PRIÈRE DE SAINT JEAN-PAUL II
À SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Il y a quarante ans exactement
Regardant avec les yeux de l’esprit
votre figure
et méditant les paroles de la lettre aux Galates,
avec laquelle la liturgie d’aujourd’hui nous parle,
nous souhaitons apprendre de vous
cette « appartenance à Jésus »,
dont toute votre vie constitue
un exemple et un modèle si parfaits.
« Mais pour moi,
que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
reste ma seule fierté.
Par elle, le monde est crucifié pour moi,
et moi pour le monde. » (Ga 6, 14).
Écoutons les paroles de Paul,
qui sont aussi, François,
vos mots.
Votre esprit s’exprime en eux.
Jésus-Christ vous a permis,
comme autrefois
il avait permis à cet Apôtre,
devenu un « instrument d’élection » (Actes 9:15),
de se « vanter », seulement et exclusivement,
dans la Croix de notre Rédemption.
De cette façon, vous êtes arrivé au cœur même
de la connaissance de la vérité sur Dieu,
sur le monde et sur l’homme ;
vérité visible
seulement avec les yeux de l’amour.
Maintenant que nous sommes devant vous,
comme successeurs des Apôtres,
envoyés aux hommes de notre temps
avec le même Évangile de la Croix du Christ,
nous demandons : enseignez-nous, tout comme l’apôtre Paul
vous l’a appris,
à n’avoir « d’autre orgueil que
dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Que chacun de nous,
avec toute la perspicacité du don de crainte,
de sagesse et de force,
sache pénétrer la vérité
de ces mots sur la Croix
où la « nouvelle créature » commence,
la Croix qu’il porte constamment
à l’humanité, « paix et miséricorde ».
[…]
Et pour cela le Fils
« qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché. »
(2 Co 5, 21 ; cf. Ga 3, 13)
S’il est « traité comme un péché »
Lui qui était absolument
sans aucun péché,
il l’a fait pour révéler l’amour
qui devient le plus en plus grand
de toute la création,
l’amour qui est lui-même,
car « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16) »
(Saint Jean-Paul II, Redemptor Hominis, 9).
C’est vrai que avez regardé les choses
vous, François.
On vous appelait le « Pauvre d’Assise »,
et vous étiez et vous êtes resté
l’un des hommes qui a fait le don de soi-même
le plus généreusement envers les autres.
Vous aviez donc d’énormes richesses,
un grand trésor.
C’est le secret de votre richesse,
il se cachait dans la Croix du Christ.
Enseignez-nous,
Évêques et pasteurs du XXe siècle
qui se dirige vers la fin,
à nous glorifier également dans la Croix,
enseignez-nous cette richesse dans la pauvreté
et ce don de soi en abondance.
(Lors de la Messe dans la Basilique de Saint François
à Assise, 12 mars 1982)
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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse