« Le Rosaire,… inséparable de la méditation de l’Écriture Sainte, c’est la prière du chrétien qui avance dans le pèlerinage de la foi, à la suite de Jésus, précédé par Marie. Avec Marie, nous contemplons le Christ rencontré dans l’Évangile et dans le Sacrement (Eucharistie) dans les divers moments de sa vie grâce aux mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. »
« A l’école de la Mère, nous apprenons ainsi à nous conformer à son divin Fils et à l’annoncer à travers notre vie elle-même. L’image traditionnelle de la Vierge du Rosaire représente Marie qui tient l’Enfant Jésus sur un bras et, de l’autre, tend le chapelet à saint Dominique. Cette iconographie significative montre que le Rosaire est un moyen donné par la Vierge pour contempler Jésus et, en méditant sur sa vie, l’aimer et le suivre toujours plus fidèlement. »
« Si l’Eucharistie est le centre de la journée pour le chrétien, le Rosaire contribue de façon privilégiée à élargir la communion avec le Christ et enseigne à vivre en gardant le regard du cœur fixé sur Lui, pour faire rayonner sur tous et sur toute chose son amour miséricordieux. »
« Chers frères et sœurs, je voudrais vous inviter à réciter le Rosaire en famille, dans les communautés et dans les paroisses pour les intentions du Pape, pour la mission de l’Église et pour la paix dans le monde. Que Marie nous aide à nous souvenir que chaque chrétien est appelé à être un annonciateur de l’Évangile à travers sa parole et sa vie. »
BENOÎT XVI, Pape (extraits, Angélus des 16-10-05, 1-10-06 et 7-10-07)
Les Mystères du Rosaire
Le Rosaire est composé de quatre chapelets de cinq mystères. Chaque chapelet commence par le «Je crois en Dieu», suivi du «Notre Père», de trois «Je vous salue Marie» et d’un «Gloire au Père…». (On peut trouver le texte de ces prières en fin de page).
Le chapelet se poursuit par l’énoncé du premier mystère, suivi du «Notre Père», de dix «Je vous salue Marie» et d’un «Gloire au Père…». De même pour les autres mystères.
On peut terminer le chapelet en disant l’invocation : «Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous».
Mystères Joyeux (lundi et samedi)
- L’Annonciation : L’Humilité (Lc 1, 26-38)
- La Visitation : Le zèle pour le salut du prochain (Lc 1, 39-56)
- La Naissance de Jésus : L’amour de la Pauvreté, seule richesse valable en Dieu (Lc 2, 1-21)
- La Présentation au Temple et la Purification de Marie : La Pureté (coeur, corps et esprit) (Lc 2, 22-40)
- Le Recouvrement de Jésus au Temple : L’obéissance (rechercher Dieu en tout) (Lc 2, 41-51)
Mystères Lumineux (jeudi)
- Le baptême au Jourdain : « Jésus s’est fait péché pour nous » (2 Co 5,21 ; aussi Mc 1, 21 et //)
- Les noces de Cana : L’intercession de Marie dans le don de la grâce (Jn 2, 1-12)
- L’annonce du Royaume : Le Royaume de Dieu n’est pas un Royaume d’ici-bas (Mc 1, 15 ; Mc 2, 3-13 ; Lc 7, 47-48)
- La transfiguration : L’attente de la Vie nouvelle avec Dieu (Lc 9, 35 et //)
- L’institution de l’Eucharistie : La présence cachée de Jésus (la vie d’intériorité avec Marie) (Jn 13, 1 et //)
Mystères Douloureux (mardi et vendredi)
- L’Agonie de Jésus : Le regret, la contrition de nos péchés (Mt 26, 36-56 et //)
- La Flagellation : La mortification de notre corps (Mc 25, 15 et //)
- Le Couronnement d’épines : La mortification de notre esprit (Mt 27, 27-31 et //)
- Le Portement de la Croix : Le courage dans les épreuves; accepter nos peines (Lc 23, 26-30 et //)
- Le Crucifiement et la Mort de Jésus sur la Croix : Mourir à nous-mêmes (un plus grand amour de Dieu et des hommes) (Jn 19, 17-37 et //)
Mystères Glorieux (mercredi et dimanche)
- La Résurrection de Jésus : La Foi (en l’Amour de Dieu) (Mt 28, 5-8 et //)
- L’Ascension : L’Espérance chrétienne, le désir du Ciel (Mc 16, 19-20 et //)
- La Pentecôte : La descente du Saint-Esprit en nos âmes (Ac 2, 1-13)
- L’Assomption de la Vierge Marie : Un pur amour de Jésus et de Marie, la grâce d’une bonne mort (Ap 12, 14-16)
- Le Couronnement de Sainte Marie dans le Ciel : La Persévérance (une grande dévotion à Marie) (Ap 12, 1-3)
Prières dans le Rosaire
Symbole des Apôtres
Je crois en seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du Ciel et de la terre; et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour; est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant; d’où il viendra juger les vivants et les morts. je crois au Saint-Esprit, à la sainte Église Catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Ainsi soit-il.
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen.
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
Gloire au Père
A la fin des trois premiers «je vous salue Marie» et à la fin de chacune des dizaines d’un chapelet.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen
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Les paroles de l’Ave Maria proviennent de la Parole de Dieu ! La prière du rosaire ou du chapelet reprend sans cesse la salutation de l’ange Gabriel à Marie, moment fondateur du christianisme qui donne sens à l’histoire de l’humanité tout en révélant le cœur de Dieu. «Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce» est une source inépuisable de grâce et de lumière. En priant l’Ave Maria, l’homme retourne à la source. Il est impossible de comprendre une vie sans connaître son commencement. Comme l’arbre est dans la graine d’origine, le mystère du christianisme se trouve caché dans l’Annonciation à Marie, racine qui a fait grandir le Christ et son Corps, l’Église. Cette prière nous donne ainsi de vivre en état d’annonciation, éveillés à la présence de l’Esprit Saint dans notre quotidien. Dans le cœur et dans le sein de la Vierge Marie, Jésus «habite corporellement la plénitude de la divinité» (Colossiens 2, 9).
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Bénédictions du Rosaire
Peccatoribus praestat poenitentiam. ~ Les pécheurs obtiennent le pardon.
Sitientibus stillat satietatem. ~ Les âmes altérées sont rassasiées.
Alligatis adducit absolutionem. ~ Ceux qui sont liés voient leurs entraves brisées.
Lugentibus largitur laetitiam. ~ Ceux qui pleurent trouvent la joie.
Tentatis tradit tranquillitatem. ~ Ceux qui sont tentés trouvent la tranquillité.
Egenis expellit egestatem. ~ Les indigents reçoivent du secours.
Religiosis reddit reformationem. ~ Les religieux sont réformés.
Ignorantibus inducit intelligentiam. ~ Les ignorants sont instruits.
Vivis vincit vastitatem. ~ Les vivants triomphent de la décadence.
Mortuis mittit misericordiam per modum suffragii.
~ Les morts sont soulagés par manière de suffrage.
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RÉCITATION DU CHAPELET : PAROLES DU PAPE BENOÎT XVI
VISITE PASTORALE AU SANCTUAIRE PONTIFICAL DE POMPÉI,
le 19 octobre 2008
L’expérience des saints en témoigne : cette prière mariale populaire est un moyen spirituel précieux pour grandir dans l’intimité avec Jésus, et pour apprendre, à l’école de la Sainte Vierge, à toujours accomplir la volonté divine. Elle est la contemplation des mystères du Christ en union spirituelle avec Marie. Vous êtes tous appelés … à devenir, dans la mesure et avec les moyens que Dieu concède à chacun, d’authentiques apôtres du Rosaire.
Mais pour être des apôtres du Rosaire, il faut faire l’expérience personnelle de la beauté et de la profondeur de cette prière, simple et accessible à tous. Il est nécessaire avant tout de se laisser conduire par la main par la Vierge Marie pour contempler le visage du Christ: un visage joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. Celui qui, comme Marie et avec Elle, conserve et médite assidûment les mystères de Jésus, assimile toujours davantage ses sentiments et se conforme à Lui…
Le chapelet est une école de contemplation et de silence. A première vue, il pourrait sembler une prière qui accumule des paroles, et donc difficilement conciliable avec le silence qui est justement recommandé pour la méditation et la contemplation. En réalité, cette répétition cadencée de l’Ave Maria ne dérange pas le silence intérieur mais au contraire le requiert et le nourrit.
De la manière que pour les Psaumes, lorsque l’on prie la Liturgie des Heures, le silence affleure à travers les paroles et les phrases, non comme un vide, mais comme une présence de sens ultime qui transcende les paroles elles-mêmes et parle avec elles au cœur. Ainsi, en récitant les Ave Maria, il faut faire attention à ce que nos voix ne « couvrent » pas celle de Dieu, qui parle toujours à travers le silence, comme « le bruit d’une brise légère » (1R 19, 12).
Combien il est alors important de prendre soin de ce silence rempli de Dieu, tant dans la récitation personnelle que communautaire! Même lorsqu’il est prié, comme aujourd’hui, par de grandes assemblées, et comme vous le faites chaque jour dans ce Sanctuaire, il est nécessaire de percevoir le chapelet comme une prière contemplative, et cela ne peut pas advenir sans un climat de silence intérieur.
Je voudrais ajouter une autre réflexion, relative à la Parole de Dieu dans le chapelet, particulièrement opportune en cette période où se déroule au Vatican le synode des évêques sur le thème: « La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise ». Si la contemplation chrétienne ne peut pas se passer de la Parole de Dieu, le chapelet également, pour être une prière contemplative, doit toujours naître du silence du cœur comme une réponse à la Parole, sur le modèle de la prière de Marie.
A bien y regarder, le chapelet est tout entier tissé d’éléments tirés de l’Ecriture. Il y a tout d’abord l’énonciation du mystère, faite de préférence comme aujourd’hui, avec des paroles tirées de la Bible. Suit le Notre Père: en imprimant à la prière son orientation « verticale », elle ouvre l’esprit de celui qui récite le chapelet à la juste attitude filiale, selon l’invitation du Seigneur: « Lorsque vous priez, dites: Notre Père… » (Lc 11, 2).
La première partie de l’Ave Maria, elle aussi tirée de l’Evangile, nous fait à chaque fois écouter à nouveau les paroles avec lesquelles Dieu s’est adressé à la Vierge à travers l’Ange, et les paroles de bénédiction de sa cousine Elisabeth. La seconde partie de l’Ave Maria résonne comme une réponse des fils qui, s’adressant suppliant à la Mère, ne font rien d’autre qu’exprimer leur adhésion au dessein salvifique, révélé par Dieu. Ainsi la pensée de celui qui prie reste toujours ancrée à l’Ecriture et aux mystères qui sont présentés en elle.
Enfin,… je voudrais rappeler la dimension apostolique du chapelet … Chers amis, ce sont ces deux finalités: l’apostolat de la charité et la prière pour la paix que je désire confirmer et confier à nouveau à votre engagement spirituel et pastoral… Ne vous lassez jamais de travailler avec passion dans cette partie de la vigne du Seigneur à laquelle la Vierge a montré qu’elle était particulièrement attachée.