L’espérance pour les pauvres

L’espérance pour les pauvres

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J’invoque de manière pressante l’espérance pour les milliards de pauvres qui manquent souvent du nécessaire pour vivre. Face à la succession de nouvelles vagues d’appauvrissement, il existe un risque de s’habituer et de se résigner. Mais nous ne pouvons pas détourner le regard des situations si dramatiques que l’on rencontre désormais partout, pas seulement dans certaines régions du monde.

Nous rencontrons des personnes pauvres ou appauvries chaque jour et qui peuvent parfois être nos voisins. Souvent, elles n’ont pas de logement ni la nourriture quotidienne suffisante. Elles souffrent de l’exclusion et de l’indifférence de beaucoup.

Il est scandaleux que, dans un monde doté d’énormes ressources largement consacrées aux armements, les pauvres constituent « la majeure partie […], des milliers de millions de personnes. Aujourd’hui, ils sont présents dans les débats politiques et économiques internationaux, mais il semble souvent que leurs problèmes se posent comme un appendice, comme une question qui s’ajoute presque par obligation ou de manière marginale, quand on ne les considère pas comme un pur dommage collatéral. De fait, au moment de l’action concrète, ils sont relégués fréquemment à la dernière place » (Laudato-si’ 49).

Ne l’oublions pas : les pauvres, presque toujours, sont des victimes, non des coupables.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 n°15 – Pape François

La Vierge Marie nous aide à espérer

Pourquoi se tourner vers la Vierge Marie ? Parce qu’elle nous aide à espérer. Sa confiance en Dieu n’a pas été déçue. Elle a pu s’appuyer sur la grâce de Dieu pour traverser cette vie présente avec ses écueils. Et Elle est parvenue au bonheur du Ciel.

En la personne de la bienheureuse Vierge l’Église atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride. Les fidèles du Christ, eux, sont encore tendus dans leur effort pour croître en sainteté par la victoire sur le péché : c’est pourquoi ils lèvent leurs yeux vers Marie » (Lumen Gentium 65) : en elle, l’Église est déjà la toute sainte.

Par son adhésion entière à la volonté du Père, à l’œuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de l’Esprit Saint, la Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi, de la charité et de l’espérance. Par là elle est « membre suréminent et absolument unique de l’Église » (Lumen Gentium 53), elle constitue même « la réalisation exemplaire »  de l’Église (LG 63).

Dans sa vie, nous est procuré un modèle,  dans la communion avec elle, une famille, et dans son intercession, un appui ; afin que, soutenus par cet  immense témoin, nous courions jusqu’au bout l’épreuve qui nous est proposée et recevions avec elle l’impérissable couronne de gloire, par le Christ, notre Seigneur.

Nature et obligation de la vertu d’espérance.

« L’espérance, dit Saint Thomas, est l’attente certaine du paradis et des moyens d’y parvenir. » (Somme 2. 2. q. 18. a. 4) On le voit, l’objet premier de l’espérance est la béatitude éternelle ; mais la fin suppose les moyens, on ne peut parvenir à un but sans suivre le chemin qui y conduit ; espérer le ciel c’est espérer aussi tout ce qui est nécessaire pour y arriver.

Espérer, c’est donc attendre de Dieu non seulement le salut, mais encore la grâce sans laquelle rien de surnaturel n’est possible à l’homme, et en particulier le secours dans les tentations que nous ne pourrions pas vaincre sans l’aide de Dieu. L’espérance s’étend même aux secours temporels, en tant que Dieu les jugera utiles pour nous aider à obtenir le paradis.

Cette vertu nous incline ainsi à nous reposer sur Dieu du soin de tous les événements. Pourquoi nous en inquiéter ? La Providence divine préside à tout, dirige tout. Prions avec ferveur et comptons fermement que si nous sommes fidèles à Dieu, Dieu nous sera fidèle et dans sa bonté dirigera toutes choses en vue de notre salut éternel, qui est l’objet principal et, au fond, le but final de l’espérance bien réglée.

L’espérance, dit Saint Thomas dans la définition citée plus haut, doit être certaine. Il faut le remarquer cependant, ce que nous espérons dépend à la fois de Dieu et de nous. Nous pouvons compter absolument sur Dieu.

Sa toute-puissance lui fournit assurément les moyens de nous aider ; d’autre part, il est trop bon pour ne pas désirer ardemment notre bien et ne pas nous secourir ; enfin les promesses dont il a rempli l’Écriture sont tellement formelles qu’il est impossible qu’il nous abandonne. Appuyés à la fois sur la puissance, la bonté et la véracité de Dieu, nous devons donc espérer en lui avec pleine assurance.

Cependant, la réalisation de notre espérance dépend aussi de nous. Or, pouvons- nous compter absolument sur nous ? Hélas ! non ; et, en ce sens, l’attente des biens que nous espérons n’est pas certaine.

Mais, puisque le secours divin ne saurait nous faire défaut, qu’il peut et qu’il veut aider notre coopération, prions beaucoup pour attirer avec abondance la grâce de Dieu, portons-nous généreusement à y correspondre avec fidélité, et, à ce prix, espérons sans hésiter.

L’espérance telle que nous venons de l’expliquer est une vertu rigoureusement nécessaire. Oh ! qu’il connaissait bien le cœur humain, Celui qui nous a fait ainsi une loi de l’espérance ! Et cependant des hommes se sont laissés prendre à l’illusion de penser qu’on peut arriver à agir d’une manière exclusive et continue par amour pour Dieu et à se passer d’espérance ! Ce sont les quiétistes.

Noble illusion sans doute, mais bien fausse et bien funeste, car en voulant viser trop haut, on manque le but ; en enlevant aux âmes le secours de l’espérance, on risque fort de les précipiter dans le découragement. Les oiseaux peuvent-ils voler sans ailes ? Les âmes ne peuvent non plus voler sans espérance. Aussi l’Église a-t-elle condamné le quiétisme.

Cette bonne Mère, toute pénétrée de l’esprit de Jésus si bon, si humain, si condescendant, comprend que notre cœur a besoin de soutien et elle nous dit : Espérez, mes enfants, espérez. Et de peur que le désir d’une perfection qui n’existe pas, nous entraîne à l’illusion de rejeter l’espérance, sous le faux prétexte de déployer plus d’amour, l’Église nous dit avec Jésus-Christ : Appliquez-vous à l’espérance, non seulement je vous le permets, mais je vous en fais un commandement formel.

Puisse notre âme, sans viser à une perfection chimérique, en arriver à ce degré sublime de la vertu d’espérance, dans lequel tout en travaillant vigoureusement soi -même, on s’abandonne sans réserve entre les mains de Dieu, lui redisant sans cesse la belle et touchante prière de Jésus en croix : Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. (Luc XXIII, 46).

L’abandon total… Essayez-le, âme religieuse, essayez-le, c’est sur la terre l’avant-goût du paradis. Pour bien asseoir sa vie spirituelle, il faut remarquer encore que l’espérance, de même qu’elle est sœur de l’amour est aussi sœur de la crainte, non sans doute de la crainte des esclaves, mais de la crainte des enfants.

L’âme a besoin de craindre, comme elle a besoin d’espérer. Une direction spirituelle qui ne reposerait que sur la crainte serait barbare et inféconde. Celle qui mépriserait cette vertu serait vaine et inefficace. La véritable mesure est d’établir l’âme dans un équilibre tel que sans cesse la crainte la retienne, l’espérance l’anime et l’amour la vivifie. L’union de ces trois mobiles dans un cœur, l’amour surnageant en tout et partout, voilà la perfection.

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la Messe du jour

Montre-moi, Seigneur, ton chemin, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent. Ne me laisse pas à la merci de l’adversaire. (Ps 26, 11-12)

Aide-nous, Dieu éternel et tout-puissant, à célébrer les mystères de la passion du Seigneur de telle sorte que nous obtenions le pardon. Par Jésus, le Christ Notre-Seigneur.

Regarde avec amour, Seigneur, le sacrifice offert par ta famille; toi qui nous donnes déjà de participer à tes sacrements, accorde-nous encore la grâce de parvenir aux biens dont ils sont le signe. Par Jésus, le Christ Notre-Seigneur.

Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : en nous le donnant, il nous a tout donné.  (Rm8, 32)

Tu nous as nourris, Seigneur, de ton eucharistie, et nous en appelons à ta miséricorde: par le sacrement qui déjà nous donne ta force, rends-nous participants de la vie éternelle, Toi qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.

 

Les personnes âgées méritent des signes d’espérance

Les personnes âgées méritent des signes d’espérance,

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elles qui font souvent l’expérience de la solitude et du sentiment d’abandon. Valoriser le trésor qu’elles sont, leur expérience de vie, la sagesse dont elles sont porteuses et la contribution qu’elles sont en mesure d’offrir, est un engagement pour la communauté chrétienne et pour la société civile, appelées à travailler ensemble à l’alliance entre les générations.

J’adresse une pensée particulière aux grands-pères et aux grands-mères qui représentent la transmission de la foi et de la sagesse de la vie aux générations plus jeunes. Ils doivent être soutenus par la gratitude des enfants et par l’amour des petits-enfants qui trouvent en eux enracinement, compréhension et encouragement.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 n° 14 – Pape François

Marie, Mère de l’espérance

Quand l’Église considère le rôle de la Vierge Marie dans l’histoire du salut, elle l’appelle souvent « notre espérance » ou « mère de l’espérance » : elle se dit « heureuse de la nativité de la Vierge Marie qui fit lever sur le monde l’espérance et l’aurore du salut » (8 septembre).

Dans le mystère de l’Assomption, elle évoque, en reprenant presque à la lettre les termes déjà cités de Lumen Gentium la Vierge Marie qui « guide et soutient l’espérance de ton peuple en chemin »  ; dans la messe votive en l’honneur de le Marie, mère de l’Église, elle chante Marie, « élevée dans la gloire du ciel, (qui) accompagne et protège l’Église (…) dans sa marche vers la patrie ». (Messes en l’honneur de la Vierge Marie, n°37, Sainte Marie, mère de l’espérance)

Quoi d’étonnant si notre Saint-Père, Benoît XVI, termine lui aussi son encyclique sur l’espérance, Spe salvi, en évoquant et en priant la Vierge Marie, « étoile de l’espérance » et qui est donc aussi l’>étoile de l’évangélisation.

La dépendance de la miséricorde de Dieu fortifie l’espérance.

La dépendance de la miséricorde de Dieu et des mérites de Jésus -Christ, dans laquelle vit un vrai Chrétien, doit le consoler et fortifier son espérance, loin de l’affaiblir.

*I. L’amour de l’indépendance, qui a perdu nos premiers parents dans le paradis terrestre, a jeté de si profondes racines dans le cœur de tous leurs enfants, que rien ne leur est plus dur et plus insupportable que de dépendre de la volonté d’autrui. Dans l’état de corruption où nous nous trouvons, nous sommes tous naturellement pélagiens, selon la remarque de Saint Augustin.

Nous voudrions être maîtres de notre sort éternel, que notre salut ne dépendit que de nous et non de la miséricorde de Dieu et de la grâce de Jésus-Christ. Nous nous imaginons que si la justice et la persévérance dans la justice était entre nos mains, et ne dépendait que de notre volonté, notre bonheur éternel serait assuré : car enfin, nous disons-nous à nous-mêmes, qui voudrait se rendre malheureux pour une éternité ? et qui serait assez insensé pour ne vouloir pas se procurer un bonheur éternel ?

*II. Mais nous devons corriger toutes ces pensées qui sont pleines d’illusions, par les lumières de la foi. Il est vrai que personne ne veut se rendre éternellement malheureux : tous désirent d’être heureux, et l’être pour toujours. Ce désir est inséparable de la nature de toute créature intelligente : il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais d’ange ni d’homme, qui ne cherche le bonheur.

Et ce qui paraît plus surprenant, c’est que les pécheurs ne pèchent que parce qu’ils cherchent à être heureux : ils cherchent à se satisfaire, à se contenter : mais ce qui les rend vraiment malheureux, c’est qu’ils cherchent le bonheur où il est impossible de le trouver ; ils le cherchent dans le péché, dans la désobéissance à la loi de Dieu, dans l’injustice, où l’on ne peut trouver que la souveraine misère.

C’est ainsi qu’ils se rendent éternellement malheureux, sans cesser pour cela de désirer d’être heureux. C’est donc une grande illusion de s’imaginer, que parce que nous voulons tout nécessairement être heureux éternellement, notre salut ne courrait aucun risque, s’il était uniquement entre nos mains.

*III. Mais c’est une illusion beaucoup plus grande de s’imaginer que c’est décourager les hommes, de leur dire qu’ils ne doivent mettre l’espérance de leur salut éternel que dans la miséricorde de Dieu et dans Jésus-Christ.

Les hommes seraient-ils donc assez aveugles et assez injustes pour croire qu’on affaiblit leur espérance, parce qu’on leur apprend avec toute l’Écriture à ne la mettre qu’en Dieu seul, et pour croire leur salut comme moins certain et moins assuré, parce qu’on leur enseigne à le mettre en dépôt entre les mains de celui qui les a créés pour les rendre heureux, qui les a rachetés d’un si grand prix, et qui est infiniment puissant, infiniment sage, infiniment bon pour les fortifier, les défendre et les conduire au milieu de tant d’ennemis, de tant de pièges et de tant d’attraits séduisants ?

Malheur à la présomption humaine, si elle prétend être plus sûrement entre ses propres mains que dans celles de son Sauveur.

*IV. Les Anges dans le ciel ayant l’esprit plein de lumières, la volonté remplie de saintes ardeurs, n’ont pas tous persévéré dans la justice, dans laquelle Dieu les avait créés. Lucifer le premier de tous est tombé du ciel comme un éclair, et il a entraîné avec lui la troisième partie des Anges qui brillaient avec les autres comme autant d’étoiles, dans ce séjour céleste.

Le premier homme et la première femme créés de même dans la justice, et placés dans le paradis par la main de leur créateur, ayant l’esprit éclairé de la vérité, et exempt de toutes ténèbres, la volonté droite et tout élevée vers Dieu par le feu de la charité, et exempte de toutes cupidités ; le corps entièrement pur, parfaitement soumis à l’âme, et exempt de toute rébellion et de toute opposition à la loi de Dieu, n’ont pas néanmoins persévéré dans la justice ; avec tant de facilité de persévérer, ils ont fait une chute également déplorable et étonnante.

Comment donc pourrions-nous croire qu’avec un esprit plein de ténèbres, une volonté remplie de toutes sortes de cupidités, un corps déréglé par la loi du péché et les mouvements de la concupiscence, nous demeurerions plus fermes que les Anges ne l’ont été dans le ciel, et plus qu’Adam et Ève dans le. Paradis ? et que notre salut serait plus en sûreté entre nos mains qu’entre celles de Jésus-Christ ?

Si le salut de l’homme était abandonné à sa volonté aveugle, faible et corrompue ; l’homme au milieu d’ennemis si puissants et si artificieux, parmi des tentations si violentes et si continuelles, ne persévérerait pas dans l’accomplissement de tous les devoirs de la justice et de la piété chrétienne, parce que, dit Saint Augustin, il ne le voudrait pas, ou qu’il ne le voudrait pas aussi fortement qu’il le faudrait pour vaincre tant et de si grands obstacles. » (Saint Augustin, de corrept. et grat. c. 12).

*V. Mais notre consolation c’est que Jésus-. Christ a fait de notre salut sa propre affaire : il a répondu pour nous, il s’est rendu notre caution, notre Médiateur, notre Sauveur, notre Libérateur, notre Pontife, notre victime, notre voie, notre guide, notre lumière, notre force, notre défenseur. Il a commencé, par sa miséricorde toute gratuite, l’œuvre de notre salut : et pourquoi n’espérerons-nous pas qu’il la consommera?

Comptons-nous pour peu de chose cette distinction étonnante qu’il a mise entre nous et cette multitude infinie d’idolâtres, d’infidèles, d’hérétiques, de schismatiques et de mauvais catholiques, qui vivent dans le péché sans changer de vie, sans conversion sincère ? Cette séparation est un gage qu’il nous séparera au dernier jour de la multitude horrible. des réprouvés. Celui qui a commencé la bonne œuvre en nous, l’achèvera jusqu’à la fin (Philippiens 1, 6).

*VI. Ce n’est que dans le ciel où se trouve le souverain bonheur, parce que ce n’est que dans le ciel où se trouvera la souveraine justice. Les bienheureux sont tous pénétrés de l’excellence infinie de Dieu et de toutes ses perfections ; pénétrés du néant de toutes les créatures, et de la justice des droits que Dieu a sur elles ; de l’obligation où elles sont de rapporter à sa gloire tout leur être et toutes leurs actions ; de l’effroyable injustice d’une créature qui se soustrait à son ordre, qui se retire de sa dépendance.

C’est ce qui fait la souveraine justice et le souverain bonheur des Anges et des Saints. (Irenæus 1, 6). Il est donc clair que nous devons chercher sur la terre la justice, et mettre notre unique joie dans l’anéantissement parfait de tout notre être devant Dieu, dans l’assujettissement de nos volontés à celle de Dieu, dans une dépendance continuelle de sa miséricorde.

Car ce qui nous doit rendre justes et heureux dans l’éternité, doit commencer à nous rendre justes et heureux dans le temps ; la vie présente ne doit être que le commencement et l’apprentissage de la vie future. Notre joie et notre bonheur dans l’éternité sera de tenir notre salut de la miséricorde de Dieu, et de mérites de Jésus-Christ., et notre joie et notre bonheur sur la terre doit être d’espérer fermement de l’obtenir de la miséricorde de Dieu et des mérites de Jésus-Christ.

Il est impossible que nous périssions, étant dans ces dispositions. Nous pouvons perdre ces dispositions ; mais nous ne pouvons pas nous perdre tant que nous les conserverons dans le cœur; et Dieu, qui par sa miséricorde les y a mises, nous commande très expressément d’avoir une ferme confiance que par la même miséricorde il les y conservera jusqu’à la fin, et achèvera en nous l’œuvre de sa bonté..

*VII. Si notre salut était uniquement remis à notre volonté, que n’aurions-nous pas à. craindre ? car que pouvons-nous trouver en nous-mêmes, que des sujets de craindre, péchés, ténèbres, tentations, faiblesse, indignité, etc. Mais nous trouvons dans Jésus-Christ tout ce qui nous manque, et plus encore.

Toutes nos misères même nous pressent d’aller à lui, et deviennent un nouveau motif d’espérer, parce qu’elles donnent occasion à la puissance de J. C. de se manifester davantage, et que c’est pour cela même que Saint. Paul s’en glorifiait.

Ce grand Apôtre veut même que nous attendions de notre souverain libérateur un état plus relevé et plus heureux que celui dont nous sommes tombés (Rom. 5. 15, 17. Joan. 10. 10.) ; une grâce, une vie, une gloire plus puissante, plus élevée, plus abondante que celle que nous avons perdue dans Adam : Nous avons gagné plus, dit Saint Léon, par la grâce ineffable du Christ que ce que nous avions perdu par l’envie du diable. (Sermon 1 de l’Ascension).

Toute notre sûreté et notre bonheur est de dépendre de lui, de nous tenir attachés à lui et de nous abandonner à la conduite de sa grâce.

*VIII. En effet, c’est ainsi que les Prophètes, les Apôtres et Jésus-Christ même nous consolent et nous rassurent. Que tu es heureux, ô Israël (Deutéronome. 33, 29), qui trouves ton salut dans le. Seigneur ; il te sert de bouclier pour te défendre, et d’épée pour te donner une glorieuse victoire. Tu fouleras sous tes pieds les têtes de tes ennemis.

Ne craignez pas (Isaïe 43, 1, 2), parce que je vous ai racheté. Vous êtes à. moi. Lorsque vous marcherez au travers des eaux, je serai avec vous, et les fleuves ne vous submergeront pas : lorsque vous marcherez dans le feu, vous n’en serez pas brûlés (Ps. 30, 18.20).

J’ai mis en vous, Seigneur, mon espérance. J’ai dit : Vous êtes mon Dieu mon sort est entre vos mains. Sauvez-moi selon votre miséricorde, je ne serai pas confondu, parce que je vous ai invoqué. Je ne rougis pas (2. Timothée 1, 12) ; car je sais qui est celui à qui j’ai confié mon dépôt, et je suis assuré qu’il est assez puissant pour me le conserver jusqu’à ce grand jour.

Mes brebis, dit Jésus-Christ (Jean. 10. 27. etc.), entendent.ma voix : je les connais, et elles me suivent : je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira d’entre mes mains. Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne le peut ravir de la main de mon Père. Mon Père et moi nous sommes un.

Moïse, David, Saint Paul et Jésus-Christ même ne savaient-ils donc pas ce qui nous doit véritablement consoler, nous rassurer, nous remplir de confiance et de joie ? et n’y aurait-il pas de la folie et de l’impiété à penser que ces paroles qu’ils ont dites pour nous inspirer de la confiance, de la joie et du courage, sont plutôt propres à affaiblir notre espérance, à nous décourager et à nous remplir de crainte, d’inquiétude et de trouble ?

*IX. Tout ce qui est écrit (Rom. 15, 4), a été écrit pour notre instruction, afin que nous concevions une espérance ferme par la patience et par la consolation que les Écritures nous donnent. Il a été écrit pour l’instruction et la consolation des faibles comme des forts. Mais les meilleurs remèdes, ne servent de rien à un malade, s’il ne se les applique pas.

Appliquons-nous donc à. nous-mêmes ces paroles, que le S. Esprit a. dictées aux Prophètes et aux Apôtres, ou que Jésus-Christ a proférées lui-même pour nous consoler et nous encourager. Disons avec David (Ps. 30, 48) : Pour moi j’ai mis mon espérance en vous, Seigneur ; j’ai dit : Vous êtes mon Dieu, mon sort est entre vos mains.

Recevez-moi entre vos bras (Ps. 118, 146) selon votre parole, afin que je vive, et ne permettez pas que je sois confondu dans mon espérance. Je suis à vous, sauvez-moi donc (Ibid. 118, 94).

C’est, Seigneur, votre cause et votre affaire, puisque je suis à vous et non plus à. moi-même, et que vous m’avez acheté d’un si grand prix, et que vous ne m’avez acheté si cher, que pour me posséder uniquement pour le temps et pour l’éternité. Oui, Seigneur. (Ps. 30, 4), j’ai espéré en vous, je ne serai pas confondu pour l’éternité.

Disons avec Saint Paul (2. Timothée. 1, 12) : Je sais qui est celui à qui j’ai confié le dépôt de mon âme et de mon salut, et qu’il est assez puissant pour le conserver contre tous mes ennemis et contre moi-même, jusqu’à ce grand jour. Il conservera chèrement un dépôt qui lui appartient et qui lui a couté si cher. Quand nous croirions voir l’abîme ouvert à nos pieds, jetons-nous hardiment entre ses bras ; il ne se retirera pas pour nous laisser tomber (Saint Augustin lib. 8. Confess. cap. 11).

Il nous recevra sur sa main, il nous délivrera, et il nous sauvera, parce que nous aurons espéré en lui (Ps.36, 25 et 42). Il est impossible que celui qui s’unit et s’attache à Jésus-Christ avec persévérance, périsse. Le ciel et la terre passeront ; mais ses paroles par lesquelles il a si souvent promis, et même avec serment, de ne jamais abandonner ceux qui espéreront en lui, ne passeront jamais (Matthieu 24, 35).  Unissons-nous donc à Jésus-Christ et ne craignons pas d’approcher, avec lui, de la justice et de la sainteté de Dieu même.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

De faux témoins se sont levés : on me rend le mal pour le bien, je n’ai plus d’appui. Éveille-toi : lève-toi pour me défendre, et pour juger, Seigneur mon Dieu. (Ps 34, 11, 12.23)

Dieu tout-puissant, nous t’en supplions : quand nous tombons à cause de notre faiblesse, donne-nous de rendre vie par la passion de ton Fils bien-aimé. Lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.

Regarde avec bonté, Seigneur, les mystères que nous célébrons; pour réparer les dommages de nos fautes, tu as voulu ce sacrifice du Christ: fais-lui produire en nous des fruits qui demeurent. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur.

Ne me cache pas ton visage le jour où la détresse me prend ! Le jour où j’appelle, écoute-moi : n’attends pas pour me répondre ! (Ps 101, 3)

Reste au milieu de ton peuple, Seigneur; veille avec une fidélité de chaque instant sur nos cœurs sanctifiés dans cette eucharistie: et puisque tu nous as donné le sacrement de notre guérison éternelle, aide-nous, par ta grâce, à ne jamais le renier. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur.

La providence de Dieu nous enveloppe toujours

La providence de Dieu nous enveloppe toujours

Dans le texte publié pour l’Angélus, en ce dimanche 13 avril, le Saint-Père invite les fidèles, à l’instar du Christ «fragile dans sa chair, mais fort dans l’abandon confiant à son Père», à demeurer dans la foi pour ne pas céder au désespoir. Il demande également aux chrétiens de prier pour tous ceux qui souffrent, notamment ceux qui sont touchés par la guerre, la pauvreté ou les catastrophes naturelles.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Dimanche des Rameaux, 13 avril 2025

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Texte préparé par le Saint-Père

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, dimanche des Rameaux, nous avons écouté dans l’Évangile le récit de la Passion du Seigneur selon Luc (cf. Lc 22, 14-23, 56). Nous avons entendu Jésus s’adresser plusieurs fois au Père : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (22,42) ; « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (23,34) ; « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (23,46).

Sans défense et humilié, nous l’avons vu marcher vers la croix avec les sentiments et le cœur d’un enfant accroché au cou de son père, fragile dans sa chair, mais fort et confiant dans l’abandon, jusqu’à s’endormir, dans la mort, entre ses bras.

Ce sont des sentiments que la liturgie nous appelle à contempler et à faire nôtres. Nous avons tous des peines, physiques ou morales, et la foi nous aide à ne pas céder au désespoir, à ne pas nous enfermer dans l’amertume, mais à les affronter, en nous sentant enveloppés, comme Jésus, par l’étreinte providentielle et miséricordieuse du Père.

Sœurs et frères, je vous remercie infiniment pour vos prières. En ce moment de faiblesse physique, elles m’aident à sentir encore plus la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu.

Je prie moi aussi pour vous et je vous demande de confier avec moi au Seigneur toutes les personnes qui souffrent, spécialement celles qui sont touchées par la guerre, la pauvreté ou les catastrophes naturelles. En particulier, que Dieu accueille dans sa paix les victimes de l’effondrement d’un club à Saint-Domingue et qu’il réconforte leurs familles.

Le 15 avril marquera le deuxième triste anniversaire du début du conflit au Soudan, qui a fait des milliers de morts et contraint des millions de familles à fuir leur foyer. La souffrance des enfants, des femmes et des personnes vulnérables crie vers le ciel et nous supplie d’agir.

Je renouvelle mon appel aux parties impliquées, pour qu’elles mettent fin à la violence et s’engagent sur la voie du dialogue, et à la communauté internationale, pour que l’aide essentielle aux populations ne manque pas.

Et souvenons-nous aussi du Liban, où la tragique guerre civile a commencé il y a cinquante ans : avec l’aide de Dieu, qu’il vive dans la paix et la prospérité.

Que la paix vienne enfin pour l’Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Sud-Soudan. Que Marie, Mère des Douleurs, nous obtienne cette grâce et nous aide à vivre la Semaine Sainte avec foi.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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