Saint Albert le Grand fait les louanges de Marie

Sainte Marie, flambeau du ciel et de la terre, comme votre nom l’indique; de cette terre que vous avez éclairée sur les mystères de votre Fils, Verbe du Père éternel, mystères cachés en Dieu dès le commencement.
Vous qui avez illuminé la lumière des anges mêmes,… accordez- moi une intelligence lumineuse, des conceptions justes, un esprit fort, une science sûre, une foi solide avec une parole correspondante, qui procure la grâce à mes auditeurs.
C’est-à-dire une parole qui serve à l’affermissement de la foi, à l’édification de la sainte Église et à l’honneur du nom sacré de votre Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ, une parole qui ne cesse de publier vos louanges et d’annoncer vos miséricordes.
Qu’elle redise, cette parole, ô Marie, que vous ne cessez point d’accabler des dons de votre miséricorde un pécheur aussi indigne que moi, et de manifester par sa bouche les prodiges de votre toute-puissance !
Soyez bénie, ô humanité de mon Sauveur, qui avez été unie à la divinité dans le sein d’une mère vierge !
Soyez bénie, ô sublime et éternelle Divinité, qui avez voulu descendre jusqu’à nous sous l’enveloppe de notre chair!
Soyez bénie à jamais, vous qui avez été unie à une chair virginale par la vertu de l’esprit-Saint!
Je vous salue, vous aussi, ô Marie, vous en qui la plénitude de la Divinité a fait sa demeure !
Je vous salue, ô vous en qui habita la plénitude de l’esprit-Saint !
Que soit bénie également la très pure humanité du Fils qui, sacrée par le Père, est sortie de vous !
Je vous salue, virginité sans tache, élevée maintenant au-dessus de tous les chœurs des anges.
Réjouissez-vous, Reine du monde, d’avoir été jugée digne de devenir le temple de la très pure humanité du Christ !
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, Vierge des vierges, dont la très-pure chair servit à l’union de la divinité avec cette sainte humanité !
Réjouissez-vous, Reine des cieux, dont le très-chaste sein procura une digne demeure à cette sainte humanité !
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, ô Épouse des saints patriarches, qui avez été jugée digne de nourrir et d’allaiter sur votre chaste sein cette sainte humanité.
Je vous salue, virginité féconde et à jamais bénie, qui nous avez rendus dignes d’obtenir le fruit de la vie et les joies du salut éternel. Amen.
Saint Albert le Grand (+1280)