Stabat Mater
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Composé au treizième siècle, le Stabat Mater est attribué au franciscain italien Jacopone da Todi. C’est une méditation sur la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus-Christ.
C’est un poème latin médiéval de 20 strophes de 3 vers dont les rimes suivent le schéma suivant: aab ccb. Les croyants et les artistes l’ont considéré comme l’expression classique d’une nouvelle piété.
Il rapproche les chrétiens de la Passion du Christ par ce thème de la Mater Dolorosa. Compte tenu de ses nombreuses variantes voici le texte latin « canonique » d’origine , une traduction française officielle de l’Église et le chant grégorien du Stabat Mater.
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Stabat mater dolorosa juxta crucem lacrimosa dum pendebat Filius .. Cujus animam gementem constristatam et dolentem pertransivit gladius. .. O quam tristis et afflicta fuit illa benedicta mater Unigenti. .. Quae maerebat et dolebat pia mater dum videbat nati poenas incliti. .. Quis est homo qui non fleret matrem Christi si videret in tanto supplicio? .. Quis non posset contristari Christi matrem contemplari dolentem cum Filio? .. Pro peccatis suae gentis vidit Jesum in tormentis et flagellis subditum. .. Vidit suum dulcem natum moriendo desolatum dum emisit spiritum. .. Eia Mater, fons amoris, me sentire vim doloris fac ut tecum lugeam. .. Fac ut ardeat cor meum in amando Christum Deum ut sibi complaceam. .. Sancta Mater, istud agas, crucifixi fige plagas cordi meo valide. .. Tui nati vulnerati tam dignati pro me pati paenas mecum divide. .. Fac me vere tecum flere crucifixo condolere donec ego vixero. .. Juxta crucem tecum stare et me sibi sociare in planctu desidero. .. Virgo virginum praeclara mihi jam non sis amara fac me tecum plangere. .. Fac ut portem Christi mortem passionis fac consortem et plagas recolere. .. Fac me plagis vulnerari fac me cruce inebriari et cruore Filii. .. Flammis ne urar succensus per te Virgo sim defensus in die judicii. .. Christe, cum sit hinc exire, da per matrem me venire ad palmam victoriae. .. Quando corpus morietur fac ut animae donetur paradisi gloria. |
Debout, la mère des douleurs Près de la croix était en pleurs Quand son Fils pendait au bois .. Alors, son âme gémissante Toute triste et toute dolente Un glaive la transperça. .. Qu’elle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu! .. Dans le chagrin qui la poignait, Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux. .. Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice? .. Qui pourrait dans l’indifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils? .. Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri. .. Elle vit l’Enfant bien-aimé Mourir tout seul, abandonné, Et soudain rendre l’esprit. .. O Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi. .. Fais que mon âme soit de feu Dans l’amour du Seigneur mon Dieu: Que je lui plaise avec toi. .. Mère sainte, daigne imprimer Les plaies de Jésus crucifié En mon cœur très fortement. .. Pour moi, ton Fils voulut mourir, Aussi donne-moi de souffrir Une part de ses tourments. .. Pleurer en toute vérité Comme toi près du crucifié Au long de mon existence. .. Je désire auprès de la croix Me tenir, debout avec toi, Dans ta plainte et ta souffrance. .. Vierge des vierges, toute pure, Ne sois pas envers moi trop dure, Fais que je pleure avec toi. .. Du Christ fais-moi porter la mort, Revivre le douloureux sort Et les plaies, au fond de moi. .. Fais que ses propres plaies me blessent, Que la croix me donne l’ivresse Du sang versé par ton Fils. .. Je crains les flammes éternelles; O Vierge, assure ma tutelle A l’heure de la justice. .. O Christ, à l’heure de partir, Puisse ta Mère me conduire A la palme de la victoire. .. A l’heure où mon corps va mourir, A mon âme fais obtenir La gloire du paradis. |