé dans l’armée et reçoit son cantonnement en Gaule.

La moitié avec Jésus pauvre

Le geste a lieu vers 335. Comme membre de la garde impériale, le jeune soldat est souvent chargé des rondes nocturnes. C’est lors de ces rondes, une nuit d’hiver, qu’à cheval il tombe sur un mendiant à moitié nu. Martin en a compassion, il enlève son manteau, le coupe en deux et en donne la moitié au pauvre.

La nuit suivante, Jésus lui apparaît en songe portant la moitié du manteau donnée au pauvre, et dit aux anges: «Voici Martin, le soldat romain qui n’est pas baptisé: il m’a vêtu». Le jeune soldat est très impressionné par ce songe et à la fête de la Pâques de l’année suivante, il est baptisé.

Pendant une vingtaine d’années il poursuit son service dans l’armée de Rome, témoin de la foi dans un milieu très éloigné de ses rêves d’adolescent. Mais, pour lui, c’est encore une longue vie qui doit être vécue.

De l’ermitage à la pourpre

A peine qu’il peut, il quitte l’armée et va rencontrer Hilaire, évêque de Poitiers et adversaire fervent de l’hérésie arienne. Cette position coûte l’exil à Hilaire (l’empereur Constance II était un disciple de Arius) et Martin qui, entretemps, s’était rendu en Pannonie; ayant eu l’information, se retire dans un ermitage près de Milan.

Une fois l’évêque rentré de l’exil, Martin retourne le trouver et obtient l’autorisation de fonder un monastère dans les environs de Tours. Cabanes et austérité sont le décor de sa vie; l’ancien soldat qui avait vêtu le Christ pauvre devient lui-même pauvre comme il l’avait désiré. Il prie et annonce l’Evangile, à travers la France où beaucoup apprennent à le connaître.

Sa popularité se transforme en sa nomination comme évêque de Tours en 371. Martin accepte, mais garde son style de vie. Il refuse de vivre comme un prince, car les misérables, les prisonniers, et les malades continuent à trouver refuge sous son manteau. Il vit non loin de la ville dans un monastère à Marmoutier, le plus ancien monastère de France. Des dizaines de moines dont la plupart sont de l’aristocratie le rejoignent.

Un vrai chevalier

En 397, à Candes (Candes-Saint-Martin), le vieil évêque, alors âgé de quatre-vingt-ans, doit partir pacifier un schisme surgi dans le clergé local. Il y ramène la paix en raison de son charisme, mais avant de repartir il est pris par de violentes fièvres. Il meurt étendu sur la terre nue, selon sa volonté; une grande foule assiste aux funérailles d’un homme très aimé, généreux et solidaire comme les vrais chevaliers.


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