Neuvaine de la Présentation du Seigneur
Elle commence le 24 janvier
Paraissez, ô très sainte Vierge ! Paraissez, ô divin Jésus ! et fléchissez par votre exemple nos cœurs indomptables. Qui peut être exempt d’obéir, puisqu’un Dieu lui-même se soumet ? Quel prétexte pourrons-nous trouver pour nous dispenser de la loi, après que la Sainte Vierge elle-même se purifie, et ne se croit point affranchie par sa pureté angélique du joug d’une loi servile, de laquelle elle est formellement exceptée ?
Votre âme, ô Marie sera percée d’un glaive. Ce qu’on lui prédit lui fait tout craindre, ce qu’on exécute lui fait tout sentir. Voyez cependant sa tranquillité par le miracle de son silence, … et elle nous apprend par cet exemple les deux actes de résignation par lesquels nous devons nous immoler à Dieu : nous préparer de loin à tout ce qu’Il veut ; nous soumettre humblement à tout ce qu’Il fait.
Si nous nous abandonnons entièrement à la sainte volonté de Dieu, nous y trouverons la paix de nos âmes. Nous ressemblerons au bon Siméon. La vie n’aura rien qui nous attache, et la mort, tout odieuse qu’elle est, n’aura rien qui nous épouvante : nous attendrons humblement et tranquillement, l’ordre de la Providence éternelle pour décider de notre départ. Et quand nous aurons accompli ce que Dieu veut que nous fassions sur la terre, nous serons prêts à dire, à l’imitation du saint vieillard : Seigneur, laissez maintenant mourir votre serviteur en paix.
Bossuet