l’exode chrétien

Les plaies de Jésus sont toujours présentes sur la terre. Pour les reconnaître, il est nécessaire de sortir de nous-mêmes et de tendre la main à nos frères dans le besoin, les malades, les illettrés, les pauvres, les exploités.

C’est « sortir de nous-mêmes, » rendue possible par la prière « au Père au nom de Jésus ». La prière qui « nous ennuie » plutôt, est « toujours en nous-mêmes, comme une pensée qui va et qui vient. Mais la vraie prière est hors de nous-mêmes tournée vers le Père au nom de Jésus, elle est un exode de nous-mêmes « qui est accompli » par l’intercession propre de Jésus, qui devant le Père montre ses blessures. »

Mais comment reconnaître ces plaies de Jésus? Comment puis-je avoir confiance en ces blessures si vous ne le savez? Et ce qui est « l’école où vous apprenez sur les plaies de Jésus, ces plaies sacerdotales, d’intercession ? » « Si nous ne parvenons pas à nous faire de nous-mêmes à ces blessures, nous apprendrons jamais la liberté qui nous conduit hors de nous-mêmes vers les plaies de Jésus. »

Ainsi l’image des deux « sorties de nous-mêmes » : la première est tournée vers « les plaies de Jésus, l’autre vers les plaies de nos frères et sœurs. Et cela est le chemin que Jésus veut de nos prières.  » Parole qui se trouve confirmée dans l’Évangile de Jean (16, 23-28) de la liturgie du jour. Un passage dans lequel Jésus est d’une clarté désarmante: «Amen, amen, je vous le dis, si vous demandez quelque chose au Père en mon nom, il vous le donnera. » Dans ces paroles,- il y a une nouveauté dans la prière : « En mon nom. » Le Père, par conséquent, « nous donne tout, mais toujours au nom de Jésus. »

Qu’est-ce que cela signifie demander au nom de Jésus? C’est une nouveauté que Jésus révèle proprement « au moment où il quitte la terre et remonte vers le Père. » A la solennité de l’Ascension célébrée jeudi dernier est lu un passage de la Lettre aux Hébreux, où il dit entre autres choses: « Parce que nous avons la liberté d’aller vers le Père. » C’est « une nouvelle liberté. Les portes sont ouvertes: Jésus, allant du Père, a laissé la porte ouverte « . Non pas parce que « il a oublié de fermer, » mais parce que « il est la porte. » Il est « notre intercesseur, et dit : ‘En mon nom.’ Dans notre prière, caractérisé par le courage que nous donne Jésus, nous demandons alors au Père au nom de Jésus: ‘Considère ton Fils et accorde-moi cela.' »

Le Saint-Père a ensuite rappelé l’image de Jésus qui «entre dans le sanctuaire du ciel, comme prêtre. Jésus, jusqu’à la fin du monde, comme prêtre, intercède pour nous: il intercède pour nous.  » Et quand nous « demandons au Père en disant ‘Jésus’, nous présentons, nous disons, nous faisons une référence à son intercession . Lui, il prie pour nous auprès du Père ».

Se référant ensuite aux plaies de Jésus, le pape a noté que le Christ « en sa résurrection a eu un beau corps: les plaies de la flagellation, les épines sont toutes partis. Les ecchymoses des coups sont partis.  » Mais « il a toujours voulu garder les blessures et les plaies précisément pour sa prière d’intercession auprès du Père. » C’est « la nouveauté que Jésus nous dit, » nous invitant à « avoir foi en sa passion, à avoir confiance en sa victoire sur la mort, à avoir confiance en ses blessures. » Il est, en fait, le «prêtre et la marque du sacrifice: ses blessures. » Tout cela « renforce notre confiance, nous donne le courage de prier, » parce que, comme l’écrit l’apôtre Pierre, « c’est par ses blessures que vous avez été guéris. »

En conclusion, le Saint-Père a rappelé un autre passage de l’Évangile de Jean: « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite » La référence est la « joie de Jésus », la « joie qui vient. » C’est « la nouvelle façon de prier avec confiance, » avec le « courage qui nous fait savoir que Jésus est en face du Père » et montre ses blessures; mais aussi avec l’humilité de reconnaître et de trouver les plaies de Jésus dans ses frères nécessiteux. C’est notre prière de charité.

« Que le Seigneur nous donne cette liberté d’entrer dans ce sanctuaire où il est prêtre et intercède pour nous, et tout ce que nous demandons au Père en son nom, il vous le donnera. Mais aussi il nous donne le courage d’aller à cet autre «sanctuaire» que sont les blessures de nos frères et sœurs dans le besoin, dans la souffrance, qui portent encore la croix et n’ont pas encore vaincu, comme Jésus a vaincu. »

D’après le Pape François – Homélie de la messe célébrée samedi matin, le 11 mai 2013, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 16 MAI

De la tristesse à la joie

Les communautés peureuses et sans joie sont malades, ce ne sont pas des communautés chrétiennes : voila ce que qu’a dit le Pape François lors de la messe matinale à la maison Sainte-Marthe.

« Peur » et « joie » sont les deux paroles de la liturgie du jour. « La peur est une attitude qui nous fait mal. Elle nous affaiblit, nous rabaisse. Elle nous paralyse aussi. » Une personne qui a peur « ne fait rien, ne sait pas quoi faire ». Elle est concentrée sur elle-même, afin « qu’il ne lui arrive rien de mal. La peur te porte à un égocentrisme égoïste et te paralyse (…). Un chrétien peureux est une personne qui n’a pas compris ce qu’est le message de Jésus. »

« C’est pour cela que Jésus dit à Paul : « N’aie pas peur. Continue à parler. » La peur n’est pas une attitude chrétienne. C’est une attitude, nous pouvons dire, d’une âme incarcérée, sans liberté, qui n’a pas la liberté de regarder devant, de créer quelque chose, de faire le bien… « Non, mais il y a ce danger, et cet autre, et cet autre… » Et ceci est un vice. Et la peur fait mal ».

« Il ne faut pas avoir peur, et demander la grâce du courage, du courage de l’Esprit Saint qui nous envoie (…). Il y a des communautés peureuses, qui vont toujours vers la sécurité. « Non, non, nous ne faisons pas ça, non, non, cela ne se peut pas, cela ne se peut pas… » Il semble que sur la porte d’entrée ils ont écrit « interdit ». Tout est interdit par peur. Et tu entres dans cette communauté et l’air est vicié, parce que c’est une communauté malade. La peur rend malade une communauté. Le manque de courage rend malade une communauté. »

La peur doit être distinguée de la « crainte de Dieu », qui est « la crainte de l’adoration devant le Seigneur, et la crainte de Dieu est une vertu. Mais la crainte de Dieu ne rabaisse pas, n’affaiblit pas, ne paralyse pas : elle porte en avant, vers la mission que donne le Seigneur. »

L’autre parole de la liturgie est « la joie », « Personne ne pourra vous enlever votre joie », dit Jésus. Et « dans les moments les plus tristes, dans les moments de douleur, la joie devient paix. Au contraire, un divertissement dans le moment de la douleur devient obscurité et tristesse. Un chrétien sans joie n’est pas un chrétien. Un chrétien qui continuellement vit dans la tristesse n’est pas un chrétien. C’est un chrétien qui, dans le moment des épreuves, des maladies, de tant de difficultés, perd la paix, quelque chose lui manque. »

« La joie chrétienne n’est pas une simple distraction, ce n’est pas pas une joie passagère. La joie chrétienne est un don, c’est un don de l’Esprit Saint. C’est avoir le cœur toujours joyeux parce que le Seigneur a vaincu, le Seigneur règne, le Seigneur est à la droite du Père, le Seigneur m’a regardé, et m’a envoyé, et m’a donné sa grâce et m’a fait fils du Père. C’est cela, la joie chrétienne. Un chrétien vit dans la joie. »

« Aussi, une communauté sans joie, c’est une communauté malade, peut-être que ce sera une communauté divertissante, mais malade de mondanité. Parce qu’elle n’a pas la joie de Jésus-Christ. »  C’est comme cela « quand l’Église est peureuse et quand l’Église ne reçoit pas la joie de l’Esprit Saint, l’Église se rend malade, les communautés se rendent malades, les fidèles se rendent malades. »

Le Pape a conclu avec cette prière : « Élève nous, Seigneur, vers le Christ assis à la droite du Père, élève notre esprit. Ôte-nous toute peur, et donne-nous la joie et la paix. »

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Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 15 MAI

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l’Ascension de Jésus au Ciel

Aujourd’hui on célèbre l’Ascension de Jésus au Ciel, survenue quarante jours après Pâques. Les Actes des apôtres racontent cet épisode, le détachement final du Seigneur Jésus de ses disciples et de ce monde (cf. Ac 1, 2.9). L’Évangile de Matthieu rapporte, en revanche, la consigne de Jésus à ses disciples : l’invitation à aller, à partir annoncer à tous les peuples son message de salut (cf. Mt 28, 16-20). « Aller », ou mieux, « partir » devient le mot clef de la fête d’aujourd’hui : Jésus part vers le Père et il commande à ses disciples de partir vers le monde.

Jésus part, il monte au Ciel, c’est-à-dire qu’il retourne au Père par qui il a été envoyé dans le monde. Il a accompli son travail, il revient donc au Père. Mais il ne s’agit pas d’une séparation, parce qu’Il reste à jamais avec nous, sous une forme nouvelle. Avec son Ascension, le Seigneur ressuscité attire le regard des apôtres — et aussi notre regard — vers les hauteurs du Ciel pour nous montrer que le but de notre chemin est le Père. Lui-même avait dit qu’il serait parti pour nous préparer une place au Ciel. Cependant, Jésus demeure présent et agissant dans les événements de l’histoire humaine, avec la puissance et les dons de son Esprit; Il est auprès de chacun de nous, même si nous ne le voyons pas de nos yeux, Il est là! Il nous accompagne, il nous guide, il nous prend par la main, il nous relève quand nous tombons. Jésus ressuscité est proche des chrétiens persécutés et qui souffrent de discriminations; il est proche de chaque homme et de chaque femme qui souffre. Il est proche de nous tous, aujourd’hui aussi il est avec nous sur la place ; le Seigneur est avec nous ! Croyez-vous cela ? Alors disons-le ensemble : « Le Seigneur est avec nous ! ».

Quand Jésus retourne au Ciel, il apporte un cadeau au Père. Quel est ce cadeau ? Ses plaies. Son Corps est très beau, sans les bleus, sans les blessures de la flagellation, mais il conserve les plaies. Et quand il revient au Père, il lui dit : « Regarde Père, cela est le prix du pardon que tu donnes ». Et quand le Père voit les plaies de Jésus, il nous pardonne toujours, non pas parce que nous sommes bons, mais parce que Jésus a payé pour nous. En regardant les plaies de Jésus, le Père devient plus miséricordieux. C’est la grande œuvre de Jésus aujourd’hui au Ciel : faire voir au Père le prix du pardon, ses plaies. Cela est une belle chose qui nous pousse à ne pas avoir peur de demander pardon ; le Père pardonne toujours, parce qu’il regarde les plaies de Jésus, il regarde notre péché et il le pardonne.

Mais Jésus est aussi présent à travers l’Église, qu’il a envoyée prolonger sa mission. Les dernières paroles de Jésus à ses disciples sont le commandement de partir : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). C’est un commandement précis, il n’est pas facultatif ! La communauté chrétienne est une communauté « en sortie », une communauté « en départ ». Plus encore, l’Église est née « en sortie » ! Vous allez me dire : mais les communautés de clôture ? Oui, elles aussi, parce qu’elles sont toujours « en sortie » par la prière, le cœur ouvert au monde, aux horizons de Dieu. Et les personnes âgées, et les malades ? Eux aussi, par leur prière et l’union aux plaies de Jésus.

À ses disciples missionnaires, Jésus dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (v. 20). Seuls, sans Jésus, nous ne pouvons rien faire ! Dans l’œuvre apostolique, nos forces ne suffisent pas, ni nos ressources, nos structures, même si elles sont nécessaires. Sans la présence du Seigneur et sans la force de son Esprit, notre travail, même s’il est bien organisé, s’avère inefficace. Ainsi, allons dire aux gens qui est Jésus.

Et avec Jésus, Marie notre mère nous accompagne aussi. Elle est déjà dans la maison du Père, elle est la Reine du Ciel et c’est ainsi que nous l’invoquons en ce temps ; mais comme Jésus, elle est avec nous, elle marche avec nous, elle est la Mère de notre espérance. Que Marie, Reine de la Paix, nous aide tous par son intercession maternelle. Marie, Reine de la Paix, prie pour nous.

 PAPE FRANÇOIS – REGINA CŒLI – Place Saint-Pierre – Dimanche 1er juin 2014

 


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Notre mois de Marie de la Médaille Miraculeuse avec Sœur Catherine Labouré : 14 MAI

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